Intermède
J'ai toujours cru que fuir nous sauverait la vie. J'ai toujours cru que ce qui t'étouffait, c'était les murs gris des immeubles de notre enfance. J'ai toujours cru que le soleil, la chaleur, les remous des vagues, te donneraient envie de respirer.
J'ai eu tort, je crois.
Pardonne-moi, mon amour. Je te dis trop peu souvent que je t'aime. J'ai l'impression que tu ne les crois pas, ces mots-là. J'ai l'impression que les seuls qui peuvent s'enfoncer dans ton coeur, ce sont les autres, les mots durs, les mots de haine.
Mais moi je t'aime. Je n'y peux rien. C'est toi qui m'a fait ça. Je suis incapable de retenir la tendresse de mes mains lorsqu'elles se posent sur ton visage. Je suis incapable d'enfoncer mon poing dans ton ventre. Incapable de te dire que je te hais.
C'est ce que tu voudrais entendre, pourtant, je crois.
Persuadé que le monde te déteste.
Persuadé que tu ne vaux pas qu'un être humain t'enlace avec douceur.
Alors, oui, pardonne-moi mon amour. Je suis incapable de t'offrir ça. Ce soir, si je refuse de croiser ton regard, c'est parce que j'ai compris que le soleil ne nous sauvera pas. Rien ne remplacera la douleur. Tu ne connais qu'elle.
Elle est sous ta peau,
Et je crois, tu sais,
Que tu l'a logé sous la mienne aussi.
Mais si pour t'aimer il faut que je souffre,
Alors je te laisse prendre mon coeur,
Et le déchirer,
Les yeux fermés.
Je n'ai pas peur de mourir d'amour,
Je n'ai peur que de mourir sans tes mains pour briser les miennes.
L.
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