Chapitre 7 : rétablissement

Je soupire. Je suis de nouveau devant une feuille vierge qui n'attend que ma plume. Une semaine que je suis de retour au domaine. Une semaine que je péri d'ennui à ne pouvoir pratiquement rien faire. Une semaine que je n'ai pas vu Giyu et qu'il hante mes pensées.

Je voudrais écrire quelque chose. Je ne sais pas quoi. Ou plutôt si, je sais, mais je ne peux pas. Ce serait violer ma promesse et me mettre en danger. Pourtant, j'ai besoin de l'écrire. Personne n'en saura rien.

Alors, je trempe ma plume dans l'encrier et commence à tracer des caractères sur ma feuille.


Je te vois


Je te vois partout :

Dans la rivière aux reflets d'argent,

Dans la pluie, dans le beau temps,

Dans la lune au sourire doux.


Tu es en moi,

Tu es mes pensées, mes joies,

Et tes lèvres sur les miennes,

M'emmène pour que jamais je ne revienne.


Tu hante mon cœur,

Le rempli de bonheur,

Tu éclaires mon chemin,

Traçons ensemble notre destin.


Shinobu Kocho


Je pose ma plume, satisfaite. C'est mot pour mot ce que je ressens, ce que je ne devrais pas ressentir. Je me lève en m'appuyant sur le bâton qui me sert à me déplacer. Je claudique sur quelques pas, serrant les dents car chaque fois que je pose le pied par terre, c'est une vraie torture.

Au bout d'un long moment, je parviens au banc dans le jardin. Je m'assois et tend la main. Aussitôt, un joli papillon violet vient se poser sur ma main. Je souris. J'adore les papillons. Depuis toujours, ils me suivent, et c'est eux qui m'ont inspirée pour créer le souffle de l'insecte.

Je me concentre et une multitude de papillons se met à m'entourer. Ils se posent partout sur moi : sur mes cheveux, mes vêtements, il n'y a que mon visage qui reste vide de papillons.

Soudain, je vois Giyu apparaître en face de moi. Je sais qu'il ne faut pas, mais mon cœur s'emballe d'un coup. Il s'avance vers moi, mais alors qu'il se rapproche, je remarque qu'il fait une tête bizarre.

- Qu'est-ce qu'il y a ? je demande.

- Tu es couverte de papillons.

- Ah, mince ! Je n'avais pas remarqué. Merci de me le dire, ironisais-je.

Il sourit et s'assoit à côté de moi.

- Comment vas-tu ?

- Plutôt bien, mais je m'ennuie affreusement.

- C'est pour ça que je suis là. Tu as besoin de quelque chose ?

- Oui, dans ma chambre, il y a mon haori sur le lit. Tu veux bien aller me le chercher ?

- D'accord.

Puis il me fait un bisou sur le nez, ce qui fait s'envoler tous les papillons. Il rougit légèrement et se dirige vers la maison. 

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Giyu sentait le regard de Shinobu le suivre alors qu'il pénétrait dans la maison. Il mourait d'envie de se retourner et de la regarder, mais il n'en fit rien. À la place, il avança vers l'escalier et salua Kanao, la sœur et disciple de la pilier de l'insecte :

-  Bonjour Kanao.

Elle lança sa pièce en l'air et répondit :

- Bonjour monsieur Tomioka.

Puis il monta dans la chambre de Shinobu. C'était une belle pièce, mais qui avait l'air d'appartenir à quelqu'un d'autre. Des murs pastels aux motifs du haori de la jeune femme, des dessins d'elle et de ses sœurs, et deux lits.

Giyu se dit que ça devait être la chambre de Kanae, ou même qu'elle et Shinobu partageaient cette chambre. Il se saisit du haori de son amie et allait repartir, lorsqu'une feuille tomba du bureau. Le pilier la ramassa et commença à lire...

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Bon sang, il en met du temps pour un simple haori ! Je commence à croire qu'il s'est perdu. Mais non, il arrive enfin ! C'est bizarre, il sourit. Je soupire intérieurement. Peu importe. Il me tend mon haori, mais son corbeau vient se poser à côté de moi et croasse :

- Nord, nord-ouest ! Nord nord-ouest ! Giyu Tomioka son doit aller tuer le démon qui chaque soir à minuit enlève des jeunes femmes, dans la petite ville au nord nord-ouest !

Il soupire :

- Désolé Shinobu, je dois y aller.

Puis il me fait un bisou sur le nez et il s'en va.

Je ne le revis que trois jours plus tard, il avait accompli sa mission avec succès et au cours des deux mois que je passais à me rétablir, il vint tout le temps, sauf quand il était en mission. Je me sentais mal. Je savais que je devrais lui dire que je ne veux pas de relation avec lui, mais je me trouvais toujours un prétexte : il passe une bonne journée, ne la lui gâchons pas ! Ou bien : on vient de passer un bon moment et il sourit, je ne vais pas le dire maintenant ! Ou encore : il part pour une mission, ça risquerait de le déconcentrer.

Tanjiro et son groupe revinrent d'une mission et restèrent un moment, le temps de se reposer. Le jeune pourfendeur est allé sur le toit dès la première nuit. Je crois qu'il aime bien cet endroit. Je l'ai suivi, non sans mal et me suis assise à côté de lui.

- Bonjour Tanjiro, je suis contente de te voir.

- Moi de même, mademoiselle Kocho.

- Appelle moi Shinobu.

- D'accord.

J'adore Tanjiro. On n'a pas beaucoup parlé la dernière fois, mais il a vu clair en moi dès le début. C'est un peu comme un petit frère, il ne me prend pas la tête.

- Shinobu ?

- Oui, Tanjiro ?

- Tu... Tu ne sens pas pareil que la dernière fois. Il s'est passé quelque chose ?

- Oui, plein. Mais dis-moi, que sens-tu ?

Il se concentre durant quelques instants et énumère :

- Je sens toujours cette rage en toi, mais elle est apaisée, comme un feu face à l'eau. Je sens que tu doutes énormément en ce moment. Je sens de la joie mêlée à de la culpabilité, beaucoup de peur aussi et de tristesse... Tu as été blessée gravement récemment, et il y a autre chose que j'ai du mal à identifier... De l'amour ?

Je reste muette. Ce garçon lis en moi comme un livre ouvert.

- Je... Ne me trompe pas ? demande t-il.

- Non. je lâche.

- Peut être... Devrais tu en parler ? Ça te fera du bien, tu sais ?

Je réfléchis un instant. D'un côté, je sais que je peux lui faire confiance, je n'ai pas besoin de masque avec lui, de l'autre... C'est tout de même de mes sentiments les plus profonds dont on parle... Je repense à Kanao avec sa pièce. Au fond, c'est peut être mieux de jouer les choses à pile ou face... Soudain, un petit papillon violet passe devant moi et se pose sur le doigt de Tanjiro. Ma décision est prise.

- Tanjiro, si tu veux bien, j'aimerais parler avec toi.


NDA :

Hé, c'est mon quatrième chapitre dont le nom commence par un r ! Mais le prochain... Vous verrez bien ! En vrai, ce serait marrant de faire tous les chapitres en r, mais j'ai pas envie de modifier les titres des chapitres précédents et ça risque de me donner du fil à retordre...

Je vais le faire à pile ou face !




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