14
Natsu
Septembre.
Je fixe un point précis en face de moi pour échapper à la réalité.
Non pas que je trouve la toile, accrochée au mur en face de moi, absorbante au point de me perdre à la contempler pendant des heures, bien au contraire. Sauf qu'à cet instant je trouve la peinture bien plus intéressante que le repas organisé avec les Lockser où ma présence est obligatoire.
Clairement je ne sais pas combien de temps s'est écoulé depuis que nous sommes à table, peut–être une heure ou plus ? Je perds la notion du temps quand je suis avec ces gens, j'ai l'impression que ça fait deux jours que je suis planté sur cette chaise.
Je savais que ce repas était programmé ce week-end, mon père me l'a bien rabâché pour ne pas que je m'esquive. Cependant, avec tout ce qu'il s'est passé en fin de semaine j'avais presque oublié ce maudit dîner.
Depuis jeudi, il y a deux jours, je n'ai pas revu Lucy après ce qu'il s'est produit avec le psychopathe qui la harcèle. Malgré le fait que nous ne nous soyons pas croisés à cause de nos emplois du temps différents, on s'est beaucoup parlé par message. Je m'assure que le mec ne soit pas revenu la voir tous les jours depuis ce qu'il s'est passé, parce qu'elle a beau me rassurer en me disant qu'elle me tiendra au courant si jamais ça arrive, j'ai comme un doute.
Lucy je commence à bien la cerner et c'est clairement le genre de personne à ne pas exposer ses problèmes, préférant les gérer seule. Alors oui elle m'a assuré qu'elle me tiendrait au courant, mais je pense qu'elle l'a surtout fait pour ne pas que j'insiste et que je m'inquiète également. Alors je préfère vérifier de moi-même, sauf que bon... je n'ai aucune certitude qu'elle ne me ment pas par message non plus.
Depuis que je l'ai ajouté à notre groupe snap que je partage avec mes amis, Sting et Yukino harcèlent Lucy pour qu'on se fasse un truc ensemble. Lucy a l'air partante également mais pas pour le moment car elle doit bosser ses cours. Après tout c'est normal, elle vient de commencer la fac, ce n'est pas le moment de prendre du retard dès le début de l'année. Cependant le couple ne voit pas les choses de la même manière, voulant à tout prix voir et sortir avec Lucy.
C'est aussi amusant qu'exaspérant, mais je suis content que Lucy ait fait l'unanimité auprès d'eux. Ils l'apprécient tous et ça c'est vraiment cool.
Erza aussi l'aime bien, mais elle est tout de même réticente parce qu'elle voit que je me suis beaucoup attaché à la blonde et que ça semble être réciproque. Je sais qu'elle est contente que je me fasse des liens avec d'autres personnes que mes amis, mais je sais aussi ce qui la préoccupe : ma famille.
Habituellement jamais je ne serai intervenu de moi-même pour aider quelqu'un dans le pétrin ! J'aurais envoyé l'un de mes potes pour ne pas m'impliquer et risquer des ennuis à quelqu'un. Cependant avec Lucy je n'y arrive définitivement pas et ce n'est pas faute d'avoir essayé, mais c'est réellement impossible. J'ai l'impression qu'on est comme deux aimants, attirés systématiquement par l'autre sans pouvoir y résister. C'est bizarre et inexplicable, voilà la raison qui m'a poussé à ne pas repousser Lucy et de m'en faire une nouvelle amie.
Ce n'est pas la meilleure des décisions et je risque fortement de le regretter à venir, mais pour le moment je ne préfère pas y penser. Erza a fini par le comprendre bien qu'elle soit toujours inquiète autant pour Lucy que pour moi.
Le rire tellement faux de mon père me fait brutalement revenir à la réalité. Je perds ma concentration à fixer le tableau et tombe sur le regard froid, remplit de jugement de Juvia, qui elle non plus n'est absolument pas ravie d'être parmi nous. Au moins on est sur la même longueur d'onde, pour une fois.
Je tourne la tête pour observer mon père qui n'a jamais aussi sourit depuis un moment, or on sait tous qu'il fait semblant pour entretenir une bonne entente et une bonne relation avec la famille Lockser. Le père de Juvia est exactement comme le mien, aussi faux que possible, c'est vraiment ridicule et pathétique.
Je ne comprendrai jamais la raison qui pousse les gens à agir ainsi juste pour entretenir des relations que seul l'argent réunit. Si c'est pour jouer un rôle autant de ne pas avoir de tels liens, mais je ne suis pas objectif puisque je m'en fous royalement de l'entreprise, des affaires et de l'argent.
— Bon et si nous en venions au sujet principal. commence soudain le père de Juvia.
— Vous avez raison Renald, c'est bien pour ça que nous sommes là après tout. le rejoint mon père.
Je souffle discrètement sachant de quoi il va être et clairement j'ai envie de me casser d'ici pour aller loin très très loin. Si je pouvais je le ferai, si je n'avais rien à perdre je ne me gênerai pas, mais je ne peux pas encore me permettre de faire un truc pareil, je ne suis pas encore prêt.
— Avec ma femme nous pensions que ça serait bien que les enfants se marient en Juillet, pas longtemps après l'anniversaire de Juvia.
Je me crispe à l'entente de la date qui serait prévu pour le mariage. Je n'ai pas rêvé... c'est bien Juillet qu'il a dit là ?! Dans dix mois, dix mois ??? Non ce n'est pas possible... ça va bien trop vite et on est encore trop jeune pour se marier !
Putain de merde ! Moi qui pensais que ça allait juste être un repas barbant avec que des projets encore non certifiés qui allaient être mentionnés tout au long du dîner. Voilà qu'ils parlent déjà de concret avec de vrais dates mises en place !
Non c'est définitivement trop pour moi, je ne vais pas pouvoir rester bien sagement sur ma chaise et acquiescer, pas cette fois !
— Oui ça me semble bien, tu en penses quoi chérie ?
Mon père se tourne vers ma mère qui a l'air d'être la seule adulte pas du tout convaincue par cette conversation. Je sais bien que me mère est contre que je me marie si tôt parce que contrairement à Zeleph qui lui était prêt, moi je ne le suis pas, pas du tout. Toutefois, là elle a l'air vraiment en désaccord avec ce qui se dit.
Serya lance un regard à l'assemblé en montrant clairement son opinion et sa façon de penser sur son visage. Ignir qui le remarque enfin, fronce les sourcils, n'appréciant pas l'idée que sa femme puisse le contredire devant les Lockser. Néanmoins ma mère l'ignore complètement et s'exprime enfin sur le sujet.
— Suis-je la seule à trouver qu'il est encore trop tôt pour que nos enfants se marient ?
Son ton est un peu cassant, c'est bien pour ça que je souris discrètement, trouvant ma mère tellement incroyable et cool de ne pas se laisser écraser en suivant le mouvement comme un mouton.
— Serya ! gronde mon père.
— Je suis désolée chéri mais pour moi ils ne sont pas encore prêts.
— Mais qu'est-ce que tu racontes à la fin ! Natsu a déjà vingt ans et Juvia aura aussi cet âge-là le jour de leur mariage. Puis rappelles-toi que Zeleph s'est marié au même âge.
— Certes mais Zeleph était prêt lui et Mavis également, mais pour ceux qui est de Natsu et Juvia ce n'est pas encore le cas.
— Je suis d'accord avec Serya, en fait si on pouvait carrément me changer de fiancé ça m'arrangerait.
— Juvia qu'est-ce que je t'ai dit avant de venir ! gronde son père.
— Trop de trucs que je me souviens plus.
— Bon sang, tais-toi un peu !
Renald dévisage sa fille alors qu'elle en fait autant, ne s'écrasant aucunement devant sa famille sous prétexte que nous sommes en plein dîner d'affaires.
— Si en plus Juvia n'est pas prête c'est bien que...
— Désolée Serya mais n'écoutez pas notre fille, elle le fait exprès, elle est juste dans sa période de rébellion contre ses parents, rien d'inhabituel.
Juvia souffle un : "Bien sûr." si inaudible que seul moi ai pu l'entendre. Elle est vraisemblablement pas d'accord avec sa génitrice.
Ma mère est assez outrée par les propos de Nelly, la mère de ma fiancée. Sa tête est si hilarante que j'ai envie de rire, mais évidemment je me retiens.
— Je reste sur mon opinion, il est trop tôt pour fixer une date. conclut ma mère fermement.
Bon sang c'est bien pour ça que j'adore ma mère et que c'est bien elle mon seul soutien dans cette putain de famille !
Ronald fixe mon père assez contrarié alors que ce dernier l'est également envers sa femme qui ne le soutient aucunement face à leurs invités.
— Je croyais que ce dîner était pour qu'on fixe une date de mariage, aurais-je mal compris Ignir ?
Le ton dur du chef de la famille Locker effraie presque mon père et ça aussi c'est drôle à observer. Voir le grand Ignir Dragneel effrayer à l'idée de se mettre à dos l'une des plus grosses familles riches et puissantes de la ville c'est vraiment pathétique, mais c'est satisfaisant, au moins là ce n'est pas lui qui contrôle la situation.
— Non bien sûr que non. Excusez ma femme, je crois qu'elle manque de sommeil.
— Je vais on ne peut mieux je vous assure Ronald. Je suis juste contre l'idée que nos enfants se marient dans l'immédiat.
— Serya ça suffit !
Après un échange lancé entre le couple Lockser, le père de Juvia reprend une expression et un ton bien plus léger, ce qui me surprend presque. Moi qui m'attendais à un désaccord qui les fasse au moins un peu se gueuler dessus, je suis déçu.
— Bon eh bien si Serya est contre nous pouvons toujours repousser la date, après tout les enfants sont fiancés depuis toujours alors ce n'est pas vraiment un problème d'attendre encore un peu.
— Oui, ça serait bête qu'on se brouille pour cela. confirme Nelly.
Clairement ça aurait été la solution parfaite comme ça plus de fiancée, plus de mariage mais surtout, plus de contact avec cette garce de Juvia !
— En effet. sourit satisfaite ma mère.
— Mais non voyons ! On peut très bien maintenir cette date, juillet n'est pas pour tout de suite, les enfants auront le temps de se préparer mentalement.
— C'est bon Ignir, pas la peine de presser les choses voyons. Notre accord ne va pas disparaître du jour au lendemain.
Le rire de Ronald crispe plus mon père qu'autre chose, lui au contraire j'ai bien l'impression qu'il n'est pas aussi serein que peu l'être son partenaire en affaires.
— Bien alors c'est décidé ! Nous fixerons une date plus tard, à moins que les enfants changent d'avis entre temps. reprend Ronald.
Ça ne risque pas !
— Aucune chance. lâche Juvia en pouffant.
— Juvia. gronde sa mère.
Elle roule des yeux exaspérée mais ne rajoute rien.
Soudain, sans que je m'y attende, Ronald qui est assis à côté de moi, pose fermement sa main sur mon épaule en la pressant fortement. Je tourne la tête mal à l'aise alors qu'il me sourit sérieusement, ne me laissant aucune chance de me détendre ne serait-ce qu'un peu.
— Natsu, je compte sur toi pour arrêter de te teindre les cheveux d'ici notre prochaine rencontre. Je comprends que tu aies envie de changement, surtout à ton âge, mais dès que tu seras marié tu ne pourras plus te permette ce genre de choses, sinon jamais on ne te prendra au sérieux dans les affaires.
J'ai bien envie de lui répondre que j'en ai rien à foutre parce que je n'ai aucune intention de suivre la voie de mon père et mon frère, or le regard intense que me lance Ronald m'en empêche. Toutefois je n'acquiescerai jamais rien que pour lui faire plaisir ou pour qu'il me fiche la paix parce que je suis peut-être tout, sauf un menteur.
Je ne compte pas arrêter de me teindre les cheveux et s'ils ne sont pas contents ce n'est pas mon problème !
— Il en va de soi, je m'assurerai personnellement que mon fils retrouve sa teinte de cheveux naturelle. confirme mon paternel.
Il peut toujours rêver.
— D'ailleurs en parlant de teinte, Serya vous aussi vous comptez garder cette couleur ? lui demande la mère de Juvia.
Ma mère touche ses longs cheveux détachés pour les remettre sur ses épaules, histoire de bien afficher la couleur rose bonbon qui lui va à merveille.
— Bien entendu et je ne changerai pas de couleur juste pour vous faire plaisir.
— Serya !
— Ce n'est rien Ignir, du moment que Natsu change c'est le principal, Serya n'a pas à le faire. rassure Ronald.
Ma mère s'est fait exactement la même teinte de cheveux que moi, me prouvant qu'elle me soutient à sa façon et désapprouve les décisions de son mari. Elle non plus n'a jamais retrouvé sa couleur de cheveux naturelle depuis et je crois bien qu'elle préfère le rose plutôt que le brun désormais, c'est même sûr.
— Ne changez surtout pas Serya, ça vous va vraiment cette couleur. la complimente Juvia.
Je fronce les sourcils en dévisageant Juvia qui habituellement ne parle que pour lancer des piques. Je crois que c'est le première fois que je l'entends dire un compliment à quelqu'un, c'est plutôt étonnant car j'étais persuadé qu'elle ne savait pas en faire.
Ma mère est très touchée d'ailleurs par les dires de Juvia, ça m'aurait étonné si ça n'avait pas été le cas puisque que Serya Dragneel a un coeur de guimauve dès qu'on dit quelque chose de gentil sur elle et ceux qu'elle aime.
— Merci beaucoup Juvia.
Mon père finit par changer complètement de sujet en mentionnant un événement important lié à sa chaîne de garage or je n'écoute pas un traître mot en prétextant aller aux toilettes.
Une fois dans un couloir isolé où je sais qu'il n'y a personne, je m'appuie contre le mur en soufflant et fermant les yeux, essayant de reprendre une respiration un peu plus calme.
Bordel ce dîner est un enfer et encore ça aurait pu être bien pire si ma mère n'avait pas ajouté son grin de sel en faisant retarder la date du mariage. Quand je pense que j'étais à deux doigt de me marier dans dix mois, argh rien que d'y penser j'ai envie de gerber !
Mon téléphone vibre dans ma poche de pantalon, je le sors alors et écarquille presque les yeux en voyant le destinataire : "Déesse Lucy." Non mais qui est-ce qui a pris mon téléphone pour la renommer comme ça ?! Bordel à tous les coups c'est Sting, j'en suis certain !
Je passe outre cette découverte pour lire sa réponse à mon message d'il y a quelques heures.
"RAS et oui je n'ai plus du tout mal au bras, ne t'en fais pas."
Je souris comme un imbécile à son message, puis m'empresse de lui répondre.
"Tant mieux, je suis soulagé. Ton week-end se passe bien ?"
Oui j'enchaîne sur un autre sujet, ne voulant pas que la conversation s'arrête dès à présent. Cependant je suis tellement concentré sur mon écran de téléphone que je n'entends pas une personne me rejoindre.
— Déesse Lucy ? Waouh t'es aussi pitoyable que je le pensais Dragneel.
Je sursaute tellement que je lâche presque mon portable, or j'arrive à me rattraper puis m'empresse le verrouiller pour le fourrer au fond de ma poche de pantalon.
Juvia plisse ses orbes, amusée par ma réaction mais son expression est si froide qui je fronce les sourcils. Putain mais comment elle m'a trouvé ?! La maison est immense pourtant !
— Qu'est-ce que tu fais là ? je demande froidement.
— C'est plutôt à moi de te poser la question, tu ne devais pas aller aux toilettes ?
— Qu'est-ce que ça peut te faire si je me rends ou non aux toilettes.
— Oh rien, je m'en fiche complètement.
— Ok, bah laisse-moi dans ce cas.
Un rictus ironique se forme au coin de sa bouche, non elle n'a pas l'intention de me laisser tranquille et ça me gonfle d'avance.
— Déesse Lucy, hein ? Ça y'est, vous en êtes déjà aux surnoms ?
Je fronce les sourcils, ne la suivant pas vraiment ou du moins ne voulant pas comprendre. Toutefois elle ne me laisse pas le temps de rétorquer quoi que ce soit puisqu'elle continue.
— C'est quand même rapide entre vous, non ? Vous vous connaissez depuis quoi ? Une semaine ? Une semaine et demi à tout casser ?
De nouveau je me crispe en comprenant où elle veut en venir. J'agrandis mes orbes, ne pouvant pas croire que Juvia puisse être au courant pour Lucy. Certes ça pouvait arriver, j'en étais vraiment conscient, mais pas aussi rapidement bordel ! Comment elle a fait, sachant qu'on ne va pas dans la même université et qu'elle se trouve à l'autre bout de la ville !
— Ne sois pas si étonné, ce n'est pas comme si tu étais très discret. Évidemment que j'allais me rendre compte que tu t'étais rapproché d'une autre fille que tes stupides amies.
— N'insulte pas mes amies Juvia.
— Sinon quoi ? Tu vas te plaindre à ta chère maman, la seule visiblement de ton côté ?
Je serre les poings, me retenant de l'insulter. Je n'aime pas m'énerver, ni être violent verbalement parlant, mais Juvia a tendance à appuyer la où c'est sensible et elle me pousse toujours dans mes derniers retranchements.
— Fais gaffe à ce que tu dis.
— C'est très intéressant de te voir te contenir. Tu sais que tu peux t'énerver, on est entre nous mon fiancé.
Alors qu'elle allait poser sa main sur ma joue, je l'esquive en me décalant vers la droite ce qui la fait rire.
— Oh la la ce que tu peux être pudique, on est quasiment marié, arrête de jouer la sainte ni touche Dragneel.
— On n'est rien toi et moi, arrête de jouer à la petite fiancée possessive ça m'énerve.
— Pour ne plus voir tes réactions ? Ah non désolée mais c'est mon seul plaisir dans cette minable vie.
— Putain mais trouves-toi un autre plaisir, t'es super chelou comme meuf !
Elle balaye de sa main mes propos comme si ce n'était que de vent en reprenant une expression glaciale.
— Bref, revenons à cette déesse Lucy.
— C'est Lucy tout court. je rectifie.
L'entendre l'appeler par le surnom que Sting lui a désigné la première fois qu'il l'a vu m'horripile au plus haut point. Si Juvia doit parler d'elle, qu'elle prononce son prénom.
— Peu importe qui sait, tu peux l'oublier. De toute façon tu n'es pas aussi bête que ça, tu es conscient que tu ne peux rien faire avec elle. Alors je te conseille de vite l'ignorer avant que ça devienne un véritable problème.
Mes ongles se plantent dans mes paumes, ma mâchoire se contracte tandis que mon regard assassine Juvia.
— Tu peux être en colère si ça te chante mais c'est comme ça. J'en ai rien à faire que tu sois amoureux d'elle ou non, certes on ne s'aime pas mais nous sommes fiancés et qu'on le veuille ou non on va se marier. Oui c'est un enfer je suis d'accord mais c'est ainsi. La moitié de la ville est au courant de notre situation et que notre mariage ne serait que trop tarder, il est donc hors de question que je sois humiliée parce que tu en aimes une autre !
Je suis tellement en colère et frustré que je n'ose pas répondre par peur de perdre le contrôle et de l'insulter de tout mon être.
— Tu es à moi, alors ne t'expose et ne t'affiche plus jamais avec cette fille sinon je serais obligée d'intervenir. Tu n'en as pas envie n'est-ce pas ? Alors fais ce que tu as à faire et ignore-la désormais.
— Ne fais rien que tu pourrais regretter Juvia.
Je me contrôle comme je peux, mais le ton sombre de ma voix indique clairement dans quel état je me trouve.
— Wow, c'est que tu l'aimes bien plus que je le pensais. Tu manques à ce point d'affection pour t'amouracher à la première qui se montre un peu gentille envers toi ?
Elle ne connaît pas Lucy, ni le lien qui a commencé à naître entre nous et voilà qu'elle vient porter un sale jugement et des conclusions hâtivement grotesques qui me donnent envie d'hurler jusqu'à temps qu'elle dégage !
— Je te préviens Juvia tu n'as pas intérêt à l'approcher, c'est bien tout ce que je te demande alors oublie.
— Toi oublie, parce que j'interviendrai si tu ne m'écoutes pas.
Je fais un pas dans sa direction pour qu'elle prenne un peu peur et qu'elle dégage, or ma tentative de l'effrayer ne fonctionne guère puisque ça ne lui fait ni chaud ni froid.
— N'oublie pas que je peux toujours mêler ton père à cette histoire si tu ne m'écoutes pas. Je pense que tu ne veux pas qu'il se mêle de ça au risque de faire fuir cette fille à l'autre bout du globe.
— Laisse mon père en dehors de ça, je te préviens !
— Dépêche-toi de prendre tes distances dans ce cas.
— Lucy n'est qu'une amie, rien d'autre.
Elle rit comme si je venais de lui faire une blague, moi ça me rend deux fois plus furieux.
— Tu ne te rends même pas compte de ton comportement et de ton regard envers elle, c'est dingue ! Tu crois que je me suis sentie comment qu'on est venue me rapporter que mon fiancé avait l'air fou amoureux d'une autre ?!
C'est bien ce qu'il me semblait, ce n'est pas Juvia qui m'a espionné, non elle ne ferait jamais un truc pareil puisqu'elle s'en fout de ce que je peux bien faire et avec qui. Tout ce qui l'emporte c'est sa putain de réputation ! Elle nous fait passer pour un couple heureux et amoureux devant tout le monde juste pour ne pas ternir sa réputation. Tout le monde sait que les mariages arrangés sont compliqués et que la plus part du temps il n'y a aucun amour entre les deux partis.
Au lieu de laisser couler, Juvia s'amuse à nous faire passer pour le couple emblématique et exemplaire et ça ça me rend dingue ! Ces rumeurs sont remontées jusqu'à mon université mais heureusement il n'y a que très peu d'étudiants au courants, je me suis arrangé pour qu'ils ne disent rien.
Heureusement que je m'entends avec tout le monde parce que sinon ça aurait été l'enfer de devoir entendre ces rumeurs dans ma propre fac !
J'imagine bien la rage qu'elle a dû ressentir quand on lui a appris que son soi-disant fiancé parfait avait des sentiments pour une autre. La connaissant elle a sûrement noyé le poisson en faisant passer ça pour un malentendu, mais Juvia ne me laissera plus tranquille tant qu'elle ne sera pas sûre que je me serai éloigné de Lucy.
En temps normal c'est ce que j'aurais fait parce que je sais que Lucy risque gros si nos familles viennent à s'en mêler, mais je n'arrive pas à envisager ne serait-ce qu'un peu de m'éloigner d'elle. C'est trop tard... je l'apprécie trop pour la traiter comme une inconnue et c'est bien la première fois que ça m'arrive.
— Après tous les efforts que j'ai fait il est hors de question que ma réputation éclate pour ton amourette impossible ! Alors je le répète une dernière fois si tu ne m'avais pas cru, mets un terme à cette relation dès à présent. N'oublie pas que j'ai toujours un œil sur toi, même à l'autre bout de la ville.
Juvia me lance un regard meurtrier et sérieux, me prouvant qu'elle n'hésitera aucune seconde à agir si je ne le fais pas le premier. Puis elle me laisse enfin seul avec ma colère et ma frustration qui ne demandent qu'à s'exprimer mais que je contiens comme je peux.
Mon téléphone vibre de nouveau, je réussis malgré tout à le sortir pour lire la réponse de mon amie qui suffit à enlever toute colère en moi.
"Pas grand chose, je revise mes cours. Je n'ai pas été très attentive ces dernières semaines et toi tu fais quoi ? Quelque chose de mieux j'espère, distrais-moi 😂."
Alors que je souris deux secondes, les paroles de Juvia me reviennent en pleine face telle un boomerang que me met chaos. Mon coeur commence à accélérer trop rapidement pour que ce soit normal, ma respiration devient irrégulièrement, je manque d'air, j'ai des fourmillement dans le corps et je commence à transpirer rapidement.
Je ressens exactement la même chose lorsque mon frère a débarqué sans prévenir à la fac. Bordel je suis en train de faire une crise d'angoisse !
Penser au fait que Lucy pourrait avoir des problèmes par ma faute ainsi le fait de ne plus pouvoir lui parler me terrifie bien plus que je le pensais. Néanmoins je n'imaginais pas au point de me mettre dans un état pareil.
Je me retiens au mur quand je sens ma tête tournée. Merde je vais m'évanouir si ça continue comme ça ! Avec toute la force et la lucidité qu'il me reste, je parviens à rejoindre ma chambre qui n'était pas très loin, pour me ruer sur mon sac de cours et en sortir les médicaments prescrit par le médecin. J'avale deux pilules aussi difficilement que possible avant de m'effondrer sur mon lit, incapable de tenir debout davantage.
Je fixe un point précis se trouvant être une tâche au plafond pour tenter de me calmer. Sauf que je ne sais pas si c'est à cause de ma tête qui tourne encore trop ou des médicaments que je viens de prendre, mais je sombre dans le noir, me faisant oublier cette soirée cauchemardesque.
Ce qui finit par me calmer définitivement c'est le visage de Lucy qui semble apparaître dans un rêve.
{4290 Mots}
Hey !
Voici le chapitre 14 de cette histoire !
J'espère qu'il vous a plu !
Qu'en avez-vous pensé ?
La famille Dragneel et Lockser sont réunis autour d'un dîner pour parler du mariage de leurs enfants.
Si Natsu ne s'attendait pas à du concret, il déchante vite quand une date est presque mise en place pour son mariage.
Heureusement, sa mère le soutient en étant contre l'idée que les deux se marient si rapidement alors qu'ils ne sont pas encore prêts.
Les parents de Juvia acceptent de repousser la date alors qu'Ignir ne semble plus serein.
Natsu s'éclipse un moment pour s'éloigner de toutes ces mauvaises ondes, il retrouve le sourire quand Lucy lui envoie un message.
Sa joie est vite coupée quand Juvia le rejoint en sachant qui est Lucy.
Elle le met en garde de prendre ses distances avec la blonde dès à présent avant qu'elle ne s'en mêle.
Si elle en a rien à faire de Natsu et ses sentiments, elle ne veut pas que sa réputation soit entachée car Juvia a fait croire à tout le monde que Natsu et elle s'aimaient à la folie.
Natsu s'énerve mais Juvia ne change pas d'avis.
Il est inenvisageable pour Natsu de s'éloigner de Lucy mais il ne veut pas non plus lui apporter des problèmes, que fera-t-il ?
De nouveau il panique et fait une crise d'angoisse, mais heureusement il parvient à rejoindre sa chambre en prenant les médicaments prescrit par le médecin la dernière fois.
Que décidera de faire Natsu ?
Est-ce que Juvia était réellement sérieuse ?
Que va-t-il se passer ?
N'hésitez pas à me donner votre avis le plus sincère en commentaire !
Si vous avez des questions j'y répondrai avec plaisir !
Le chapitre 15 arrive bientôt !
Kisu ♥
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