23







Natsu



Septembre.


[Un peu avant que Natsu et Lucy se rencontrent sous la pluie.]


Je fusille des yeux mon frère pour la cinquième fois en l'espace de deux minutes.


Ça fait seulement deux minutes que je suis arrivé chez mes parents, deux minutes et j'ai déjà envie de m'enfuir en courant ! Déjà que je n'avais aucune, mais alors aucune envie de me pointer ici ce week-end, encore moins pour manger, mais devoir supporter la présence et les remarques de mon frère... non ça c'est trop !


Je vais me casser avant même qu'on mange à ce rythme !


Ma mère n'est pas là, elle doit être sûrement en cuisine pour s'assurer que tout se déroule bien, alors que mon père va faire son entrée au pire moment, comme toujours.


— Ne me regarde pas comme ça Natsu.  continue mon frère.

— Si tu pouvais arrêter de m'attaquer aussi.  je rétorque sur le même ton froid et sec qu'il a employé.


Il plisse ses yeux sombres avant de croiser ses bras, signe qu'il ne va pas s'arrêter de si tôt.


— D'où je t'attaque au juste ? Je relate simplement les faits et si tu le prends mal c'est que tu sais que j'ai raison.


Alors que j'allais le contredire en montant un peu plus le ton, Mavis finit par intervenir en se plaçant à mes côtés, m'ayant attrapé l'avant-bras.


Ce contact m'a coupé dans mon élan, je finis par la fixer assez surpris alors qu'elle me lance un regard désolé vis-à-vis de son mari, comme si tout ça était de sa faute. Tandis que je détends mon visage et tente de lui sourire en retour, la blonde a déjà les yeux sur son mari, sans qu'elle ne m'ait lâché l'avant-bras pour autant.


Ses yeux verts se plissent et son visage se ferme. Zeleph perd l'expression qu'il avait depuis que je suis arrivé pour la remplacer par un air étonné de voir sa femme lui offrir une expression faciale pareille.


— Ça suffit Zeleph.


Elle a parlé calmement, mais son ton est si sévère que je me suis crispé sans que je puisse me contrôler.


Mon frère cligne des yeux incrédule, ne semblant pas comprendre la raison qui fait qu'il se fait réprimander.


— Ne fais pas l'innocent, si on n'est venu ici ce n'est certainement pas pour que tu fasses la morale à ton frère !

— Je ne lui faisais pas la...

— Bien sûr que si ! Ne me prends pas pour un cruche !

— Mon coeur, je veux juste...

— Stop !  l'arrête-t-elle en ayant levée une main à hauteur de son visage.  Va donc chercher ton père en lui disant qu'on est tous là pour passer à table.


Évidemment Zeleph n'a pas dit son dernier mot et tente d'en placer une, or quand il croise le regard meurtrier de sa femme, il se ravise en fermant sa bouche qui était déjà entre ouverte.


— Je meurs de faim et on est venu pour manger alors si on ne passe pas à table dans cinq minutes, je m'en vais !  menace-t-elle.

— C'est bon j'ai compris, je vais chercher mon père.


Deux secondes plus tard, Zeleph a disparu du séjour, ayant fini par obéir à Mavis sans trop d'efforts de la part de cette dernière.


Waouh, c'est bien la première fois que je vois mon frère se faire mener par le bout du nez par quelqu'un d'autre que notre père. Même avec notre mère il n'est pas aussi docile.


Toutefois le fait que Mavis soit enceinte de huit mois, sans parler des hormones qui la travaillent en plus suffisent pour Zeleph s'écrase face à elle. Voir ce spectacle était magique, rien pour cette raison je suis content d'être venu, mais bon je perds vite mon micro sourire en pensant au déjeuner qui m'attend.


Mavis lâche un profond soupir en me lâchant l'avant-bras, elle se dirige ensuite avec beaucoup de mal vers l'un des fauteuils du grand salon pour s'asseoir, ne pouvant plus tenir debout. Je finis par m'asseoir à mon tour près d'elle, sur le canapé.


La future maman prend de grandes respirations en caressant tendrement son gros ventre où j'ai l'impression que trois bébés sont enfermés. Je n'arrive pas à croire qu'elle n'en porte qu'un alors que son ventre est énorme.


— Ça va Mavis ?  je demande prudemment.


Mavis est douce et très gentille, or depuis qu'elle est enceinte sa personnalité ne fait que changer. Elle s'énerve pour un rien et se fruste pour on ne sait quelle raison. Je sais qu'elle vit mal sa grossesse, ça l'épuise plus qu'elle l'aurait pensé et elle a hâte d'expulser ce bébé comme elle aime si bien le répéter à chaque fois qu'on se voit.


La blonde finit par me sourire tout en continuant de caresser son ventre.


— Je n'ai aucune envie d'être ici pour un déjeuner qui va forcément être électrique, mais bon je n'ai pas eu mon mot à dire.


La pauvre, je ne sais pas comment elle fait pour supporter cette famille de dingues ! Toutes les obligations de "riches" que mon frère doit lui faire subir, sans parler de la tension étouffante donnant la gerbe.


Je sais que c'était un mariage arrangé pour eux aussi, mais contrairement à Juvia et moi, Mavis et mon frère s'aiment profondément, ça a été un véritable coup de foudre dès qu'ils se sont rencontrés quand ils étaient encore que des enfants. 


Sauf que l'amour ne fait pas tout...


— Je suis désolé que tu aies à subir tout ça...

— Ne t'excuse pas Natsu, tu n'y es pour rien. C'est ton frère qui ne peut pas s'empêcher de te faire des reproches dès qu'il te voit.

— Ah ça...

— J'espère que tu sais qu'il t'aime et qu'il tient énormément à toi, c'est bien pour ça qu'il est aussi lourd et sur ton dos.


À vrai dire je ne sais pas si ce que me raconte Mavis est vrai parce que j'ai dû mal à me dire que mon frère tient à moi vu la façon dont il me traite. 


Je n'oublie pas la fois où il s'est cassé alors que je commençais à faire une crise d'angoisse... qui laisse son petit frère tout seul en le voyant faire un crise ? Personne putain !


Non il n'y a aucune chance que Zeleph tienne à moi, aucune !


— Ça te semble peut-être impossible mais je t'assure que ça ne l'est pas autant que tu peux le croire.


Son doux sourire me fait baisser la tête, n'aimant pas vraiment la tournure qu'a pris la conversation.


— Et sinon, ce bébé va nous faire l'honneur d'arriver quand exactement ?  je demande en pointant du doigt son ventre.


Comme si elle pouvait le voir, Mavis fixe intensément son gros ventre en le caressant tendrement. Un jolie sourire se dessine sur son visage, ayant hâte de rencontrer son enfant.


— Dans deux semaines si tout va bien.

— Waouh déjà... j'ai l'impression que c'est hier que tu nous annonçais que tu étais enceinte.


Je me mange un sale regard de sa part ce qui me fait pouffer, sachant exactement ce qu'elle est en train de penser.


— Tu plaisantes j'espère ? Moi j'ai l'impression d'être enceinte depuis une éternité, que c'est un cycle sans fin !

— Deux semaines ça va passer en un clin d'œil.  je tente de la rassurer.

— Crois-moi, c'est là que ça va être le plus long !  assure-t-elle comme si elle avait pu voir l'avenir.


Je ris en repensant au jour où Mavis et mon frère nous ont annoncé qu'ils attendaient un enfant. C'était encore lors d'un dîner familial que mon père m'a forcé à assister, mais ce n'était pas lui qu'il l'avait organisé cette fois-ci, c'était Zeleph.


Ils l'ont annoncé avant même qu'on passe à table, personne ne le savait, même pas mon père qui pour la première fois a été pris de court et étonné par la nouvelle. La situation lui a échappé et ce n'est pas lui qui avait le contrôle, ça lui a fait tout drôle. Toutefois il était très content pour le couple marié, mais surtout de savoir que son héritage allait être assuré grâce à la nouvelle génération. 


Oui tout pour affaire, on ne pourra jamais changer mon paternel...


Évidemment ma mère a pleuré et elle espère que ça soit une fille car elle a toujours voulu avoir une fille, toutefois elle n'a eu que des garçons. Normalement on aurait dû être trois, mes parents voulaient trois enfants, mais pas longtemps après que je sois né, ma mère a rencontré des complications et malheureusement, les chirurgiens lui ont enlevé l'utérus, ce qui fait qu'elle ne pourra plus jamais avoir d'autres enfants. Alors son rêve d'avoir une fille s'est envolé, mais elle peut désormais miser sur ses petits-enfants.


J'ai également hâte de rencontrer mon neveu ou ma nièce et ce n'est pas parce que je m'entends mal avec mon frère que je ne vais pas être investi avec son enfant. Ce petit être est complètement innocent et il n'a pas choisi sa famille, alors il va lui falloir du courage et quoi de mieux qu'un super oncle pour être son allié dans cette famille de dingues !


Mon père finit par faire son apparition dans la pièce, nous nous installons alors à table or il manque toujours ma mère ce que son mari remarque.


— Où est passée votre mère ? Ne me dites pas qu'elle regarde encore ses séries débiles avec ses chinois !

— Ce ne sont pas des chinois mais des coréens et non je ne regardais pas une série, j'aidais en cuisine mon cher monsieur.  répond ma mère en débarquant et s'installant à sa place.


Ignir fronce ses sourcils en fixant intensément Serya qui l'ignore royalement.


— Pourquoi tu aides en cuisine alors qu'on a des chefs qu'on paye exprès ?

— Parce que j'aime cuisiner, j'ai bien le droit de donner un coup de main. C'est aussi chez moi Ignir.


Le ton ferme de ma mère et son regard contrarié finit par faire rouler des yeux son mari qui n'insiste pas.


Je souris fièrement à ma mère étant à mes côtés. Mavis a même levé son pouce pour féliciter sa répartie, ce qui n'échappe pas à Zeleph qui la fusille du regard, or la blonde en a rien à faire.


À peine dix minutes se sont écoulées et mon père décide d'expliquer la raison de cette réunion familiales parce qu'il y a toujours une raison pour qu'on se réunisse. C'est rare qu'on mange ensemble juste pour le plaisir d'être en famille comme les gens normaux, non ce n'est jamais arrivé et ça n'arrivera sans doute jamais.


— Comme vous le savez, quelques garages ont ouvert à l'international et si au début c'était en quelque sorte un test pour voir si la marque allait marcher, le verdict est finalement tombé... nous allons nous étendre sur l'Amérique Latine et l'Allemagne pour commencer. Cependant on va aussi pouvoir ouvrir des chaînes de garage en France et même en Italie.

— Vraiment ? Le marché a été conclu ?  s'intéresse Zeleph.

— Ce n'est plus qu'une question de jours à l'heure actuelle.  répond fièrement mon père.

— Wow c'est une excellente nouvelle !


Zeleph sourit jusqu'aux oreilles, trouvant la nouvelle incroyable, peut-être même la meilleure qu'il n'a pas entendu depuis longtemps.


Mavis de son côté semble se désintéresser totalement de la nouvelle, plus occupée à dévorer son plat comme si elle n'avait pas mangé depuis des jours. Tandis que ma mère écoute silencieusement la conversion, satisfaite que son mari le soit.


Se réunir pour ça ? Franchement quel intérêt puisque c'était sûr que la licence allait pouvoir s'exploiter à l'international. On le savait tous, pas le peine d'organiser un repas pour faire une telle annonce...


— Pour fêter ça, une grande soirée au siège va être organisée. Les invités ne seront autres que les employés des garages et leur famille. Tout le monde ne pourra pas être présent évidemment parce que le siège est loin pour certains, mais ils seront remerciés autrement.


Là par contre cette annonce nous laisse tous sur le cul, même Mavis a arrêté de s'engloutir tellement que la nouvelle est hallucinante.


Oui parce que le fait qu'Ignir Dragneel organise une fête pour ses employés sans qu'ils n'aient rien demandé, ça non c'est bien la première fois que ça arrive. Est-ce qu'il plaisante ou est-il réellement sérieux ?


Sauf que j'ai vite ma réponse puisque mon père ne plaisante jamais.


— Tu veux faire une fête pour les employés ?  répète Zeleph perdu.

— Oui, c'est bien grâce à eux que les garages peuvent tourner et qu'on a pu décrocher le marché. Je me suis dit que ça serait une bonne occasion de les remercier.

— Je trouve ça super chéri, j'adore cette idée !


Bien sûr que ma mère aime puisqu'elle est la plus humaine dans cette famille. Par contre je ne peux pas en dire autant de mon frère qui n'a pas du tout l'air convaincu par l'idée de notre père. Pour une fois qu'il ne semble pas de son avis, ça aussi c'est rare, très rare.


— La soirée se déroulera dans deux semaines, alors réservez tous votre jour.

— Je veux bien, mais je serai peut-être en plein accouchement.  rappelle Mavis.

— Tout dépendra de ton état évidement, mais j'aimerais beaucoup que tu sois présente si jamais ce petit garnement reste tranquille. Tu es la femme de mon fils aîné, le futur héritier, alors si tu n'es pas là ça ne sera pas pareil.


Pour toute réponse Mavis lève son pouce avant de se jeter de nouveau sur son assiette, sous le regard amusé de mon père. Il n'y a que Mavis pour le faire esquisser un tel regard dans ce genre de situation et ça prouve ô combien il apprécie la femme de son fils et toute l'estime qu'il lui porte.


Son regard devient plus dur quand il se pose sur moi, me faisant comprendre rien qu'avec ses orbes que je n'ai pas intérêt à me défiler. Ne voulant aucunement lui parler et encore moins me prendre la tête avec mon paternel, je baisse la tête pour continuer de manger silencieusement.


Le repas finit par se dérouler dans le calme, enfin mon père et mon frère discutent affaires évidemment mais je n'écoute pas, concentré à finir mon assiette pour me casser directement ensuite.


Mon portable vibre dans ma poche, je le sors discrètement et y découvre un message d'Erza. Je déverrouille mon téléphone pour aller directement dans la conversation que je partage avec ma meilleure amie.



"J'ai croisé Lucy tout à l'heure, on a parlé un peu toutes les deux."



Mon coeur se serre en lisant le prénom de celle que je n'arrive décidément pas à me sortir de la tête. Je n'ai pas le temps de lui répondre puisqu'un autre message apparaît.



"Elle m'a dit que si elle a pris ses distances ce n'est pas pour se protéger elle, c'est pour toi qu'elle l'a fait."



Je plisse des yeux, ne semblant pas comprendre ce que ça veut signifier alors que mon coeur lui, bat si vite qu'il a dû capter avant mon cerveau.



"Elle refusait que tu aies des problèmes si Juvia venait à tout dire à ta famille, sachant que c'est compliqué avec ton père. Alors elle t'a fait croire que c'était pour elle qu'elle décidait de tout stopper. En réalité c'est pour toi gros bêta !"



Cette fois j'écarquille les yeux en comprenant enfin ce que mon coeur a capté le premier. Non... ce n'est pour ça que...



"Maintenant tu ne peux plus la laisser s'éloigner Nat'... c'est peut-être trop tôt de dire ça mais vous êtes faits l'un pour l'autre, alors fonce et ne te retourne pas."



Je ne prends pas ses mots à la légère puisqu'aussitôt son message lu, je me lève de table et me précipite vers la sortie sans répondre à qui que ce soit quand on me demande ce que je fabrique puisque le repas n'est pas encore terminé.


Alors que mon frère allait me suivre, Mavis lui a ordonné de rester assis et de ce que j'ai compris, il lui a obéi malgré son envie de m'attraper par le col pour me coincer de nouveau autour de cette table trop grande et oppressante.


Merci Mavis, t'es la meilleure !


Je claque la porte d'entrée après avoir récupéré mes affaires et attrapé un parapluie parce que c'est devenu une habitude à chaque fois que je sais que je vais rejoindre Lucy.


Je me mets à courir alors vers l'air de jeux puisqu'Erza m'a indiqué qu'elle avait croisé Lucy là-bas. Pendant ma course il se met à pleuvoir, je ne suis même plus surpris... c'est comme si la météo changeait exprès en sachant que Lucy et moi allions nous rencontrer.


J'arrive rapidement à l'endroit indiqué par ma meilleure amie mais évidemment il n'y a personne. Lucy déteste la pluie et je suis sûr qu'elle n'avait pas de parapluie pour s'abriter, elle a dû rentrer au dortoir !


Ayant ma nouvelle destination en tête, je cours à m'en cramer les poumons jusqu'au dortoir et alors que le bâtiment se dessine devant moi. Un point bordeaux bougeant rapidement attire mon attention. Je reconnais alors le vieux manteau usé de Lucy qu'elle porte tout le temps, elle est de l'autre côté de la rue, attendant pour traverser le trottoir.


Mon coeur accélère, je me mets alors en face d'elle, attendant moi aussi que le feu passe au vert pour la retrouver.


J'ignore ce que je vais bien pouvoir lui dire quand on sera face à face, mais je suis sûr qu'à la seconde où je verrai son visage, je saurai quoi dire.


Je l'observe attentivement, ne pouvant pas décrocher mes yeux de cette fille qui ne me laisse pas indifférent. Elle attend impatiemment que le feu passe au vert et quand cela arrive, la blonde redresse la tête, s'apprêtant à traverser la route nous séparant. Sauf qu'elle s'arrête subitement en m'ayant aperçu.


Merde je ne pensais pas qu'elle me remarquerait si vite, or si moi j'ai pu la reconnaître en quelques secondes avec son manteau bordeaux, il en était de même pour elle avec mon parapluie rouge.


De là où je suis, je la vois parfaitement et je sais que son rythme cardiaque est anormalement élevé, elle respire fort, bien trop fort et c'est à cause de moi, de ma présence qu'elle n'avait pas prévu. Elle semble en plein dilemme, toutefois ce dernier dure quelques secondes puisqu'elle finit par continuer son chemin, sans prendre la peine de traverser la route.


J'en étais sûr mais je ne peux m'empêcher de jurer. Bon sang Lucy arrête de me fuir !


Je traverse le passage piétons en deux secondes et rattrape la meilleure amie de Lisanna aussi vite.


J'attrape la main de Lucy, le seul bout de peau étant à ma porté. Je nous recouvre tous les deux du parapluie bien trop petit m'obligeant à être plus près d'elle que nécessaire. Mon touché la crispe et je sais qu'elle est sur le point de s'enfuir, encore... mais pas cette fois ! Je ne lui laisse pas le temps en entrelaçant mes doigts aux siens, l'empêchant de s'échapper aussi facilement.


— Lucy... laisse-moi juste te parler deux minutes. Je te promets que je te laisserai tranquille après, tu as ma parole.


Honnêtement je ne sais pas si je dis vrai, est-ce que je serais réellement capable de la laisser tranquille en découvrant la vérité ? C'est impossible pour moi de ne plus l'approcher si ce que m'a avoué Erza est la vérité, parce qu'il n'y aura plus aucune raison pour que je laisse cette déesse loin de ma vie.


J'ai besoin d'elle et tous ses jours à devoir garder mes distances m'ont prouvé ô combien Lucy me manquait, mais surtout à quel point je tiens à elle...


Par miracle je sens Lucy presser ma main, comme si elle m'autorisait à lui parler, au moins le temps de quelques minutes. Heureux et ayant peur qu'elle change d'avis, je fais en sorte qu'elle me confronte, par chance elle se laisse faire.


Ses yeux s'agrandissent à la seconde où elle plonge dans les miens. Je ne me rends pas compte de la façon dont je la fixe puisque trop de choses me chamboulent à cet instant. C'est comme si elle connaissait déjà la raison qui me faisait l'affronter à cet instant, comme si elle pouvait directement lire dans mes pensées et cette impression me donne des frissons.


Est-ce qu'elle sait que je suis au courant ?


— Je te poserai une seule question Lucy, une seule alors réponds-moi sincèrement.  je commence sans lui lâcher la main.


La blonde ne me quitte pas des yeux, comme accrochée à ces dernier, semblant espérer que je ne lui pose pas ce qu'elle croit que je vais lui demander.


— Est-ce que c'est vrai que tu as voulu tout arrêter pour me protéger moi ? Pour ne pas que j'ai des problèmes avec ma famille ?


Il a beau pleuvoir des cordes je peux entendre les battements effrénés de son coeur or en même temps on n'est qu'à quelques centimètres l'un de l'autre. Mon coeur est dans le même état que le sien si bien qu'on ne peut pas vraiment distinguer lequel bat plus vite et plus fort.


Ses yeux s'agrandissent encore, elle cherche ses mots, fuit mon regard, tente de trouver une sortie de secours mais soupire quand elle réalise que ça ne sert à rien.


Elle ferme les yeux quelques secondes, rassemble son courage avant de me fixer sérieusement, ne fuyant plus cette fois.


— Oui.  répond-elle simplement.


Je le savais parce qu'Erza ne m'aurait jamais menti sur un tel sujet, pourtant l'entendre me le confirmer de vive voix me crispe de tout mon corps avant qu'une vague de chaleur vienne chauffer mon bas ventre.


Elle a fait tout ça pour moi, pas pour elle... Lucy m'a fait passer avant elle et je suis conscient que ce n'est pas juste parce qu'on est ami, non... elle ressent ce que je ressens pour elle, je le sais c'est bien pour ça que je refusais qu'elle me l'avoue l'autre jour.


On a tous les deux des sentiments plus qu'amicaux l'un pour l'autre qu'on le veuille ou non. Ça nous est tombé dessus sans qu'on le voit venir et désormais il est trop tard pour faire machine arrière et j'ignorais que j'avais vu aussi juste à cet instant...


— Bordel Lucy...  je souffle en passant ma main libre dans mes cheveux.

— J'ai répondu à ta question, tu peux...

— Non !  je réponds fermement ce qui la surprend.

— Natsu...  souffle-t-elle.

— Comment tu veux que je te laisse tranquille après ce que je viens d'apprendre !

— Débrouilles-toi, ce n'est pas mon problème.


Je serre un peu plus ma main dans la sienne alors qu'elle tourne la tête pour éviter de soutenir mon regard, sachant que j'ai raison mais refusant de me l'avouer.


— Tu n'as jamais pensé que notre rencontre était une erreur.


Ma phrase l'a fait de nouveau plonger son regard dans le mien, or elle est furieuse que j'ai osé lui sortir cela, n'étant pas le bon moment pour se justifier. Sauf que si ça l'est, c'est justement le meilleur moment pour rétablir la vérité !


— Là n'est pas le sujet.

— C'est tout à fait le sujet.

— Natsu !

— Lucy !  je l'imite, aussi remonté qu'elle.


Nos bustes se lèvent et se soulèvent rapidement, nous prouvant nos rythmes cardiaques effrénés.


— Je croyais que tu ne voulais pas que j'ai des problèmes par ta faute.  me balance-t-elle sans se démonter.

— Et c'est le cas.

— Alors pourquoi tu t'obstines ? Tu es fiancé Natsu, tu vas te marier...

— Arrête, ne parle pas de ça,  s'il te plaît Lucy...


Elle m'observe un long moment, tentant de lire mes pensées les plus secrètes et personnelles et à un moment donné je crois qu'elle y parvient, ce qui me fait serrer encore un peu plus sa main.


— On ne peut plus être ami, on n'appartient pas au même monde.


Cette phrase me blesse profondément parce que je sais qu'elle a raison et ça me tue de l'admettre parce moi non plus je ne veux pas appartenir à un autre monde que le sien.


— Je ne peux pas renoncer à toi Lucy... j'ai essayé je te jure mais j'ai vraiment cru que j'allais y laisser mon âme.


Au lieu de me rire au nez comme j'aurais cru qu'elle l'aurait fait, ses yeux se mettent à briller comme si elle allait se mettre à pleurer.


— Lucy je...

— Arrête ! Pitié arrête !


Elle finit par me lâcher la main et je n'ai pas le force de la retenir, ne voulant pas prendre le risque qu'elle m'en veuille plus que nécessaire.


— Pourquoi tu veux que j'arrête ?


Je le sais mais je ne peux pas m'en empêcher et Lucy en a conscience, c'est bien pour ça qu'elle me fusille des yeux.


— Ok, dans ce cas dis-moi de nouveau que c'était une erreur et cette fois je te promets que je te laisserai tranquille.

— Natsu.  me prévient-elle.


Je fais un pas dans sa direction, nos bustes finissent par se toucher légèrement. Elle lève la tête pour me fixer tandis que je la baisse légèrement. Nos souffles se mélangent et je louche sur sa bouche qui s'entre ouvre.


— Dis-le.  je chuchote sans pouvoir m'en empêcher.


Mon coeur va exploser, j'ai envie de l'embrasser comme jamais je n'ai embrassé personne.


Alors que j'allais encore lui souffler de me le dire, je me stoppe quand je vois son visage se rapprocher du mien avant que ses lèvres frôlent les miennes.


Mes yeux s'écarquillent, mon souffle se coupe tandis qu'elle m'observe attentivement, un voile couvrant ses yeux noisette, le même que j'ai pu apercevoir la fois où on a failli s'embrasser avant que Fullbuster ne débarque.


Mon coeur finit par exploser quand Lucy pose sa main fraîche sur ma joue gauche avant d'attraper cette fois mes lèvres. Je reste interdit quelques secondes, je fais même tomber le parapluie qui nous protégeait de cette maudite pluie.


En sentant ses lèvres se presser un peu plus contre les miennes, je finis par répondre à son baiser, comme si je l'avais toujours su alors que je n'ai jamais embrassé personne depuis vingt ans. J'entoure sa taille de mes bras pour la rapprocher encore plus de moi tandis qu'elle passe son autre main dans ma tignasse qui me fait frissonner.


Ce baiser devient de plus en plus passionné, comme si nous en avions besoin pour survivre. Il est tout, le commencement, la fin, le désir, l'amour, l'amitié, la frustration, la colère, l'injustice, la peur, le bien, le mal... tout, il représente absolument tout...


Alors nous nous embrassons encore et encore sans pouvoir nous arrêter, comme si le baiser était devenu notre oxygène pour vivre. Rien ne nous interrompt, même pas la pluie qui s'abat sur nous, nous trempant jusqu'aux os.


C'est alors sous la pluie que j'ai eu mon premier baiser pour la première fois avec la première fille qui m'a fait tomber amoureux.


Parce oui je ne peux plus le nier... je suis amoureux de Lucy Heartfilia.




{4413 Mots}





Hey !

Voici le chapitre 23 de cette histoire !

J'espère qu'il vous a plu !

Qu'en avez-vous pensé ?

Moment avant le chapitre précédent, quand Natsu doit assister à un dîner familial obligatoire.

Alors que la tension est électrique entre les deux frères, Mavis décide de prendre la défense de Natsu.

Comment trouvez-vous le personnage de Mavis ?

Si Ignir a organisé cette petite réunion c'est pour annoncer que la licence du garage a remporté des marchés à l'international et que pour l'occasion, il va organiser une fête au siège avec les employés des garages et leur famille.

Évidemment Natsu doit y participer mais est-ce qu'il ira réellement ?

Il reçoit un message d'Erza lui révélant la vérité sur Lucy, ce qui le surprend et qui le fait quitter le repas sans donner aucune explications.

Natsu court pour retrouver Lucy et la trouve près du dortoir.

Il réussit à la rattraper puisqu'elle avait l'intention de le fuir et lui demande juste quelques minutes.

Petit moment Nalu ou Natsu réclame la vérité à Lucy et cette dernière finit par assumer celle-ci.

Cependant Natsu refuse de rester loin d'elle, mais Lucy ne se démonte pas.

Alors il lui dit que si elle ose lui redire que leur rencontre était une erreur, il allait vraiment la laisser tranquille.

Toutefois, incapable de dire une telle chose, Lucy finit par embrasser Natsu sous la pluie, pour la plus grande surprise de ce dernier.

Natsu répond à son baiser et se rend également compte de ses sentiments pour elle, qu'en pensez-vous ?

Or est-ce que ce baiser fera changer quelque chose à leur situation ou bien au contraire ?

Comment se déroulera la suite des événements ?

Que va-t-il se passer ?

N'hésitez pas à me donner votre avis le plus sincère en commentaire !

Si vous avez des questions j'y répondrai avec plaisir !

Le chapitre 24 arrive bientôt !



Kisu ♥

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top