○ Chapitre 23 ○
(...) Je continue et lui en fais un sur le coin des lèvres, voyant qu'il n'ouvre toujours pas les yeux, je pose mes lèvres sur les siennes.
Aucune réaction. Il le fait exprès !
_ Hey, debout !
_ Non.
Je hausse un sourcil.
_ Et pourquoi ça, Mr Salvatore ?
_ Je préférais quand tu m'embrassais, se justifit-il.
Il avait toujours les yeux fermés.
_ Tu l'auras voulu, dis-je avec une idée derrière la tête.
Je me lève avec discrétion, m'assurant qu'il avait toujours les yeux fermés, puis je me focalise sur mes pouvoirs pour faire jaillir de l'eau du bout de mon index droit.
Puis je l'arrose.
Aussitôt il se lève, et j'éclate de rire.
_ Sérieusement ? Fait-il, au début contrarié, puis rieur l'instant suivant.
_ Sérieusement.
Grâce à la magie, je le sèche, ainsi que les draps, qui étaient eux aussi trempés.
Je n'allais pas laisser Bonnie nettoyer mes bêtises !
_ Bonjour, sinon, dis-je en me rasseyant à ses côtés.
_ Mérites-tu un "bonjour" de ma part ?
Je fais mine de réfléchir.
_ Je pense que oui, parce que tu refusais de te lever.
_ Tu n'aimes pas traîner le matin ? Me demande Stefan. Moi si, surtout quand je suis en si bonne compagnie, dit-il avec un clin d'œil à mon intention.
_ Si, mais on n'est pas chez nous là.
Il hoche la tête.
_ Allez, viens par là, dit-il en m'étreignant.
Je le serre aussi dans mes bras, et il m'embrasse le cou.
_ Stefan…
_ Oui ?
_ Finalement c'est bien de traîner le matin.
Je sens son sourire se dessiner contre ma peau.
Il allait m'embrasser une nouvelle fois, mais Bonnie arriva avec un plateau dans les mains.
_ Petit dej' ! Dit-elle tout sourire.
Je la remercie, et elle pose le plateau sur la table de chevet.
_ Vous vous êtes bien reposé ? Nous demande-t-elle. Tes plaies sont guéries, Charlotte ?
_ Oui, merci Bonnie, c'est grâce à toi, lui dis-je avec sincérité.
_ Pas de quoi.
Elle était sur le point de nous laisser, mais elle se retourna vers nous.
_ Au fait, je pense que vous ne devriez pas retourner au manoir tout de suite. Klaus, plus Kathleen en colère, c'est pratiquement ingérable.
_ Je suis d'accord, ajouta Stefan. Mais on ne peut pas rester ici trop longtemps non plus, comme tu es notre amie, il est logique qu'ils nous chercheront ici.
_ Qu'est-ce qu'on fait alors ? Demandai-je.
Il y eut un moment de réflexion, puis Bonnie brisa le silence.
_ Vous pouvez aller dans un endroit où personne ne vous pensera là-bas. Et cacher votre aura puisque Klaus fera sûrement appel à une sorcière pour vous localiser.
_ Bonne idée Bonnie, mais où est-ce qu'ils n'iront pas nous chercher ? Franchement, à part la Russie, je ne vois pas, dis-je avec ironie.
Un nouveau blanc s'installa.
_ Quoi ? Qu'est-ce que j'ai dit ?
_ Ce n'est pas une si mauvaise idée, répondit Bonnie, avec précaution.
_ QUOI ? C'est une blague, Bonnie ?
_ Non. Et franchement, ça m'étonnerait que Klaus ou qui que ce soit aille te chercher là-bas.
_ Je rejoins l'avis de Charlotte, nous n'avons rien à faire en Russie, dit Stefan.
_ En fait… Toi tu ne devrais pas y aller, répliqua Bonnie, visiblement mal à l'aise vis à vis de nos réactions face à son plan.
_ Comment ça ? Demanda le cadet Salvatore.
_ Il est plus que logique qu'on s'attende à ce que vous vous cachiez ensemble, expliqua la sorcière. Donc Charlotte part très loin, la Russie c'est très bien, et toi Stefan, tu vas faire comme si elle était morte.
_ Comment veux-tu que je fasse comme si mon âme sœur était morte ?!? S'énerve Stefan.
_ Klaus et Kathleen l'ont torturé à mort, plusieurs os ont même étaient touchés par l'objet utilisé… C'est tout à fait probable que Charlotte ait pu perdre trop de sang et soit morte dans
tes bras avant que tu n'aies pu faire quoi que ce soit.
_ Mais…, insistai-je.
_ Mon amour… Ça ne m'enchante pas non plus, crois moi, mais si ça peut te sauver la vie, alors je suis d'accord avec Bonnie.
_ Mais…!
_ Je vais vous laisser en discuter entre vous, dit Bonnie en s'éclipsant.
Elle sortit de la chambre.
Le plateau qu'elle avait posé en entrant ne semblait pas du tout appétissant.
Plus rien n'avait de charme.
J'allais devoir partir en Russie !
_ Je refuse d'y aller. Je ne suis pas lâche, je ne vais pas me cacher. Et je ne vais surtout pas partir sans toi, dis-je avec toute l'assurance dont j'étais capable.
_ Je sais, mi amor. Je ne veux pas non plus te laisser, mais ce que je ne veux vraiment pas, c'est que tu te fasses tuer.
_ Mais comment veux-tu que je reste en vie si je pars sans toi ? Comment veux-tu que je vive si je laisse mon cœur ici ?
Il soupire.
_ Je pense la même chose. Je sais que c'est dur. Mais il faut que tu y ailles, au moins jusqu'à ce qu'on se soit débarrassé de Klaus. Et que Kathleen se soit calmée.
Mon téléphone sonna.
Damon.
_ Allô ?
_ Charlotte, ramène toi, Kathleen n'a plus aucun souvenir !
_ Pardon ?! Mais qu'est-ce que c'est que cette journée ?! M'énerve-je.
_ Que se passe-t-il ? Me demande Stefan.
_ Damon veut que je retourne au manoir pour rendre la mémoire à Kathleen. Apparemment elle ne se souvient même pas de qui je suis.
Il reste silencieux.
_ Tu sais, finit il par dire… Peut-être que ce n'est pas plus mal. Au moins elle ne voudra plus ta mort, ça te fait une menace en moins.
_ Mais Damon va me tuer si je ne m'occupe pas de Kathleen !
_ On demandera à Bonnie.
Ma gorge se noue.
La Russie m'attendait.
Et mon Stefan allait rester ici, à faire comme si j'étais morte.
_ Je te promets que tu rentreras dans moins d'une semaine, me dit-il.
_ Plus facile à dire qu'à faire. Faut déjà que tu trouves un moyen pour tuer un Originel, et ensuite que tu arrives à avoir Klaus.
_ Je pense que sa sœur pourra m'aider.
_ Attends, tu vas aller voir une autre fille pendant que je ne serai pas là ?!
Il esquisse un sourire.
_ Alors comme ça, tu es jalouse ?
_ Je ne rigole pas Stefan, si tu es infidèle, je vais y aller, en Russie. Mais je ne reviendrai pas.
_ Détends-toi mon amour, franchement tu n'as pas de quoi t'inquiéter. Rebekah ne t'arrive pas à la cheville.
_ Charlotte !
Oh zut, j'avais oublié que j'étais au téléphone !
_ Désolée Damon. Bonnie va s'occuper de Kathleen. Moi je vais… Non, en fait il ne vaut mieux pas que je te le dise. Au cas où.
_ Je te préviens, si tu…
Je raccroche.
Très dangereux lorsqu'il s'agit de Damon, mais je prends le risque.
_ Charlotte…
_ Qui est Rebekah exactement ? Est-ce que c'est ton ex ?
_ Comment est-ce que tu sais…?
_ Donc oui.
_ Charlotte, je te jure que c'est fini. C'est même plus que fini, il n'y a aucun moyen pour qu'elle arrive à me faire céder. Quand j'étais avec elle, j'étais le Boucher, je ne savais pas ce
que je faisais. Et en plus c'est moi qui l'ai plaquée.
_ Mouais. Mais tu as bien dit qu'elle n'arriverait pas à te faire céder ? Donc elle pense pouvoir te faire changer d'avis ?
_ Non, enfin si mais…
Je me lève, me prépare à vitesse vampirique et sors de chez Bonnie sans même lui dire au revoir.
_ Charlotte !
Stefan me rattrapa.
_ Où est-ce que tu vas ?
_ Expliquer à cette Rebekah que tu n'es plus sur le marché.
Il m'attrape le poignet.
_ Tu n'iras nulle part. On aura besoin d'elle pour tuer Klaus.
_ Et ? Je peux bien aller lui parler, non ? Elle ne va pas en mourir. Enfin, ça dépend de ce qu'il va se passer…
_ Charlotte ! Écoute moi s'il te plaît. Rebekah et moi, c'est du passé. Un passé très lointain. Tu es mon âme sœur, et nous allons devoir nous séparer pour je ne sais combien de temps.
J'ai déjà du mal à accepter que tu partes sur un autre continent, mais si en plus on se quitte en étant en colère… Je ne le supporterai pas, et je sais que toi non plus. Alors, s'il te plaît mon amour, calme toi. Quelque part, ta jalousie me fait plaisir parce que ça me montre que tu tiens à moi, mais il ne faut pas exagérer non plus. On a besoin de Rebekah pour te protéger.
Je reste silencieuse et fixe ses yeux.
Ses magnifiques yeux verts, dans lesquels je me plonge pour tout oublier.
Stefan avait raison. C'est stupide de ma part de m'emporter ainsi, surtout avant notre séparation à durée indéterminée. Je devais lui faire confiance.
Mais le problème n'est pas là ! J'ai confiance en lui, mais pas en Rebekah, que je ne connais même pas.
Bref. Je dois relativiser.
_ Je suis désolée, Stefan. Je n'aurais pas dû m'emballer ainsi… Mais tu aurais été à ma place, tu l'aurais déjà tué, non ?
_ Oui, je comprends. Mais ce n'est pas le moment de se disputer.
C'est incroyable, j'avais l'impression d'être une gamine de six ans qui s'excusait d'une bêtise de son cru !
_ Je ne veux pas partir sans toi… Me plaignais-je.
_ Je ne veux pas te laisser seule, me répondit Stefan.
_ Vous êtes trop mignons ! S'exclama Bonnie.
Elle nous avait rejoint dans la rue.
Je rougis de gêne.
_ Charlotte, je dois cacher ton aura.
_ Vas-y.
Je ferme les yeux, et sens la magie opérer.
_ Voilà, c'est fait. Quand tu seras arrivée, va chez Leila et Oscar Ivanov. Leila est une sorcière, et son mari est un chasseur de vampires. Il ne te fera pas de mal, je l'ai prévenu que tu ne tuais personne.
_ D'accord.
J'angoisse déjà.
_ Pour y aller, le moyen le plus rapide est le portail interdimensionnel, m'explique mon amie.
Pour en créer un, il suffit de coller ton index et ton majeur droits ensemble, tu les abaisses, et tu penses à la destination choisie. Normalement tu es capable d'en faire un facilement
puisque tu as la force de créer de la foudre.
_ Ok… Mais je ne le fais pas ici. Il y a des gens qui passent en voiture.
_ Tu peux le faire du côté de la vieille librairie, à deux pâtés de maisons, elle est abandonnée et personne ne passe dans cette rue à cette heure.
_ Merci Bonnie.
Elle me prend dans ses bras.
_ Bonne chance. En espérant que la situation s'arrange vite...
Elle me lâche, me fait un signe de la main, et retourne chez elle.
Sentant mon appréhension, Stefan glisse sa main dans la mienne et m'accompagne jusqu'à la-dite librairie.
Pendant le court chemin parcouru, aucun de nous ne prononça un mot. Par peur de gâcher les précieux instants qui nous restaient.
Voilà, on y était.
Les minutes étaient trop courtes !
_ Bon… Dis-je sans trop savoir quoi dire.
_ C'est le moment.
_ Je n'ai toujours pas envie d'y aller.
_ Je sais.
_ Et en plus j'ai peur.
_ Je sais aussi.
_ Je ne parle même pas russe !
_ Moi non plus. Mais tu n'auras pas besoin d'apprendre cette langue puisque tu reviendras bientôt, mon amour.
_ Ça, c'est toi qui le dit.
_ T'ai-je déjà menti ?
_ Non.
_ Alors tu reviendras très vite. Point.
_ D'accord.
Je serre sa main plus fort.
Ses lèvres viennent effleurer les miennes, pour finalement m'embrasser comme si c'était la
dernière fois. Sauf que ça ne sera pas la dernière fois. Du moins, j'espère.
Il semble hésiter à me laisser souffler, tout comme moi je suis incapable de le lâcher en ce moment.
Le Destin allait nous arracher l'un de l'autre.
Monde cruel.
_ Stefan, tu le sais, mais je veux te le redire encore une fois… Je t'aime.
_ Je t'aime aussi, mon ange.
_ C'est l'heure.
_ Oui.
Pourtant personne ne bougea. J'en étais incapable.
Puis je me dis que cela amplifierait la douleur de la séparation, alors j'ouvris le portail.
Dans un dernier élan, Stefan me caressa la joue, puis le portail m'aspira pour la Russie.
oO0Oo
PDV Stefan
Cela ne faisait que quelques heures, pourtant j'avais l'impression qu'elle était partie il y a cent ans.
En sachant dans quelles circonstances elle s'était sauvée, j'étais d'autant plus inquiet pour elle. Et puis, nous n'avions aucun moyen de communication puisqu'elle avait dû laisser son
téléphone pour éviter qu'on le trace.
J'étais assis au comptoir d'un bar à Phoenix, un verre de bière à la main. Deux autres
étaient devant moi, vides.
Comme moi.
Cela peut sembler dingue, mais lorsqu'on aime vraiment, on compte les secondes qui nous séparent l'un de l'autre.
On tourne en rond en attendant son retour. On se sent déboussolé, sans aucun but en vue si ce n'est rejoindre notre deuxième moitié.
Car c'est ça, l'amour. Ça nous rend malade et nous dépendons de l'autre. Nous ne sommes plus rien si la personne pour laquelle nous vivons n'est plus là.
L'amour n'est pas une bénédiction, bien au contraire.
C'est un poison qui vous consume lentement, jusqu'à que vous soyez tellement fou de l'autre que vous pouvez vous laisser mourir sans vous en rendre compte.
Chaque battement de votre cœur vous rappelle le nom de la personne qui vous fait sourire, les doux baisers comme les plus ardents que vous aimez échanger à l'abri des regards.
L'amour détruit.
J'en suis d'ailleurs la preuve vivante. Je me sens comme une coquille vide
J'ai arrêté de compter jusqu'à un peu plus de dix-huit mille secondes.
Sa pensée me hante.
Parfois, j'en oublie même de respirer.
_ Un autre s'il vous plaît, dis-je en m'adressant au barman.
_ Vous êtes sûr monsieur ? Ça va faire votre dix-septième verre…
Dix-septième verre ?
Fichtre, en avais-je descendu autant en quelques minutes ?
_ Oui, je suis sûr. Et je vais parfaitement bien.
_ Vous êtes sûr ? Répéta le barman.
_ Oui.
Il me resservit.
_ Je suppose que c'est une histoire de cœur ? Demande le serveur.
_ Exactement.
Charlotte Harper Kendrick…Que m'as-tu fait ?
_ Elle s'appelle comment ?
_ Non mais de quoi je me mêle ?
_ Excusez-moi.
Il se retourna et essuya des verres.
_ Charlotte… Elle m'avait fait promettre de ne jamais la laisser, et finalement le Ciel a exigé de me la reprendre.
Le barman me regarda avec un air empli de pitié.
_ Elle ne voulait pas partir, mais elle y était obligée. Je ne voulais pas la laisser. J'aurais dû partir avec elle.
_ Pourquoi ne la rejoignez-vous pas ?
_ Elle est partie très loin.
_ Où ?
Je finis mon verre d'un trait.
_ En Russie.
Mon pauvre cœur se serra, et le barman me resservit, à ma demande.
D'autres verres défilèrent devant moi, jusqu'à ce que je finisse avachi sur le comptoir, complètement saoul.
oO0Oo
PDV extérieur
Stefan, totalement ivre, s'endormit sur le comptoir.
Le barman demanda à un de ses collègues de l'aider à le faire sortir par la porte de derrière.
Un fois son corps déposé dans la rue, le barman sortit son téléphone.
_ Allô, Klaus ? Sa copine est en Russie.
________
Et voilà pour le chapitre 23 ☺Si vous êtes arrivé jusqu'ici, c'est donc que notre histoire vous plaît, et nous sommes
heureuses que cela soit le cas 😄
Ici, c'était plus centré sur le couple
Stefan x Charlotte.
Que pensez-vous de leur séparation précipitée ? De la jalousie de Charlotte ? De Stefan de
nouveau ivre ? Du barman qui travaille pour Klaus ?
Sans oublier que Kathleen est toujours amnésique.
La suite bientôt 😁
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