Chapitre 21

🦊 Corey 🦊

Cela fait un peu plus de trois semaines que l'attaque a eu lieu. Notre classe devait rester chez elle pendant deux semaines, le temps de s'en remettre mais moi, j'y suis resté plus longtemps. Deux jours après l'attaque, Aeson a eu ses ruts et du coup, j'ai eu mes chaleurs une semaine après. Ce qui fait que mes chaleurs ont pris fin il y a deux jours. Je ne suis pas retourné à l'université car je me suis reposé pendant une journée et demie. Là, on est vendredi et je suis à l'agence avec Aeson.

Depuis l'attaque, il veut toujours m'avoir près de lui. Et faut dire que ça me rassure. Je suis même assis sur ses genoux alors que je dois travailler sur un projet. Il me sert contre lui et m'embrasse dans le cou. Je frisonne. J'adore quand il fait cela. Quelques minutes plus tard, Ciro arrive.


– Tu te décides enfin à venir travailler ? C'est sûr que c'est plus plaisant de passer son temps à baiser qu'à travailler.

– Ciro, ta gueule. Et puis pourquoi tu la ramènes ? Je ne te dis rien quand Ruben a ses chaleurs et que tu les passes avec lui.

– Et puis, tu n'as pas de ruts alors tu ne peux pas comprendre. Ajouté-je.

– Si vous le dites. Tu ne dois pas aller en visite toi ?

– Si mais...

– Mais tu ne veux pas laisser Corey. On a compris depuis le temps. Ruben l'attend dehors de toute façon.

– Hum.


Je souris avant de me retourner pour l'embrasser. Je l'encourage à aller à cette visite tandis que moi, je vais rejoindre Ruben. Mais avant qu'Aeson ne parte, il m'embrasse à plusieurs reprises. Je souris comme un idiot et le regarde partir. Je me tourne enfin vers l'oméga. Il me sourit avant de dire.


– Vous êtes mignons.

– M-merci.

– Allez, viens, il faut que je te parle.


Je fronce les sourcils mais il ne dit rien de plus. Pas grave, je le saurai bientôt. On part s'installer dans un café. On commande deux chocolats chauds et on discute.


– Tu te souviens quand je disais que je ne voulais pas me faire marquer par Ciro de peur qu'aucune marque n'apparaisse ?

– Oui, je m'en souviens très bien. Où veux-tu en venir ?

– Il se pourrait que je l'aie laissé me marquer.

– Quoi ?! Mais c'est génial !

– J'en avais tellement envie et lui aussi. Et puis, je me suis dit que personne d'autre ne pourra prendre soin de moi comme il le fait.

– Ciro sera toujours là pour Nina et toi. Alors ? Il y a une marque ou pas ?

– Je te laisse voir par toi-même.


Il enlève le foulard qu'il avait autour du cou et me laisse voir son cou. Je souris comme un con en voyant une belle marque orner son cou. Je me lève pour le prendre dans mes bras. Je le félicite avant de me rassoir.


– Tu vois, Ciro est ton âme sœur.

– J'avoue que je n'y croyais pas. Je l'espérais et ça, depuis des années mais je ne pensais pas que c'était le cas. Si j'avais compris mes sentiments avant, j'aurais pu éviter toute cette souffrance.

– Oui mais tu n'aurais pas Nina.

– Si parce que j'avais un rendez-vous important avant que ça n'arrive. Et je sais que Ciro m'aurait soutenu. Il l'a fait d'ailleurs. Je n'aurais pas souffert du viol et de la rupture. Je n'aurais eu que le premier.

– Kian savait pour le rendre-vous ? Il l'aurait su, il aurait peut-être compris.

– Non, je voulais lui faire une surprise. Ça n'aurait rien changé. Et puis, si ça se trouve, je serai encore avec lui à l'heure actuelle. Je louperais une belle vie auprès de mon âme sœur. Auprès de celui que j'ai toujours aimé. Au fond de moi, je le savais que j'avais des sentiments pour Ciro.

– C'était quoi la surprise ? Sans êtes indiscret. Perso, je pense que tu ne serais plus avec Kian. Et puis, comme il t'a dit, il savait que vous vous aimiez. Il t'aurait quitté pour que tu comprennes tes réels sentiments.

– Je voulais poursuivre mes études à Los Angeles pour être près de lui. Mais suite à ce qu'il s'est passé, je suis resté à Pasadena. Tu as raison.

– Tu as pris des cours par correspondance ?

– Oui. C'était le mieux. Je ne voulais pas me faire juger suite à ma grossesse. Et puis, quand Nina est arrivée, je devais m'occuper d'elle. C'était mieux si je restais à la maison. Ça ne m'a pas empêché d'avoir mon bac et mon diplôme en ressources humaines. Au contraire, j'ai eu plus de force pour le faire. Je voulais prouver que ce n'était pas impossible. Qu'une grossesse et un bébé n'empêchent pas de poursuivre ses études.

– Tu dois êtes fier.

– J'en suis très fier même.


Je souris à Ruben. Il a eu énormément de courage pour faire tout ce qu'il a fait. Je lui tire mon chapeau car je sais que je n'en aurais pas été capable. Je l'admire vraiment.


– Tu penses que tu te feras marquer par Aeson ?

– On en a déjà parlé Ruben. Tu connais la réponse.

– Je sais. Je me suis mal exprimé. Tu penses que tu vas bientôt lui demander de te marquer ?

– Je ne sais pas. J'en ai envie mais ça ne fait pas si longtemps qu'on est ensemble. Mais d'un autre côté, on est assurés de finir notre vie l'un avec l'autre. Je crois que j'ai encore besoin de réfléchir.

– Il ne faut pas te presser. C'est sûr que vous allez finir votre vie ensemble mais il faut que tu en aies vraiment envie pour te faire marquer. Et mon frère le comprend. Il ne te forcera jamais à rien.

– Je sais qu'il ne me forcera jamais à rien. C'est une partie de lui que j'aime beaucoup.

– Oui, on sait tous que ce que tu aimes le plus chez lui, c'est son corps.

– Ta gueule Ruben.


Je le vois rire comme un débile. Il aime beaucoup trop se foutre de ma gueule. Je lève les yeux au ciel et le frappe gentiment. Je lâche un rire et on continue de discuter. On finit par rentrer à la maison. Enfin, Ruben va chez Ciro. À mon avis, il ne va plus tarder à déménager maintenant qu'il est marqué. Je me retrouve donc seul avec mon alpha. Je le rejoins sur le canapé. Je me blottis contre lui.

Je commence à l'embrasser dans le cou. Il pousse des soupirs de désir alors je décide de m'installer à califourchon sur lui. Il entoure ma taille à l'aide de ses bras. Nos lèvres se retrouvent dans une danse endiablée. La chaleur monte dans la pièce jusqu'à ce que la sonnerie retentisse. Mais je ne m'arrête pas. On entend une seconde fois la sonnerie.


– C'est peut-être important pour que la personne insiste comme ça. Dit Aeson, entre deux soupires.


Je grogne et m'enlève de ses genoux pour me diriger vers la porte. Je l'ouvre et tombe sur mon frère. Il me salue et me demande si on peut parler. Je dis que oui et l'invite à entrer. Il fait une accolade à Aeson.


– Je vais vous laisser discuter tranquillement.

– Merci. Répond mon frère.


Mon copain sourit avant de m'embrasser chastement et de disparaitre. J'aime mon frère mais il est un peu venu au mauvais moment donc je lui en veux. Je l'invite à s'assoir sur le canapé et je me mets à ses côtés.


– Vu ta tête, c'est important ce que tu veux me dire.

– Effectivement. Je sais que ça fait des années que je dois t'en parler mais tu as le droit de savoir.

– Tu sais que tu m'inquiètes ?

– Ce n'est rien de grave. Mais tu risques de m'en vouloir de n'avoir rien dit.

– Avant de commencer, tu veux quelque chose à boire ?

– De l'eau s'il te plait.

– D'accord.


Je me lève pour me diriger vers la cuisine. Je prends un plateau avec deux verres et la cruche remplie d'eau. Qu'est-ce qu'il veut me dire ? Ça a l'air tellement important. Déjà, d'après lui, ce n'est rien de grave donc ça va. Je reviens avec mon plateau et le pose sur la table basse. Ian boit une gorgé avant de commencer à parler.


– Je vais te dire pourquoi Hailey et moi, on ne peut pas se blairer.

– Je vais enfin savoir. Ça fait des années que j'attends des explications. Vous me dite tout le temps que c'est parce que l'autre vous énerve. Mais je sais très bien qu'il y a autre chose. On ne peut pas autant détester une personne juste parce qu'elle nous énerve.

– C'est assez compliqué donc je pense qu'on a, tous les deux, préférés dire que c'était pour cette raison qu'on se détestait. Enfin, on se déteste toujours et je ne pense pas que ça changera. Même si j'ai plus mes raisons qu'elle.

– Qu'est-ce qu'elle a fait ?

– Hailey et moi, on... On est sortis ensemble.

– QUOI ?! Mais quand ?

– C'était il y a cinq ans. Enfin, on a commencé à sortir ensemble il y a cinq ans.

– Ça veut dire que ça a duré un certain temps.

– Trois ans pour être exact.

– QUOI ?! TROIS ANS ?! Comment j'ai fait pour ne rien voir.

– On ne laissait rien paraitre. En ta présence, ou en la présence de quiconque, on faisait comme si on n'existait pas l'un pour l'autre.

– Vous avez bien réussi votre coup. Pourquoi ça s'est terminé ?

– Au bout de trois ans, je me suis dit qu'il était temps de le dire. Du moins, à toi déjà vu que tu es mon frère et son meilleur ami. Mais Hailey n'a pas voulu. Elle disait que c'était trop tôt. Qu'elle avait peur de ta réaction mais j'ai su que ce n'était pas ça la raison.

– Oui parce qu'au bout de trois ans, ce n'est pas trop tôt. Alors, pourquoi vous avez rompu ?

– Effectivement. C'est parce qu'elle ne prenait pas au sérieux notre relation. Pour elle, je devais forcément être en couple avec une ou un oméga. Et elle n'a jamais voulu passer mes ruts avec moi. Ce n'était pas à elle de me satisfaire comme elle disait. Au début, je comprenais qu'elle ne veuille pas les passer avec moi. Ce n'est pas évident les ruts. Mais à un moment, c'est un peu abusé. On s'est disputé à ce sujet et on a rompu. Depuis, on n'aime pas voir la tête de l'autre. Elle disait que je lui mettais la pression. Mais je lui disais juste qu'au bout de trois ans, elle pouvait les passer au moins une fois avec moi. Que si elle n'arrivait pas à gérer, je pouvais continuer à les passer seul.

– Je ne savais pas qu'Hailey pensait cela. Elle a toujours dit qu'elle s'en fichait du rang de la personne avec qui elle était.

– La preuve que non.

– Mais maintenant que j'y pense, sans te compter, elle est sortie qu'avec des bêtas.

– Tu ne m'en veux pas ?

– Pourquoi je t'en voudrais ?

– Je ne sais pas.

– Tu l'aimais ? Demandé-je.

– Oui, énormément. Mais apparemment, ce n'était pas vraiment réciproque. C'est parce que je l'aimais que je ne l'aie pas quitté avant.

– Tu as réussi à guérir de cette rupture ?

– C'était il y a deux ans donc oui mais c'était très compliqué. Surtout quand j'ai su qu'elle était avec un gars au bout de deux mois. Je pense juste qu'elle m'a prise pour un con.

– Je suis content que tu m'aies raconté tout ça. Je sais que ce n'est pas simple pour toi de dévoiler tes sentiments. Tu as eu d'autres copines après ?

– Oui. Une fille et après, un mec.

– Un mec ?! Tu es sorti avec un mec ?!

– Oui. Un alpha. Ça n'a duré que quatre mois. Mais j'avoue que ça m'a bien plu de sortir avec lui.

– On en apprend tous les jours avec toi.


Ian lâche un rire avant de me prendre dans ses bras. Ça n'a pas dû être facile pour lui de gérer sa relation puis sa rupture avec Hailey. S'il m'en avait parlé avant, j'aurais pu l'aider. Mais j'avoue que je suis un peu en colère contre ma meilleure amie. Ce n'était pas très sympa ce qu'elle a fait. 

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