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-Tu ne me hais pas, et tu le sais bien, tu m'aimes autant que je t'aime Lydia. Tu ne peux pas le nier.
Mon cœur manque un battement quand il prononce ce mot pour la première fois. Je le regarde les larmes aux yeux, je ne sais pas ce que ce mot signifie vraiment pour lui.
M'aimer et faire mon bonheur. Ou, m'aimer et faire mon malheur.
Mes yeux fixe cette maison, et à cet instant, je réalise que la deuxième option est la bonne, car je ne vois pas en quoi le mot « bonheur » serait présent là-dedans. Il va faire de moi ce que je ne suis pas. Une parfaite soumise qui sera parfaitement dressée.
Je le tourne la tête vers lui, le suppliant du regard, même si cet homme est implacable et impitoyable, j'espère trouver en lui une nuance de pitié pour ma petite personne. Mais au plus profond de mon être, je sais que c'est impossible.
- « Si longue que soit une nuit d'hiver, le soleil la suit ». Dit-il en plongeant son regard sombre dans le mien. Lydia...apprend à m'obéir, abandonne-toi à moi, et je t'offrirai une vie qui fera rêver n'importe quel être humain sur cette terre.
Je souris tristement de ma misérable vie. Aleksander Petrov et le genre d'homme qui obtient au final tout ce qu'il veut. ET c'est mon allégeance qu'il veut.
Je n'ai pas compris ce que j'ai foiré dans ma vie pour me retrouver ici. Ici avec un homme que même les portes de l'enfer lui ont refusé l'accès.
« -Lydia, j'obtiendrais ton obéissance de n'importe quelle manière, j'e t'en fais la promesse solennelle ».
**
J'ouvre péniblement les yeux sous des hurlements stridents et aigus. J'essaie de bouger mais une douleur ardente au niveau de mon crâne m'en empêche. Les cris se font de plus en plus fort...
Sous des gémissements de malaise j'essaie de bouger, mais en vain. Comme si mon corps était paralysé. Comme s'il ne répondait plus à mes désirs.
Une main vient se poser sur ma tête alors que je retiens mon souffle, mon cœur bat à tout rompre.
-Lève-toi marmotte ! La gueule de bois ne te réussit pas apparemment. Me dit ma meilleure amie en se moquant de moi.
J'émis un grognement mécontent en essayant de me lever et à m'assoir, et contre toute attente je réussis.
-Parce que tu connais des personnes qui aiment avoir la gueule de bois ? Tu dis vraiment que des conneries, Jess !
Elle roule des yeux, puis vient s'installer à côté de moi sur le lit.
-Ton père t'a appelé au moins cinq fois hier soir. Finit-elle par avouer.
J'écarquille les yeux comme de soucoupes en essayant de visualiser la situation.
-Et c'est que maintenant que tu me le dis ! Je m'emporte.
-Du calme Lydia, je te rappelle que hier soir tu étais tellement saoule que tu as tenté plusieurs fois de sauter par la fenêtre pour rejoindre le pays des merveilles !
Je m'affale sur le lit en m'étouffant avec mon coussin. Je cris de tout mon être. Puis je me relève, comme si cette méthode était mon médicament de survie. Mon père va être furax, je le connais assez bien, depuis la mort de maman, il fait tout pour me protéger. Il est devenu surprotecteur. Alors quand je lui ai annoncé il y a deux ans de cela, que j'allais à la fac, il s'était presque mit à pleurer. Je l'aime beaucoup, et je ne veux pas qu'il croit que sa fille, et ce genre de personne qui picole toute la soirée. De plus je ne le fais pas souvent...
-ça va aller, tu n'as qu'à lui dire que tu dormais. Après tout, il n'a pas à savoir pour la soirée. Dit-il en me faisant un clin d'œil.
-mouais tu as raison. Je n'ai pas envie qu'il ne fasse encore plus de soucis qu'il en fait déjà, je vais l'appeler en espérant qu'il n'a pas contacté les flics.
Jess éclate de rire, puis elle se reprend en se rendant compte que ce n'était pas une blague. Mon père l'a déjà fait une fois.
-Ah parce que tu ne plaisantais pas, tu veux dire qu'il appellera les flics ?
Je secoue négativement de la tête.
-Pas le moins du monde, il m'a déjà fait le coup.
-Bordel de Jésus...
-Jess !
Je prends mon téléphone puis je fronce les sourcils en me souvenant des cris aigus que j'avais entendus à mon réveil.
-tu peux me dire c'est quoi tous ces cris ? Je demande en composant le numéro de mon père.
Jess roule des yeux avant de rétorquer avec une voix lasse.
-c'est Mélissa, elle s'entraine à chanter, tu sais, pour participer à ce concours de chant du style « The Voice ». Trop bizarre cette fille...
-Elle n'est pas sérieuse là ? J'avais cru qu'on étranglait une personne ! On devrait lui dire quand même. Sinon, elle va se ridiculiser devant plusieurs personnes, et qui sait quelqu'un pourra mettre ce désastre sur les réseaux sociaux ! T'imagine...
-Ben regarde le bon côté de la chose, une fois en ligne, elle obtiendra ce qu'elle veut depuis des lustre, la célébrité. Se moque-t-elle.
-A quel prix ! La pauvre !
-C'est pour elle que tu t'inquiètes ? Pense un peu aux personnes qui vont l'entendre. Cette fille est complètement malade !
Je roule des yeux devant le comportement de ma meilleure amie. Quoi qu'elle n'a pas tort. Mélissa est le genre de fille qui déclare que dans « Omega Alpha Beta », le « Alpha » est pour elle.
Je me souviens du jour de mon arrivé dans cette maison, elle ne m'a pas laissé tranquille durant un bout de temps, j'en ai vue de toutes les couleurs avec elle.
Mais bon, je trouve toujours méchant le fait de la laisser se ridiculiser devant un membre incalculable de personnes.
-pourquoi tu n'y participe pas Lydia ?
J'explose de rire, avant de la regarder en reprenant mon sérieux.
-Mais t'es complètement dingue toi !
-Arrête, t'as une magnifique voix, je suis sûr que tu gagneras le concours.
-Ah oui ? Alors rappelle-toi ce qui s'était passé la dernière fois où j'étais monté sur une scène, j'avais bloqué et aucun son ne quittait ma bouche. Tout le monde s'est moqué de moi.
-Mais c'est du passé.
-ça ne veut rien dire, je ne chanterais pas, et c'est tout.
Mon amie se lève en déposant un baiser sur ma tête.
-Tu es exaspérante comme fille. Dit-elle en sortant son téléphone de sa poche. Elle le fixe d'un air suspect.
-Ça va Jess ?
Elle le remet dans sa poche et me fixe avec un grand sourire.
-Oui. Dit-elle d'une voix tendue en quittant la pièce.
Bizarre....
Je roule des yeux, puis je lance l'appel, j'imagine l'état de mon père en ce moment.
-Lydia ! Ça va mon bébé ? Tu as des problèmes ? Tu veux que je vienne ?
Je lève les yeux au ciel devant son ton paniqué et surprotecteur.
-Papa ! Je vais très bien.
-Si quelqu'un t'oblige à dire ça, tousse. Dit-il d'une voix à peine audible.
Je ris à plein poumons, oh mon dieu il ne changera jamais, et c'est pour ça que je l'aime, quoique parfois c'est un peu laçant.
-Papa, personne ne m'oblige à faire quoi que ce soit, hier j'ai dormi de bonheur c'est pour ça que je n'ai pas vu tes appels.
-Tu es malade ? Tu as de la fièvre ?
-Non papa, je vais très bien, je te le promets.
Je l'entends soupirer de soulagement.
-Oh ma petite Ariel, ne refais plus jamais ça à ton pauvre père, j'ai faillis avoir une crise cardiaque.
-papa, ne m'appelle pas Ariel, je ne suis pas la petite sirène voyons.
-tu sais bien que si, tu as les mêmes cheveux qu'elle, en plus tu l'adore.
-je l'adorais quand j'avais six ans.
-pourquoi tu ne l'aime plus alors ?
-parce qu'elle n'est pas nette, elle respire dans l'eau !
Mon père s'esclaffe de rire et je le rejoins aussitôt. Il est unique dans son genre, depuis que je suis petite il me surnomme Ariel, à cause de mes cheveux roux très longs, et de mes yeux clairs.
-je t'aime ma chérie.
-je t'aime aussi papa, à plus.
Je coupe l'appelle puis je me lève en direction de la glace. Je me regarde un moment. Je soupire en ressentant un pressentiment horrible. Mais c'est normal après tout, ce soir je vais passer l'un des caps de ma vie. Je vais devenir une femme à part entière.
Ce soir il y aura une soirée sur le campus, j'irais avec Dylan, c'est mon petit ami, et je lui offrirais ce que j'ai de plus précieux. Ma virginité. D'après Jess c'est une erreur, car on n'est pas assez amoureux, et elle veut que j'attende le grand amour. Mais peut-être que ça nous rapprochera encore plus. Après c'est des suppositions...
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