Chapitre 5 : Effroi et Fléau

Le soir était tombé lentement, avec une moiteur que Yukihana détestait. Il faisait trop chaud, mais elle détestait encore plus le froid. La sensation de froid sur sa peau lui rappelait de bien trop mauvais souvenirs. 

En fait.. Des souvenirs douloureux plutôt. Assise sur la tête sculptée du premier hokage de Konoha, elle regardait sans vraiment la voir la ville. 

Les lumières des maisons, les lampadaires, les fenêtres éclairées semblaient être des étoiles quand elle plissait les paupières. 

Comme c'était amusant ! On aurait dit une métaphore de sa vie. De loin, sans trop y regarder, on voyait une kunoichi encore très jeune, et douée. Celle qui avait eu le meilleur score de tout les temps à l'examen Chunin. Celle qui avait, avec son équipe, accompli la tâche de la forêt de la Mort dans le délai le plus court. Un prodige, certains l'avait appelée. 

Mais en réalité, la réalité était bien moins belle. Sans famille. Seule. Quelques amis, qu'elle ne pensait pas mériter. 

Elle était celle qui avait tué deux de ses camarades, et son sensei. Certes, elle ne l'avait pas fait exprès mais le résultat était là. 

La jeune fille expira et il lui sembla que ce souffle était brûlant. Akai, à ses côtés, laissa échapper un jappement. 

Une lueur dans l'obscurité. Voilà ce qu'était sa chienne. 

Elle passa une main tremblante sur la tête du chien, caressant entre ses deux oreilles la zone que sa chienne préférait. 

Ryoma Yoshi, son sensei actuel l'avait recommandée pour l'examen Jonin la veille et le lui avait annoncé ce matin. 

Elle irait seule. Sans Akio Nishi, sans Riko Ara et sans Seichi Tyonu, ses trois nouveaux camarades. 

Ils n'étaient pas méchants, mais jamais ils ne remplaceraient Kaneki et Adano. Et puis, ils s'entendait si bien entre eux. 

Quatorze ans. C'était l'âge qu'elle avait à présent. Et, demain, ils partiraient ensemble pour une mission de longue haleine pas loin du village de Kiri. Sa dernière mission avec eux, si elle réussissait l'examen qui se déroulerait à leur retour. 

Yukihana soupira lourdement et appuya son dos sur le ventre d'Akai. La chienne respirait doucement, l'air tranquille. 

Sa simple présence apaisait Yukihana. Elle semblait être son seul rempart dans cette brume qui entourait sa vie actuelle. 

À la cloche de la ville, sonnèrent les douze coups de minuit. En contrebas déjà, plusieurs maisons avaient perdu leur lumière, laissant leurs habitants se reposer. 

La jeune fille n'avait pas réalisé qu'il était si tard. Elle devrait rentrer à présent. 

Soupirant, elle se leva et prit les escaliers, Akai sur les talons. 

Les rues de Konoha étaient presque désertes. Elle croisa néanmoins la silhouette de Kakashi, l'air avachi, comme toujours, qui lui adressa un signe de la main. 

— Du mal à dormir ? demanda t-il dans ce qui sembla être un sourire sous le masque.

Yukihana sourit et haussa les épaules. 

— Il semblerait que je ne sois pas la seule dans ce cas. 

Cette fois, elle en était certaine, il souriait. 

— C'est vrai. J'ai su pour ta recommandation à l'examen. Félicitations !

La jeune fille soupira lourdement.

— Dixit le mec qui est Jonin depuis quatre ans. 

Yukihana sentit Kakashi rire intérieurement.

— Je l'ai passé à treize ans, toi à quatorze, ça fait de toi un génie. Bienvenue dans la secte !

 La jeune fille sourit. 

— Avec Itachi, je suppose ?

Elle réfléchit un instant et ajouta en un sourire :

— Il fallait bien une fille pour compléter le trio ! Dommage qu'on ne puisse pas former une équipe à part entière.

Le jeune garçon pencha légèrement la tête sur le côté. 

— Tu ne te plais pas dans ta nouvelle équipe ? 

Elle soupira et ils se remirent à marcher. Elle passa ses bras derrière sa tête et avoua à mi-voix :

— Ce n'est pas que je ne les aime pas.. C'est juste que.. Je n'arrive pas à bien m'intégrer. J'ai l'impression.. En fait, rien. 

— Que tu n'es pas à ta place c'est ça ? 

Elle opina et il la regarda tristement. 

— C'est le lot des meilleurs. Quand tu seras Jonin tu pourras faire équipe avec des ninjas plus forts, tu verras, ça change tout. 

Elle sourit et lui jeta un œil. 

— Un de ces jours, faudrait qu'on se fasse une mission avec Itachi.  

Un an plus tôt, au lieu de passer l'examen Jonin, le prodige des Uchiwa avait intégré l'Anbu est était devenu quasiment immédiatement capitaine d'une équipe. 

Depuis, Yukihana le voyait un peu moins mais elle passait avec lui les rares bons moments dont elle se souvenait à ce jour. 

Kakashi se gratta l'arrière du crâne. 

— Oui, j'admets que ça serait une bonne idée. 

La jeune fille sourit timidement, se laissant envahir par une légère excitation à l'idée de pouvoir réaliser ce projet. 

— Dis.. d'ailleurs, où tu en es de ta transition Anbu-Jonin ? 

Kakashi eut un sourire et dit :

— Dans trois ans, normalement, je pourrais prendre ma première équipe de Genin. 

 — Mais pourquoi tu ne peux pas maintenant ? Je suis persuadée que tu pourrais.

Il regarda un instant vers le parc en contrebas de la rue et répondit :

— Le conseil a mis à jour les conditions d'accès au poste d'enseignant. Il faut avoir minimum vingt ans. Et ça sera mon cas dans trois ans. 

— Ah. 

Ils marchèrent silencieusement, côte à côte, Akai marchant soit devant, soit derrière. 

Au détour d'une rue, ils se trouvèrent non loin de l'appartement de la jeune fille et cette dernière brisa le silence pour dire :

— Je devrais probablement aller me coucher. Je pars tôt demain matin. 

— Quelle genre de mission est-ce ?

— Une mission de défense renforcée au village de Kiri. 

— Vous partez longtemps non ?

Elle hocha la tête. 

— Oui. Nous en aurons pour deux mois normalement. 

Kakashi la regarda alors. 

— Bon. Et bien.. À dans deux mois, tu me feras signe quand tu seras de retour à Konoha ? 

Elle sourit légèrement. 

— Oui, je te le dirais. 

— Bonne nuit, Yukihana. 

— Bonne nuit Kakashi. 

Elle regarda l'argenté tourner les talons et s'éloigner lentement, d'une démarche tranquille. 

Esquissant un sourire, elle se tourna à son tour et monta les escaliers pour monter à son appartement. 

Alors qu'Akai mangeait allègrement le contenu de sa gamelle, après une courte douche, elle s'allongea sur le lit et se blottit sous la couette. La température avait enfin diminué, pour son plus grand bonheur. Maintenant, dans la chambre dont la fenêtre était ouverte, il faisait suffisamment frais pour qu'elle supporte la protection de la couette. 

Baillant, elle sentit un poids sur son lit et Akai se blottit entre le mur et sa maîtresse. 

Yukihana tendit la main et caressa un moment les poils doux des oreilles de sa chienne et finit par s'endormir au moment où l'horloge sonnait la demie de une heure. 

Le lendemain matin, après avoir déposé Akai chez Kushina et Minato, elle se dirigea vers le portail de Konoha. 

Elle souriait en coin, heureuse de la nouvelle qu'elle avait apprise. Kushina était enceinte ! À vrai dire, elle s'en doutait un peu, à cause du poids qu'elle semblait avoir pris et en effet, la kunoichi rousse venait d'entamer son cinquième mois de grossesse. 

En s'adossant sur le poteau droit du portail, elle se demanda à qui des deux parents l'enfant ressemblerait le plus. 

Alors qu'elle était perdue dans ses pensées, elle vit soudain apparaître à ses côtés Riko. 

— Salut Yukihana ! dit-elle sans entrain. 

La ninja blonde semblait fatiguée à l'extrême. Comme si elle s'était fait écraser pendant la nuit. 

La brune scruta un moment Riko. Elle avait dix-huit ans et elle n'était pas laide. Sa tenue, qui laissait la place à l'imagination devait attirer vers elle la plupart des jeunes hommes du village et Riko en était parfaitement consciente. 

Yukihana se força à ne pas penser davantage à quelles genre d'activités avaient pu l'occuper au point qu'elle soit fatiguée et se fit la réflexion que c'était sa vie et qu'elle faisait ce qu'elle voulait. 

— Salut Riko, ça va ? 

La blonde hocha la tête en se frottant les yeux. 

— Ouais. J'ai passé la nuit avec mon..

Yukihana leva une main avec précipitation. 

— Je ne suis pas sûre de vouloir savoir. 

La blonde sembla gênée et murmura :

— Ah. Désolée.  

Yukihana fit un geste de la main, pour essayer de balayer le malaise et ne sut que dire. Le silence s'étira, douloureusement, alors que finalement, Akio arriva. Brun aux yeux noirs, il était mat de peau et était généralement toujours de bonne humeur. 

En effet, il portait son sac avec entrain et un franc sourire envahissait son visage. 

— Yo ! clama t-il en les saluant. 

— Salut, répondit Yukihana sans trop élever la voix.

— Bonjour Akio, ça a l'air d'aller !

Il sourit et hocha la tête. 

— Ouais, j'ai bien dormi. 

Quand Seichi apparut, il sembla évident aux autres qu'il avait mal dormi. Effectivement à peine arrivé, il foudroya du regard Riko. 

— Franchement, t'auras pu crier moins fort hier soir, j'ai tout entendu. Ou alors insonorise ton appart. 

Riko balbutia quelque chose, rouge de gêne tandis qu'Akio explosait de rire et que Yukihana gardait un air neutre, se retenant de justesse de lever les yeux au ciel.

Le silence suivant la déclaration du blanc s'étira, mettant tout le monde mal à l'aise. 

Yukihana scruta le visage du nouveau venu. Seichi était pâle, excessivement. Ses cheveux blancs étaient courts, en bataille. Ses yeux bleus étaient soutenus pour le jour d'énormes cernes. Effectivement, il semblait ne pas avoir dormi. 

Akio secoua d'un geste de la main ses cheveux bruns et s'exclama :

— Dis, Yukihana, j'ai su que Ryoma-sensei t'avait recommandé pour l'examen Jonin. Félicitations ! 

La jeune fille sourit timidement. 

— Merci, dit-elle tout bas. 

Riko se reprit, et reprit une couleur de peau normale.  

— C'est vrai ça ! C'est peut-être ta dernière mission avec nous. 

La brune entortilla nerveusement une mèche de ses cheveux autour de son index droit. 

— Oui.. Si je réussis l'examen. 

Seichi eut un petit rire discret. 

Les trois autres se tournèrent vers lui et il expliqua :

— Bien sûr que tu l'auras. Tu es considérée comme le troisième prodige de ta génération. Regarde-toi. Tu as quatorze ans et nous dix-huit. On est clairement pas à ton niveau. 

Le blanc regarda loin derrière le portail, vers les arbres de la forêt qui cachait le village de Konoha. 

— C'est bien vrai ça, acquiesça Akio, c'est même un peu injuste. Vous pourriez pas laisser un peu de talent aux autres ? 

Il rit doucement et Riko regarda la jeune fille qui ne paraissait pas très à l'aise. 

— J'ai une idée, déclara t-elle soudain, on demandera à Ryoma-sensei si on peut faire un truc spécial pour fêter ta dernière mission avec nous ? Qui sait, ça pourrait être sympa. 

— Tu penses à quoi au juste ? Demanda Seichi, les bras croisés. 

— Parce que, te connaissant.. pensa t-il bon d'ajouter. 

Riko s'empourpra.

— Roh ça va j'ai compris ! Mais je pensais juste à un passage aux sources chaudes, un repas.. Un truc comme ça quoi !

Yukihana les regarda se disputer. Enfin.. Riko se disputait avec Akio et Seichi, l'air maussade, les regardait, sans se sentir concerné. 

Elle fixa son regard sur le ciel et songea qu'elle était tout de même un peu émue de cette proposition. Rien ne dit que cela se ferait, mais l'idée était là, et cela la touchait plus qu'elle ne voulait le croire. 

Peut-être que finalement, cette missions s'annonçait mieux qu'escompté ?

***

 — Akio à droite !

Yukihana vit le ninja brun se décaler in extremis de la trajectoire d'un kunai. L'arme se ficha dans l'arbre juste derrière lui.  tandis qu'Akio se déplaçait de deux pas. Sa cheville, en se réceptionnant, sembla former tout à coup un angle bizarre et il s'écroula, comme foudroyé. Riko s'approcha du brun qui avait l'air blessé. 

— Est-ce que ça va ? demanda t-elle, affolée. 

— Je crois que je me suis foulé la cheville, avoua t-il.  

Yukihana, tendue, s'exclama soudain :

— Les gars ! Écartez vous ! 

Riko releva les yeux vers elle. 

— Qu'est-ce que tu dis ?!

— Le kunai ! Il a disparu ! Un clone ! Ne restez pas là ! 

Riko, ses cheveux blonds soigneusement attachés, sembla comprendre. Elle se leva et passa un bras précipitamment en travers du dos de son ami. 

— Allez, debout ! 

Yukihana, à quelques mètres d'eux, tourna la tête sur le côté, ayant capté un mouvement du regard. 

C'était Seichi qui, les lèvres serrées, restait en retrait. 

Une ombre apparut soudain derrière les deux ninjas et Yukihana se tendit en voyant l'homme effectuer un mudrâ. 

— Doton, envol de flèches.  

Un torrent de terre sembla sortir de ses mains, formant une multitude de flèches acérées qui volaient en direction d'Akio et Riko. Elles n'étaient pas en terre, vit Yukihana sans comprendre comment elle le savait. Les flèches étaient faites de métal acéré. Nul doute que si elle se fichaient dans le dos de Riko et Akio, ils n'en sortiraient pas vivants. 

Plus d'un mois et demi avait passé depuis leur départ de Konoha et jusqu'à présent, la mission avait été simple. Mais voilà, ils étaient pris dans un embuscade de nukenins, il semblerait que le commanditaire de la mission ait eu raison de s'en méfier. 

Ce mois avait été étrange. Yukihana s'était un peu rapprochée de ses camarades, bien qu'elle ne les considère pas vraiment comme des amis. Elle s'entendait mieux avec eux. Et en cet instant, savoir qu'ils étaient sur le point de mourir, elle sentait son être tout entier l'exhorter à faire quelque chose. 

Elle tendit la main vers eux et son corps réagit avant qu'elle ne comprenne ce qu'il se passait. 

Sa vision se brouilla, devenant floue et elle sentit ses pieds bouger de leur propre chef. le sang afflua dans ses membres et dans sa tête et il lui sembla que la périphérie de sa vision rougissait.

En un instant, elle se retrouva entre ses deux camarades et l'assaillant. 

Une chaleur extrêmement intense l'enveloppa et le nukenin de Kiri s'effondra, mort. Il était tellement brûlé que sa peau formait des cloques ignobles. 

Yukihana sembla reprendre conscience et écarquilla les yeux en voyant, lové autour d'elle flottant à moitié en l'air, un immense animal. Un dragon. Un immense dragon aux écailles rouges. Son aura était brûlante et son corps entier semblait recouvert de flammes. 

Il devait faire une quinzaine de mètre de long. Enroulé autour d'elle sans la coller, son dos était orné d'une longue crinière de poils jaunes qui flottait sous l'accent d'aucun vent. Ses longues moustaches lui conférait un air sage et ses yeux jaunes fixèrent la jeune fille.

Elle voulut faire un pas en arrière et son dos heurta le corps du dragon qui l'encerclait totalement. 

— Mais.. qu'est-ce que..? 

Akio et Riko étaient allongés sur le sol, protégés de l'explosion de chaleur par miracle. Ils fixaient sur elles des regards écarquillés. 

Seichi arriva soudainement et les regarda. 

— Rien de grave les gars ?

Riko se releva, époussetant sa jupe.

— Non ça va. 

Akio hocha la tête. Il n'avait rien non plus. 

Yukihana, stupéfaite, regardait le dragon qui l'entourait, qui commençait à s'estomper. 

Seichi l'interpella. 

— Yukihana ?

Elle se tourna vers eux et ils eurent un mouvement de stupéfaction. 

— Alors ça.. s'étonna Akio. 

Seichi regarda de haut en bas la jeune fille avant de murmurer :

— Kekkei Genkai. 

Yukihana ne comprenait pas, aussi Akio ajouta :

— Tes yeux. 

La jeune fille les regarda sans comprendre, alors que le dragon de feu disparaissait totalement.  

— Qu'est-ce qu'ils ont ?

C'est Riko qui répondit cette fois. 

— Les mêmes. Ce sont les mêmes que ceux du dragon. 

À bien y réfléchir, effectivement, la vision de Yukihana était accrue. Il suffisait qu'elle se concentre pour voir au delà de la clairière, Ryoma sensei qui achevait l'un de ses ennemis. Quatre cadavres l'entouraient. 

Yukihana regarda sans comprendre ce qu'il se passait ces trois camarades. Kekkei Genkai. Était-ce cela ou bien la mystérieuse attaque de son clan prenait tout son sens à présent ?

Le plus difficile était passé et tous s'en était sortis ! Yukihana soupira avec soulagement. Cette fois, elle n'aurait aucune mort à se reprocher. 

Les derniers jours de la mission se déroulèrent sans accrocs et ils furent grassement payés. 

Yukihana, en fourrant l'argent dans son porte monnaie, songea à ce qu'elle pourrait s'offrir si elle réussissait son examen Jonin. 

Le village lui versait toujours une bourse qui lui suffisait pour payer son loyer et la majeure partie de ses dépenses. Seulement, Yukihana préférait utiliser l'argent durement gagné en mission quand elle voulait s'amuser. Ses livres, ses quelques repas avec Itachi, quelques sorties, ses vêtements civils..

En quittant le village de Kiri, leur sensei proposa qu'ils fassent un arrêt de trois jours dans l'onsen de Okymita, qui se trouvait sur la route qu'ils empruntaient. 

Trois jours à se reposer, à profiter des sources chaudes et de la ville connue pour ses boutiques artisanales.. Ils avaient hâte !

Deux jours plus tard, vêtue d'un yukata léger, Yukihana déambulait dans la ville. L'établissement des source était encastré dans une petite vallée, entourée par de grandioses montagnes aux forêts immenses. L'air y était pur et en arrivant, la veille, Yukihana avait respiré profondément.

Pour l'heure, le soleil n'allait pas tarder à se coucher et l'ombre se faisait grandissante. Les rues du village étaient éclairées par des lanternes colorées et les étals étaient eux aussi éclairés.

Quelques boutiques attirèrent son regard et elle remarqua un collier qui lui sauta aux yeux. Il était simple. En acier, il était formé de trois anneaux de métal. 

Réalisant soudain qu'elle n'avait pas félicité Itachi pour son accession au poste de capitaine dans l'Anbu, elle se dit immédiatement que ce collier lui irait bien. 

Passant doucement ses doigts sur le métal froid, elle hésita. Le prenait-elle ?

L'achetant, elle le regarda lorsqu'elle l'eut dans les mains. Est-ce qu'il lui plairait ? Elle espérait. En même temps, Itachi était un de ses rares amis et le seul qui avait à peu près son âge. Elle l'appréciait beaucoup, son sérieux était reposant et discuter avec lui était toujours instructif. 

Et puis, elle pourrait facilement lui parler de cette drôle de chose qui lui était arrivée l'autre jour, avec le dragon. Peut-être que lui saurait de quoi il s'agit ?

Rentrant vers l'établissement, elle serra dans sa main le paquet que la vendeuse, charmante, avait eu l'obligeance de lui faire. 

Ryoma les invita trois les trois au restaurant le lendemain soir, pour fêter leur dernière mission avec Yukihana. 

Le retour à Konoha approchait et la jeune fille avait hâte de rentrer pour offrir son cadeau à Itachi et pour leur raconter sa mission. 

Trois jours plus tard, après un voyage sans encombres, les murs de Konoha apparurent aux yeux de nos voyageurs. C'était déjà presque le soir et l'obscurité tombait sur le village caché de la feuille. 

Elle se surprit à soupirer de soulagement. Son village avait une odeur inimitable. Un son aussi. 

Il faisait beau et le ninja en poste au portail les salua chaleureusement. 

— Ryoma et son équipe ! Cela faisait bien longtemps ! Vous avez l'air d'aller bien. 

Le sensei acquiesça et parla quelques secondes avec le gardien avant de dire à ses équipiers :

— Allons-y, nous devons faire notre rapport à Minato-sama. 

Le bâtiment de l'Hokage était toujours là, imperturbable. 

En entrant dans le bureau de l'Hokage blond, l'odeur de papier et d'encre monta aux narines de la jeune fille. 

L'Éclair Jaune de Konoha releva les yeux de ses dossiers et sourit en les voyant devant lui. 

— Ryoma ! Et toute l'équipe au complet ! J'en déduis que la mission s'est bien déroulée ?

 Le sensei acquiesça, signa la décharge et n'attendit pas pour partir après que l'Hokage lui ai rappelé de lui rendre son rapport après demain. 

Akio, Seichi et Riko saluèrent Yukihana et s'en allèrent tandis que Minato se levait pour venir étreindre rapidement la jeune fille. 

— Je suis content de te voir, Yuki. Comment vas-tu ? 

— Je suis ravie d'être de retour aussi. Je vais bien. Et Kushina ?

Le blond eut un doux sourire. Depuis l'annonce de la grossesse de Kushina, il était le plus heureux des hommes. Quand il parlait d'elle, il avait toujours l'air aux anges. 

— Elle va bien. Elle est un peu fatiguée, bien sûr, alors je la force un peu à rester tranquille !

Yuki sourit en regardant l'hokage qui était celui qui représentait le mieux une figure paternelle pour elle. 

— La naissance est pour bientôt non ? 

Minato sourit encore plus -si c'était seulement possible- et répondit :

— Oui, d'ici une à deux semaines on nous a dit à l'hôpital. 

Le ninja blond ferma son dossier ouvert et regarda la jeune fille avec un sourire plus posé. 

— J'ai fini ma journée, je t'accompagne, Akai t'attend !  

Yukihana sourit à son tour. Ce que sa chienne pouvait lui avoir manqué ! La nuit, quand elle dormait, la chienne avait l'habitude de venir se rouler à côté d'elle. Cette douce présence animale avait manqué à Yukihana. 

Elle se réjouissant déjà à l'idée de serrer contre elle sa grosse boule de poils doux, de sentir son odeur si particulière. 

— Je vous suis ! 

L'hokage sortit de son bureau, tint la porte à la jeune fille et ferma ensuite à clef. 

— Yuna, j'ai fini ma journée, j'y vais, annonça t-il à la secrétaire qui travaillait encore, apparemment très concentrée sur son travail. 

La kunoichi aux boucles noires releva ses yeux bleus sur l'Hokage. Elle était très belle, trouvait Yukihana et cette dernière ne comprenait pas pourquoi elle était toujours célibataire. 

— Bonne soirée Hokage-sama. 

Avant de descendre les escaliers, le futur père clama :

— Ne tardez pas, Yuna, les heures supplémentaires ce n'est pas bon pour la santé. 

Yukihana aurait pu jurer avoir vu la secrétaire sourire, amusée. 

— Entendu, Hokage-sama. Je ne vais plus tarder. 

Le trajet jusqu'au domicile du couple fut plutôt rapide, occupé par les diverses conversations. Yukihana lui parla de ce qu'il lui était arrivé lors de l'embuscade des nukenins de Kiri. Il ne sut que lui dire mais lui conseilla effectivement d'en parler avec Itachi, voire avec son père, si besoin. Ou avec des gens du conseil. 

Yukihana avoua que ce serait plus simple si elle pouvait accéder aux archives de son clan mais elle n'avait pas encore l'âge requis. 

La porte de la maison de Minato et Kushina s'ouvrit à la volée et un éclair blanc et noir en surgit, en furie. 

La bête se rua sur sa maîtresse qui rit à gorge déployée une fois qu'elle fut étendue au sol, sa chienne ayant entrepris de lécher la totalité de son visage. 

— Akai ! Arrête ! 

Elle riait et passait ses mains sur le pelage doux et soyeux de sa chienne. 

Quand elle se calma, Yukihana put s'agenouiller et passer ses bras autour d'Akai pour la serrer contre elle. 

Sa douce odeur lui emplissait le nez et elle murmura :

— Tu m'as manqué aussi Akai. J'espère que tu as été sage ?

Minato, toujours à côté de la jeune fille, sourit. 

— Oui, elle a été adorable. En revanche.. Il est possible qu'elle arrive à ouvrir les portes..

Il parut un peu gêné et Yukihana donna une caresse à sa chienne qui haletait, heureuse, en remuant légèrement la queue. 

— Bon.. Tant pis alors. Tant qu'elle ne vous a pas dérangé. 

Kushina apparut à la porte et s'avança vers eux. Elle embrassa Minato et regarda Yukihana. 

— Bonsoir Yuki-chan ! Tu as l'air en pleine forme ! Tu as de belles couleurs. 

— Oui, il faisait beau sur la route du retour !

La kunoichi aux cheveux rouges avait un ventre énorme. 

— Et vous, comment allez vous ? 

Elle sourit et fixa son regard sur la jeune brune. 

— Je vais très bien, mais j'ai hâte qu'il naisse, il est un peu lourd..

Yukihana sourit avant de dire :

— Je vais vous laisser, je dois aller prévenir Kakashi et Itachi que je suis rentrée. Bonne soirée !

Sur le pas de la porte, Minato avait passé un bras autour de Kushina et ils regardaient la jeune fille s'éloigner, sa chienne gambadant joyeusement autour d'elle. 

Elle passa d'abord au quartier des Uchiwa et fut assez intimidée en passant devant le gardien qui arborait un air effrayant. 

Il ne dit rien quand elle passa et elle poursuivit sa route jusqu'à la maison d'Itachi et de ses parents. Ce n'était pas très compliquée de la reconnaître. C'était la maison la plus imposante, située au milieu du quartier.

Frappant doucement à la porte, elle attendit patiemment. Une femme vient lui ouvrir. Pâle, ses cheveux noirs étaient soigneusement coiffées et elle avait un air fatigué. Elle devait être enceinte, elle aussi, puisqu'elle avait une main posée sur son ventre qui était assez gros. 

— Euh.. Bonsoir Madame. Pardon de vous déranger.. je voulais savoir si..

— Ah tu dois être Yukihana ! Et tu veux voir Itachi ? Il est là, je l'appelle. Entre !

 La brune resta poliment dans l'entrée, entendant dans la pièce adjacente la femme appeler Itachi. 

Elle revint vers la jeune fille et lui sourit avant de dire :

— Je suis la mère d'Itachi. Appelle moi Mikoto. 

Yukihana ne répondit rien, regardant ses pieds en attendant de savoir quand est-ce qu'Itachi allait bien pouvoir arriver.

Elle entendit soudain des pas et releva les yeux pour voir apparaître la figure d'Itachi, l'air toujours autant fatigué. 

— Yukihana. Tu es rentré de mission ? 

La jeune fille se tendit un peu en voyant à quel point il était crispé en présence de sa mère. 

— Je voulais aller manger chez Ichiraku est-ce que tu veux venir ? finit-elle par demander, un peu timidement. 

Itachi tourna son regard vers sa mère qui, après une seconde, lui sourit. 

— Oui, vas-y. Attend je te donne..

Elle se tourna vers son sac, suspendu là, à un porte manteau. 

Elle tendit après quelques instants à Itachi un billet et quelques pièces. 

— Voilà, ça devrait suffire pour un bol ou deux. Amusez-vous bien ! Et ne rentre pas trop tard Itachi.

Le fils de Fugaku salua sa mère et sortit de la maison, passant après Yukihana. 

Il resta assez crispé jusqu'à ce qu'ils sortent du quartier Uchiwa. Une fois en-dehors, il sourit, se détendant un peu avant de dire :

— Je suis content que tu sois rentrée !

 Yukihana sourit à son tour et n'osa pas poser de questions sur la tension qu'elle avait senti chez son ami. 

— Oui. Moi aussi ! 

Le noiraud, marchant, regarda son amie avant de dire :

— On dirait que la mission s'est bien passée. Au fait, Akai n'est pas avec toi ?

La jeune fille acquiesça en répondant :

— Elle s'est très bien passée, j'ai seulement quelque chose à vous raconter. Et oui, Akai dormait si profondément dans mon lit, je n'ai pas voulu la déranger.

L'Uchiwa passa ses mains derrière sa tête et expira avant de sourire à nouveau et de demander :

— On va chercher Kakashi ?

— Ouais. 

Une invitation à sortir dîner plus tard, l'argenté les rejoignaient et ils marchaient tous les trois vers le restaurant de ramen. 

En s'asseyant sur son siège, Yukihana finit par leur raconter ce qu'elle avait vécu pendant la mission. Le dragon, le feu et ses yeux. En l'écoutant, ils mangeaient leurs ramens, sous le regard bienveillant du propriétaire du restaurant. 

— Tu sais à quoi ils ressemblent ? Demanda Kakashi, jouant avec son verre, le faisant tournoyer sur la table. 

Yukihana posa avec un soupir son menton sur sa main ouverte. 

— Non.. Je ne sais pas. Akio m'a dit qu'ils étaient comme ceux du dragon, c'est à dire jaune-orangé avec une drôle de pupille noire en travers.. Je suppose ? Je ne les ai pas vu. 

Itachi, posant enfin son bol sur la table et demanda :

— Et tu n'as pas essayé de rappeler ce dragon ?

La jeune fille sourit un peu maladroitement. 

— Si bien sûr.. Mais seulement.. Je n'y arrive pas. 

— Comment ça ? 

— Ben je ne sais pas. Ce n'est pas possible que je le fasse de mon propre chef. 

 — Alors ça.. Ce n'est pas banal, conclut Kakashi en se grattant le nez à travers son masque. 

Itachi sembla réfléchir un moment et soudain il déclara :

— Dis-moi.. Tu nous avais bien dit que tu ne pouvais accéder aux archives de ton clan qu'à ta majorité ?

Yukihana hocha la tête. 

— Oui, mais je ne vois pas trop le lien..

Il posa son regard noir et pensif sur la jeune fille. 

— Et bien.. Si les archives n'étaient pas la seule chose qui s'ouvriraient le jour de tes dix-huit ans ?

Yukihana pencha la tête sur le côté. 

— Qu'est-ce que tu veux dire par là ?

Kakashi, attentif à la discussion, regardait fixement Itachi, réfléchissant à cette éventualité. 

— Tu veux dire.. Comme une barrière intérieure ? intervint-il. 

La jeune kunoichi tourna sa tête vers lui en même temps qu'Itachi. 

— Ouais, comme ça. 

La jeune fille eut l'air d'y penser et se rendit à l'évidence. 

— Cela expliquerait pourquoi je ne peux pas forcer l'activation de cette technique.. Il faudrait un déblocage ?

 L'Uchiwa hocha la tête. 

— Si tu veux, je réfléchirais à une solution pour essayer de faire sauter cette barrière, ça serait pratique pour ton examen Jonin ! 

Yukihana lui sourit. 

— Ce serait génial mais ne t'en fais pas si tu ne trouves pas !

Il prit un air faussement vexé et s'exclama, main sur la poitrine :

— Non mais pour qui tu me prends ? Je trouverais la solution sans problème, je dois faire honneur à mon titre de génie !

Kakashi eut un petit rire, Itachi les regardait, le sourire aux lèvres et Yukihana rit doucement. 

L'argenté reprit son sérieux et demanda :

— Est-ce que tu sais quand exactement commence l'examen ? 

La jeune fille hocha la tête. 

— Ouais, je sais. Jeudi prochain, à 7h, au bâtiment des examens. 

Les deux ninjas évoquèrent avec elle les possibles sujets de l'examen, et discutèrent des techniques de la jeune fille. 

Quand leur conversation sembla se tarir un peu, elle dit soudain :

 — J'allais oublier ! Itachi, je ne t'ai pas félicité pour ton grade de capitaine dans l'Anbu. Félicitations ! 

Il sourit un peu, l'air gêné et il regarda avec attention la kunoichi dire :

— En revenant de mission, on s'est arrêté dans un petit village. Et je t'ai rapporté quelque chose pour fêter ça !

Elle sortit de sa poche le petit paquet un peu chiffonné. 

 Lui tendant, elle le regarda le prendre avec incertitude. 

— Tu peux l'ouvrir, ce n'est pas un cadeau empoisonné, promis ! 

Itachi réprima un rire nerveux et ouvrit le paquet, sous les yeux attentifs de Kakashi. 

Il en tira le collier aux trois anneaux et sourit presque immédiatement. 

— Oh. Merci, Yuki. Il est.. j'aime beaucoup.

Aussitôt, il le mit et la brune sourit. 

— J'ai eu l'œil. Il te va bien. Bon il est un peu grand mais quand tu grandira, ça ne se verra plus.  

Itachi rougit légèrement et la remercia encore, touchant des doigts la fine chaîne d'acier, et l'entortillant légèrement. 

Kakashi sembla bouder et Yukihana rigola en lui jetant un regard. 

— Toi, si tu es sage, à ton anniversaire, j'essaierais de demander la signature de Jiraya pour tes bouquins bizarres ! 

Elle lui fit un clin d'œil et Kakashi explosa de rire. 

— Oh merci bien, ce serait un chouette cadeau ça ! dit-il avec un pointe d'ironie et d'amusement.  

Les trois jeunes finirent par en rire, connaissant le goût de Kakashi pour les romans de romance passionnée, comme il dirait. 

L'heure tournait et il fallait qu'il se sépare pour la nuit. Kakashi et elle n'étaient pas si pressés mais Itachi était sûrement attendu chez lui.

— On te raccompagne, conclut Kakashi quand Itachi se leva. 

Ils laissèrent l'Uchiwa devant chez lui et celui-ci leur annonça soudain :

— Au fait.. Ma mère est enceinte. Je vais avoir un frère ou une soeur. 

Ils sourirent timidement, le félicitant. C'était quelque chose qu'ils ne connaîtraient jamais, puisqu'ils n'avaient plus leur parents, eux. Mais ils étaient heureux pour lui.  

Les jours avant l'examen Jonin passèrent à une allure vertigineuse. Yukihana s'entraînait avec assiduité, aidée de temps en temps par ses amis qui venaient combattre 'amicalement'. 

Itachi avait fini par trouver une solution au problème de Yukihana. 

Un soir, après l'entraînement, il proposa de la plonger dans un genjutsu pour tenter de 'débloquer' ses aptitudes. 

La première tentative ne fonctionna pas mais à la troisième, Yukihana était capable de faire courir sur sa peau le feu du dragon rouge. C'est tout ce dont ils furent capables et Itachi reconnut que son genjutsu n'était peut-être pas assez puissant. 

Ce à quoi elle répondit que la barrière de son clan devait être tenace. 

Mais au moins, maintenant, Yukihana pouvait invoquer ses pupilles. Bien pratiques, elles amélioraient considérablement sa vision, avec plusieurs dizaines de mètres de visibilité en plus. Une acuité visuelle nocturne parfaite et une vision presque anticipée des mouvements. 

— C'est vraiment utile, ça me servira pour l'examen ! Avait-elle déclaré. 

Après quelques jours d'entraînement, Yukihana parvenait à contrôler dans un rayon de deux mètre son feu. Cela constituait un progrès énorme mais ils ne purent davantage s'entraîner puisque l'examen commençait le lendemain. 

Sans grande surprise, Yukihana eut l'examen sans difficulté. La partie théorique lui sembla très facile et la partie pratique, qui consistait en des mises en situation de mission seul ou en groupe, furent grandement facilitées par ses nouvelles capacités. Voir de loin et voir la nuit étaient des aptitudes pratiques, sans compter qu'elle n'avait plus besoin d'allumettes !

 Une fois Jonin, elle fêta sa promotion avec l'hokage, Kushina, Itachi et Kakashi. Entourée des gens qu'elle aimait, elle était heureuse, et oublia pour la soirée sa culpabilité et sa famille absente. Il serait toujours temps d'aller leur annoncer le lendemain. Après tout, ils ne bougeraient pas du cimetière. 

Le terme de la grossesse de Kushina approchait et Yukihana passait de temps en temps chez eux pour l'aider comme elle pouvait dans les tâches ménagères. 

La kunoichi rousse avait hâte que son enfant naisse. 

Mais rien, rien au monde n'aurait pu les préparer aux évènements qui eurent lieu deux mois plus tard. 

Le petit Sasuke, le deuxième enfant Uchiwa de la branche principale était né un peu plus d'un mois avant et Kushina passait son temps à demander à Mikoto, qui était une amie chère, si elle pensait que leurs enfants seraient amis plus tard. La femme Uchiwa souriait, répondant aux questions incessantes de la rousse. 

Se fut un soir, un soir de pleine lune que les évènements se précipitèrent. 

L'accouchement de Kushina devait rester secret, à cause du fait qu'elle était la jinchûriki de Kyubi, le démon renard à neuf queues. En effet, comme elle était une femme, le sceau retenant en elle le démon ne pouvait s'affaiblir qu'à un seul instant, celui de l'accouchement de la jinchûriki. 

Seuls quelques membres du Conseil, et Biwako Sarutobi, l'épouse du troisième Hokage assistèrent, en plus de Minato à l'accouchement. 

L'accouchement fut long et douloureux pour Kushina, inquiétant beaucoup Minato. Mais quand Naruto naquit, le bonheur d'être mère lui fit oublier sa douleur. 

Elle le regarda, posé à côté d'elle et Minato soulagé, s'apprêtait à refermer le sceau de Kyubi. 

Mais au moment où il allait le faire, une voix sinistre retentit derrière eux. 

Un mystérieux homme masqué se tenait là, menaçant. Son aura meurtrière était imprégnée du sang des membres du conseil, de Biwako et des Anbu qu'il avait tué. 

Il tenait dans ses bras le jeune Naruto qui, à peine né, était déjà proche de mourir. 

— Le Quatrième.. Si tu ne me livres pas la jinchûriki, je tuerais ton fils. 

Minato avait pâli mais Kushina lui avait attrapé la main, le suppliant. 

— Minato.. je t'en prie.. Sauve Naruto. 

Le coeur brisé, Minato avait un instant laissé son épouse pour aller récupérer Naruto. 

L'homme masqué profita de ce qu'il mettait l'enfant à l'abri pour extraire Kyubi de Kushina qui survécut à l'extraction grâce à son sang d'Uzumaki.  

C'est là que les choses dégénérèrent. 

***

— Le démon renard ! Le démon renard attaque ! 

Un cri résonna dans Konoha et Yukihana qui revenait, fort tard, de l'entraînement, vit, au delà de la lisière d'arbres, la sinistre et immense silhouette du démon renard à neuf queues. Elle se figea. Qu'est-ce qu'il se passait ? 

Déjà, on voyait le démon détruire des maisons, faisant voler habitants et toitures. En quelques coups de pattes, c'était déjà des dizaines de vies achevées. 

Elle activa ses pupilles et y vit plus clair. Le troisième hokage invoquait le prince des singes et le transformait en bâton tandis que quelques membres de l'Anbu déconcentraient Kyubi.

Se précipitant vers le combat, elle vit soudain, le bâton s'allonger et repousser le démon hors du village. 

Des ninjas, nombreux et courageux, se jetèrent sur lui pour l'aveugler, l'attaquer, le retenir. 

Yukihana, le coeur battant à toute allure, pressa sa course, se rapprochant du champ de bataille. 

Elle parvint à rejoindre un attroupement de jeunes, et entendit soudain le père de Kushina leur dire de rester en retrait. Reculant, elle sortit de la clairière et s'éloigna, le coeur battant en entendant Iruka crier au loin : 

— Laissez-moi ! Papa et Maman son restés là-bas ! Ils se battent ! Lâchez moi ! 

Yukihana ferma les yeux. Là bas.. Il n'y avait déjà plus que des cadavres. 

— Oh.. Iruka. 

Le Démon préparait une attaque. De sa gueule ouverte, une immense boule de chakra violet se formait peu à peu. 

Elle s'approcha encore du démon renard avant de sentir une main forte attraper son bras. 

— Lâche-m.. Kakashi ?

L'argenté, la regarda, les lèvres pincées. 

— Je.. ça ne me fait pas plaisir mais nous devons rester en retrait. 

Yukihana tenta de se défaire de sa poigne. 

— Non ! Je dois..

Il voulut parler mais à ce moment là, un énorme crapaud s'écrasa sur Kyubi, le maintenant au sol. Minato se tenait là, sur la tête du crapaud, et soudain, ne resta plus que le crapaud. Minato avait disparu, et avec lui le démon. 

— Non !! Minato ! Hurla Yukihana en parvenant à se défaire de Kakashi. 

À l'horizon une grande lumière jaillit dans la nuit. 

L'orbe. Il avait explosé. 

Yukihana pressa le pas, voulant à tout prix rejoindre le lieu du combat. 

— Yuki ! Arrête ! le suppliait Kakashi, la suivant de près. 

Elle sentit bientôt une autre présence à ses côtés. Itachi. 

— Tu ne seras d'aucune utilité là bas. Arrête ça, Yuki. 

*** 

Minato, qui voulait sceller à nouveau le démon renard savait bien que la seule personne capable de le retenir était Kushina. Aussi, il se téléporta avec Kushina et Naruto. 

Il était pâle et murmura :

— Vite, nous devons dresser un champ de force ! 

Un oeil fermé, les dents serrées, il pensa :

Mince.. Je n'ai presque plus de chakra.

Kushina, blême, posa une main sur son bras. 

— Laisse, Minato. Je vais le faire. 

Avec douleur, elle serra les lèvres et des chaînes de chakra sortirent de son dos pour se planter dans le sol et serpenter sous la terre,  jaillissant de part et d'autre du démon, l'immobilisant au sol. Ce dernier poussa un râle de rage, furieux d'être retenu. 

À ce moment, Naruto se réveilla, commençant à pleurer. 

Kushina releva les yeux vers lui et sourit tristement. 

— Ah.. Nous t'avons réveillé.. Excuse nous, Naruto.

Minato, tenant dans ses bras son fils, murmura :

— Kushina. 

La kunoichi rousse sourit et dit :

— Je vais prendre Kyubi et l'entraîner avec moi, dans l'autre monde. Et j'espère que de cette façon vous en serez débarrassé pour un bon bout de temps. 

Naruto continuait de pleurer et les chaînes qui retenaient Kyubi tintaient sous les mouvements furieux qu'il effectuait pour tenter de se dégager. 

Minato, pâle, entendit son épouse dire :

— J'ai encore suffisamment de chakra pour y arriver. C'est ma seule chance de vous sauver tous les deux. 

Elle sourit de plus belle et chuchota : 

— Mais avant de partir.. Merci pour tout mes amours. 

Minato écarquilla les yeux et même Naruto s'arrêta de pleurer, comme écoutant soudain ce que sa mère lui disait. Ses yeux bleus se remplirent de larmes et Minato, la voix tremblante, murmura :

— C'est grâce à toi que je suis devenu le hokage quatrième du nom. Tu as fait de moi un homme. Et surtout, tu m'as donné un fils. C'est moi qui devrait te remercier..

Il semblait sur le point d'exploser en sanglot et Kushina sourit avant de dire en riant :

— Voyons Minato. Ne fais pas cette tête là. Je m'en vais heureuse tu sais.. Tu m'as donné ton amour pendant toutes ces années et maintenant.. il y a lui. 

Elle regarda son fils et sa voix vacillant un peu elle ajouta :

— Regarde moi cette petite merveille. Le plus important, ce que je sais que nous aurions été très heureux tous les trois, quand je nous imagine tous ensemble dans un avenir différent, je suis une mère et une épouse comblée. 

Les larmes commencèrent à envahir les yeux de Minato qui regardait Kushina retenir Kyubi de toutes ses forces. 

— Au fond.. je crois que je n'ai qu'un seul regret. j'aurais tant aimé voir Naruto grandir.  Tu vas me manquer mon petit bonhomme. 

Cette fois, une larme coula sur la joue de l'Hokage qui serrait toujours contre lui leur fils. 

— Kushina. Personne ne t'y oblige, tu sais. Tu n'as pas à te sacrifier avec Kyubi. Garde plutôt le peu de chakra qu'il te reste pour revenir voir notre fils un jour. 

Il essuya sa joue et regarda intensément son épouse alors qu'une autre larme coulait à son tour. 

— C'est possible. Il te suffit d'enfermer ton chakra en Naruto avec le quadruple sceau. C'est moi qui enverrait Kyubi dans l'au-delà avec un sceau que moi seul peut utiliser, parce que je ne suis pas un hôte. L'emprisonnement des morts. 

— Mais, Minato, tu sais bien que celui qui effectue ce sceau..

— Attend, je n'ai pas fini. Je n'emporterai avec moi que la moitié de son chakra parce que qu'il est matériellement  impossible de contenir une puissance pareille, et se serait une grave erreur stratégique. Réfléchis. Si c'est toi qui pars avec Kyubi, il réapparaîtra tôt ou tard et l'équilibre entre les démons à queues sera à nouveau menacé. Tandis que grâce à mon sort, je scellerais en moi la moitié de son chakra pour l'éternité. Mais il faut qu'on décide de ce que l'on fera de l'autre moitié. 

 Il se remémora une parole de Jiraya, à propos d'une prophétie qui parlait d'un héros des ninjas. Et Jiraya pensait que ce serait lui. 

Il sourit et regarda Kushina. 

— On va l'enfermer dans Naruto, avec le quadruple sceau. 

Kushina eut l'air affolé et il reprit. 

— Je sais ce que tu vas me dire mais songe au grand bouleversement dont a parlé Jiraya-sensei. S'il dit vrai, le monde que nous connaissons pourrait disparaître. j'ai été envahi par deux certitudes aujourd'hui. La première, c'est que l'homme au masque qui t'a attaqué tout à l'heure sera à l'origine de grands malheurs. Et la deuxième.. C'est que seul notre enfant pourra l'arrêter. Jiraya(sensei a choisi son prénom, il deviendra un hôte, il nous guidera vers un avenir meilleur. J'ignore pourquoi mais j'en suis absolument certain. 

— Minato.. Attend !

Mais l'hokage blond c'était levé et avait effectué les mûdras de l'emprisonnement des morts. 

La sinistre silhouette de la mort se dressa au dessus de Minato qui affirma :

— Nous devons croire en lui, il est capable de grandes choses, c'est notre fils.  

— Une fois que j'aurais effectué l'emprisonnement des morts, j'enfermerais tout le chakra qu'il te restes en Naruto. Le jour viendra où il essaiera de contrôler Kyubi, il faudra que tu sois là pour l'aider. 

— Non, pas notre fils Minato. Je refuse ! Je refuse de lui imposer un tel fardeau. 

Minato, le visage sombre regarda Kushina lui dire :

— Je ne comprends pas pourquoi tu veux recourir à l'emprisonnement des morts. Pour que je puisse revoir notre fils ? Mais il sera déjà grand et ça ne durera qu'un instant, je ne veux pas que tu te sacrifies pour ça. Au contraire, je veux que tu restes avec notre fils, que tu le protèges, que tu l'aides à grandir. Pourquoi tant de sacrifices ? Pour maintenir l'équilibre entre les démons à queues ?  Pour notre pays ? Pour Konoha ? Je ne veux pas que Naruto soit sacrifié à tout ça ! Et toi non plus Minato ! Je ne veux pas que tu donnes ta vie pour moi ! 

Le quatrième hokage ferma un instant les yeux et dit :

— Abandonner son pays, abandonner son village, c'est la même chose qu'abandonner son enfant, je ne t'apprends rien. Ton propre pays a été anéanti alors tu es la mieux placée pour le savoir. Tu connais le long calvaire qui attend ceux qui ont perdu leur patrie. Nous appartenons à une seule et même grande famille. Celle des ninjas. Et puis, même si je restais en vie pour m'occuper de notre fils, je ne pourrais jamais te remplacer. Je sais que votre rencontre sera très brève, mais tu lui transmettras plus que je ne le pourrais jamais. C'est de toi que notre fils aura besoin. Tu sauras trouver les mots d'une mère. Je ne fais pas seulement ça pour toi. Je le fais avant tout pour notre fils. 

Il s'agenouilla, portant Naruto et le rapprochant de Kushina. 

— Je suis prêt à donner ma vie pour notre enfant. C'est cela aussi, le rôle d'un père. 

Les yeux de Kushina brillèrent un peu plus fort, tandis qu'elle regardait son fils et son mari. 

Les yeux dans les yeux, ils se regardèrent un long moment. 

Hiruzen, non loin, chercha à les rejoindre, ayant reconnu la sinistre silhouette de la mort. Mais il était bloqué par la barrière. 

— Hokage troisième, que se passe t-il ? Demanda un Anbu, apparaissait près de lui.  

— Rien à faire, ils ont dressé un champ de force autour de Kyubi pour l'empêcher de faire des dommages supplémentaires. Mais il est impossible pour nos d'intervenir. Nous devons les laisser s'occuper de cette saleté de démon. 

Dans l'enceinte, le bras de la silhouette mortuaire passa au travers du torse de l'Hokage, déchirant son vêtement. 

La main spectrale s'accrocha au démon et Minato murmura :

— Scellement !

Le démon renard sentit la moitié de son chakra lui échapper et grogna. 

Je suis paralysé. Je ne pensais pas que son chakra était si lourd à porter. Songea Minato au moment où le sceau apparaissait sur sa peau. 

La taille du démon diminua de moitié, les chaîne ne le retenant plus autant. 

— Il s'agit bien de la technique d'emprisonnement des morts, je ne pensais pas qu'il l'utiliserait, déclara Hiruzen. 

— Maître Hokage.. Regardez le démon ! Je ne comprends pas pourquoi il n'a pas disparu ! Il a un peu perdu de volume mais.. 

Minato invoqua un cercle dans lequel il disposa son fils. 

Cette cérémonie.. Il veut m'enfermer de nouveau ! Et dans un nourrisson en plus.. Gronda intérieurement le démon. 

Kushina fit prise d'un quinte de toux et Minato se précipita vers elle. 

— Kushina, est-ce que ça va ? 

Maintenant ! Cria intérieurement Kyubi en levant sa patte pour tuer Naruto, resté un peu en retrait. 

les deux parents réagirent au quart de tour, se mettant sur la trajectoire de la griffe, laquelle s'arrêta juste au dessus de Naruto, tandis que les deux ninjas, transpercés, parlaient. 

— Tu vois.. je te disais qu'un père serait prêt à donner ma vie pour son fils. 

— Et c'est d'autant plus vrai pour sa mère. 

— Est-ce que l'enfant est en vie ? Demanda le troisième du nom.  

 Le ninja, derrière Hiruzen, répondit :

— Oui. Ils l'ont protégé. 

***

Yukihana courrait, toujours plus vite, suivie de près par Kakashi et Itachi. Quand elle arriva au niveau du champ de force et essaya d'y entrer, en vain. 

Désespérée, elle posa sa main sur la barrière qui s'illumina sous son contact. Soudain, elle prêta attention à la scène. Minato se tenait collé au dos de Kushina. Et tous deux étaient transpercés d'une griffe qui n'atteignait pas l'enfant. 

— Non.. Gémit-elle en frappant violemment sur la barrière. 

Kakashi et Itachi atterrirent à côté d'elle et comprirent en voyant la scène. 

***

Kushina, riant légèrement, dit tout bas :

— C'est la première fois que tu as le dernier mot pour une dispute. La première et la dernière. Tu as gagné Minato. Fais ce que tu dois faire, puisque tu penses que c'est mieux pour notre fils. 

Minato eut un sourire et serra doucement la taille de sa femme. 

— Je te remercie, Kushina. 

Il effectua avec lenteur des mûdras, après avoir étalé un peu de son sang sur sa main. 

Un crapaud apparut, plus petit et Minato lui dit :

— Gairotora. Je vais te confier la clé de la cérémonie du sceau. Une fois que tu l'auras, tu iras la mettre en sûreté chez Jiraya-sensei. 

— Je crois que j'ai compris, intervint Hiruzen, de l'autre côté de la barrière. Minato a décidé de sceller Kyubi dans son fils, pour protéger Konoha. 

Le crapaud, ayant récupéré la clé, s'en alla. 

— Me voilà rassuré, murmura Minato, s'affaissant un peu. 

La mort, derrière lui, attrapa son poignard et le lécha. 

Le blond murmura encore :

— Kushina.. Je fatigue, je ne vais plus tenir très longtemps. Je vais devoir poser le sceau du Hakke rapidement. J'ai bien envie moi aussi de placer un peu de mon chakra en Naruto. On ne le reverra pas avant un bon bout de temps. Si tu as quelque chose à lui dire, c'est le moment. 

Kushina essaye de contrôler ses tremblements et dit tout bas :

— Mon petit Naruto.. Mange tout ce qu'il y a dans ton assiette, parce que tu auras besoin de forces pour devenir grand et fort. Lave toi tous les jours. Et pense à bien te couvrir, je ne veux pas que tu prennes froid. Et puis aussi, ne te couche pas trop tard et tâche de bien dormir la nuit et le plus important.. Amuse toi bien et fais toi des amis. Pas forcément beaucoup mais de vrais amis sur qui tu pourras compter dans les moments difficiles, quelques-uns suffisent. Et puis, ne fais pas comme ta maman, applique toi à l'école, apprend tes leçons et travaille bien tes techniques et si malgré tous tes efforts tu n'es pas doué pour quelque chose, ne perds pas confiance en toi pour autant, on a tous nos forces et nos faiblesses. Et puis, quand tu entreras à l'académie, veille à toujours bien respecter tes professeurs. Ah.. Une dernière chose encore. 

Sa voix faiblit un peu et elle reprit :

— À propos des trois interdits des ninjas. Premièrement, ne prête pas d'argent et n'en emprunte pas à la légère, met bien de côté. Deuxièmement, ne bois pas d'alcool avant vingt ans, et même après, c'est très mauvais pour la santé alors bois avec modération. J'en viens au troisième, celui qui te poseras le plus de soucis, les filles. Étant moi même une femme, je suis mal placée pour te donner des conseils mais je n'ignore pas que l'humanité est composée d'hommes et de femmes  à parts égales. Tu as le temps, mais tu finiras forcément par t'y intéresser un jour. Alors tâche d'éviter les filles bizarres ou compliquées, choisis toi une épouse à fort caractère comme ta maman et puisqu'on parle des choses défendues, méfie toi également de Jiraya-sensei. 

Elle haleta, difficilement et continua, la voix fébrile :

— Naruto, tu vas passer beaucoup de moments très difficiles dans ta vie, mais il faudra que tu aies confiance en toi. Tu devras croire en tes rêves. Et surtout, en tes capacités à les réaliser. Je voudrais te dire encore tellement.. tellement de choses et j'ai encore tellement tellement de choses à t'apprendre. j'aurais aimé pouvoir rester avec toi plus longtemps. Je t'aime. 

En essayant de réprimer ses sanglots, elle ajouta :

— Pardonne moi Minato, je ne t'ai pas laissé parler.

Il sourit et dit doucement :

— Non, ne t'en fais pas. Naruto.. C'est ton père qui te parle. Je n'ai rien à ajouter aux bons conseils de ta casse pied de mère. 

 Kushina sourit doucement et Minato murmura :

Le sceau du Hakke. 

Une douce lumière envahit la barrière et le démon disparut soudain. 

Les deux époux s'effondrèrent dans les bras l'un de l'autre et la barrière disparut. 

Yukihana se précipita, voyant timidement Minato embrasser Kushina avant de rendre son dernier souffle.  

La main de l'hokage glissa le long de la joue de Kushina pour atterrir sur le sol en un angle qui n'évoquait rien de naturel. 

  Elle arriva auprès de Kushina qui la regarda les yeux pleins de larmes. La reconnaissant, elle sourit dans une grimace de souffrance. 

— Yuki.. Pardon.. de te.. laisser..  Mais.. s'il te.. plaît.. prend soin.. Naruto. 

La kunoichi rendit l'âme et la lueur dans ses yeux s'éteignit alors que Yukihana fondait en larmes, agenouillée à côtés des corps de ceux qu'elle avait considéré comme ses parents de coeur. 

— Noon.. Geignit-elle. Non ! Ce n'est.. pas vrai.. je vous en supplie.. 

Kakashi la releva et elle se laissa faire, assommée. Itachi restait immobile tandis que les ninjas et le troisième hokage arrivaient à leur tour pour prendre le bébé et emporter les corps. 

Yukihana ne retenait pas ses larmes et en relevant son visage vers Kakashi, elle crut remarquer que son masque était humide. 

Il serra de sa main son bras, murmurant :

— Il a été le meilleur des Sensei. 

Itachi ne dit rien, se contentant de regarder les ninjas emporter les cadavres des deux parents décédés. 

Les pleurs de Naruto résonnaient dans la nuit et Yukihana voulut sécher ses larmes. Naruto était celui qui avait perdu ses parents. Mais elle n'y parvenait pas. Pas ce soir. Un jour, peut-être.  

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top