8
Natsu
Septembre.
Je suis hors de moi !
La colère m'anime après avoir avoir reçu un message de mon frère me demandant, non... plutôt m'ordonnant de le rejoindre dans la salle d'études.
Non mais qu'est-ce qu'il fout ici sérieusement ! Il n'a pas a débarquer à la fac sans prévenir, on n'est pas chez nous ici alors il ne peut pas se permettre de faire sa loi ! Puis pour que Zeleph débarque en pleine matinée, ne voulant pas attendre que j'ai terminé les cours, c'est qu'il doit être pressé ou furieux... peut-être même les deux à la fois.
Je marche si vite à travers les couloirs que je ne remarque pas les autres étudiants m'entourant. Quand j'arrive devant la salle d'études indiquée dans le message de mon frère, je souffle avant d'entrer. La salle est déserte, il n'y a pas un chat et j'ai l'impression que ce n'est pas une coïncidence.
Mon frère se tourne vers moi, il a les bras croisés contre son torse et un visage fermé. Ouais je m'en doutais... il est contrarié et il va encore passer ses nerfs sur moi, génial !
Je sens que le reste de la journée va être aussi pourrie !
Il fixe sa grosse montre de riche avant de souffler exaspéré.
— Ce n'est pas trop tôt, tu m'as fait attendre Natsu !
Je grimace en entendant mon prénom. Décidément que ce soit lui ou mon père, je n'arriverai jamais à rester stoïque quand ils prononcent mon prénom.
— Je suis venu dès que j'ai vu ton texto alors ne commence pas.
Si je me retiens avec mon père, c'est complètement une autre histoire avec mon frère. Je ne lui cache pas mon mépris, je le provoque quand il m'agace, je ne me laisse pas faire et je lui réponds. Zeleph peut bien faire le malin en voulant imiter notre père et prendre sa suite une fois qu'il aura pris sa retraite, le fait est que jamais au grand jamais je me plierai à sa volonté !
Je ne le fais déjà pas avec mon père alors ça ne risque jamais d'arriver avec mon frère ! Je préfère crever plutôt que de me soumettre !
Zeleph fronce les sourcils et me regarde de travers, comme il le fait à chaque fois que je lui réponds.
— Pour commencer tu vas te calmer, je te sens bien trop tendu.
Ouais, c'est toi qui me tend espèce d'idiot ! Comment ne pas l'être puisqu'il a débarqué à la fac sur un coup de tête !
Je suis déjà l'objet d'assez de rumeurs en ayant une famille riche, je n'ai pas envie que d'autres circulent juste parce que Zeleph a voulu faire le malin en débarquant ici. C'est déjà assez fatiguant comme ça d'avoir toujours tous les regards rivés sur soi et ne faire comme si de rien était. Jouer le rôle du mec jovial, social qui ne se prend pas la tête est réellement épuisant au quotidien.
— Qu'est-ce que tu fais ici ? Peu importe ce que tu voulais me dire ça pouvait très bien attendre que je sois à la maison.
Le futur papa lâche un petit rire en décroisant les bras, pas parce que ce que je lui ai dit l'amuse, au contraire, ça l'irrite.
— Comme si tu rentrais à la maison. J'ai l'impression d''être face à un squatteur plutôt qu'à un membre de ma famille.
Pour une fois que je suis d'accord avec lui... c'est rare.
— Je rentre, mais tu n'es jamais là quand je le suis.
— Évidemment, à croire que tu le fais exprès pour ne pas me croiser.
C'est plutôt une bonne idée mais non, je ne vais pas jusqu'à étudier l'emploi du temps de mon frère pour passer chez moi quand il n'y est pas. Si je devais faire ça c'est l'emploi du temps de mon père que j'étudierais pour ne pas tomber sur lui. Quitte à choisir je préfère croiser Zeleph plutôt qu'Ignir.
— Bon qu'est-ce que tu veux Zeleph ? Je n'ai pas que ça à faire, j'ai cours bientôt.
Je soupire en jetant un regard à l'horloge, il me reste une heure avant mon prochain cours mais ça Zeleph n'a pas besoin de le savoir. Plus l'échange entre nous sera court, mieux ça sera !
— Bien sûr, tu vas me faire croire que les cours t'intéressent désormais ? Ne me prends pas pour un abruti Natsu car après le fiasco de ce week-end, j'ai du mal à croire que tu sois pressé d'aller en cours.
Il me foudroie du regard alors que je soupire déjà lassé.
Nous y voilà... si le fils prodige est ici c'est pour me passer un savon par rapport à ce week-end, enfin plutôt par rapport à la matinée de samedi parce qu'après j'ai été exclu de la tournée des entreprises. Je savais que ça allait arriver car évidemment un sermon de mon paternel n'est pas suffisant pour Zeleph. Non, il faut toujours qu'il vienne rajouter son grain de sel pour m'énerver davantage.
Bordel moi qui ne suis pas violent à la base, à chaque fois qu'il fait ça j'ai envie de lui foutre mon poing dans sa tronche.
— Père m'a tout raconté. Non seulement tu n'es pas fichu de te tenir un seul week-end et en plus, tu as osé humilier notre père, son travail et sa société pour rien du tout ! On t'a demandé une seule chose, de bien de tenir ! Tu avais juste à sourire et dire bonjour quand on te saluait et même ça tu n'as pas été fichu de le faire !
Je reste silencieux le temps que mon frère déverse sa haine et sa frustration sur moi. De toute façon ça ne servirait à rien de riposter, tout ce que ça impliquerait c'est que Zeleph reste plus longtemps ici alors que ce n'est pas ce que je souhaite. Plus vite il m'aura crié dessus, plus vite il se cassera.
— Tu avais pourtant réussi l'année dernière, du moins dans l'ensemble, alors qu'est-ce qui t'a pris de te battre ?
Je fronce les sourcils en regardant mon frère qui est de plus en plus remonté. Comment ça me battre ? Je ne me suis pas battu, où a-t-il été chercher une chose pareille !
— Je ne me suis pas battu.
— C'est tout comme.
— C'est tout comme ? je répète abasourdi.
J'ai eu une conversation houleuse avec un employé du garage certes, oui ce n'était pas professionnel et oui j'aurais dû me retenir, mais en aucun cas je me suis battu avec lui. Justement, je savais bien les conséquences qu'engendrerait une bagarre et je me suis retenu pour ne pas en venir aux poings.
Je n'aime pas me battre et je le fais quasiment jamais, seulement quand c'est un cas de nécessité. Cependant Grey m'a tellement mis hors de moi que le frapper m'aurait fait un bien fou, je l'avoue, mais je n'ai rien fait du tout. Je me suis contenté de le fusiller des yeux, c'est tout.
Donc si pour Zeleph un regard meurtrier veut dire se battre, alors oui je me suis battu dans ce cas là.
— Avant de proclamer des choses il faudrait vérifier tes sources tu ne crois pas mon frère ? Je ne me suis pas battu et certes je n'aurais pas dû m'emporter contre cet employé, mais je n'ai pas levé ne serait-ce que le petit doigt sur lui. Tu peux même te renseigner auprès du principal concerné tu verras.
Mon frère me transperce du regard, furieux que j'ose le contredire de la sorte.
— Ne joue pas au malin jeune homme.
— Je dis juste la vérité.
— Que tu t'es battu ou non n'a pas d'importance, tu as fait honte à notre famille encore une fois ! Quand est-ce que tu vas arrêter ta crise d'ado ? Tu as vingt ans nom d'un chien, à ton âge moi j'avais déjà sauté deux classes et je commençais à travailler avec notre père pour l'entreprise.
Parce que c'est ce qu'il souhaitait, mais quand est-ce qu'il comprendra enfin que moi ça ne m'intéresse pas tout ça ! Je m'en fiche de la richesse, de l'entreprise et de tout ce qui va avec ! Moi tout ce que je veux c'est d'être libre et de faire ce qu'il me plaît, mais surtout, ne pas me restreindre à faire des rencontres pour éviter de leur causer des problèmes.
C'est bien ce dernier point le plus lourd à porter... j'aimerais tellement me faire plus d'amis, rencontre et échanger avec davantage de personnes sans que ça leur porte préjudice mais surtout, j'aimerais pourvoir m'intéresser à une fille.
Si jamais aucune fille ne m'a intéressé ce n'est pas parce qu'elle n'était pas à mon goût, c'est bien parce que je m'interdisais de les regarder autrement que comme des inconnues pour éviter tout malentendu. Si j'ose tourner autour d'une fille, elle aura de suite des ennuis parce que je suis surveillé et que chacun de mes gestes sont rapportés à mon père. Ne pas être libre de tomber amoureux devient un fardeau au fur et à mesure que les années passent...
Quand j'étais jeune ça ne m'importait peu, mais quand j'ai réalisé que j'allais devoir épouser Juvia Lockser, la seule fille que je ne supporte pas sur cette terre, j'ai eu comme un déclic. Cependant même si l'idée de l'amour commençait doucement à m'intéresser, j'étais coincé et je ne pouvais rien faire à cause de ma situation.
Je suis enchaîné et je ne sais pas quand les chaînes se briseront.
— Père est bien trop indulgent avec toi, il te laisse trop de liberté et tu n'en fais qu'à ta tête ! Sache que quand ça sera moi aux commandes, je ne tolèrerai aucune faute de ta part ! Je ne veux pas de boulet dans mon équipe et pour le moment Natsu tu en es un. Alors reprends-toi avant que tu ne deviennes définitivement un cas perdu. Tu es jeune, tu peux encore rattraper les choses si tu le veux.
Certes, mais je ne le veux pas et encore moins travailler pour lui ! L'idée de bosser pour mon père ne me plaît pas mais alors pour Zeleph c'est dix fois pire. Mon père est un tirant c'est vrai, mais Zeleph le sera en plus extrême quand il prendra la tête de l'entreprise familiale.
Bon sang d'ici là j'espère que je me serais enfui loin, très loin pour échapper à cet enfer !
— Le problème Zeleph c'est que tu vois, je n'ai aucune mais alors aucune envie de travailler pour toi. je le provoque.
Évidemment le mari de Mavis n'aime clairement pas me dires et il me le fait très bien comprendre avec son expression faciale. On dirait qu'il va me sauter dessus pour m'étrangler et je sais bien que ce n'est pas l'envie qui lui manque.
— Dommage parce que tu n'as pas vraiment le choix.
On a toujours le choix dans la vie, c'est ce que j'entends sans arrêt et même si ça semble impossible pour l'instant de choisir mon propre destin, je sais qu'un jour je ferai le choix de tout abandonner et de partir loin, très loin d'ici. Je partirai sans me retourner une seule fois.
— C'est bien ce qu'on verra.
Mes perles provocantes font briller une lueur de fureur dans celles de mon frère. Il est furieux que j'ose lui tenir tête, mais ce qui le rend davantage en colère c'est que sa petite leçon de morale à deux balles n'aura pas fonctionné.
Et non ! Il s'est déplacé pour rien et cela me procure comme un sentiment de victoire, minime certes, mais c'est quand même très agréable de gagner face à une personne qui nous insupporte. Toutefois ce moment ne dure qu'un court instant car quand Zeleph décide d'aborder une expression pleine de malice, je comprends qu'il va m'annoncer quelque chose qui forcément ne me plaira aucunement.
— Samedi il faut que tu sois à la maison pour dix-neuf heures, père a invité les Lockser à dîner.
Je perds ma satisfaction d'un seul coup et me décompose, ce qui semble ravir ce connard de Zeleph.
— Ne t'avise surtout pas de nous faire faux bon, dans tous les cas Freed viendra te chercher, de force s'il le faut. Alors ne tente pas de te cacher.
Je serre les poings, bien trop remonté pour répondre quoi que ce soit. Si j'ouvre la bouche je vais l'insulter et je n'ai pas envie de me rabaisser à cela.
— Il est grand temps que tes fiançailles soit officialisés, ça fait trop longtemps que ça traîne cette histoire.
Il se rapproche alors de moi et vient poser une main ferme sur l'une de mes épaules, le regard moqueur et un sourire insupportable en coin.
— Tu t'es battu comme tu as pu, mais ton mariage a été décidé bien avant que tu aies l'âge de comprendre ce que ça voulait dire. Tu ne pourras pas y échapper alors autant que tu t'y fasses et que tu commences à bien t'entendre avec Juvia. C'est quand même ta future épouse et celle qui portera tes enfants.
Un sentiment de mal être me prend soudain, mes jambes flanchent et un vertige me prend. Zeleph qui me tenait l'épaule a pu me soutenir avant que je tombe, cependant au lieu d'être inquiété parce que son petit frère ne semble pas très en forme, il affiche toujours son air satisfait et fier, comme s'il était plus que ravi de me voir mal comme ça.
C'est un sacré connard je n'en reviens pas ! Comment peut-il être mon grand frère ? Comment peut-on partager le même sang ? Pourquoi ?
— Je sais c'est un choc au début, mais ne t'en fais pas Natsu, tu finiras par l'accepter, c'est ta destiné.
Il finit par me lâcher, me souffle une phrase que je n'entends pas puisque je suis vraiment à l'Ouest et se barre enfin de la salle.
Une fois que je suis sûr qu'il n'est plus là, je m'écroule au sol, toussant comme jamais, ayant du mal à respirer, l'air me manque, je me sens mal, j'ai envie de vomir, mon cœur bat bien trop vite et il me brûle. J'ai l'impression que tout tourne autour de moi, tout est flou et tout me semble loin, très loin. Mes oreilles se mettent à bourdonner, un sifflement assourdissant commence à retentir me donnant un mal de crâne atroce.
Putain mais qu'est-ce qu'il se passe ?!
Au loin, malgré mon état, j'arrive à entendre des pas et un cri mais même si j'entends vaguement ce qui se dit, je n'arrive pas à reconnaître la voix.
La personne s'agenouille devant moi, j'essaye de la regarder mais je ne vois rien, tout est trop flou pour que je puisse distinguer ses traits. Ses mains chaudes se posent d'abord sur mes épaules, me secouant légèrement.
— Natsu ! Natsu tu m'entends ?
Je grogne quand le sifflement se fait plus fort, je ferme les yeux fermement, comme pour repousser la douleur et tout le reste mais rien à faire, rien ne passe, rien.
Une chaleur vient alors se poser sur mes joues, je rouvre les yeux instantanément en sentant ce contact. Les mains de l'inconnu qui me tenait les épaules sont désormais sur mon visage et cela réussi à stabiliser ma vue juste une fraction de secondes où j'aperçois alors juste en face de moi Lucy, terriblement inquiète de me voir dans un état aussi lamentable, tentant de me faire revenir à la raison.
Y a pas à dire, là comme ça, penchée juste légèrement au dessus de moi, les cheveux tombant vers mon visage et ses yeux scintillants, j'ai vraiment l'impression d'être face à une déesse tentant de me sauver. Sting a raison, cette fille ne peut être que la réincarnation d'une déesse, a-t-elle été mise sur mon chemin pour me sauver ? Non ce n'est pas possible et pourtant j'en ai bien l'impression...
Pourquoi il faut toujours qu'on finisse par se croiser alors que je fais tout mon possible pour l'oublier et l'éviter ? Pourquoi nous finissons toujours par nous revoir dans des situations atypiques ? Pourquoi elle ? Et pourquoi je n'arrive pas à me la sortir de la tête ?
— Hey Natsu ! Mon Dieu mais qu'est-ce qu'il t'arrive ?
J'ai comme l'impression qu'elle va fondre en larmes d'une seconde à l'autre. Je tente de lui répondre que tout va bien mais rien ne sort et à la place je pousse un cri quand mon cœur se serre soudainement. Malgré ma lutte je finis par abandonner et tout devient noir après avoir fermé les yeux.
☂
— Lucy !
Je me réveille en sursaut après que le visage de la blonde me soit apparu en plein rêve.
Bon sang j'ai vraiment rêvé de cette fille ? Je n'ai pas le temps de me poser plus de question puisqu'une voix prononce mon surnom juste à mes côtés, me faisant sursauter au passage.
— Nat' !
J'ai à peine le temps d'apercevoir le visage de ma meilleure amie qu'elle m'a déjà prise dans ses bras pour me serrer si fort que j'ai l'impression que mes os vont se briser.
— Erza, qu'est-ce qu'il se passe ?
J'en profite pour observer autour de moi et je crois halluciner quand je me rends compte que je suis à l'infirmerie de la fac. Je reconnais la pièce immédiatement puisque j'avais dû emmener Sting l'année dernière, quand il s'était foulé la cheville en glissant sur une plaque de verglas.
Mais qu'est-ce que je fiche ici moi ?
Ma meilleure amie se décolle de moi pour s'assoir sur le bord du lit, le visage si inquiet que je fronce les sourcils.
— Comment tu te sens ?
Comment je me sens ? Aucune idée, je suis juste paumé en fait.
— Ça va, mais pourquoi je suis là ?
— Tu as fait une crise d'angoisse et tu as perdu connaissance.
— Quoi ?
J'agrandis mes orbes après les aveux d'Erza qui me semblent improbables. J'ai fait une crise d'angoisse ? Je n'en avais jamais fait avant, comment c'est possible ?
— Le directeur a fait venir un médecin et il a dit que tu allais bien, il te fallait juste du repos et éviter les situations de stress.
Faire venir un médecin carrément ? Tout ça parce que je suis le fils d'un riche... pfff ça me dépasse. Comment je suis censé éviter les situations de stress quand ma vie tout entière est basée sur le stress ?
— Qu'est-ce qu'il s'est passé pour que tu te mettes dans cet état ?
À vrai dire je n'en sais rien, tout ce dont je me souviens c'était que j'étais très énervé mais je ne sais plus pour quelle raison je...
— Bordel ! je m'écrie.
— Quoi ? Qu'est-ce qui se passe ? me demande Erza paniquée.
Zeleph ! J'étais avec mon frère je me souviens ça y'est et la conversation a mal tournée, comme toujours. Il m'a parlé de cette peste de Juvia et qu'on devait dîner avec sa famille samedi. Puis il a évoqué que je n'avais pas le choix de l'épouser, c'est donc ça qui m'aurait fait paniquer ?
Non ça ne peut pas être en rapport avec ce détail puisque ce n'est pas la première fois qu'on me le rabâche, donc pourquoi cette fois ça aurait été différent au juste ?
— Zeleph a débarqué et m'a sermonné.
— Il est venu ici ?! s'étonne Erza.
— Ouais...
— C'est à cause de lui que tu t'es mis dans cet état ?
— Non... enfin je ne pense pas... ce n'est rien, ça doit être l'accumulation de ces derniers jours, rien d'autre.
— Tu as perdu connaissance Nat', ce n'est pas rien ! me gronde Erza.
Son visage inquiet me détend et me fait sourire.
— J'ai dû te faire peur, pardon.
— Heureusement que Lucy t'a trouvé, sinon je n'imagine pas ce qu'il se serait passé si personne ne t'avait vu.
— Lucy ? je répété soudain intrigué.
— Oui, c'est elle qui t'a trouvé dans cet état, tu t'es évanoui dans ses bras.
— Qu'est-ce que tu...
Or je me coupe quand un flash back me revient en mémoire : le visage terriblement inquiet de Lucy penché au dessus de moi. Mes yeux s'écarquillent alors quand je réalise que non, ce n'était finalement pas un rêve, elle était bien là quand je faisais ma crise d'angoisse et c'est elle qui a tenté de me raisonner.
— Lucy !
Erza a sursauté quand j'ai prononcé assez fortement le prénom de la jeune femme. Ma meilleure amie me fixe étrangement et davantage quand elle me voit m'extirper du lit où j'étais encore inconscient quelques minutes auparavant.
— Mais qu'est-ce que tu fais ?
— Il faut que j'aille la voir !
— Ça peut attendre, tu dois te reposer ! Ce n'était pas qu'une petite crise d'angoisse Nat' alors...
— Oui oui ok, je me reposerai après promis ! Je dois absolument voir Lucy. je la coupe.
Je sais que je ne devrai pas, je m'étais juré que j'arrêterai de penser à elle, de vouloir lui parler, de m'y intéresser ou d'apprendre à la connaître. J'avais pris cette décision après mon altercation avec Grey, mais après ce qu'il s'est passé ce matin, je ne peux tout simplement pas l'ignorer !
Je dois au moins m'excuser qu'elle ait dû s'occuper de moi et de l'avoir inquiété au passage, mais je dois avant tout la remercier de m'avoir apporté son aide alors que rien ne l'y obligeait.
C'est ridicule et c'est encore une excuse que je me donne pour la revoir, mais je ne peux pas passer à côté, c'est plus fort que moi. Est-ce que si ça avait été n'importe quelle autre fille que Lucy j'aurais agi pareil ? Aucune idée, peut-être que oui, peut-être que non, mais je m'en fiche ! Tout ce qui compte c'est elle et personne d'autre !
Je me lève alors du lit, bien plus en forme que je l'aurais cru. Comme quoi je suis sûr que cette crise d'angoisse n'était pas si importante que ça.
— Nat'.
Erza s'est aussi levée pour me retenir par le bras, toujours inquiète pour ma santé. Je me tourne vers elle, la serre rapidement dans mes bras avant de m'éloigner pour lui lancer mon plus grand sourire.
— Promis je vais bien ! Je vais juste remercier Lucy et m'excuser également et après je rentre à la fraternité, ok ?
— Tu as intérêt ! Je vais vérifier de toute façon alors si tu n'y es pas, je te botte le cul Dragneel.
Je suis ravi de voir qu'elle a repris ses airs menaçants à la place de son inquiétude envers moi. Cela lui va bien mieux d'être menaçante.
Après une énième promesse, je finis par quitter l'infirmerie en me dirigeant désormais vers le dortoir des filles. Je ne sais pas si Lucy a encore cours, en fait je ne sais même pas quel cursus elle suit. Je ne sais absolument rien d'elle et pourtant j'ai l'impression de la connaître mieux que quiconque.
Encore une fois c'est trop bizarre...
Je me dirige vers la chambre de la blonde, sachant désormais où elle se trouve après qu'on se soit croisé lundi dernier, devant la chambre d'Erza.
Une fois devant la porte je prends une grande inspiration et frappe, mon cœur accélère à chaque seconde qui passe et je crois faire un arrêt cardiaque quand elle finit par s'ouvrir. Cependant je suis surpris de tomber sur une autre fille que Lucy.
Bordel évidemment que ça pouvait arriver ! Lucy n'a pas une chambre seule, elle a une coloc et si je m'attendais soit à tomber sur la blonde, soit à ce que personne ne m'ouvre, j'avais oublié la possibilité de tomber sur sa coloc.
Je suis soudain mal à l'aise face à cette fille que je ne connais pas, qui me dévisage un moment avant de me pointer du doigt soudainement en plissant des yeux.
— Dis-moi, est-ce que tu es un alien ?
Je suis tellement pris de court que je n'arrive même pas à réagir à cette question complètement loufoque et surprenante. En observant la fille devant moi qui me regarde toujours avec autant de méfiance, je n'arrive pas à savoir si elle est réellement sérieuse, ou si elle se fout de ma gueule.
Au bout d'un moment elle finit par soupirer en secouant la tête.
— Je suppose que tu n'en es pas un. Désolée mais ta beauté est si époustouflante que je n'arrive pas à savoir si elle est réelle.
Oh bon sang... est-ce qu'elle me drague là ? Putain et moi je suis censé dire quoi ? Merci ? Non ça serait vraiment trop bizarre...
— Merci d'avoir ramené mon parapluie. Je sais que pour la plupart des gens il est qualifié de très laid, mais moi j'y tiens alors merci beaucoup de l'avoir redonné à Lucy.
Enfin tout prend sens ! Cette fille, je ne l'avais pas reconnu mais en fait il s'agit de l'une des amies de Lucy. Elle se trouvait avec elle quand j'ai revu la blonde dans le couloir, le lendemain de notre rencontre. Je n'avais pas fait le lien tellement que j'ai été pris par surprise. Je connais mieux Wendy puisque c'est la coloc d'Erza, mais elle, cette petite aux cheveux courts et argentés je ne la connais pas du tout.
Elle a l'air.... spéciale, c'est le moins qu'on puisse dire parce que je n'avais jamais rencontré une personne demander à un parfait inconnu si c'était un alien.
— Oh heu, de rien. C'est normal, après tout ce n'était pas mon parapluie.
Je lui souris et elle me le rend avant de pousser un petit cri qui me fait sursauter.
Bon sang mon cœur va finir par lâcher définitivement si je reste trop longtemps en sa présence.
— Je vais te rendre le tien du coup puisque tu es là !
— Non merci tu peux le garder, je n'en veux pas.
Celle aux cheveux courts me fixe surprise avant d'arquer un sourcil.
— T'es sûr ? C'est ton parapluie, à moins que tu l'aies volé et que tu as voulu t'en débarrasser pour ne pas te faire prendre, c'est ça ?
Quoi ? Mais où va-t-elle chercher cette idée ? Alors que j'allais la contredire elle explose de rire en se foutant ouvertement de ma gueule.
— Oh mon Dieu tu verrais ta tête ! Pardon c'était une blague, je ne pensais pas que tu allais le prendre si sérieusement !
Je souffle silencieusement, épuisé par les montagnes russes émotionnelles par laquelle cette fille me fait passer.
— Moi c'est Lisanna, mais tu peux m'appeler Lis'.
Elle me tend sa main pour se présenter, je la fixe un moment avant de la serrer à mon tour et de me présenter.
— Moi c'est...
— Natsu Dragneel, mais tout le monde t'appelle Nat', ai-je raison ? me coupe-t-elle.
Je pouffe en hochant la tête. Puis nous nous lâchons la main après les présentations terminées.
— Tu as tout juste.
— Je sais, tu venais voir Lucy ? comprend-elle rapidement.
— Heu oui, j'avais quelque chose à lui dire.
Lisanna soupire désormais tracassée et un peu inquiète ce qui me fait froncer les sourcils. Quelque chose semble l'embêter et j'ai la nette impression que c'est liée à Lucy.
— Un problème ? je demande sans attendre.
— Elle est partie à la pharmacie, pas loin de la fac mais il s'est soudainement mis à pleuvoir et elle n'est pas encore rentrée.
Mes sourcils se froncent davantage, ne comprenant pas vraiment ce qui inquiète l'amie de celle m'ayant aidée des heures plus tôt. Sauf que si elle est préoccupée ce n'est certainement pas pour rien.
— C'est un souci ?
Lisanna me regarde sérieusement en hochant la tête et ça commence alors à m'inquiéter à mon tour.
— S'il y a une chose à savoir sur Lucy c'est qu'elle déteste la pluie, plus que tout au monde et en temps normal elle ne sort jamais quand il pleut. Je pensais que c'était derrière elle parce qu'elle a réussi la semaine dernière à surpasser cela, mais là ça va faire presqu'une heure qu'elle est partie et évidemment cette idiote a oublié son téléphone. J'allais justement la chercher avant que tu arrives.
Lucy déteste la pluie ? Alors quand on s'est rencontré c'est le fameux jour ou elle était sortie pour surmonter ce qu'elle déteste ? Ça je ne m'y attendais pas mais je me rends compte qu'au final, on partage quelque chose de bien plus fort que je pensais elle et moi.
Nous détestons tous les deux quelque chose assez intensément, elle la pluie et moi mon prénom. Certes ça n'a rien à voir et c'est très différent, mais même malgré ça nous pouvons nous comprendre.
Alors que Lisanna soupire une énième fois, une idée me traverse l'esprit.
— Passe-moi mon parapluie s'il te plaît.
L'amie de la blonde me fixe étrangement, elle lance un regard à l'objet assez perdu avant de me fixer de nouveau avec le même regard.
— Je croyais que tu n'en voulais plus.
— C'est le cas, mais j'en ai besoin pour aller chercher Lucy.
Les yeux bleus de Lisanna s'agrandissent d'étonnement avant qu'elle attrape rapidement le parapluie et me le fourre dans les bras, un énorme sourire aux lèvres me perturbant pas mal.
— Va la rejoindre, après tout tu es son sauveur.
— Quoi ?
— Inutile de chercher à comprendre, fonce la retrouver !
Le ton théâtrale qu'elle a pris me donne envie de rire mais je me retiens avant de la remercier et de foncer comme m'a ordonné Lisanna, pour rejoindre Lucy au plus vite.
Je suis conscient que je ne devrais en aucun cas faire ça. Ce n'était pas ce que je m'étais convenu, je devais juste oublier cette fille et l'ignorer pour éviter de lui apporter des problèmes. Sauf qu'à chaque fois que je me dis ça, j'ai l'impression que tout l'univers me pousse à faire l'inverse en la mettant à chaque fois sur mon chemin, sur ma destinée.
Comme si cette fille, cette blonde, cette déesse était finalement ma destinée. Je sais c'est ridicule, alors pourquoi j'ai l'impression que c'est le cas ?
Décidemment c'est vraiment étrange, tout dans ma vie est devenue étrange depuis que j'ai fait la connaissance de Lucy et j'ai comme la sensation que ça ne va pas aller en s'arrangeant...
{5000 Mots}
Hey !
Voici le chapitre 8 de cette histoire !
J'espère qu'il vous a plu !
Qu'en avez-vous pensé ?
Natsu n'est pas content que son frère ait débarqué à la fac pour lui parler.
Première apparition de Zeleph, qu'en avez-vous pensé ?
Zeleph passe un savon à Natsu, ce à quoi il était préparé, il lui sort le même discours que son père ce qui agace fortement son petit frère.
Alors que Natsu ne se gêne pas pour provoquer son frère, ce dernier annonce que les Lockser vont venir dîner le week-end suivant et que les fiançailles vont être officialisés.
Natsu commence à faire une crise de panique mais son frère ne semble même pas s'en inquiéter et alors que Natsu ne comprend pas ce qu'il lui arrive, Lucy débarque au bon moment en essayant de le raisonner, mais ce dernier fait un malaise.
En se réveillant à l'infirmerie il ne se souvient pas de tout, pensant avoir simplement rêvé de Lucy mais quand Erza lui assure que Lucy était bien présente, Natsu s'empresse de la rejoindre pour s'excuser et la remercier.
Il tombe alors sur Lisanna et l'échange fut à la fois surprenant, loufoque et amusant.
Lisanna annonce que Lucy n'est pas rentrée alors qu'elle allait à la pharmacie à côté et qu'il s'est mis à pleuvoir, Natsu apprend donc que la blonde déteste la pluie.
Il décide d'aller la chercher avec son parapluie qu'il avait donné à Lucy et alors qu'il sait qu'il ne devrait pas faire ça, il ne peut pas s'en empêcher comme si Lucy était sa destiné.
Que va-t-il se passer ?
N'hésitez pas à me donner votre avis le plus sincère en commentaire !
Si vous avez des questions j'y répondrai avec plaisir !
Le chapitre 9 arrive bientôt !
Kisu ♥
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