○ Chapitre 37 ○

La silhouette de Damon se découpait dans la rue sombre, laissant une trace noire en guise d'ombre.
Il n'était pas seul.
Une femme était en sa compagnie.
Il était en train de l'hypnotiser. Au début, je pensais que c'était pour lui prélever du sang, mais à la limite j'aurais préféré ça…
Comme il ne nous avait pas vu, il a ordonné à la fille de se laisser faire, et il l'a embrassée.
À ce moment, mon cerveau a arrêté de fonctionner. J'étais en train de me dire "non, c'est pas Damon, on s'est trompées", et à la fois je m'attendais à ce que quelqu'un hurle "poisson
d'avril !", ou alors j'étais en plein cauchemar…
Mais alors, si moi j'étais aussi choquée, qu'en était il de Kathleen ?
Je m'approchai d'elle, et lui pressai la main, pour lui montrer que j'étais avec elle. Elle répondit à mon contact, et chassa ses larmes du revers de sa manche.
Et là, Damon allait vivre le pire instant de sa vie.

oO0Oo

PDV Kathleen

Je marchai, tremblante de rage, en direction de l'aîné Salvatore. J'avançai d'un pas régulier, sans précipitation, histoire de "mieux maîtriser ma colère".
Voilà, j'étais derrière lui.
Je lui tapotai l'épaule, avant de dire d'un ton sec :

_ Excuse-moi.

Ne m'ayant pas immédiatement reconnue, il s'éloigna de la pouffiasse, et se retourna.
Et la baffe partit. Ce fut sans doute la gifle la plus violente et douloureuse de toute l'histoire des gifles, car j'entendis la mâchoire de Damon craquer.

_ Non, en fait je retire mes excuses, dis-je simplement, d'une voix blanche, sans aucune trace d'émotion.

En chancelant, le vampire se redressa en ma direction.

_ T'es vraiment, mais alors vraiment un gros sal*ud toi.

Je m'apprêtais à le claquer une seconde fois, mais cette fois il parat le coup, en me serrant le poignet. Je me dégageai rapidement de son emprise, pour m'éloigner de lui.

_ Ne t'avises même pas de mon frôler, conn*rd ! hurlai-je.

_ Kathleen…, fit l'une de mes amies, sans doute pour tenter de me raisonner.

Je les ignorai. Tout ce que je voyais en ce moment, c'était mon cœur se désintégrer, littéralement.

_ Tu n'as aucune raison de m'en vouloir, rétorqua Damon.

Cette fois, Charlotte répondit plus rapidement que moi:

_ Comment oses-tu dire ça ??!

_ Oh toi la pétasse, tu la ramènes pas, fit Damon.

Je devinai dans mon dos mon amie ouvrir la bouche d'un grand O et la couvrir de sa main.

_ Que tu me fasses du mal, je peux "comprendre", dis-je en mimant les guillemets, mais je REFUSE QUE TU T'ADRESSES À MES AMIS COMME ÇA !! ALORS TU VAS T'EXCUSER, ET DE SUITE !

_ TU PEUX RÊVER ! TA BLONDASSE D'HÉRÉTIQUE, ELLE PEUT BIEN ALLER SE FAIRE VOIR ! ET TOI AVEC ! hurla Damon.

Alors là, il allait regretter amèrement ses mots.
Sans prévenir, je lui fonçai dessus, le plaquant au sol avec une force que je ne me connaissais pas. Je m'appliquai à lui faire le plus de mal possible, mais aucun dommage physique ne pouvait égaler le trou noir qui venait de remplir ma cage thoracique.
Damon se prenait une sacrée raclée, jusqu'au moment où il parvint à inverser les rôles. Il put alors se venger des coups que je lui avais donnés, en me frappant à son tour.
En arrière-plan, je pouvais entendre Rebekah et Charlotte hurler des choses
incompréhensibles. Elles essayèrent même de nous séparer Damon et moi, mais elles échouèrent.
Damon allait payer.

oO0Oo

PDV Rebekah

Les efforts déployés par Charlotte et moi étaient inutiles. J'eus envie de moi aussi tabasser Damon, mais ce n'était pas "mon combat". Kathleen m'en voudrait sûrement.
Mais en revanche, elle ne m'en voudrait pas si je lui donnais un coup de main.
Aussi, d'un simple regard l'hérétique et moi nous mîmes d'accord.
Quand elle commença à réciter une incantation en traçant des cercles dans l'air, j'écartai violemment Damon de notre amie brune. Kathleen put ainsi reprendre le dessus.
Malheureusement, nous fûmes tous interrompus dans notre élan par des voix.
Put*in. On avait complètement oublié la femme qui servait de jouet à l'aîné Salvatore. Elle avait sûrement pu se libérer du contrôle de Damon puisqu'il s'était déconcentré, et ne comprenant pas ce qu'il se passait elle avait été chercher la police.

Comment dire… À présent que notre rafu s'était arrêté, je remarquai non seulement les policiers, mais aussi les passants qui fixaient la scène. Là, on allait avoir du mal à s'en sortir.
Surtout que leurs portables étaient sortis.
Fichue technologie.

_ Jeunes gens, vous allez devoir nous suivre, fit un policier à la moustache touffue.

Je ris légèrement.

"jeune" ne m'allait plus vraiment comme adjectif…

Mais la situation était loin d'être drôle.

oO0Oo

PDV Stefan

Depuis que Damon était parti, je faisais fonctionner mon cerveau à plein régime.
Avec la mort de Klaus, j'avais vraiment envie d'avancer le cadeau de Noël de mon âme sœur.
Mais était-ce le bon moment ?
Et si elle n'était pas d'accord ?
Et si…
Trop de questions à la fois.

_ Peut-être que je peux demander conseil à Damon… Dis-je tout haut.

Je pris mon téléphone, et je vis une notification. Puis deux. Puis trois. Quatre. Charlotte, Kathleen, Rebekah et Damon. Tous disaient la même chose : "on est au commissariat".
Aussitôt, je compris que quelque chose s'était passé, et je fonçai au poste de police.
Une fois arrivé, je trouvai Rebekah et Charlotte assises dans un endroit ressemblant à une salle d'attente.
Je courus embrasser mon âme sœur, rassuré qu'elle aille bien. Je saluai ensuite la Mikaelson.

_ Où sont Kathleen et Damon ? demandai-je.

_ Ils se font interroger séparément, répondit Charlotte.

_ Tout ce qu'on espère, c'est qu'ils ne fassent pas de bêtises… ajouta Rebekah.

_ Mais qu'est-ce qu'il s'est passé, bon sang ?

Les filles m'expliquèrent, et à la fin de leur récit, je ne pus m'empêcher de souffler "oh p*tain…".

_ S'il vous plaît, rassurez-moi… C'est une blague ?

Elles firent non de la tête.
Décidément. Damon ne changera jamais.

oO0Oo

PDV Damon

Au départ, ils ont dit "séparément". Alors, POURQUOI est-ce qu'on m'emmenait dans la pièce où Kathleen se faisait interroger ?

_ Asseyez-vous, me dit le policier à moustache de tout à l'heure.

_ Quoi, à côté d'elle ? m'exclamai-je. Hors de question.

Il soupira, et Kathleen - qui était déjà assise - leva les yeux au ciel.

_ Je répète; asseyez-vous.

_ Non.

_ Damon, fais pas chier, assieds toi, dit Kathleen.

C'est sous les regards noirs de la brune et du policier moustachu que je pris place.
Un second agent était en face de Kathleen, et il fut rejoint par l'autre.

_ Bon. J'ai déjà entendu la version de mademoiselle, dit le 2e policier, j'aimerais la vôtre s'il vous plaît.

_ Eh bien non, ça ne me plaît pas.

Merde alors, pourquoi je ne les hypnotisais pas ? Ce n'était que deux seuls humains !

_ Jeune homme, ne nous obligez pas à utiliser la manière forte !

Je soupirai. Quels cons ces humains.

_ Bon, puisque vous insistez. Autant reprendre depuis le début. Mademoiselle me fait la gueule parce que j'ai refusé de répondre à une question, et comme elle est incapable de s'excuser pour ce coup de tête, j'ai pensé qu'elle ne voulait plus entendre parler de moi. Alors elle m'a trouvé avec une autre, et m'a agressé. Voilà, vous savez tout.

Kathleen rit jaune.

_ C'est marrant, dit le moustachu, d'après elle c'est vous le fautif.

_ Je n'y suis pour rien si elle s'emporte pour rien, répondis-je.

_ Moi, je m'emporte pour rien ?! s'exclama Kathleen. Et d'abord, depuis quand la tromperie c'est "rien" ?!

_ Tu me faisais la tronche je te signale !

_ Parce que tu niais que Katherine était toujours importante pour toi !

Nous partîmes dans une énième dispute, et ce fut lorsque je pris Kathleen par le col que ça
dégénéra vraiment. Les policiers tentèrent de nous séparer, mais nous montrâmes les crocs, et ils perdirent leur sang-froid. Ils appelèrent des renforts, mais personne ne vint.
Kathleen et moi n'avions qu'un but : blesser le plus possible l'autre.

oO0Oo

PDV Charlotte

Nous entendîmes des voix s'élever dans une salle non loin. Kathleen et Damon.
Quand les policiers reçurent l'ordre d'aller voir, on comprit que nos deux amis avaient fait sortir leur nature de vampire. Avant qu'ils n'atteignent la salle d'interrogatoire, à nous trois ils furent tous hors d'état de
nuire. Dans le commissariat, les seules personnes encore conscientes étaient Rebekah, Stefan, Damon, Kathleen, les policiers avec eux, et moi.
Nous entrâmes tous les trois dans la salle et nous séparâmes les deux furies.

_ Calmez-vous ! criai-je.

_ Tu peux rêver, pétasse ! répliqua Damon.

_ Fais gaffe à ce que tu dis frangin, prévint Stefan.

_ TOI TA GUEULE !

_ DAMON, ARRÊTES ÇA ! hurla Kathleen.

Trop, c'en était trop.

_ Vous deux, dis-je à l'attention de Rebekah et Stefan, retenez Kathleen.

_ Tu es sûre ? s'inquiéta Stefan. Damon est loin d'être contrôlable…

_ Je vais m'en sortir. J'ai une idée.

_ Comme tu voudras, fit la Mikaelson.

Rebekah lâcha Damon et rejoignit Stefan qui tenait Kathleen.
L'aîné Salvatore allait se jeter sur la brune, mais je le stoppai avec ma magie. Je parvins à l'immobiliser, et à le forcer à me regarder dans les yeux.
Je pris une voix envoûtante, et lui dis :

_ Damon, concentre toi sur ma voix. Pourquoi tiens-tu tellement à démembrer Kathleen ?

Il répondit d'un ton hypnotisé :

_ Pour lui montrer qu'elle mérite mieux que moi. Je suis incapable de me tenir tranquille, et je n'en n'ai pas envie. Si elle reste avec moi, elle aura le cœur brisé, fin de l'histoire. Je ne suis pas quelqu'un de bien. Je suis infidèle, égoïste, et oui, je vais répondre à la question de Kathleen ; Katherine a toujours une place en moi. Elle a raison, si je la déteste autant c'est parce qu'elle compte toujours. Alors voilà, comme j'aime Kathleen, j'essaie de l'éloigner de moi, parce que je ne suis pas celui qui lui correspond.

Le silence se fit dans la pièce. Voir Damon vulnérable choqua tout le monde. Pensant que c'était suffisant, je sortis le vampire de son état hypnotique.
Il cligna plusieurs fois des yeux, puis dit :

_ J'ai vraiment sorti ça ?

Kathleen hocha la tête, et se dégagea de l'emprise de Rebekah et Stefan.

_ Damon, je sais déjà comment tu es. Pourquoi crois-tu que je t'aime à ton avis ? Ce n'est pas ta personnalité qui va me faire partir. Et si je partais, ce serait parce que je serais morte. Je ne te pardonnerai pas le fait que tu m'ai trompée. Si tu recommences, essaies au moins de faire en sorte que je ne le découvre jamais. Parce que je sais que je ne pourrais pas t'en empêcher. Tu n'es pas du genre à être tenu en laisse. Et en ce qui concerne Katherine, et
bien… Je sais que les sentiments ne se contrôlent pas, alors on n'y peut rien. On verra bien ce que l'avenir nous réserve, mais en tout cas Damon, je veux le voir avec toi. Enfin, si tu es
d'accord…

Pour toute réponse, Damon alla l'embrasser.

_ Oh c'est pas vrai… Souffla Rebekah. On dirait la fin d'un film à l'eau de rose.

oO0Oo

PDV Stefan

Après la réconciliation de Kathleen et Damon, nous avons réveillé tous les policiers, et nous
les avons hypnotisés. On leur a aussi demandé par la même occasion de retrouver tous ceux qui avaient filmé la bagarre dans la rue, et de leur dire de supprimer la vidéo.
Et si ça se retrouvait quand même sur internet, on avait une réponse toute faite : on leur fera croire à un court métrage, et que la magie et les vampires étaient des effets spéciaux.

En sortant du commissariat, Rebekah retourna chez elle, et nous, nous retournâmes au manoir.
Le jour commençait à se lever quand nous y arrivâmes. La nuit avait été bien longue.
Malgré le fait qu'il était déjà six heures du matin, nous allâmes nous coucher.
Charlotte enfila rapidement une chemise de nuit, et se laissa tomber sur le lit. Elle dormait déjà la minute suivante.
Je me plaçai à côté d'elle, et coinçai une mèche de ses cheveux blonds derrière son oreille.
Finalement, Noël serait la date parfaite pour son cadeau. Même si j'étais impatient, presser les choses était inutile.
Comme l'avait dit Kathleen, on verra bien ce que l'avenir nous réserve.
Et j'espérais bien que mon avenir porterait le nom de Charlotte.
________________
Voilà pour ce 37e chapitre !
Votre avis ?
À la semaine prochaine pour la suite ! 😉
@GDCP24 et @Fire-Wolve

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