Chapitre 17
🦊 Corey 🦊
Je suis actuellement avec Ruben. On est assis sur le canapé de la maison d'Aeson. Enfin, techniquement, c'est également ma maison puisque j'habite ici. L'alpha m'a même dit que je pouvais refaire la décoration si ça ne me plait pas. Je compte faire quelques changements mais pas énormément.
– Qu'est-ce qui te tracasse ? Demandé-je à Ruben.
– Je sais que ça peut paraître soudain et rapide mais Ciro m'a fait comprendre qu'il aimerait me marquer.
– Et tu n'es pas d'accord ? Même si la marque d'un bêta ne se voit pas, elle a les mêmes effets qu'une marque d'alpha.
– Je sais ça mais ce n'est pas ça qui me tracasse.
– C'est quoi alors ?
– Je suis certain de l'aimer. Je sais que je ne veux personne d'autre que lui. C'est une évidence nous deux. Mais depuis que j'ai vu mon frère trouver son âme-sœur, j'ai peur qu'aucune marque n'apparaisse. Que ça me montre que Ciro n'est pas mon âme-sœur alors que notre couple parait évident.
– C'est vrai que si tu es l'âme-sœur d'un bêta, sa marque apparait sinon, elle reste invisible. Moi aussi je trouve que c'est une évidence vous deux. Je n'y connais rien en âmes-sœurs bêtas-omégas mais ça se tente non ? Ce n'est pas parce que la marque n'apparait pas que votre amour n'est pas fort.
– Oui mais quand tu es marqué par ton âme-sœur, ce que tu ressens s'amplifie. Que ce soit tes sentiments ou ce que tu ressens pendant le sexe. J'ai envie de ressentir tout ça.
– C'est déjà très intense avec Aeson mais le jour où il me marque, ça va encore être pire. Enfin, revenons à toi. Tu ressens quoi pendant vos moments intimes ? Est-ce que c'est mieux qu'avec ton ex ? Est-ce que ce que tu ressens est plus fort avec Ciro qu'avec Kian ?
– Ça fait longtemps que je ne suis plus avec Kian mais je crois que oui. Oui, c'est plus intense.
– Alors, laisse-le te marquer. Enfin, si tu en as envie.
– J'en ai très envie. Personne d'autre ne prendra soin de Nina et de moi comme Ciro le fait. Je n'aimerais personne comme je l'aime lui.
– Alors, même si aucune marque n'apparait, ça ne changera rien à ce que vous ressentez l'un pour l'autre.
– Merci de m'avoir rassuré.
– De rien.
Je souris à Ruben avant de le prendre brièvement dans mes bras. On se sépare au bout de quelques minutes. Il n'a rien à craindre. Ciro ne le laissera pas tomber même s'ils ne sont pas âmes-sœurs. Mais je suis persuadé qu'ils y sont.
– Tu comptes te faire marquer par Aeson ?
– Un jour, oui. Mais ça ne fait pas longtemps qu'on est ensemble.
– Ciro et moi, on est encore depuis moins longtemps en couple que vous.
– Je sais mais vous, vous vous connaissez depuis longtemps. Ce n'est pas vraiment pareil.
– Tu marques un point. Tu es heureux avec lui ?
– Oui. Il est adorable et fait en sorte que je me sente bien. Il fait attention à moi. J'ai toujours voulu quelqu'un comme lui. Je suis content qu'il soit mon âme-sœur. Et ça peut paraitre con mais je suis encore plus content qu'il n'ait eu jamais personne avec moi.
– Je suis heureux pour toi, pour vous. Ça, tu le dis souvent que tu es content qu'il n'ait jamais eu quelqu'un. Et je vais encore me répéter mais depuis qu'il sait qu'il est alpha, il veut son âme-sœur.
– Je sais que je l'ai déjà dit mais ça me rend vraiment heureux.
– Je vois ça.
L'autre oméga de la pièce me sourit et vient me prendre dans ses bras. Je suis content de ne pas être le seul oméga. Bon, je vous l'accorde, j'ai ma mère mais je parlais d'un oméga d'à peu près mon âge. C'est assez rassurant. Je trouve qu'il est plus mature que moi malgré qu'il soit plus jeune. Après, je pense aussi que c'est dû à ce qu'il a vécu. Il a été, en quelque sorte, obligé de grandir plus vite qu'un adolescent de son âge.
– J'admire vraiment ce que tu fais ?
– Comment ça ?
– Tu n'avais que dix-sept ans quand tu es tombé enceint. Tu as eu Nina à dix-huit ans. Tu as su faire face et élever ta fille. Je n'aurais sûrement pas pu faire ce que tu as fait.
– Je n'étais pas tout seul. J'avais ma famille.
– Oui mais c'est toi qui l'as élevé.
– Ça a été très compliqué.
– Je comprends. Qu'est-ce qui t'a donné envie de la garder ?
– Je me suis dit qu'elle n'avait rien à voir avec cette histoire. Que ce n'était pas sa faute si elle était là. Qu'elle n'avait rien demandé alors pourquoi la tuer ? C'est sûr que j'ai décidé de cela avant que je n'en parle à Kian.
– Et si tu aurais pris ta décision après ?
– Je pense que j'aurais fait la même chose. Ça a été tellement dur. Je devais gérer ma grossesse et le départ de Kian. Je l'aimais tellement qui m'a fallu beaucoup de temps pour m'en remettre.
– C'est compréhensible. Tu as déjà revu Kian ?
– Une fois je l'ai aperçu de loin dans un magasin. Je me suis caché pour ne pas le voir. J'étais encore trop fragile émotionnellement.
– Tu ne sais pas ce qu'il devient ?
– Je n'en ai aucune idée. Et à vrai dire, je m'en fous.
– Comme moi, je m'en fous de ce que devient Colin.
– Et puis, tu as Aeson.
– Et toi Ciro.
On se sourit avant que je ne me lève pour aller chercher une nouvelle boisson pour chacun. Je reviens près de Ruben et lui donne son thé glacé. Je m'assois et bois une gorgé de ma boisson.
– Aeson a réussi à te faire inscrire dans une école ?
– Ouais. Il m'a convaincu de passer environ un an dans une classe de futurs décorateurs d'intérieur. Je serai en cours le matin et l'après-midi, je travaillerai à l'agence. Même si je sais travailler avec les différents logiciels, j'ai besoin d'avoir une formation.
– Je trouve ça cool. Comment ça environ un an ?
– En fait, je vais suivre les cours mais quand le prof jugera que je sais assez de choses, il me laissera partir.
– On ne voit pas ça tous les jours.
– Disons que quand tu as Aeson Capps comme petit ami, ça aide.
– Il a encore joué de son statut.
– Oui mais c'est pour m'aider. Il ne fait rien de mal et n'abuse pas de son statut.
– C'est vrai. Tu commences quand ?
– Dans une semaine.
– Mais vous allez faire comment quand vous serez dans vos périodes ?
– On verra sur le moment mais c'est déjà convenu que je n'aille pas à l'école durant mes chaleurs. Ce qui est logique. Enfin, je pourrais prendre des inhibiteurs et Aeson des suppresseurs mais c'est nocif pour la santé.
– Tout dépend si tu as les bons médicaments et la dose que tu prends. Il ne faut pas en prendre tout le temps.
– Je sais. Mais bon, j'ai mon âme-sœur alors pourquoi passer mes chaleurs, seul ?
– C'est vrai que tu n'as besoin de rien sauf de mon frère.
L'oméga rit et je lève les yeux au ciel. J'ai passé mes chaleurs, seul, durant neuf ans alors maintenant que j'ai Aeson, autant qu'il m'aide. Et je peux vous dire qu'il sait ce qu'il fait. Je n'ai vraiment pas à me plaindre. Après quelques minutes, Ruben part chercher sa fille. Ce soir, ils vont chez Ciro. À vrai dire, ils passent beaucoup de temps chez le bêta. Ruben n'est pas loin de déménager chez lui.
Je reste seul jusqu'à ce que la porte ne s'ouvre sur Aeson. Je souris comme un débile et me lève du canapé pour aller l'embrasser chastement. Il pose toutes ses affaires, se lave les mains et vient me prendre dans ses bras. Je lui caresse le dos tendrement. Je suis devenu plus tactile avec lui depuis quelques temps. Ça me fait bizarre mais j'aime bien être proche de lui. On se sépare au bout de quelques minutes et je l'emmène sur le canapé.
– Ça a été ta journée ? Demandé-je.
– Oui même si mes derniers clients étaient vraiment chiants.
– Ah oui ? Que s'est-il passé ?
– Rien de bien extraordinaire. Ils n'étaient contents de rien alors que les maisons avaient tous les critères recherchés. C'était difficile de rester là sans rien dire et de faire comme si tout allait bien. Je voulais leur gueuler dessus mais je n'ai pas le droit. Je dois rester professionnel.
– Je te comprends. Je ne sais pas comment tu fais pour rester calme. D'ailleurs, comment tu as fait pour ne pas frapper Daisy et Bart ? Tu es toujours resté professionnel.
– J'ai pris énormément sur moi. Je me suis souvent mordu la langue à sang. Je serrais les points et essayais de sourire. Ça a été les moments les plus compliqués de ma carrière. Pourtant, j'en ai vu des emmerdeurs. Mais là, c'était différent. Ça te concernait toi. Même si on ne se connaissait pas, je savais que tu étais mon âme-sœur et mon côté protecteur refaisait surface.
– Merci de m'avoir permis de me sortir de là. Je n'avais pas le courage de le dire à mes parents. J'avais peur qu'ils disent que je racontais des conneries. Mais grâce à ce que tu as fait, j'ai pu leur dire. Maintenant, je me sens mieux. C'est sûr que c'est compliqué quand je les croise mais j'arriverai à faire face.
– Tout ce que j'ai fait, c'est normal. Je ne pouvais pas te laisser comme ça. Tu peux toujours porter plainte pour ne plus les croiser.
– Tous les alphas n'auraient pas fait cela. Même si je suis leur âme-sœur. Je sais que je peux porter plainte mais tu sais aussi bien que moi qu'il y a beaucoup de juges contre les omégas. Et c'est pire quand il s'agit d'un oméga mâle.
– Je sais... Dans ce cas, au moindre problème, tu m'appelles. Si tu les croises et qu'ils te font du mal, tu m'appelles. Je viendrai te protéger. Même si je suis en pleine visite ou en plein rendez-vous. Tu seras toujours ma priorité.
Je ne peux pas empêcher mes larmes de couler. Il vient vraiment de dire que j'étais sa priorité ? je trouve ça tellement mignon. J'ai l'impression d'être important et ça me fait du bien. J'aime ressentir cela.
– Pourquoi tu pleures chaton ?
– Je pleure de joie. Ça me touche ce que tu viens de dire. Je me sens important à tes yeux. Merci de me dire cela.
– Je le dis car c'est ce que je ressens, ce que je pense. Je ne veux plus qui t'arrive quoi que ce soit. Enfin, je veux qu'il t'arrive que des choses heureuses.
– Le fait que tu sois à mes côtés me rend déjà heureux.
– C'est la même chose pour moi.
On se sourit tendrement et il vient me prendre dans ses bras. J'hume son parfum enivrant. Purée qu'est-ce que j'aime la cannelle. Il sent merveilleusement bon. Ça devrait être interdit d'avoir une aussi bonne odeur. Quoi que, je ne pourrais pas en profiter. On se sépare mais ses lèvres viennent capturer les miennes. Le baiser se fait plus intense. Ce qui me fait gémir. Je sens qu'il sourit dans le baiser. Il est fier de lui ce petit con.
– Je ne savais pas qu'un simple baiser pouvait te faire gémir.
– En même temps, tu n'as pas vu comment tu m'embrasses ?
– Et je t'embrasse comment ?
– Comme ça.
Je prends son visage et l'embrasse comme lui quelques secondes auparavant. Je le sens sourire, encore une fois, dans le baiser. Je l'intensifie encore plus en passant mes mains dans ses cheveux. Je tire légèrement dessus. Je sens ses mains passer en dessous de mon haut. On dirait bien que monsieur a des idées derrière la tête. Et je ne vais pas m'en plaindre. Je le sens remonter le bas de mon t-shirt. Je détache mes lèvres des siennes et l'aide à retirer mon haut. Nos regards brulants de désirs se croisent. Je n'ai même pas le temps de faire quoi que ce soit que je me retrouve sur notre lit avec un alpha au-dessus de moi. Je crois qu'on va en profiter vu que Ruben n'est pas là. On ne risque pas d'être déranger pendant nos moments très intimes.
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