Chapitre 18 : Drame


Ça fait des heures que je marche et je commence à en avoir assez ! Nous sommes partis du temple, Muichiro et moi il y a trois jours, et il a été appelé en mission solo aujourd'hui, du coup je rentre seule. Je m'ennuie... En plus il fait nuit ! J'ai tellement hâte de retrouver Giyu, ça fait presque trois mois qu'on ne s'est pas vus ! En plus, je n'ai pas eu de ses nouvelles, il a dû être triste de ne pas avoir pu me dire au revoir. Je soupire. Il vaudrait mieux que je me dépêche, en plus, je n'ai pas que ça à faire !

Soudain, je vois quelqu'un au loin, qui court vers moi. Je plisse les yeux et reconnais Semiko, le pourfendeur qui m'avait abordée à la fête du soleil. Il a un grand sourire sur le visage et s'écrie :

- Vous êtes enfin là !

Je lui souris.

- Bonjour Semiko, je suis contente de te revoir.

- Moi aussi ! Je sais qu'on ne s'est pas beaucoup parlé, mais en fait, je vous admire de loin depuis longtemps !

Je reste silencieuse quelques instants, je ne m'attendais pas à ce qu'un inconnu me mette ainsi sur un piédestal !

- Oh, heu, merci ! Je bafouille.

Son sourire s'élargit.

- Comme j'ai été blessé lors d'une mission, j'ai passé un peu de temps au domaine aux papillons. Vos sœurs sont charmantes ! Surtout Kanao, elle est très serviable.

Je n'ai pas le temps de répondre qu'un cri retentit. Semiko et moi nous tournons vers la forêt qui borde le chemin. Nous échangeons un regard et nous nous y précipitons, katanas en main. Un nouveau cri résonne et nous redoublons de vitesse. Nous arrivons bientôt dans une petite clairière baignée par le clair de lune. Au centre se tiennent deux démons et recroquevillé contre un arbre...

- Senjuro ! Je m'écrie.

J'ai rencontré le frère de Kyojuro à plusieurs reprises, quand on partait en mission ensemble.

Les deux démons se tournent vers moi en sifflant.

- Semiko, charge toi de celle-ci, s'il te plaît.

- Entendu !

- Je m'occupe de celui-là.

Je m'avance tranquillement vers le démon. Il ricane et s'élance vers moi. Je lève mon sabre et lance :

- Souffle de la Destinée, quatrième mouvement, Premières lueurs de l'aube lointaine !

Mon katana fend l'air si vite que le démon ne se rend pas compte tout de suite que son cou est tranché. Puis sa tête tombe au sol et il se désintègre. Même si je me suis beaucoup entraînée, le contrecoup me surprend et je tombe à genoux. Je reprends mon souffle et regarde Semiko utiliser le Souffle de l'eau pour trancher la tête de l'autre démon. Je me relève et me précipite vers Senjuro. Il est couvert d'égratignures et a quelques bleus, mais rien de grave. Il relève la tête en me voyant et me remercie :

- Sh... Shinobu ! Merci, sans toi je serai sûrement mort !

- C'est bon, tu n'as pas besoin de me remercier. Tu peux marcher ?

Il me fait signe que oui et Semiko arrive :

- On n'est plus très loin du domaine, on te ramène là-bas, Senjuro.

- D'accord.

Nous nous mettons en route tous les trois en discutant de chose et d'autre. Au bout d'environ une heure, nous arrivons au domaine. Zenitsu et Nezuko sont les premiers à me voir et me font un gros câlin. Inosuke déclare qu'il est content de me revoir enfin et qu'on va péter la gueule à plein de démons, Kanao, Aoi et les trois petites me serrent dans leurs bras en pleurant, Tanjiro me salue joyeusement et enfin, je retrouve Giyu.

Je cours vers lui et me jette dans ses bras, tellement heureuse de le retrouver, mais il n'esquisse pas un geste et reste de marbre. Surprise, je m'écarte un peu et lui demande :

- Salut, Giyu ! Ça va ?

Il détourne le regard et je commence à paniquer.

- Ç... Ça va ? Giyu ? Tu... Tu n'es pas content de me voir ?

Il ne dit rien et monte dans la chambre d'ami qui lui a été attribuée. Je me tourne vers les autres en quête d'explications, mais tout ce que j'apprends, c'est qu'il s'est rétabli très vite et qu'il est beaucoup parti en mission.

Je décide d'aller le voir et je monte dans sa chambre. Je toque timidement à la porte. Un grognement me répond et je pousse le battant en bois. Giyu est allongé sur son lit en train de lire un vieux parchemin chiffonné. Il se redresse et je viens m'asseoir à côté de lui, à une distance respectable.

- S... Salut... Ça va ?

Il grogne sans me regarder. Je prends mon courage à deux mains et demande :

- Heu, dis, pour tout à l'heure... Pourquoi tu te comportait comme ça ?

- Tu n'en as vraiment aucune idée ?

Je tressaille, son ton est mordant et glaçant.

- Tu n'en as vraiment aucune idée ?! Il prend une profonde inspiration pour se calmer et continue, la voix doucereuse. Je me suis réveillé seul, on m'a dit que tu étais partie quelque part pendant une durée indéterminée, on m'a rapidement expliqué la situation. Bien sûr, j'aurais préféré que tu sois là pour m'apprendre tout ça toi-même, et j'aurais préféré venir avec toi plutôt que Tokito, mais bon. Tu aurais pu me laisser une lettre d'explications, sauf si tu étais vraiment pressée auquel cas je peux comprendre. Mais ensuite, tu as envoyé des corbeaux à tout le monde, y compris Semiko, sauf à moi !

- Mais je n'ai jamais...

- Sérieux, tu t'attendais à quoi ?! Ça t'amuse de jouer avec mes sentiments ?! Un coup tu m'aimes, un coup tu m'ignore ! C'est à se demander si tu m'as jamais aimé !

- Giyu...

Je tends la main vers lui pour l'apaiser mais il la repousse et se lève d'un bond.

- Arrête, Shinobu ! Tu t'es bien foutue de ma gueule mais maintenant c'est fini ! Je ne veux plus jamais voir ta sale face ! Tu joues la fille fragile pour qu'on s'intéresse à toi, celle qui doit être protégée... Tu t'es bien payé ma tête !

- Non, attend !

J'essaye de l'approcher mais il me repousse fort. Je tombe contre le bureau. Un vase contenant des fleurs tombe et se brise sur ma main. Les éclats de verre m'entaillent la peau et je commence à saigner. Giyu a l'air coupable un instant et il tend la main vers moi mais je le repousse :

- M'approche pas, espèce de cinglé !

Je me relève et m'enfuis hors de la chambre, hors de la maison, hors du domaine, jusque dans la forêt qui le borde. Je ne veux plus le voir, je ne veux plus rien voir, je veux être tranquille ! Je veux rejoindre Kanae...

Alors, je dégaine mon katana. J'espère que je serai assez forte pour trancher ma propre tête, j'espère... Je positionne la lame sur mon cou. Aller, je fais tout doucement ou d'un seul coup ? Je me morigène. En un seul coup, voyons ! J'ai hâte de retrouver Kanae et d'oublier cette douleur qui me transperce la poitrine. C'est bon, je commence à appuyer la lame, je prends ma dernière inspiration et je tranche.

NDA :

Hey ! Salut ! Ça va ? Désolée de vous laisser en plan, mais de toute façon, j'ai l'impression que plus personne ne lit les nouveaux chapitres, alors...

J'écris quand même la suite dès que possible, à plus !

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top