Chapitre 1

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PDV Kathleen

Octobre arrivait, avec ses brises fraîches, ses couleurs orangées et ses feuilles mortes. La vie à Mystic Falls était calme et chaleureuse depuis les derniers mois, il ne s'était rien passé d'extraordinaire depuis l'union de Charlotte et Stefan. Rebekah et Kol étaient repartis régler quelques problèmes à la Nouvelle Orléans la semaine dernière, et n'allaient pas revenir avant un petit moment. Le manoir Mikaelson était devenu la deuxième maison de Caroline, elle y passait la plupart de son temps libre pour renforcer ses liens avec la famille d'Originels. Elle était quasiment un membre à part entière, ce qui réjouissait Klaus. Elijah s'était muré dans une colère triste les jours suivant le mariage de Charlotte, et avait suivi les conseils avisés de sa sœur en partant quelques temps Dieu sait où. Je n'avais aucune idée de ce qu'il avait fabriqué, mais il était revenu à Mystic Falls il y a un mois, et semblait avoir retrouvé son tempérament habituel et son bon sens. Bonnie avait elle aussi pris des vacances, accompagnée d'Enzo, dans les montagnes. Elle en avait profité deux semaines avant d'avoir dû rentrer à cause d'une vilaine grippe. Sebastian n'avait pas réapparu depuis notre rupture, ce qui n'était pas déplaisant. Damon avait insisté pour m'emmener en voyage moi aussi, mais j'avais refusé, voulant profiter de la vie nouvellement tranquille de la ville. C'était bon de ne pas être confrontée à des ennuis surnaturels.
Je m'étais trouvé une passion pour les dessins en forêt, j'avais dû m'acheter un nouveau carnet, l'ancien étant noirci de mes coups de crayon.
J'étais assise sur une vieille souche d'arbre, reproduisant sur feuille le paysage d'automne qui se dressait devant moi, quand Damon arriva à ma hauteur, téléphone à la main.

_ Salut toi, lui dis-je en levant les yeux de mon œuvre pour les planter dans les siens.

_ Salut, murmura-t-il en retour avant d'embrasser ma joue. Stefan vient de m'appeler pour me prévenir qu'ils seront rentrés d'Italie à vingt-deux heures.

_ Quoi ?!

Je me levai d'un bond de ma souche, faisant tomber mon matériel sur le sol tapissé de feuilles brunes. Je n'en revenais pas que ma meilleure amie ne m'avait pas prévenue ! Elle était partie pendant près de quatre mois, j'étais à deux doigts de croire qu'elle avait élu domicile là-bas ! Je consultai mon portable pour voir si je n'avais pas raté un appel ou zappé un sms. Nada.

_ Je vais faire une scène à Charlotte à l'aéroport, déclarai-je les poings sur les hanches. Tu m'accompagnes ?

_ Kath', leur avion n'atterrit que dans quatre heures.

_ Ça nous laisse le temps de convoquer tous ceux qui peuvent être présents. On va les accueillir comme il se doit, tout de même, même si ma soit-disant meilleure amie ne m'a pas prévenue qu'elle revenait aujourd'hui…

Je ramassai mes affaires et pris la main que Damon me tendait. Malgré ma légère déception à cause du non-appel de Charlotte, j'étais heureuse qu'elle rentre. Elle m'avait manqué.

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PDV Charlotte

_ L'Italie me manque déjà, soupirai-je en faisant défiler les photos prises sur mon portable.

J'étais assise dans l'avion depuis des heures, et j'éprouvais une irrépressible envie de courir partout. Un défaut qui me suivait depuis mon enfance et qui refaisait surface lorsque j'étais immobile un certain temps.
Stefan posa une main sur la mienne, un air serein sur le visage.

_ Ne t'inquiète pas, on reviendra, me sourit-il.

_ Mystic Falls me manque encore plus. J'espère ne pas avoir raté d'événements importants… Imagine que Bonnie et Enzo se soient fiancés, par exemple !

_ On nous aurait mis au courant. Et arrête de voir des mariages partout, tu serais prête à donner des alliances à la Terre entière !

Nous rîmes. Le vol s'éternisa tellement que je m'endormis aux alentours de neuf heures du soir, la tête appuyée au hublot à ma gauche. Je rêvai de notre lune de miel à Stefan et moi. Je nous revis arpenter les rues de Rome, prendre la pose devant les monuments et les couchers de soleil, nous baigner dans la baie de Naples, explorer les bois, les ruines de Pompéi… Stefan m'avait aussi fait découvrir Florence, Milan et Venise, et je l'avais supplié d'entrer dans la Basilique Saint Pierre au Vatican. Nous n'avons pas toujours logé dans des maisons d'hôte ou des hôtels luxueux, il nous est arrivé de dormir à la belle étoile sur une plage déserte ou dans un terrain inoccupé. Une fois, on a même passé les caméras de sécurité pour passer la nuit dans le Colisée, c'était très excitant ! Mon meilleur souvenir restait celui de notre arrivée au Lac de Côme. Les gens étaient extrêmement gentils et généreux, et nous avaient accueillis avec du champagne et des banderoles "vivent les mariés !" en italien. Je soupçonnais Stefan d'y être pour quelque chose, mais peu m'importait, j'étais aux anges. La villa dans laquelle nous avions posé nos valises était splendide, et c'était ici que nous avions consommé notre nuit de noces après avoir dîné dans le meilleur restaurant du monde selon moi.
La tête dans les étoiles, embrumée par mes songes au goût européen, je n'entendis pas l'hôtesse annoncer l'atterrissage. Stefan me réveilla d'un doux baiser dans la nuque. J'ouvris difficilement les yeux.

_ Qu'est-ce qu'il se passe ? L'avion a un problème ?

Je me redressai en sursaut.

_ On ne va pas s'écraser, j'espère ?!

Stefan ne put réprimer un rire.

_ Non, ne t'inquiète pas mon amour, tout va bien. On est presque arrivés.

Mon corps se détendit.
La nuit était tombée, l'air s'était rafraîchi. Je le sentis en mettant enfin le nez dehors. Nous allâmes récupérer nos bagages, et en pénétrant dans le hall de l'aéroport j'entendis un timbre familier appeler mon nom et celui de Stefan.

_ Kathleen !

Je lâchai la main de mon mari et courus dans les bras de mon amie. Elle n'était pas seule. Damon, Klaus, Caroline, Bonnie, Enzo et Elijah étaient également présents, un même sourire éclairant leur visage. J'offris une étreinte à chacun d'eux, heureuse de les revoir.

_ Où sont Rebekah et Kol ? demanda Stefan.

_ Ils ont été appelés à la Nouvelle Orléans, répondit Klaus. Je devais les accompagner, mais finalement j'ai eu la flemme, alors ils se débrouillent sans moi.

_ Tu parles, tu ne voulais pas laisser ta copine, c'est tout, fit Kathleen en se tournant vers lui.

Nous sortîmes tous du bâtiment et discutâmes joyeusement jusqu'au parking. Stefan et moi leur fîmes le récit de notre voyage, et nous nous délectâmes de leurs expressions faciales à l'entente de nos anecdotes. Puis il fut temps pour nous tous de regagner nos domiciles.

_ Alors, qu'est-ce que j'ai manqué ? demandai-je à Kathleen que j'avais rejointe dans sa chambre.

_ Pas grand chose, ils sont tous partis se changer les idées mais Damon et moi sommes restés. Il ne se passe plus rien de très exaltant… J'en regretterais presque nos horribles péripéties ! plaisanta-t-elle.

Mais elle reprit sérieusement ;

_ Non, bien sûr elles ne me manquent pas. Je sais apprécier un repos mérité.

_ On a une vie presque normale, maintenant ! affirmai-je.

Nous conversâmes encore longtemps, la discussion passant de la relation que mon amie entretenait avec Damon à nos souvenirs d'enfance. Je souriais, autant extérieurement qu'intérieurement. Je n'avais pas connu de routine paisible depuis mon obtention du BAC. J'étais contente que les choses se soient arrangées. J'étais contente de me sentir enfin chez moi et en sécurité.

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PDV Elijah

Klaus m'importuna tout le trajet de l'aéroport jusqu'à chez nous. «Alors, elle t'a manqué, hein, la jolie Charlotte ?» «Tu t'es senti comment en la revoyant ? Ton cœur palpitait de plus en plus vite…?» «Je t'ai vu fermer les yeux quand elle t'a pris dans ses bras !» «Avoue, tous les soirs tu repenses au baiser du jeu de la bouteille et à la jarretière…»

_ La ferme, Klaus, ordonnai-je durement.

_ Ah, alors j'ai raison, c'est ça ? Pfff quel acteur tu fais… Franchement, te retirer à perpète les oies et revenir en prétendant avoir oublié la fille que tu convoites depuis, quoi, un an… J'y crois pas trop, désolé. D'ailleurs, où est-ce que tu étais parti ?

_ Ça ne te regarde pas, répondis-je en me garant devant notre manoir.

Je quittai le véhicule, Klaus sur les talons, continuant de m'assaillir de questions et remarques. Je m'évertuais à ne pas lui répondre, ne voulant en aucun cas lui donner raison, puisque j'avais tourné la page.
Enfin, c'était le mensonge que je me répétais chaque matin en ouvrant les yeux.

_ Si ça ne t'ennuie pas, je vais dormir Klaus. T'entendre parler en continu est exténuant.

_ Je finirai bien par découvrir où est-ce que tu es allé pour "te réconcilier avec toi-même et oublier Mme Salvatore".

_ Bonne nuit, Niklaus.

Une fois seul, je pus enfin souffler. J'aimais ma famille, mais qu'est-ce qu'ils pouvaient être orchidoclastes, parfois !
Après un rapide crochet par la salle de bain, je retrouvai ma chambre où j'enlevai mon costume avant de m'affaler sur mon lit.
Le pire, c'était que Klaus avait bon sur toute la ligne. Et c'était bien pour cela que je ne pouvais lui révéler où j'étais parti pendant trois mois, après le mariage.
Je fermai les yeux.
Je m'étais dit que cela pourrait définitivement me guérir, me convaincre qu'elle ne me regarderait jamais comme elle le regardait, lui. Je pensais que c'était une bonne idée. Et ça l'avait peut-être été, jusqu'à ce que je la vois avec lui sur cette plage, dans la baie de Naples. J'étais sorti profiter de la brise méditerranéenne de fin de soirée, et ils étaient derrière ce rocher. Ils ne m'avaient pas vu, bien trop occupés par leurs baisers fiévreux. La voir lui offrir ses lèvres roses, lui donner autant de passion, de caresses… J'avais eu envie de vomir. J'avais fait demi-tour, l'égo blessé, le cœur en miettes. Je n'aurais jamais dû les suivre. Qu'est-ce qui ne tournait pas rond chez moi ?
Italie de malheur.


Le tome 2 de Sous le charme est officiellement lancé ! ^^
Bonne lecture, savourez bien… ;)

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