Chapitre 8
🐺 Aeson 🐺
Cela fait une petite demie heure que je suis dans le salon avec les parents de Corey. Je me suis aussi endormi mais pas longtemps. Quand j'ai vu que le châtain dormait, je me suis levé sans faire de bruit pour ne pas le réveiller. Il a besoin de dormir. Je suis donc en train de discuter avec ses parents.
– Nous voulions encore te remercier pour ce que tu as fait pour Corey.
– Je n'ai pas fait grand-chose.
– Au contraire, tu nous as contacté pour nous expliquer un peu ce qu'il se passait ici.
– Corey t'a dit ce qu'il a subi ? Demande Rafael.
– Oui, il m'en a parlé avant de dormir. Vous savez, il ne faut pas vous en vouloir. Ses blessures ne se voyaient pas et quand vous étiez là, il allait bien. Du moins, physiquement.
– Je le sais mais je m'en veux terriblement. Je n'ai pas su voir le mal être de mon fils.
– Mon cœur, on ne pouvait pas savoir.
– Hum... Mais il faudra que tu sois patient avec lui. Que tu lui montres que tu ne lui feras pas de mal. Qu'il peut avoir confiance. Mais surtout, il faudra que tu lui prouves qu'il est parfait comme il est. Qu'il mérite d'aimer et d'être aimé.
– Ne vous ne faites pas. Je compte bien lui montrer tout cela. Je n'avais pas l'intention de le brusquer. Il faut y aller en douceur et personnellement, ça me va parfaitement.
– Je suis soulagé que ce soit toi qui sois lié à notre fils. Je sais que le destin fait bien les choses. La preuve, il a bien fait avec Greg et moi mais j'avais quand même un peu peur. Je sais que tu sauras rendre heureux Corey même si ça peut prendre du temps.
– Je suis ravi d'être lié à lui.
Je souris aux parents du petit oméga quand celui-ci arrive, tout apeuré. Il me regarde et je comprends qu'il a eu peur que je sois parti. Je crois qu'il a encore besoin de ma présence. Et j'avoue que ça ne me dérange pas du tout. Alors, je lui souris tendrement et ouvre mes bras tout en lui disant qu'il peut venir. Il ne se fait pas prier et vient se blottir contre moi. Je souris et le serre doucement dans mes bras. Je vois ses parents sourire, attendris. Je prendrai soin de lui, je le promets.
– Ça te dérange de rester dormir ici ? Propose Rafael.
– Non, ne vous en faites pas. J'ai juste besoin de prévenir Ruben. Et puis je crois que Corey a encore besoin de moi.
– Je crois aussi.
Il me sourit et je le lui rends. Je sens Corey me serrer un peu plus contre lui. Après de longues minutes, on retourne se coucher. Il est quand même tard. Je souhaite bonne nuit aux parents du petit oméga. J'envoie un message à mon frère pour le prévenir que je rentrerai que demain. Il me souhaite bonne nuit et je verrouille mon portable. Je le pose sur la table de chevet.
– Je viens te donner des vêtements pour être plus confortable. Ça m'étonnerait que tu rentres dans ceux de Corey. Intervient Greg.
– Merci, c'est gentil.
– De rien. Bonne nuit les garçons et pas de bêtises !
– Papa !!
L'alpha rit avant de sortir de la chambre. J'informe l'oméga que je vais dans la salle de bains pour me changer. Une fois que c'est fait, je retourne dans la chambre. Je retrouve Corey, allongé dans son lit. Je lui souris, ferme la porte et le rejoins. Il est tout timide mais dès que j'ouvre mes bras, il vient s'y blottir.
– C'est qui Ruben ?
– Mon petit frère.
– Oh... Je... Enfin...
– Tu pensais qu'il s'agissait de mon petit-ami ?
– O-oui... Répond-il timidement.
– T'es mignon.
– Arrête ! Je... Ça m'énerve d'agir de la sorte car je sais que tu vas finir par te lasser... Que tu ne tomberas jamais amoureux... Je... Je ne suis pas un bon oméga...
– Corey, tu verras que tu changeras d'avis. Laisse-moi te prouver que tu mérites d'être heureux. Que tu es quelqu'un bien. Apprenons à nous connaître.
– Tu... Tu es sûr de toi ?
– J'en suis certain.
– Alors... Alors je veux bien. A-apprenons à nous connaître.
– Génial.
Corey me sourit. Il est beaucoup trop mignon. Il pose sa tête sur mon torse et le sommeil le gagne. Je ne pensais pas m'attacher aussi vite à lui. Mais je pense que le lien entre nous y est pour beaucoup.
Le lendemain, je me réveille tranquillement et regarde Corey qui est encore en train de dormir. Je souris bêtement et regarde l'heure. Il est dix heures. Heureusement qu'on est le week end et que je ne travaille pas. Je décide de me lever sans réveiller le petit oméga. Je sors doucement de sa chambre pour aller dans la pièce de vie où je trouve ses parents. Je les salue et ils me proposent quelque chose à boire ainsi que des tartines. J'accepte en m'installant à table.
– Il dort encore ? Demande Greg.
– Oui, il a l'air très fatigué.
– Tu vas faire quoi ? Interroge Rafael.
– Comment ça ?
– Tu comptes le voir en dehors de cette maison ?
– Oui. Je viendrai le chercher ici pour qu'on puisse passer du temps dehors et apprendre à se connaître. Je sais que ça sera compliqué à cause de toute l'emprise qu'il a subi mais si je ne fais rien. La situation ne changera jamais. Je ne compte pas le forcer à quoi que ce soit mais je pense que ça lui fera du bien de voir qu'il mérite d'être heureux. Que quelqu'un, autre que vous, puisse tenir à lui.
– Je suis certain que tu arriveras à lui montrer tout cela.
Je souris à Rafael quand une petite masse vient se coller à moi. Je souris en sachant qu'il s'agit du petit châtain. Il nous dit bonjour avant de se servir quelque chose à boire et à manger. Il s'installe, ensuite, à côté de moi.
– Tu vas repartir ?
– Oui, il faut que je retourne chez moi.
– Oh...
Il baisse la tête. Il n'y a aucun doute, le lien y est vraiment pour quelque chose. Même si je pense que lui-même veut que je reste. Mais malheureusement, il faut que je rentre.
– Je rentre chez moi mais on se verra demain.
– Mais tu travailles...
– Je viendrai te chercher pour dix-neuf heures et on passera la soirée ensemble. On pourra apprendre à mieux se connaître. Ça te va ?
– O-oui.
– Génial.
Je lui souris avant de le prendre dans mes bras. Je le lâche pour terminer mon petit-déjeuner. Je pense que ça doit l'énerver que son corps réagisse de cette manière. Il ne contrôle pas et je sais qu'il ne veut pas s'attacher à moi pour ne pas souffrir. Il faut juste que je trouve comment lui faire comprendre que je ne lui ferai aucun mal. Que je prendrai soin de lui. Une fois que j'ai fini de manger, je remercie les parents du châtain avant de me lever. Corey baisse la tête, triste. Je décide de le prendre dans mes bras et de lui embrasser le sommet du crâne. Je lui dis que je reviens demain sans faute et pars de la villa. Malgré tout, cette nuit auprès de lui m'a fait énormément de bien. Je me sens en forme en plutôt heureux.
Une fois chez moi, je retrouve mon frère et ma nièce. La petite court vers moi et je la porte. Je me dirige vers Ruben qui se trouve sur le canapé. Nina reste sur mes genoux. Cette petite est adorable. Elle a déjà demandé qui était son père mais quand elle a su qu'il avait fait du mal à son autre papa, elle a dit qu'elle était contente de ne pas le connaître. Évidemment, Ruben ne lui a pas dit ce qu'il lui a fait. Il compte le lui dire mais plus tard. Quand elle sera grande et en état de comprendre.
– C'était bien chez ton oméga ?
– Oui. Il est apaisé et a bien dormi.
– Tonton a un amoureux ?
– Pas tout à fait mon cœur. Tu connais les âmes-sœurs ?
– Oui, on en a parlé à l'école. Les parents de ma copine Cassie sont âmes-sœurs. Pourquoi cette question papa ?
– Tonton Aeson et Corey, l'oméga dont je parlais, sont âmes-sœurs mais pour le moment, ils ne sont pas amoureux. Ils apprennent juste à se connaitre. Tu comprends ?
– Oui. Ce n'est pas comme pour toi. Tu es amoureux de Ciro mais lui non.
– Je...
Attendez ! C'est de Ciro dont il est amoureux ?! Mais pourquoi il ne m'a rien dit ? Je le vois baisser la tête et Nina s'excuse pour ce qu'elle a dit. Ruben est stressé. Il avait vraiment peur alors.
– Ruben, n'es pas peur. Je suis même plutôt content que ce soit lui que tu aimes. Au moins, je sais qu'il ne te fera pas de mal.
– Aeson, tu sais très bien que c'est voué à l'échec. Il ne m'aimera jamais.
– Je trouve que vous iriez bien ensemble. Intervient Nina.
– Ma chérie, Ciro n'est pas amoureux de moi alors, on ne sera jamais ensemble.
– Qu'est-ce que tu en sais ?
– Un point pour ta fille. Écoute, essaie de te rapprocher de lui. Si ça se trouve, c'est réciproque mais lui aussi à peur de te le dire. Ou il a peur de moi mais ça, c'est encore autre chose.
– Hum...
Je vous l'accorde, Ciro n'a pas peur de moi et m'a dit être amoureux de Ruben. C'est pour cela que je pousse mon frère à se rapprocher de lui. Je sais que mon meilleur ami ne le fera pas car il est trop con.
– Et si je me rapproche de lui et qu'il me dit qu'il aime quelqu'un d'autre ? Ou pire, qu'il est en couple ?
– Je peux te rassurer tout de suite, Ciro est célibataire. Je sais que c'est compliqué mais tu préfères être dans l'ignorance et espérer jusqu'à en avoir le cœur brisé ou, tu préfères essayer et en avoir le cœur net ?
– Je... Je ne sais pas... C'est tellement compliqué ! Je l'ai toujours trouvé très beau et attirant. Même quand j'étais avec mon ex. On s'entend bien et je ne veux pas tout gâcher. Qui voudrait d'un oméga avec un gosse ?
– Lui, peut-être. Je ne vais pas te forcer à le lui dire mais là, tu souffres en gardant ça pour toi. Tu mérites d'être heureux Ruben.
– Je verrai ce que je ferai.
– D'accord. D'ailleurs, Corey vient ici demain soir.
– Oh ! Je vais le rencontrer ?!
– Normalement, oui.
– Vous allez faire quoi ?
– Je pensais manger quelque part mais il ne sera pas à l'aise avec plein de gens autour. Il a besoin de rester au calme pour le moment.
– Vous pouvez rester ici. Je partirai voir papa et maman avec Nina. Vous serez que tous les deux. Ça sera bénéfique pour vous.
– Tu es sûr que ça ne te dérange pas ?
– Mais non.
– Merci Ruben.
– De rien.
Mon petit frère me sourit. Je le lui rends en lui disant, encore une fois, merci. Ça sera plus rassurant pour Corey de rester chez moi. Il va croire que tout le monde le regarde de travers alors que pas du tout. Sa tante et son oncle lui ont tellement retourné le cerveau. Je ne comprends pas qu'on puisse faire cela. Ça me dégoute. Petit à petit, on sortira. Mais je pense que si je suis avec lui, ça ira. J'espère qu'il ira mieux assez rapidement.
Dans la logique, même si son cerveau ne le veut pas, on finira par être ensemble, par tomber amoureux et vivre toute notre vie ensemble. Nos corps l'ont déjà compris et ont besoin l'un de l'autre mais pour le moment, il faut y aller en douceur. Ce n'est pas simple de se dire qu'un parfait inconnu est notre âme-sœur. Mais tout ira bien, j'en suis même certain. Il finira par être heureux. On finira par être pleinement heureux, à deux. J'en ai la certitude.
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