Chapitre 19

🦊 Corey 🦊

Je stresse un peu car je vais en cours avec Kian aujourd'hui. En plus, je dois m'excuser. C'est pourquoi je suis en avance. Évidemment, je n'ai pas eu le droit à prendre le bus. Aeson veut absolument m'emmener à l'université. Mais j'espère quand même pouvoir m'acheter une voiture bientôt. Au moins, je pourrai aller en ville sans emprunter la voiture de mon âme sœur. Une fois à l'université, Aeson se gare sur le parking.


– Tu veux que je t'accompagne ?

– Ça va aller. Et puis, tu risques de vouloir péter la gueule à Kian et je veux éviter ça.

– Je serai sage.

– Ce n'est même pas une question mais une affirmation.

– Ouais.

– Je te préviens, si tu dérapes, je rentre chez mes parents.

– Promis, je ne ferai rien.

– Merci. Je ne veux pas me faire mal voir par mes profs. Même si j'en ai insulté un.

– Il le mérite. On y va ?

– Allons-y.


Je souffle un bon coup avant de prendre mon sac et de sortir de la voiture. Aeson m'accompagne. Il reste près de moi et surveille les alentours. Il a peur qu'un alpha ou autre vienne m'importuner. On entre dans le bâtiment et on se dirige vers ma salle de cours. La porte est déjà ouverte. Signe que Kian est déjà là. Aeson me retient. Je me tourne vers lui et il m'adresse un magnifique sourire d'encouragement avant de m'embrasser tendrement. On se sépare avant d'entrer dans la salle. Mon âme sœur reste derrière moi.

Quand Kian nous voit, il fait les gros yeux et se met à légèrement paniquer. J'avoue que c'est assez drôle à voir. Je sais pertinemment que ce n'est pas moi l'origine de cette panique mais c'est marrant. Je fais signe à Aeson pour qu'il n'avance pas plus. Son regard n'est pas menaçant, ce qui est un bon point.


– Je... Je voulais m'excuser pour hier. Je n'aurais pas dû vous insulter.

– Ce n'est rien. Comme l'a dit Noam, je le mérite. Je sais pourquoi tu m'as dit ça et c'est tout à fait légitime sachant que je ne pourrai jamais réparer le mal que j'ai fait.

– Je ne te le pardonnerai jamais.

– Et je ne te demande pas ton pardon Aeson. De toute façon, je ne le mérite pas. Je... J'aimerais discuter avec Ruben. Je veux lui expliquer pourquoi je lui ai dit toutes ces choses.

– Tu lui as dit ça car tu es un connard incapable de comprendre que ce n'était pas de sa faute.

– Il y a ça mais pas que. Il y a une autre raison que j'aimerais dire à ton frère.

– Je ne veux pas que tu le vois.

– Aeson ! Ce n'est pas à toi de décider si Ruben doit le voir ou non ! Il a le droit de faire ses propres choix !

– Je... Désolé chaton... J'en parlerai avec Ruben. Je dois le voir tout à l'heure. S'il veut bien te parler, c'est lui qui viendra chercher Corey.

– Très bien. Merci.

– Hum. Je vais devoir y aller.

– À tout à l'heure.

– À tout à l'heure chaton.


Il me sourit avant de s'approcher de moi et de m'embrasser tendrement. Il me lâche avant de se diriger vers la porte. Mes camarades rentrent. Kelsey sourit et me fait un clin d'œil en voyant Aeson. Tandis que Jordan a le droit à un beau regard tueur de la part de mon copain. Je vais donc à ma place aux côtés de Kelsey.

Après trois heures, le cours se termine. Enfin ! Pas que je n'aime pas, au contraire, c'est juste que je sentais le regard de Jordan sur moi durant tout le cours. On range tous nos affaires. Kelsey me salue avant de partir. Comme pour pas changer, je suis le dernier à sortir. Même pour rentrer chez moi, j'arrive à être en retard. Je ne suis pas souvent en retard mais pour les cours, je suis long à ranger mes affaires. Une fois que c'est fait, je me dirige vers la porte qui s'ouvre sur Ruben. Il a accepté de lui parler. Je pense qu'Aeson doit ruminer dans son coin. Remarque, Ciro doit être dans le même état.


– Tu voulais me parler.

– Oh... Ruben... S-salut.

– Salut.

– Je vais vous laisser. Dis-je.

– Tu peux rester. Ça ne me dérange pas. Informe mon prof.


Je décide donc de rester pour soutenir mon beau-frère. Je reste près de lui et on attend que son ex prenne la parole. Après plusieurs secondes et un soupire, il se décide à parler.


– Je suis désolé. Je sais que ça n'excuse en rien ce que j'ai fait. Je ne mérite pas ton pardon. Je n'aurais jamais dû te dire cela. Ce n'était pas de ta faute. Loin de là. C'est de la faute de ce connard d'alpha. J'aurais dû te soutenir, être là pour toi. Je ne sais même pas si tu as décidé de garder l'enfant ou non. Je n'ai pas été un bon alpha.

– Je ne te le fais pas dire. Tu as été le pire alpha que je connaisse. Du moins, l'un des deux. Car oui, j'ai eu un rendez-vous une fois mais ce connard a réagi comme tu l'as fait. Il m'a dit que j'étais inconscient et il s'est tiré. Et oui, je l'ai gardé. C'est une fille.

– Je... Tu as été courageux de la garder.

– C'est ce qu'on me dit. Mais je ne regrette pas mon choix. Elle est merveilleuse et heureusement qu'elle ne ressemble pas du tout à ce connard. Elle est vraiment incroyable.

– Ça me rassure. Au moins, elle te donne l'amour que tu mérites. Je sais que ça n'excusera rien mais j'ai agi de la sorte pour me protéger.

– Te protéger de quoi ?

– Dès qu'on est sorti ensemble, j'ai compris que tu en aimais un autre.

– Je n'aimais personne à part toi Kian.

– C'est ce que tu dis. Mais tu n'avais pas compris. Enfin, je ne sais même pas si tu t'en aies rendu compte.

– De quoi tu me parles ?

– Ça se voyait que tu en pinçais pour Ciro et que c'était réciproque. Je me suis dit que c'était une passade mais rien ne changeait. Et puis, ce jour-là est arrivé. Je... J'ai vu une porte de sortie.


Les larmes commencent à couler sur les joues de Kian. Ça se voit qu'il a changé et qu'il s'en veut. Au moins, il est devenu moins con même si personne ne pourra lui pardonner ce qu'il a fait.


– Une porte de sortie ?

– Oui. J'ai vu une échappatoire. Je pouvais te libérer de moi et te laisser aller vers celui que tu aimais.

– Je t'aimais Kian.

– Je sais mais moins que Ciro. J'ai agi comme un connard de peur de te quitter dignement. J'aurais pu rester à tes côtés en tant qu'ami pour te soutenir mais je pensais que je ne l'aurais pas supporté. Je t'aimais comme un dingue. Mon côté alpha possessif est ressorti quand tu m'as avoué ce qu'il t'était arrivé. Je t'en voulais car un autre t'avait touché. Mais ce n'était pas de ta faute... Je... Je m'en veux énormément. Je vis avec cette culpabilité depuis longtemps. Noam m'aide depuis quatre ans à aller mieux. À vivre avec. Il m'a même frappé et ne m'a plus parlé pendant dès semaines quand je lui ai avoué mon passé avec toi. Il m'a insulté de tous les noms. Mais il est revenu. Et je suis très heureux avec lui. J'espère que toi, tu as trouvé ton bonheur.

– Ça me touche que tu m'avoues tout cela même si je ne pense pas être capable de te le pardonner. Peut-être, qu'un jour, j'y arriverai, mais pas maintenant. Et oui, je suis heureux maintenant.

– Je ne cherche pas ton pardon Ruben. Je voulais juste te parler. C'est le principal si tu es heureux. Tu as trouvé un alpha ?

– Non... Un... Un bêta. J'ai... J'ai trouvé Ciro.

– Ce n'est pas trop tôt. Ça fait combien de temps ?

– Un mois environ.

– C'est très récent.

– Ils sont long à la détente. Interviens-je.

– Corey...

– Quoi ? C'est vrai.

– C'est sûr qu'on n'est pas tous comme Aeson et toi. Vous vivez déjà ensemble alors que vous êtes en couple depuis un mois et demi.

– C'est parce qu'on a besoin l'un de l'autre. Notre corps cherche l'autre en permanence.

– Je sais. Merci de m'avoir dit toutes ces choses Kian.

– Merci à toi d'être venu.

– Au revoir.

– Au revoir Ruben.


Je dis au revoir à mon prof et suis Ruben à travers les couloirs de l'université. Il ne parle pas jusqu'à ce qu'on arrive chez son frère. On mange ensemble avant que je n'aille à l'agence retrouver mon alpha. On se pose à l'ilot central pendant qu'il s'active aux fourneaux.


– Tu veux que je t'aide ?

– Non, ça ira mais merci.

– Tu veux en parler ?

– Tu veux que je te dise quoi ? J'éprouve beaucoup de colère envers lui. Mais ça m'a fait du bien de lui parler. De mettre tout à plat.

– Ciro était d'accord ?

– Non. Mais Aeson l'a retenu à l'agence. Il doit bouillonner. Ça doit être pire que mon frère.

– Tu devrais l'appeler pour le rassurer.

– Tu as raison. Tu surveilles ça le temps que je lui parle ?

– Bien sûr.

– Merci Corey.


Je souris à l'autre oméga et vais derrière les fourneaux pour surveiller le repas. Ça sent très bon. Ils cuisinent tous hyper bien dans la famille Capps. Enfin, je dis ça mais je n'ai jamais goûté la cuisine de leurs parents ou de Kira. Aeson prépare d'excellents plats. Je me régale à chaque fois. J'essaie d'être aussi bon que lui mais il me surpasse. Je ne suis pas nul. Je sais faire beaucoup de choses mais c'est moins sophistiqué que ces plats.

Après plusieurs minutes, Ruben revient. Je lui laisse ma place. Je retourne m'assoir. Il a un énorme sourire signe que sa conversation avec son amoureux était plutôt agréable. En parlant d'amoureux, j'ai envie de voir Aeson. Je veux le prendre dans mes bras et sentir sa douce odeur de cannelle. Ce fichu lien fait qu'on est beaucoup trop dépendants de l'autre. Enfin, on peut passer du temps sans l'autre mais à un moment, le manque se fait ressentir. Si on doit se séparer pendant plusieurs jours, ça va être dur. Nous serons affaiblis et le manque sera plus grand mais on ne va pas mourir pour autant.


– Toi, tu penses à mon imbécile de frère.

– N-non. Réponds-je en rougissant.

– Mais bien sûr.

– Je pensais à notre lien. Qu'à un moment, on ressent un manque quand on est loin l'un de l'autre. On a tout le temps besoin de l'autre pour être pleinement bien. C'est même un peu chiant mais c'est rassurant.

– C'est ça être âmes sœurs.

– Je sais. C'est aussi pour ça que mes parents voyages toujours tous les deux. Même si la présence de ma mère n'est pas forcément indispensable lors de ces voyages.

– Je comprends. Aeson en pense quoi du fait que tu veuilles que vos enfants t'appellent maman ?

– Il n'a pas vraiment dit quoi que ce soit. Il trouve ça étrange, ça se voit. Mais pour moi, c'est naturel. Enfin, on verra ça le moment venu. On n'y est pas encore.

– Tu as raison.


Ruben me sourit et le repas est servi. J'ai quand même hâte de fonder une famille avec Aeson. Je sais que c'est encore trop tôt mais ça finira par arriver. Sauf si l'un de nous a un problème de conception. Mais d'après nos médecins, tout va bien. Que ce soit chez mon alpha ou chez moi. Je suis sûr qu'il fera un excellent papa. Il sera incroyablement sexy avec nos enfants. J'avoue que j'ai peur de la grossesse et de l'accouchement. Enfin, c'est l'accouchement qui me fait le plus peur. Et d'après ma mère, ce n'est pas du tout une partie de plaisir. C'est déjà horrible pour les femmes mais pour les omégas mâles, c'est pire. Je n'ai pas hâte d'arrive à ce moment même si ça me permettra de rencontrer mon enfant. Pourquoi je pense à ça ? On n'est pas du tout encore à ce stade. Laissons faire le temps.


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