Chapitre 9

Les jours avaient filé depuis la dernière rencontre entre Aspen et Jena. Le chasseur de vampires avait passé chaque moment libre à peaufiner les détails de leur plan commun. Bien que la collecte d'informations ait avancé, il avait l'impression que quelque chose manquait. L'absence de Jena le pesait plus qu'il ne voulait l'admettre. Chaque jour sans elle alourdissait son esprit, et ses pensées dérivées souvent vers elle.

Ce soir-là, Aspen se retrouva seul dans son appartement, plongé dans une mélancolie palpable. Les cartes et les documents étaient éparpillés sur la table du salon, mais son esprit vagabondait, obsédé par l'absence de Jena. Les heures semblaient interminables, et le tic-tac de l'horloge résonnait comme un écho de son impatience.

Il se leva finalement et se dirigea vers la fenêtre. La ville brillait sous un ciel nocturne d'encre, ses lumières scintillant comme des étoiles. Aspen repensa à la nuit où Jena était apparue à ses côtés, un souvenir qui réchauffait son cœur malgré la frustration croissante de son absence.

Alors qu'il observait la ville, il entendit un léger bruit à la porte d'entrée. Son cœur s'emballa d'espoir, et il se précipita vers la porte. En l'ouvrant, il découvrit Jena, ses yeux brillant dans la lumière tamisée du couloir.

« Jena ! » s'exclama Aspen, le soulagement se mêlant à la surprise dans sa voix. « Je commençais à me demander si je te reverrais bientôt. »

Jena esquissa un sourire tranquille. « Désolée pour l'absence prolongée. J'ai eu des tâches urgentes. Mais je suis de retour maintenant. »

Aspen l'invita à entrer, et Jena pénétra dans l'appartement avec une grâce naturelle. Ses yeux se posèrent sur les documents éparpillés sur la table avant qu'elle ne tourne son regard vers Aspen. « Je vois que tu n'as pas perdu de temps. Tu as l'air d'avoir bien avancé dans le plan. »

« Oui, mais j'aurais aimé avoir ton avis sur certains points », répondit Aspen. « Depuis notre dernière rencontre, il y a eu quelques développements que j'aimerais discuter avec toi. »

Ils se dirigèrent vers le salon, où Aspen avait préparé une petite table avec des plans et des graphiques. Jena s'assit en face de lui, ses yeux scrutant les documents avec une concentration professionnelle.

« Nous devons réajuster notre stratégie », dit Jena en prenant une carte. « Les informations que nous avons sont cruciales. Il nous faut déterminer le meilleur moment et la meilleure manière d'agir. »

Aspen hocha la tête, admirant la précision avec laquelle Jena abordait les choses. « Je suis vraiment heureux de te revoir. Ton expertise est essentielle pour peaufiner ce plan. »

Jena se détendit légèrement. « C'est agréable de sortir du cadre du château de temps en temps. Travailler ici avec toi apporte une perspective différente, loin de l'ambiance pesante de la cour. »

Aspen esquissa un sourire. « Je peux comprendre. Le château doit être un lieu bien différent de cet appartement. »

« Oh, beaucoup plus. Ici, je n'ai pas à écouter les incessantes jérémiades des membres du clan », répondit Jena avec une touche de sarcasme. « Et je n'ai pas à sourire de manière forcée à des politiciens ennuyeux. »

Aspen sourit, un éclat de malice dans ses yeux. « Donc, je suis le remplaçant des politiciens ennuyeux ? Je devrais peut-être en être flatté. »

« Flatté, peut-être », répondit Jena en arquant un sourcil, « ou simplement soulagé. Les politiciens ont une manière de te faire sentir comme si tu étais invisible. »

Aspen se pencha en avant, un sourire en coin. « Alors, je dois être un très bon remplaçant. Je fais en sorte de te garder bien visible, même si cela signifie te torturer avec mes blagues. »

Jena leva les yeux au ciel, mais un sourire discret éclaira son visage. « Oh, tu es un véritable maître des blagues, Aspen. Si je ne connaissais pas mieux, je pourrais croire que tu cherches à me faire rire plutôt qu'à planifier notre attaque. »

Aspen feignit une expression de faux outrage. « Me faire rire ? Jamais ! Mon seul objectif est de maintenir l'efficacité de notre collaboration. Je laisse les éclats de rire aux experts en comédie. »

Ils se mirent au travail, discutant des derniers ajustements du plan tout en échangeant des taquineries. Jena semblait se détendre davantage à mesure qu'elle échangeait avec Aspen. Ses répliques incisives étaient contrebalancées par une chaleur croissante dans ses yeux, un contraste frappant avec la froideur calculatrice qu'elle s'efforçait de maintenir.

« Tu sais, Jena, » dit Aspen en observant un graphique, « j'ai commencé à comprendre à quel point ton rôle est complexe. Je sais que tu es impitoyable, mais je vois maintenant à quel point il est difficile de jongler avec toutes ces rivalités et jeux de pouvoir. »

Jena le regarda, surprise par son analyse. « C'est un rôle exigeant, effectivement. Mais je suis contente que tu commences à voir au-delà des apparences. Il y a plus de nuances dans ce monde que ce que l'on pourrait croire en surface. »

Aspen la regarda avec une nouvelle admiration. « Et c'est pour ça que je suis content de travailler avec toi. Tu apportes une perspective unique que je n'aurais pas pu comprendre autrement. »

Jena leva un sourcil, son regard pénétrant. « Je ne m'attendais pas à ce que tu sois si perspicace. Peut-être que tu n'es pas seulement un chasseur de vampires, après tout. »

Aspen fit un clin d'œil. « Je fais de mon mieux. Et parfois, mon meilleur est juste suffisant pour te surprendre. »

La soirée passa dans un mélange de concentration intense et de légères taquineries. Leur partenariat semblait se raffiner avec chaque échange, la froideur de Jena se diluant progressivement dans une complicité nouvelle. Le travail était efficace, et la connexion entre eux se renforçait.

À mesure que la nuit avançait, Aspen et Jena se retrouvèrent à discuter plus ouvertement, leurs échanges étant ponctués de sourires et de rires partagés. Malgré les défis à venir, ils avaient réussi à transformer leur collaboration en quelque chose de plus profond.

Alors qu'ils concluaient leur session de travail, Jena se rendit compte que la présence d'Aspen avait un effet apaisant et réconfortant. Leur alliance, née d'un accord pragmatique, s'était transformée en une relation basée sur la compréhension et le respect mutuel, avec une touche d'humour et de légèreté qui rendait leur mission plus supportable.

Avec un sourire discret, Jena se prépara à quitter l'appartement, consciente que malgré les défis, elle avait trouvé quelque chose de précieux dans leur partenariat. Aspen la regarda partir avec un sentiment d'optimisme, sachant que leur collaboration, bien que marquée par des circonstances particulières, était devenue une force puissante.

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