9





Lucy



Septembre.



Je suis coincée.

Là clairement je ne vois pas comment je vais pouvoir me sortir de cette situation ou carrément de ce merdier car pour moi, être coincée sous un préau à cause de la pluie est la définition du mot merdier !

Non mais franchement je n'arrive pas à le croire ! Il faisait pourtant beau quand j'ai quitté le dortoir, certes il n'y avait pas un grand soleil mais il faisait suffisamment beau pour ne pas qu'il pleuve... alors pourquoi ?

Ça fait une heure que je suis partie et bien évidemment j'ai oublié de prendre mon téléphone sinon ce n'est pas drôle. Vu que la pharmacie se trouve à cinq minutes de la fac, je ne voyais pas utile de prendre mon portable... mon Dieu j'aurais dû envisager la possibilité qu'il se mette à pleuvoir mais sur le coup ça ne m'a absolument pas traversé l'esprit !

J'étais tellement dans l'optique de me rendre à la pharmacie que rien d'autre ne m'a effleuré l'esprit. Le pire c'est que tout ça ce n'est même pas pour moi ! Si je me suis rendue ici et que j'ai acheté des médicaments contre l'anxiété et les crises d'angoisse c'est pour Natsu, après l'avoir trouvé dans un état qui m'a terrifié.

Quand je suis entré dans la salle d'études pour réviser un peu et que j'ai trouvé Natsu par terre, recroquevillé sur lui-même, mon cour s'est arrêté de battre pendant quelques secondes. Cependant la peur qui lui arrive quelque chose de grave a surpassé le choc, je me suis donc précipitée vers lui et j'ai tout essayé pour l'aider. Il a fini par perdre connaissance et honnêtement j'ai eu une peur bleue en m'imaginant des millions de films dans ma tête.

Au final, quand le médecin l'a examiné il a décrété que Natsu avait eu une crise d'angoisse assez violente. Elle a été si intense qu'il n'a pas pu lui faire face et se reprendre, c'est pour ça qu'il a perdu connaissance. Sauf ce qui m'inquiète c'est qu'apparemment il pourrait refaire ce genre de crise s'il est amené à vivre d'autres situations stressantes.

Honnêtement je ne sais pas ce qu'il s'est passé pour que mon sauveur se retrouve dans un tel état, parce qu'il était seul quand je l'ai trouvé et je n'ai vu personne sortir de la salle avant d'arriver. Toutefois après la scène que j'ai vu malencontreusement devant le garage où bossent Grey et Silver, je pense que c'est lié à son père ou à sa famille.

De ce que j'ai compris ce n'est pas trop évident pour lui avec celle-ci et même s'ils sont riches, je ne crois pas que ça change quelque chose pour Natsu. Bien entendu je ne le connais pas, mais de ce que j'ai pu observer chez lui, je suis persuadée que la richesse de sa famille il s'en fiche. À première vue, si tu ne connais pas sa situation, on dirait simplement un mec normal, lambda, sans histoire particulière. Si Wendy ne m'avait pas informé de sa situation, rien ne m'aurait fait croire qu'il vient d'une famille aisée, rien du tout.

Quand le médecin a prescrit une liste de médicaments à acheter, je me suis portée volontaire pour aller lui acheter. J'aurais pu la laisser à Erza, la meilleure amie de Natsu que j'ai croisé en sortant, mais elle semblait tellement affolée et inquiète que j'ai préféré la laisser au chevet de son meilleur ami. Elle m'a d'ailleurs sincèrement remercié d'avoir aidé Natsu.

Je n'étais pas obligée à me dévouer pour aller acheter ses médicaments, après tout j'avais déjà fait ma part en prévenant le directeur puis m'assurant que Natsu n'était pas en danger. J'aurais très bien pu partir et en rester là, mais non... je n'ai pas pu m'empêcher de m'impliquer davantage, c'était plus fort que moi.

Après tout Natsu m'a aidé lui aussi en m'évitant de me casser la figure alors qu'il pleuvait des cordes. Depuis ce jour je le considère comme mon sauveur. Il m'a aidé alors que rien ne l'y obligeait, on ne se connaissait même pas, nous nous étions jamais croisés mais ça ne l'a pas empêché de m'aider. Alors j'ai voulu être redevable et l'aider à mon tour même si en soi ce n'est pas grand chose.

Sauf que désormais je suis coincée depuis plus d'une heure sous un préau à cause de la pluie...

Et dire que ce week-end ma mère et Silver ont organisé un dîner en mon honneur pour fêter le fait que j'avais surpassé ce que je déteste. Mon Dieu s'ils me verraient à cet instant ils seraient tous tellement déçus... 

Je suis ridicule, moi-même je pensais que désormais ça serait bon, mais je n'ai rien pour me protéger et l'idée de me retrouver trempée de la tête au pied m'horripile et m'empêche de bouger d'un centimètre.

Je lâche un soupir, puis serre le sac en plastique contenant les médicaments pour Natsu. Vivement que cette averse passe....

En fermant les yeux, j'entends des bruits de pas venir en ma direction, sauf que je ne fais pas attention puisque je me trouve sous le préau de la pharmacie, il y a du passage. Cependant, en entendant les bruits de pas se stopper juste devant moi, je rouvre les yeux et lève la tête.

Je crois rêver quand j'aperçois devant moi nul autre que mon sauveur, tenant un parapluie vert onyx, le même que celui qu'il avait la première fois qu'on s'est rencontré sous la pluie. Pensant que mon cerveau me joue des tours et imagine n'importe quoi pour me faire bouger d'ici, je me frotte les yeux avec mes poings assez longtemps avant de fixer de nouveau le Natsu qui je pense n'est pas réel. Toutefois quand mon sauveur ne disparaît pas de mon champ de vision, j'ai comme un vertige. Je perds l'équilibre quelques secondes mais avant que je me stabilise de nouveau, Natsu s'est empressé de m'attraper par la taille en me collant à son torse maladroitement. Je suis très proche de lui de manière si intime que si quelqu'un nous voyait ainsi, il pourrait s'imaginer des films.

Dans l'action il a même lâché son parapluie pour se précipiter vers moi. Mon cœur cogne si fort contre ma poitrine que je suis sûre que Natsu peut le sentir puisqu'on est collé. Je n'arrive pas à me stabiliser toute seule tellement je suis surprise d'être si proche de lui, mais ce qui me paralyse c'est que je n'arrive pas à me détacher de son regard intense. Il me fixe à la fois avec inquiétude et une pointe de soulagement que je ne me sois pas blessée, exactement le même regard qu'il m'a adressé lors de notre première rencontre.

Et alors que la pluie tombe bien plus qu'avant, que je suis collée contre Natsu et qu'il m'adresse le même regard que la première fois qu'on s'est vu, eh bien c'est à cet instant qu'instantanément, sans que je puisse y résister, que je tombe amoureuse de lui. 

Sauf que bien évidemment sur le coup je ne l'ai pas réalisé... cela je le découvrirai bien plus tard.


— Nat... su.  réussis-je à prononcer malgré tout.


Mon sauveur me lance le magnifique sourire qu'il m'a déjà lancé auparavant qui me fait louper un battement de cœur.


— Est-ce que ça va ?   me demande-t-il toujours assez inquiet.

— Heu oui... oui tout va bien.

— Tu es sûre ? Tu as l'air bouleversé.



Comment ne pas l'être puisque je ne m'attendais à le voir débarquer ici avec son parapluie et encore moins me serrer contre lui parce que j'ai légèrement perdu l'équilibre durant deux secondes et demie.


— Je suis sûre.


Quand il comprend que je suis sincère, il décide d'enfin me lâcher en s'assurant que j'ai retrouvé mon équilibre.

Bon sang c'est la deuxième fois qu'il me rattrape en l'espace de quelques jours ! Je suis vraiment un boulet, il doit penser que je suis maladroite alors qu'en vrai je ne le suis pas tant que ça, comparée à Lisanna par exemple je m'en sors bien, vraiment bien.

Puis soudain j'ai comme une illumination en le voyant debout ici alors qu'il était encore inconscient il y a une heure. Non mais qu'est-ce qu'il fiche ici ?!

Je fronce les sourcils et le dévisage.


— Qu'est-ce que tu fais là toi ?! Tu dois te reposer alors pourquoi tu te promènes comme si de rien était ?!


Mon ton sévère le surprend dans un premier temps, sauf que ça ne dure que quelque secondes parce qu'après cela, il se met à rire, l'air très amusé de me voir le gronder.

Son rire que je n'avais jamais entendu auparavant me fait louper un nouveau battement de cœur. Oh mon Dieu mais ça ne doit pas exister un rire pareil sur terre ! Franchement avec un tel son il n'a rien à envier aux sirènes et leur chant mélodieux parce que son rire pourrait hypnotiser n'importe qui. Si ça se trouve il était une sirène dans sa vie antérieure.

Quand je réalise à ce que je suis en train de penser, je me mets une gifle monumentale invisible pour revenir à la réalité. Non mais sérieusement on aurait cru entendre Lisanna parler et sortir ses hypothèses complètement loufoques ! Je traîne trop avec elle puisqu'elle déteint sur moi désormais...


— Désolé....  s'excuse-t-il en tentant de calmer son rire.  j'ai cru voir Erza, ma meilleure amie, un instant quand tu as pris ce ton et ça m'a amusé.


Moi je ne vois pas ce qu'il y a de drôle, mais bon soit...


— Je suis sérieuse, tu ne devrais pas être ici.

— Je vais bien, ce n'était rien.


J'arque un sourcil en le fixant sérieusement, luttant contre l'envie de lui crier dessus qu'au contraire, ce n'était pas rien ! Toutefois je réussis par je ne sais quel miracle à me contrôler, m'énerver contre lui ne servirait à rien, après tout on ne se connaît pas, ce n'est pas à moi de lui dire ce qu'il devrait faire ou non. Pourtant j'en ai bien envie...


— Vu que j'ai assisté à tout ça, non je te confirme que ce n'était pas rien. Tu dois te reposer, le médecin a été clair à ce sujet.

— Justement, je voulais m'excuser par rapport à ça... j'ai dû t'inquiéter, je suis navré d'avoir été un fardeau et que tu as dû me venir en aide... j'ignore ce qu'il s'est passé pour que je me mette dans un état pareil mais je t'assure que ça ne se reproduira plus.


Qu'il s'excuse n'a pas de sens, ce n'est pas comme s'il avait pu se contrôler. Notre corps fait bien comme bon lui semble et ses excuses ne sont pas nécessaires, tout comme sa promesse que ça ne se reproduira jamais parce que ça non plus il ne peut pas le savoir à l'avance. Si en plus il ignore ce qui a provoqué sa crise d'angoisse, ses paroles sont encore moins crédibles.


— Tu n'as pas à t'excuser, ce n'est pas de ta faute.

— Si justement, tu as perdu de ton temps pour moi et j'en suis désolé.

— C'est tombé sur moi mais ça aurait pu être n'importe qui. Peu importe qui t'aurait trouvé, la personne aurait eu exactement la même réaction que moi.

— Peut-être, cependant c'est toi qui m'a aidé donc je voulais m'excuser en personne et aussi te remercier Lucy.


Son sourire sincère me touche bien plus que prévu et bêtement je me mets aussi à sourire sans m'en rendre compte.


— Pourquoi tu es ici par contre ?  je demande en me ressaisissant.

— Je suis venu te chercher.

— Quoi ?


J'hausse les sourcils et le regarde avec incompréhension alors qu'il me sourit toujours. Il ramasse son parapluie, jette un coup d'œil à la pluie qui continue de tomber sans se calmer, avant de me relancer un regard remplit de sous-entendu qui me fait écarquiller les yeux.

En le voyant alors debout face à moi, son parapluie au dessus de sa tête et ses yeux me fixant intensément en me faisant passer un message, je comprends la raison de sa venue et qu'il semble savoir ce que j'éprouve.



— Tu... tu...


Je n'arrive pas à finir ma phrase, mais Natsu comprend ce que je m'apprêtais à dire et hoche la tête pour me répondre.


— C'est pour ça que je suis là, je ne pouvais pas te laisser toute seule.


Ses mots me chamboulent entièrement si bien que sans vraiment savoir la raison, mes orbes se remplissent de larmes prêtent à tomber sur mes joue.

Il sait et il est venu rien que pour moi, pour m'aider alors qu'il a fait une crise de panique et un malaise une heure avant. Comment ne pas être profondément touchée et reconnaissante envers ce garçon qui me sauve chaque fois qu'il en a l'occasion ?


— Allez viens, ma voiture n'est pas loin, je vais te ramener.


Je n'arrive plus à réagir à cause de l'émotion, c'est bien pour ça qu'il me prend par la main, me rapproche de lui pour qu'on soit tous les deux sous son parapluie et me fait avancer jusqu'à une voiture se trouvant pas loin, qui est assez vieille et banale.

Pour le fils d'un homme d'affaires ayant réussi dans la vie, la voiture qu'il possède ne correspond vraiment pas à sa situation. Cela confirme la théorie que je me disais un peu plus tôt : Natsu semble ne pas vouloir être associé à sa famille et la richesse.

Quand je suis sur le siège passager, je réalise enfin tout ce qu'il vient de se passer et mon cœur se remet à battre à toute allure. Je fixe la main qu'il me tenait encore il y a quelques secondes, les joues brûlantes et le corps tremblant.

Mon Dieu mais pourquoi je réagis ainsi à chaque fois que Natsu est proche de moi ? Qu'est-ce que ça signifie à la fin !

Mon sauveur prend ensuite la place au volant et s'apprête à démarrer, cependant je l'arrête en lui attrapant le bras.


— Attends !


Celui aux cheveux roses me regarde surpris, or il éloigne ses mains de la clé en fixant mon emprise sur son bras. Comme brûlée par son regard, je retire ma main aussitôt en me raclant la gorge assez gênée.


— Je... comment tu as su ?   je demande.


Impossible pour moi de faire comme si de rien était ! Il faut que je sache comment il a compris que je détestais la pluie et comment il a su que j'étais bloquée justement ici à cet instant. 

Je suis bien trop curieuse à la base, mais dès qu'il s'agit de ce mec ma curiosité est décuplée sans que je comprenne le pourquoi du comment. Cependant je ne cherche plus à savoir, tout ce que je veux en revanche ce sont des réponses aux questions que je me pose actuellement, rien d'autre !


— Que tu détestes la pluie ?

— Oui, mais pas que. Comment tu as su que j'étais ici ?


Mon sauveur me sourit doucement avant de me répondre honnêtement.


— Après avoir repris connaissance, Erza m'a expliqué ce qu'il s'est passé et que c'est toi qui m'avait trouvé. J'ai voulu m'excuser et te remercier en personne alors je me suis rendu au dortoir des filles. Je suis tombé sur Lisanna qui m'a expliqué que tu étais partie depuis un bon moment et que tu ne revenais pas, elle était inquiète et il a suffi qu'elle mentionne la pluie et d'autres petites choses pour que je capte que tu détestais ce temps.


Je suis si surprise que je n'arrive pas à dire quoi que ce soit.

Natsu a rencontré Lisanna.... je suis sûre qu'elle a dû passer pour une folle dingue à ses yeux car connaissant Lis', la première chose qu'elle a dû faire en le voyant c'est lui demander si c'était un alien. Mon Dieu rien que d'y penser j'ai envie de me cacher.

Par contre je ne voulais pas qu'il sache... détester la pluie c'est quelque chose dont je ne me vente pas car c'est ridicule de détester un temps spécifique et plus encore de ne pas être capable de faire quoi ce soit quand il pleut. Sortir me paraît impossible, la preuve je suis restée coincée plus d'une heure sous un préau à cause de ce maudit temps !

C'est vraiment pathétique.


— Tu dois me prendre pour une folle... je suis désolée que tu te sois déplacé exprès pour m'aider...  je soupire.

— Je ne vois pas en quoi c'est quelque chose de bizarre, on déteste tous quelque chose dans la vie.

— Oui mais détester la pluie c'est nul.

— Je trouve ça logique en fait.


Je lance un regard intrigué à mon sauveur qui semble être plus que sérieux.


— Comment ça ?

— Détester la pluie ce n'est pas quelque chose de bizarre, c'est naturel puisque c'est un temps déprimant qui empêche de faire plein de choses. C'est mieux quand il y a du soleil, la majorité de la population pense comme toi Lucy.

— Sauf que la majorité de la population ne se retrouve pas dans l'incapacité de sortir à cause de ce temps là. Moi j'en suis incapable et pourtant je pensais avoir surmonté tout ça.

— C'est bien le jour où on s'est rencontré pour la première fois que tu as tenté de surmonter tout ça ?  devine-t-il.


J'hoche la tête avant de continuer.


— Oui et même si ce n'était pas grand chose j'étais contente d'avoir réussi à sortir sous ce temps. Je pensais que j'avais réussi à surmonter cela et que même si à l'avenir je ne sortirai pas tout le temps quand il se mettrait à pleuvoir, que si je devais me rendre quelque part avec ce temps eh bien que j'y arriverai de nouveau. Aujourd'hui ça m'a prouvé que j'avais tort, je ne suis pas encore prête apparemment...


Je souffle sans cacher ma déception et mon incapacité, je suis tellement déçue que ça me fait de la peine... je voulais y croire, tellement que je me suis surestimée donc la chute est brutale et douloureuse.


— Hey Lucy tu n'as pas à t'en faire, je suis sûre qu'un jour tu parviendras à surmonter ça comme une cheffe. Fais-toi plus confiance.

Son regard sûr et la confiance qu'il m'accorde me déstabilise beaucoup. Pourquoi et comment peut-il autant en être persuadé alors que moi-même je sens que jamais je n'y arriverai ?


— Tu sais, moi aussi je déteste quelque chose par dessus tout et moi, contrairement à toi, c'est vraiment ridicule.


Alors que j'allais le contredire sans savoir de quoi il s'agit, Natsu me coupe l'herbe sous le pied en reprenant.



— Natsu.  prononce-t-il doucement.  C'est mon prénom que je déteste le plus au monde.


J'écarquille mes yeux après son aveu qui est réellement sérieux vu ses orbes qui brillent de sincérité. Même si c'est assez surprenant tout fini par s'expliquer et notamment le fait qu'il se présente sous le pseudonyme de "Nat" et non par son prénom en entier.


— Oui tu as compris, c'est pour ça que tout le monde m'appelle Nat' et que j'insiste pour qu'on dise mon surnom au lieu de mon prénom.


Il a compris que j'avais fait le lien, en même temps ce n'était pas dur car je me demandais la raison qui le poussait à se présenter sous un pseudonyme, même face à des inconnus.



— Je trouve ton prénom pourtant magnifique.


Je n'ai pas vraiment réfléchi avant de parler, alors quand j'aperçois sa mine surprise et le fait que je lui ai involontairement cloué le bec, j'écarquille de nouveau mes yeux.

OH MON DIEU ! Qu'est-ce que je viens de dire !


— Waw, je ne m'attendais pas à ça mais merci en tout cas. J'adore aussi ton prénom.


Je suis sûre que je suis rouge comme une tomate à l'heure qu'il est, cependant si c'est le cas, Natsu ne me le fait aucunement remarquer en se comportant comme le mec profondément gentil et respectable qu'il est.


— Si ce n'est pas indiscret, pourquoi tu détestes ton prénom ?


Alors que je pensais qu'il serait sur la réserve ou sur la défensive, étonnement il se met à réfléchir à comment m'expliquer tout ça sans trop se perdre.


— Ce n'est un secret pour personne sur le campus mais je viens d'une famille riche. Mon père est le PDG de la ligne de garage E.N.D mais contrairement à ce qu'on peut croire, je ne vis pas un compte de fée, c'est carrément l'inverse. Je suis un cursus que je n'ai pas choisi pour pouvoir ensuite bosser dans l'entreprise familiale, je ne m'entends ni avec mon père, ni avec mon frère aîné qui me foutent une pression monstre pour être à la hauteur de leurs attentes. Depuis mon enfance j'échoue sans cesse et je suis un fardeau pour eux, si bien qu'à chaque fois qu'ils prononçaient mon prénom, ils ne pouvaient pas s'empêcher de me faire comprendre que j'étais indigne de porter ce prénom qui avait été donné au second fils d'Ignir Dragneel pour l'honorer et être une fierté. À l'inverse je suis son plus gros échec, c'est comme ça que je suis venu à détester mon prénom. Quand on prononce mon prénom je me sens mal alors j'ai décidé que tous les autres devraient m'appeler Nat', seulement un simple étudiant allant à l'université comme tout le monde et non pas Natsu, le fils d'un riche.


Il finit son discours en me lançant un sourire cependant il n'atteint pas ses yeux car dans ceux-ci je peux y lire toute la souffrance qu'il a enduré et qu'il doit endurer encore. J'ignorais qu'on pouvait tant souffrir rien qu'en prononçant son prénom et je comprends alors la raison qui le fait autant détester ces cinq lettres.


J'avais bien remarqué ce week-end, après mon choc passé, qu'il n'était pas à sa place lors de la visite du PDG. Il avait envie d'être n'importe où sauf ici et le sermon que lui a fait son père ainsi que la gifle qu'il s'est pris a confirmé ce que je pensais déjà. Natsu n'est pas bien et ne se sent pas à sa place dans sa famille, ce que je trouve juste horrible et cruel pour lui.

Moi qui aime tant ma famille et qui ferais n'importe quoi pour eux, je me rends compte que tout le monde n'a pas cette chance et ça me brise le cœur pour Natsu.


— Je suis désolée, j'ignorais que ton histoire était bien plus profonde que ce que j'imaginais...

— Pourquoi tu t'excuses ? C'est rien, j'ai l'habitude tu sais.


La raison de sa crise d'angoisse doit forcément venir de la pression qu'il subit, j'en suis persuadée et je suis quasi sûre que Natsu le sait aussi, mais qu'il n'a rien voulu me dire pour ne pas m'inquiéter. Tout s'explique désormais, c'est comme si les pièces d'un puzzle s'étaient assemblées.


— Je trouve ça dommage, ton prénom est vraiment beau et il te va bien. Je ne comprends pas pourquoi tu trouves que tu ne le mérites pas, au contraire.


Alors qu'il allait me répondre, je le coupe de façon inattendue qui le laisse sans voix.


— Natsu.  dis-je.


Je le regarde à mon tour sérieusement, attendant de voir s'il va se fâcher ou s'il va se sentir mal mais rien ne se passe, il est surpris par ma réaction.


— Natsu.  je continue.


Il entre ouvre la bouche mais n'arrive toujours pas à me répondre, or ça ne me décourage pas, au contraire.


— Natsu.


Soudain, sans que je le vois venir, il pose sa tête sur mon épaule en respirant assez bruyamment, me faisant paniquer et regrettant d'avoir autant prononcer son prénom. 

Oh merde il se sent mal à cause de ce que j'ai fait ?!


— Oh non je suis désolée... je ne voulais pas te faire du mal... tu vas bien ? Dis-moi ce que je peux faire ? Je suis horriblement désolée.


Alors que des larmes de panique commencent à couler le long de mes joues, l'estomac complètement retourné par la peur de l'avoir mis dans un état de mal être, Natsu attrape ma main tout en continuant de reposer sa tête sur mon épaule.

J'écarquille les yeux de surprise sans savoir quoi dire ou quoi faire, non en fait tout ce que je suis capable de faire là c'est de rester immobile et laisser mes larmes couler le long de mes joues.


— Désolé Lucy... je ne sais pas pourquoi mais t'entendre prononcer mon prénom m'a tellement apaisé que je me sens soudain vidé de toute énergie... laisse-moi juste cinq minutes pour me reprendre.

— Mais...

— Tout va bien tu n'as pas à t'en faire, bizarrement entendre mon prénom de ta bouche ne m'a pas du tout dérangé, bien au contraire.

— Vraiment ?


Moi qui pensais qu'il allait s'énerver ou qu'il se sentirait mal en voyant son état... finalement je n'avais pas imaginé la possibilité que venant de moi ça ne lui ferait rien. Toutefois sa réaction me surprend et j'ai du mal à savoir s'il tente de me rassurer ou s'il est réellement sérieux.


— Je peux te demander un service Lucy ?

— Tout ce que tu veux.


Bon sang qu'est-ce que ça ne me ressemble pas de sortir ce genre de phrases et d'être prête à accéder à n'importe quelle demande d'un presqu'inconnu. Néanmoins pour lui,  à cet instant je suis prête à faire tout ce qu'il me demandera, tout !


— Appelle-moi par mon prénom, ne m'appelle pas Nat'.

— Quoi ?


Mon ton surpris ne le fait pas réagir, il reste appuyé sur moi, parlant d'un ton calme, serein et sérieux.


— Peu importe ce qu'il se passe ou ce que je te dis, ne garde en mémoire que cette demande. Appelle-moi Natsu.

— Tu es vraiment sûr que c'est une bonne idée ?

— S'il te plaît Lucy, je ne te demanderai rien d'autre.


Comment refuser sa demande alors qu'il semble vraiment vouloir plus que tout que je l'appelle par son prénom ? J'ignore la raison et j'ignore si c'est réellement une bonne idée, honnêtement j'ai beaucoup de doutes, mais pour lui, pour mon sauveur et après tout ce qu'il s'est passé et qui risque d'encore se produire, je finis par accepter en me promettant à moi-même que quoi qu'il arrive, je ne dois pas oublier la faveur qu'il m'a demandé.

Je presse sa main plus fort en fermant les yeux et soufflant.


— Compte sur moi, je le ferai.

— Merci Lucy.


Mon cœur s'affole encore, mais je l'ignore car coincée dans cette voiture avec Natsu, m'immobilisant à cause de notre position, je ne pense qu'à ce qu'il m'a confié et cette faveur qu'il m'a demandé.

Définitivement je ne m'étais pas trompée sur son compte, Natsu Dragneel est réellement différent des autres et ma résolution de ne plus m'intéresser à lui et à sa vie me semble désormais impossible à respecter à l'heure actuelle, impossible oui c'est bien le mot adéquat.


Me voilà de nouveau coincée...





{4500 Mots}






Hey !

Voici le chapitre 9 de cette histoire !

J'espère qu'il vous a plu !

Qu'en avez-vous pensé ?

Chapitre spécial Nalu rien que pour vous ^^

Lucy est coincée sous le préau de la pharmacie à cause de la pluie, elle déprime de ne pas être capable de bouger quitte à être trempée et voilà que son sauveur vient à sa rescousse.Natsu débarque et lui évite une nouvelle chute, or à cet instant Lucy tombe amoureuse de lui (oui oui ce n'est pas une blague)  mais évidemment elle ne s'en est pas encore rendue compte sinon c'est trop facile mdrrr XDNatsu l'emmène dans sa voiture dans le but de la ramener mais Lucy veut savoir comment il a su où elle se trouvait, mais surtout, comment il a deviné pour la pluie.Les deux se livrent l'un à l'autre et un lien naît entre eux, qu'en pensez-vous ?Il révèle aussi à la blonde la raison qui fait que tout le monde l'appelle Nat', cependant Lucy teste de l'appeler par son prénom en entier pour voir ce que ça donne.

D'abord troublé, Natsu reste immobile or il se vide de toute énergie et se repose sur Lucy après avoir entendu son prénom trop de fois sortir de sa bouche.

Lucy panique, pensant avoir dépassé les bornes mais Natsu la rassure et lui demande même la faveur de toujours l'appeler par son prénom, ce qui surprend la blonde après l'histoire qu'il lui a raconté juste avant.

Toutefois elle accepte et promet de toujours l'appeler par son prénom, peu importe ce qu'il se passe or réussira-t-elle à tenir sa promesse ?

Natsu ne viendra-t-il pas à regretter sa demande ?
Que va-t-il se passer ?N'hésitez pas à me donner votre avis le plus sincère en commentaire !

Si vous avez des questions j'y répondrai avec plaisir !

Le chapitre 10 arrive bientôt !


Kisu ♥

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top