Le soleil est haut et sept des neuf piliers sont là, prêts à commencer la réunion. Une atmosphère tendue flotte dans l'air car tous ont remarqué l'absence du pilier de l'insecte et du pilier de l'eau. Le maître est déjà là et tous attendent qu'il prenne la parole.

- Mes chers enfants, 

Tous sont pendus à ses lèvres.

- J'ai le regret de vous annoncer la disparition de Shinobu Kocho et Giyu Tomioka. 

L'annonce déclenche une vague de murmures bruyants.

- Shinobu était partie affronter une lune démoniaque du côté de l'ancien quartier général et Giyu était allé affronter quelques démons dans un village non-loin. Il sont partis voilà une semaine et n'ont donné aucune nouvelle depuis. Leurs disparitions sont sans doute liées... Il faudrait que quelqu'un parte à leur recherche.

Aussitôt, tout le monde se désigne, et le chef finit par choisir Rengoku et Shinazugawa car si c'est un démon qui a pu vaincre les deux piliers, alors il vaut mieux en envoyer deux plutôt qu'un seul.

Le pilier de la flamme et le pilier du vent partent immédiatement. Au bout de quelques heures, ils arrivent sur le lieu du combat. Ils examinent inquiets les traces de sang sur l'arbre et par terre.

- Regarde, dit Rengoku à Shinazugawa, il y a des entailles dans l'arbre, comme si quelqu'un avait été poignardé !

Mais le pilier du vent n'écoute pas, il vient de trouver quelque chose qui va changer beaucoup de choses.

- Rengoku, dit-il d'une voix blanche, viens... Viens voir...

Le pilier de la flamme s'approche et découvre que son ami tient un morceau du manteau papillon de Shinobu. Celui-ci est ensanglanté et les deux piliers imaginent rapidement la scène.

- Kocho a du combattre le démon, mais il l'a poignardée à l'arbre, ce qui explique le sang, et comme ni l'un ni l'autre ne sont là, c'est sûrement que le démon a... A tué Kocho et qu'il est parti tuer quelqu'un d'autre... examina Shinazugawa.

- Il faut qu'on la venge ! s'écria Rengoku.

- Allons d'abord annoncer la nouvelle aux autres...

Et les deux piliers se remirent en route, le cœur lourd d'avoir perdu une camarade. 

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Je me réveille soudain, le cœur battant à tout rompre. Je viens de faire un cauchemar où Giyu se faisait tuer par Kanae parce qu'elle ne voulait pas qu'il sache qui se cache derrière mon sourire. C'était bizarre, mais bon.

Je regarde autour de moi et vois que Giyu s'est endormi juste à côté de moi. Je me surprends à le contempler, avec ses cheveux de jais, ses yeux clos, et ses traits fins. Il a l'air si détendu dans son sommeil, je me demande de quoi il rêve...

Il y a une fenêtre en face de moi. Je lève le regard vers elle et vois qu'il pleut encore. Ça fait déjà plus d'une semaine que j'ai quitté le domaine aux papillons, et d'après Giyu, que nous n'avons pas donné signe de vie.

Giyu... Qu'est ce qu'il se serait passé si il n'avait pas été là ? En mon fort intérieur, je le sais. Je ne serai pas là pour y penser. Je me demande ce qu'il va se passer maintenant, j'ai peur qu'on recommence à s'éviter. Je ne sais pas pourquoi, mais rien que d'y penser, je me sens mal.

Aller, Shinobu ! Je morigène mentalement. Arrête de penser à ça ! Rappelle-toi ! Souris, ne laisse pas paraître tes émotions, agis comme Kanae l'aurais fait ! 

Je soupire. Depuis que Giyu m'a demandé qui j'étais, le doute s'est installé dans mon esprit, j'hésite tout le temps, je ne suis plus moi-même... Ou alors, c'est le contraire...

Je soupire en regardant la pluie tomber au dehors.

J'ai dû finir par m'assoupir, car je me réveille en sursaut, avec l'impression troublante d'être observée. Je me rassure bien vite, ce n'est que Tomioka, qui s'est procuré des boules de riz. Il m'en tend une que j'accepte avec gratitude. Je ne m'en étais pas rendue compte, mais je meurs de faim. Durant un long moment, nous mangeons, nous ne disons rien, trop occupés à nous restaurer. 

Enfin, Giyu sort des biscuits à la glycine de son sac. Mes préférés ! Je me demande s'il le sait où si c'est juste une coïncidence. Non, je ne vois pas comment ça pourrait ne pas être une coïncidence. Je prends un des biscuits et croque dedans. Giyu fait de même et, tout en finissant mon biscuit, je remarque qu'il a une miette au coin de la lèvre. 

Sans y penser, je lève la main vers lui pour l'enlever, mais je prends soudain conscience de mon geste. Je commence à rougir, mais achève mon mouvement. Mais alors que je m'apprête à retirer ma main, il la saisit et me dévisage d'un air profond. Ses yeux bleus dans mes yeux violets, sa peau fraîche sous ma main chaude, on reste ainsi à se dévisager durant une éternité.

Je ne sais pas depuis combien de temps sommes nous comme ça, mais mon cœur bat si fort qu'on doit l'entendre jusqu'au domaine aux papillons ! Soudain Giyu me repose la question :

- Dis-moi, Shinobu, qui se cache sous ton masque ?

Cette fois, pas d'échappatoire. Et de toute façon, ses beaux yeux d'azur m'interdisent de me dérober. Pourtant, je n'ai pas de réponse à lui donner.

- Je... Je ne sais pas trop... Je ne suis même pas sûre qu'il y ait quelqu'un derrière ce masque...

Ma voix s'étrangle. Je suis à deux doigts de craquer. Je me mets à trembler de tout mon être et je sens des larmes monter. Giyu lâche ma main et enroule ses bras autour de moi. Je voudrais le repousser, mais étrangement, il m'apaise. Il sent la terre fraîchement mouillée, et les averses qui font déborder les rivières. J'arrête de trembler et mon souffle se cale sur le sien. Nos cœurs battent à l'unisson. 

Soudain, il décale sa tête. Nos lèvres se frôlent, nos regards se croisent. Je lis de la surprise, mais aussi de la tendresse dans le sien, ce qui n'est pas courant. Mue par une impulsion je colle ma bouche à la sienne et nous nous embrassons de tout notre cœur. C'est magique. Je sais que je ne devrais pas me livrer à lui, que je ne peux pas me permettre d'être amoureuse, mais c'est plus fort que moi, je ne peux pas m'en empêcher.

Alors, je continue de l'embrasser, le cœur en fête.

NDA :

😍😍😍😍😍😍😍😍😍😍😍😍😍

Je n'ai rien d'autre à dire.