Chapitre 13 : Le Souffle de la Destinée partie 1

⚠️ changement d'ambiance brutal ⚠️

Après quelques heures de marche rapide, Giyu et moi arrivons en vue d'une petite forêt d'où se dégage une aura sinistre. Nous gardons la main sur nos sabres et pénétrons dans les bois. Aucun de nous n'ose briser l'oppressant silence qui règne. Nous marchons ainsi jusqu'au milieu de la forêt environ, et c'est là que nous voyons le démon. C'est une belle jeune fille qui, assise sur un rocher, est en train de coiffer ses longs cheveux.

Elle lève la tête à notre approche et s'exclame :

- Des pourfendeurs !

Elle nous lance un grand sourire qui dévoile des dents acérées et pointues. Je dégaine mon katana et Giyu fait de même. La démone se met debout sur son rocher et nous toise. À peine a-t-elle posé les yeux sur moi qu'elle fait la moue et se retourne vers Giyu. Aussitôt, ses yeux se mettent à briller et elle sourit de plus belle. 

- Toi, tu me plaît !

Rapide comme l'éclair, elle s'empare du pilier de l'eau et l'immobilise dans ses longs cheveux. Je saute haut vers elle et tente de couper ses cheveux qui retiennent mon petit ami, mais elle me voit venir et envoie cinq mèches de cheveux coupants sur moi. J'esquive sans mal la première, repousse la deuxième du plat de ma lame, évite de justesse la troisième et la quatrième et tente de couper la cinquième, mais je n'ai pas assez de force et la mèche m'envoie m'écraser par terre. Je réussis à amortir un peu l'impact, mais ce faisant, je me tords la cheville. 

Ignorant la douleur, je me relève et fais face à la démone. Elle est assise sur son rocher, ses cheveux s'agitant autour d'elle comme des serpents, tenant Giyu enserré en face d'elle. Elle lui caresse la joue et un violent élan de jalousie s'empare de moi. Je réprime un grondement. Comment ose-t-elle toucher à mon petit ami ! 

Je m'avance, sabre à la main, mais elle m'arrête d'un geste :

- Je te préviens, si tu m'attaques, je serai obligée de tuer ton copain.

Ça me démange d'aller lui faire goûter à mon poison, mais je me retiens à grand-peine. Tant que Giyu sera entre ses mains (ou cheveux), il m'est impossible d'agir. Mais que faire ? Je ne peux pas rester plantée là ! Soudain, une mèche s'abat sur moi. Je roule sur moi-même et l'esquive de justesse. Puis une autre me loupe de peu, et encore une autre ! Une pluie de mèches pleut autour de moi. Je parviens miraculeusement à toutes les esquiver, mais je ne sais pas combien de temps je vais tenir. Peut-être que si je fais croire à la démone qu'elle m'a touchée, ça me donnera suffisamment de temps pour l'attaquer. Ça vaut le coup d'essayer ! 

En un éclair, j'analyse la situation. Une mèche va s'abattre sur moi, si je fais exprès de ne pas me décaler assez pour l'éviter...

BLAM ! La violence du choc me coupe le souffle. Une douleur aiguë fuse de mon crâne et se répand dans tout mon corps. Je tente de me lever, mais je suis trop lente et une mèche me jette à terre. À plat ventre, le visage par terre, je vois une mèche s'abattre sur moi. La douleur m'emplit l'esprit et je n'ai pas le temps de réagir qu'une deuxième me heurte, puis une troisième, une quatrième... Je me recroqueville pour tenter d'échapper aux coups, mais rien à faire. Je finis par perdre la notion du temps et perds connaissance.

Je me réveille car les coups ont finalement cessé de pleuvoir. J'ai le visage trempé de larmes de douleur et d'humiliation, je tremble, j'ai mal. Oui, c'est ça. J'ai terriblement mal dans tout mon corps. Mais il faut que je me lève, que je tue cette fichue démone... C'est pas possible d'être faible à ce point là !

Déjà que je suis la seule pilier à ne pas pouvoir couper la tête d'un démon, si je ne suis même plus fichue de rester debout face à un démon qui n'est même pas une lune démoniaque, alors je n'ai rien à faire parmi les pourfendeurs. Je n'ai rien à faire en vie tout court ! Depuis toujours, j'ai vu les gens que j'aimais mourir, se sacrifier pour moi. Mes parents, dont je garde un souvenir confus. Je me souviens en revanche, de la façon dont ils nous ont protégées, Kanae et moi. Le démon les avait déchiquetés sous nos yeux et nous aurait tuées aussi si Gyomei n'était pas arrivé à temps. Plus tard, lorsque j'avais rencontré Doma, la deuxième lune démoniaque, Kanae était venue à mon secours et l'avait combattu, avant qu'il ne la tue puis s'enfuit. Mes disciples, Mejelinea et Eritu, tuées aussi par Doma, parce que je n'avais pas su les protéger, je n'avais pas su leur transmettre assez pour survivre, je n'avais pas su me montrer à la hauteur. Même en soin et pharmacologie, combien de fois ai-je vu succomber des pourfendeurs parce que je n'avais pas su les soigner ? Sans compter que je n'ai jamais trouvé de remède vraiment important et que les démons commencent à s'immuniser contre mes poisons. Et surtout... Pourquoi est-ce que je suis si petite ? Je n'ai aucune force, je suis incapable de quoique ce soit ! Pourquoi est-ce que je ne peux pas être une pourfendeuse normale ?! Pourquoi est-ce que je suis encore pourfendeuse, d'abord ? Je ne sers à rien, je suis un vrai boulet ! Je devrais laisser cette démone m'achever...

- Shinobu ! 

C'est Giyu.

- Shinobu, n'abandonne pas ! Jamais !

- ... Car si tu laisses volontairement ton adversaire gagner, alors tu as vraiment tout perdu !

Je lève les yeux, et devant moi...

- Kanae ?

Elle pose ses mains sur mes épaules :

- Tu es bien plus forte que tu ne le crois, et la force brute n'est pas la seule force qui permette de gagner un combat. Il y a la force d'esprit, la force d'âme ou encore la force du cœur, et si la force brute te fais défaut, il te reste les autres, que tu possèdes toutes ! Ne te laisse pas décourager, Shinobu, n'abandonne jamais, tu m'entends ? Jamais ! Je veillerai toujours sur toi, je te le promets.

Je me redresse et l'enlace de toutes mes forces, puis elle disparaît.

Je suis toujours à plat ventre par terre, j'entends au loin les suppliques de Giyu. Je crois qu'il pense que je suis morte. La démone rit et doit sûrement le bâillonner car je ne l'entends plus. 

- Bon, on dirait qu'elle est morte... Navrée, mais je vais devoir te tuer.

À ces mots, je me retourne, aussi vive qu'un serpent, les paroles de Kanae ont effacé mes blessures. Surprise, la démone sursaute et siffle :

- Bon retour parmi nous, ma chère. Je m'apprêtais justement à tuer ton compagnon.

Et une mèche transperce le torse de Giyu, dont j'entends le hurlement malgré son bâillon de cheveux. Le sang gicle et je vois rouge. Une force soudaine m'envahit, chaleureuse et enivrante, et je me précipite vers la démone, qui se retourne vers moi, surprise. Mon regard croise ses yeux glacés et apeurés et un déclic se fait en moi. Sans trop savoir ce que je fais, je saute et me sers de cet élan pour pourfendre de mon sabre le cou de la démone en criant :

- Souffle de la Destinée, 1er mouvement, Lune de cristal ascendante !

La tête roule et j'atterris juste à côté d'elle.

- Tu... Tu es l'élue ! murmure t-elle. La lune a désigné l'élue qui maniera le Souffle suprême, le Souffle de la Destinée ! Je dois vite prévenir mon maître Doma avant de me désintégrer...

- Une seconde, qui es-tu, que sais tu sur Doma et le Souffle de la Destinée ?

Elle ricane :

- Je suis une des nombreux disciples de Doma, il nous a ordonné de te traquer et de t'amener à lui. Il est persuadé que tu es l'élue de la lune depuis le début et envoie régulièrement des démons tuer tes proches pour te briser et qu'il puisse te battre facilement. C'est lui qui a tué tes parents et Rukio devait te livrer à lui ! Pour ma part, je devais tuer ton copain juste avant tes 19 ans, date à laquelle tu serais capable d'utiliser le Souffle, mais visiblement j'arrive trop tard...

Et elle achève de se dissoudre. Je me tiens le ventre, à deux doigts de vomir. Ainsi, depuis tout ce temps, c'est Doma qui tire les ficelles, c'est à cause de cette abjecte pourriture que j'ai tant souffert... Non, je ne dois pas penser à ça, pas maintenant. Giyu a besoin de moi.

Je retourne auprès de lui et entreprends de faire un bandage avec la trousse de soins que j'ai toujours sur moi. Je demande à mon corbeau, qui m'observe non-loin, perché sur une branche :

- Est-ce qu'il y a une équipe de furtifs dans le coin ? Je crois qu'on va avoir besoin d'eux...

- Crôa ! Oui, ils ne sont pas loin, je vais leur dire de venir !

Et il s'envole. Une demi-heure passe. Je soigne Giyu du mieux que je peux, trop épuisée pour réfléchir à ce que je fais ou à ce que je viens d'apprendre. Mes gestes sont mécaniques et mes blessures me font atrocement souffrir, mais je suis incapable de faire quoique ce soit. Je finis à genoux à côté de Giyu, les yeux dans le vide, totalement immobile. 

Enfin l'équipe de furtifs arrive. Ils sont quatre, menés par Cazi. Je la connais, je la vois souvent quand je viens de battre un démon. Je la sens s'approcher de moi, mais je ne peux pas bouger.

- Mademoiselle Kocho ? demande t-elle.

Elle n'a pas l'habitude de me voir dans cet état.

- Ramenez-nous vite au domaine aux papillons. Je grommelle.

Puis je me sens basculer en avant et tout devient noir.

NDA :

Hey ! Désolée de vous laisser comme ça, mais cette fanfiction commençait à se ramollir ! Vous vous doutez tous qu'on ne va pas tarder à avoir de grandes révélations, de gros changements ( Shinobu a quand même coupé la tête d'un démon) mais ça ne sera pas pour maintenant, car c'est quand mon deuxième chapitre de la journée, il est une heure du matin et j'aimerais aller dormir !

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