🦊 Corey 🦊

Notre bébé a maintenant six mois. Il est un petit garçon très rieur. On lui fait une grimace, il rit. Il applaudit, fait des bruits, sait se tenir assis et à quatre pattes. Il n'avance pas encore mais il sait se déplacer quand il est sur le ventre. Il sait, également, bien montrer quand il n'est pas content. Mais il est adorable. J'espère qu'il restera quelqu'un de génial. Parfois, on a beau tout faire pour rendre heureux nos enfants, bien les éduquer pour qu'ils soient des personnes aimantes, rien n'y fait. Ils peuvent devenir des gros cons imbus de leur personne.

On est actuellement à l'agence. Aeson a installé un petit parc pour bébé près de mon bureau. Comme ça, Lilo est toujours avec nous. Même si parfois, mes parents ou ceux de mon mari viennent prendre le bébé pour l'après-midi ou la journée entière. Parfois, Liam est aussi ici. Mais il n'est pas là aujourd'hui. Lilo est donc dans son parc quand un couple arrive. Ils ont l'air d'avoir soixante-dix ans passés. Ils se dirigent vers Aeson sans même prendre le temps de dire bonjour à Kira ou à moi. Ciro est en visite c'est pour cela qu'il n'est pas ici. Mon fils commence à rechigner un peu. Alors, je me lève et vais le prendre dans mes bras. Je me rassois et le garde assis contre moi. Il se calme direct. Je relève la tête et vois la vieille femme me regarder. Avant de s'adresser à Aeson.

– Votre agence devient une garderie ? Un bébé n'a rien à faire ici.

– Madame Darris, c'est l'établissement de ma sœur et de moi, nous faisons ce que nous voulons.

– Je veux bien l'entendre mais un bébé n'a pas sa place ici. Si vous autorisez tous les enfants de vos employés, ça deviendra très bruyant.

– Écoutez, mon mari et moi voulions être avec notre fils le plus possible. Qu'on soit les seuls à faire son éducation. Ce n'est pas à une nourrice de faire notre boulot même si certaines s'occupent très bien des enfants. On a fait ce choix et tous nos clients le respect sauf vous. Soit, vous faites avec et vous laissez mon mari et mon fils en paix soit, je vous demanderai de partir et vous irez voir un autre agent immobilier.

– Bon très bien. On reste.

Je souris comme un débile. Je suis tellement content qu'il prenne notre défense. Je sais très bien qu'il le fera toujours mais ça fait chaud au cœur. Aeson me regarde avant de me sourire et de se concentrer sur ses clients. Je sais qu'il a pris sur lui et qu'il était énervé mais il fait des efforts pour ne pas s'emporter. Il est toujours très sensible quand ça touche à nous. J'entends mon fils rire. Je lève la tête de mon travail et vois ma mère. Il entre dans l'agence, salue tout le monde et vient me voir. Il me fait un bisou sur la joue et fait de-même avec Lilo. Les clients d'Aeson partent au même moment. Évidemment sans dire au revoir à qui que ce soit.

– Quels connards. Soupire mon mari.

– Ça fait trois fois que tu leur vends une maison. Ils en font quoi ? Demande sa sœur.

– Je crois qu'ils aiment bien changer de maison tous les jours. Je suis à deux doigts de les envoyer chier.

– Tu devrais. Ils sont vraiment horribles comme personnes.

– Je sais.

Mon bel alpha soupire avant de venir vers moi. Il m'embrasse, serre la main à ma mère et me prend Lilo des bras. Il lui embrasse la joue et le petit rit.

– Je suis ici pour kidnapper Lilo.

– Encore ? Maman, ça fait deux fois cette semaine.

– Et alors ? Je veux profiter de mon petit-fils, j'ai le droit.

– Bon d'accord mais je veux que tu nous le remmènes à dix-sept heures grand maximum.

– Bien chef. Allez, viens petit cœur. On va passer une bonne après-midi tous les deux.

Le petit tape dans ses mains avant qu'Aeson ne le donne à ma mère. Il lui fait un bisou sur la joue et je fais de-même avant de donner la peluche de Lilo à ma mère. Il risque de pleurer s'il ne l'a pas. Ma mère prend, également, le sac où se trouve toutes les affaires dont il aura besoin pour bien s'occuper de notre fils. Une fois qu'ils ne sont plus là, je me blottis dans les bras de mon alpha. Il sait que ça reste compliqué pour moi de laisser notre fils même si j'ai une confiance aveugle en nos familles. Lilo reste mon bébé. On se sépare et il m'embrasse avant de retourner à son bureau.

– Il s'est barré Lilo ? Plaisante Ciro qui arrive.

– Rafael est venu le chercher pour l'après-midi.

– Ah d'accord. Vu la tête de Corey, il n'est pas content.

– Je voulais garder mon bébé. Boudé-je.

– Il sait s'occuper d'enfants. Il en a eu deux alors il s'occupera très bien de ton fils.

– Je sais mais il reste mon bébé.

– C'est assez compliqué de le séparer de Lilo.

– J'ai cru comprendre. Je te prête Liam si tu veux, je peux demander à Ruben de passer avec lui.

– Non, ça ira.

– D'accord.

Ruben ne travaille pas encore. En fait, il s'est fait virer. Ils ont changé de patron dans l'entreprise dans laquelle il travaille. Ça ne lui a pas plu que Ruben soit en congé maternité et l'a viré quand son congé a pris fin. Comme cela, il ne peut rien réclamer à l'entreprise. C'est dégueulasse de faire ça. Alors Ruben s'occupe des enfants quand Ciro n'est pas là. Bon, Nina est à l'école donc il a que Liam.

– Ton frère ne va plus travailler.

– Comment ça ? Demande Aeson.

– Le fait qu'il se fasse virer l'a démoralisé. Il a peur que si on a un autre enfant plus tard, ça refasse pareil dans sa prochaine entreprise. Je lui ai dit qu'il pouvait retravailler ou non puisqu'on en aura largement assez avec les commissions que je touche sur les ventes. Alors, il réfléchit mais je pense qu'il va rester à la maison pour s'occuper des enfants.

– Je comprends. C'est à lui de voir mais s'il a peur que ça recommence, c'est peut-être la meilleure solution.

– Oui et puis il adore s'occuper des enfants alors je lui ai dit qu'il pouvait se reconvertir. Il peut passer des diplômes pour devenir nourrice et exercer à la maison. Ou encore travailler dans une crèche.

– Ce n'est pas mal comme idée. Après, c'est à lui de voir.

– Oui, c'est à lui de choisir.

Il m'en avait parlé de ça. J'ai essayé de le conseiller mais comme le dit Aeson, la décision lui revient. Mais c'est vrai que c'est difficile pour une femme ou un oméga mâle de garder sa place après une grossesse. Enfin, surtout si vous êtes un oméga mâle. J'ai extrêmement de chance de travailler avec mon mari. Je sais que j'aurais toujours ma place.

– La terre appelle Corey. Je répète, la terre appelle Corey. Rit Kelsey.

– Oh euh pardon. Tu disais ?

– Je te demandais si tu arrivais à avancer sur ton projet.

– Oui, je trouve pas mal d'idée. Et le tien ?

– Ça va aussi. Mais il est moins compliqué que le tien.

– Ça c'est sûr.

– Je peux te poser une question ? Demande-t-elle.

– Évidemment.

– Ian m'a parlé de bébé mais j'ai la trouille. C'est vraiment horrible les accouchements ?

– Pour toi, qui est une femme, ça sera moins compliqué que pour nous. Mais c'est douloureux même avec la péridurale. Bon, c'est quand même moins douloureux que sans d'après Ruben. Mais une fois que tu as ton bébé dans les bras, tu oublies tout. C'est merveilleux.

– D'accord. Et tu as aimé être enceint ?

– Ouais. J'ai adoré mais certaines personnes n'aiment pas du tout. Ton corps va forcément changer et ça, faut l'accepter.

– Tu n'as pas changé toi.

– Si. J'ai un petit ventre que j'essaie de perdre. Aeson m'aide même si d'après lui, ça ne change rien. Que mon petit ventre n'est pas de trop. Tu as aussi des vergetures mais il existe des crèmes pour les atténuer. Là aussi, Aeson ne trouve pas qu'elles sont de trop mais je trouve ça moche alors j'utilise une crème très efficace.

– Je n'ai pas peur que mon corps change, ça je sais que ça arrivera. C'est l'accouchement qui me fait peur.

– Tu n'as rien à craindre. Tu veux des enfants ? Tu n'es pas obligée de dire oui à Ian alors que tu n'en veux pas.

– Oui, j'en rêve depuis mon adolescence.

– Dans ce cas, oui tu auras mal mais dis-toi que tu oublieras tout quand tu tiendras ton bébé dans les bras.

– Merci Corey.

– C'est normal.

On se sourit avant de nous prendre dans nos bras. On se sépare après plusieurs minutes de câlin. J'ai du mal à imaginer mon frère en papa. Je ne dis pas qu'il sera un mauvais père, bien au contraire, il s'occupe très bien de Lilo, mais le voir avec ses propres enfants, ça fait bizarre à imaginer. En tout cas, je suis fier de lui. Il a affronté seul sa rupture avec Hailey. Il a souffert dans son coin mais maintenant, il est pleinement heureux. Il a son âme sœur à ses côtés et envisage d'avoir un bébé. Ian a grandement évolué.

– Avoue, tu penses à moi.

– Aeson, je ne pense pas tout le temps à toi.

– Tu me vexes.

– Mais bien sûr.

– Tu pensais à quoi ? Ou à qui ?

– Le jaloux est de retour. Je pensais à mon frère.

– Oh...

– Tu voulais piquer ta petite crise de jalousie mais tu ne peux pas. C'est con.

– Arrête de te moquer sinon je te le ferai payer. Et tu sais aussi bien que moi que tu n'assumeras pas demain. Ne prend pas le risque de marcher comme un canard.

– Aeson !!

J'entends Kelsey éclater de rire. Je lance un regard noir à mon âme sœur alors qu'il se fout de ma gueule. Il ne devrait pas trop jouer au malin. Je sais comment le frustrer. Il fera moins le fier.

– Je serais de toi, je ne ferais pas trop le malin. Tu sais très bien que je suis très doué pour te priver de sexe. Ça serait dommage que tu sois frustré.

– Tu n'oserais pas ?

– Tu sais très bien que si.

– Je suis désolé chaton. Tu peux te moquer autant de fois que tu veux de moi. Je...

– Je m'en fiche de tes excuses. Je veux un bon petit diner romantique. Soit à la maison, soit au restaurant. C'est toi qui vois.

– Oh. Tu le veux quand ton diner ?

– Samedi soir, ça serait mieux.

– Ça marche. Je m'occupe de ça.

Il me fait un clin d'œil avant de se retourner pour s'apprêter à retourner à sa place. Mais avant, je le stoppe.

– Aeson ?

– Oui ? Dit-il en se retournant.

– Je t'aime.

– Je t'aime aussi chaton.

On se sourit avant qu'il ne vienne vers moi. Il pose ses mains sur mes joues avant de m'embrasser avec délicatesse. J'adore quand il m'embrasse. Que ce soit de cette façon ou non. Tous ses baisers sont divins. On finit par se séparer et il retourne définitivement à sa place. Heureusement car il a des clients qui arrivent. Je retourne donc à mon projet. Je dois l'avoir fini pour demain au plus tard. Ça va, je suis dans les temps. Il ne me reste pas grand-chose à faire. Maximum, j'ai fini demain midi. Ça va car c'est pour après demain matin.

J'aime tellement ce que je fais. Mais je crois que j'aime encore plus le fait de travailler avec mon mari et âme sœur. Je me sens tellement en sécurité ici et je m'y sens bien. Tout le monde est gentil. Je ne pouvais pas rêver mieux comme endroit où travailler. Je souris bêtement en regardant l'homme que j'aime. Tout cela, c'est grâce à lui. Je serai surement encore sous l'emprise de Daisy et de Bart à cette heure s'il n'avait pas débarqué dans cette villa. Le destin ne s'est vraiment pas foutu de ma gueule. Merci beaucoup pour avoir mis Aeson sur ma route. Je l'aime tellement.