Chapitre 14
🐺 Aeson 🐺
Corey est revenu après mes ruts. Ça fait deux jours qu'il est là. On a prévu d'organiser un diner avec nos familles respectives. Mon oméga stresse beaucoup. Pour ma part, ça va. J'ai déjà rencontré ses parents et ça s'est très bien passé. J'ai, peut-être, un peu plus peur de son frère. C'est un alpha et je sais qu'il est très protecteur envers Corey. Il va vouloir savoir si je suis digne de son frère. Et c'est normal mais j'espère qu'il ne va pas abuser. Après je n'ai rien à me reprocher donc il peut poser toutes les questions qu'il souhaite. Quelques minutes plus tard, la sonnerie se fait entendre. Je sens Corey se raidir. Je m'avance vers la porte pour l'ouvrir et accueillir les parents que l'oméga. Quand il les voit, il se détend directement.
– Tu vas bien, Corey ? Demande Greg.
– Je suis très stressé.
– Il ne faut pas. La famille d'Aeson ne va pas te bouffer.
– Je le sais bien mais ça me stresse quand même. Tu n'étais pas dans le même état que moi quand tu as rencontré la famille de maman ?
– Il était pire que toi.
– Ça va vous deux. Et pour ma défense, j'étais jeune.
– C'est l'excuse ça. Dit mon oméga en riant.
– Tu vois ce que tu vas devoir supporter Aeson ? Encore, un, ça va mais quand il y a les deux qui s'y mettent, pars loin.
– Tu veux dormir dehors ce soir ? Non, alors tu ferais mieux de te calmer.
– Bien monsieur.
J'avoue que je trouve leur petite embrouille très drôle. J'aimerais être comme eux plus tard, avec Corey. Ça serait tellement beau. Mais pour cela, il faut qu'on tombe amoureux. Je sais que j'en prends le chemin mais est-ce le cas de son côté ? Ça, je l'ignore encore. Je sais qu'il éprouve des choses. Il me l'a dit et ça se voit mais on ne peut pas dire que ce soit de l'amour. Je verrai bien avec le temps.
Les minutes passent et la sonnerie retentit deux fois encore. La première, c'était ma famille au complet et la deuxième, c'était Ian. Je sens Corey très impressionné par mon père. Il a un peu peur de lui, ça se voit. Enfin, moi, je le vois. On se dit tous bonjour et on va s'installer autour de la table de la salle à manger. Corey est entouré de Ruben et de moi. Là au moins, il se sentira plus en sécurité. Je sens le regard de Ian sur moi. Je tourne la tête avant qu'il ne prenne la parole.
– Il est très beau ton frère. Il doit faire un très bon compagnon.
Je sais qu'il dit ça pour me provoquer. Pour voir si je suis capable de défendre quelqu'un. Corey m'avait prévenu. Mais je n'ai pas le temps de dire quoi que ce soit que Ciro parle. J'ai oublié, pendant quelques secondes, qu'il était en couple avec mon frère.
– Fais gaffe si tu ne veux pas que je te pète les genoux.
– D'où tu la ramènes ?
– Je la ramène, comme tu dis, puisque tu es en train de parler de mon copain.
– Je...
– Ian, arrête de faire ton provocateur. Tu es chiant quand tu le fais exprès. Intervient mon oméga.
– Tu es très protecteur envers Corey mais ce n'est pas une raison pour provoquer Aeson. Tu peux lui faire confiance. Ajoute son père.
– Désolé. Je n'aurais pas dû dire ça.
– Ce n'est rien. Corey m'avait prévenu.
– Non ce n'est pas rien.
– Ciro, s'il te plaît. Souffle Ruben.
Mon meilleur ami souffle avant de ne plus faire attention à Ian. J'avoue qu'il m'a l'air sympa mais en même temps, beaucoup trop protecteur envers Corey. Même son père n'est pas autant protecteur.
– Sinon, Greg et vous êtes âmes-sœurs ? Demande ma mère.
– C'est cela. On s'est rencontré vers quinze ans. On s'est marqués à dix-huit ans et on a eu Ian à vingt ans. Et deux ans plus tard, Corey est né.
– J'avoue que je ne crois pas vraiment aux âmes-sœurs. C'était une obsession chez Aeson qui a duré dix ans.
– Pourtant, les âmes-sœurs existent vraiment.
– Vous avez le même âge ou non ? Intervient mon père pour changer de sujet.
– J'ai quarante-sept ans et Greg a un an de plus. Et vous ?
– On a le même âge. On a quarante-cinq ans.
– Vous avez eu Aeson a vingt ans ?
– Aeson et Kira. Ils sont jumeaux.
– Oh je ne savais pas.
– Et vous fêtes quoi comme métier ? Interroge Greg.
– On est tous les deux profs à l'université de Pasadena. Je suis prof de maths et ma femme prof de français. Et vous ?
– Vous avez de très beaux métiers. On a notre propre entreprise de développement informatique. On part souvent en voyage d'affaire pour montrer ce qu'on fait lors de conférences.
– Ça a l'air passionnant.
– Ça l'est.
– Et toi Corey ? Demande mon père.
– Euh... Je.... Rien...
Mon oméga baisse la tête, honteux. Je pose ma mais sur sa cuisse pour le rassurer. Il croit peut-être que mon père est ce genre d'alpha qui n'aime pas quand les gens ne travaillent pas. C'est sûr qu'il n'aime pas ceux qui profitent de la société. Mais il n'a rien contre ceux qui cherchent mais qui ne trouvent malheureusement pas. Et puis, Corey n'a pas eu la chance de faire des études à cause de sa tante et de son oncle. Ils ont fait croire à ses parents qu'il ne savait pas encore quoi faire de sa vie alors qu'il veut être décorateur d'intérieur.
– Tu sais, ce n'est pas une honte de ne pas avoir de travail. Je suis sûr que tu trouveras ta voie.
– Il sait déjà ce qu'il veut faire.
– Aeson...
– Quoi ? C'est vrai non ?
– Et tu veux faire quoi ?
– Dé-décorateur d'intérieur.
– C'est génial je trouve.
– C'est lui qui a mis au goût du jour la maison des Falson.
– Ah oui ? C'est vraiment magnifique maintenant. Elle s'est vendue tellement rapidement grâce à toi. Félicite ma mère.
– Merci.
Je le vois rougir faiblement. Il est vraiment trop mignon. Il n'a pas encore accepté ma proposition de venir travailler avec moi. Il a vraiment du talent. Ça serait dommage qu'il ne l'exprime pas. Il n'a pas fait d'études mais il se débrouille comme un chef. Il était extrêmement mignon quand je le voyais se concentrer. Comment puis-je le trouver autant adorable aussi rapidement ? Je l'ai toujours en tête. Quand je pense à lui, je souris comme un con. Vraiment, ce petit oméga met mon cerveau en vrac.
C'est maintenant l'heure de passer au plat principal. Corey vient m'aider alors j'en profite pour lui demander son ressenti. Je sais qu'il n'était pas vraiment à l'aise au début mais ça a l'air d'aller beaucoup mieux.
– Tu vas bien ? Tu n'es plus aussi stressé ? Demandé-je.
– Oui, ça va mieux. Mais j'avoue que ton père me fait un peu peur. Il est tellement imposant que je suis minus à côté. Il m'impressionne beaucoup.
– Tu sais, tu n'as pas à avoir peur de lui.
– Je le sais mais comme je te l'ai dit, sa présence m'impressionne. J'ai peur de dire une connerie et je bégaie comme un abruti. Il doit me trouver idiot.
– Tu n'es pas idiot. Je comprends ta réaction. Elle est tout à fait normale et justifiée.
– Hum... Je voudrais m'excuser pour Ian.
– Tu n'as pas à le faire.
– Il n'aurait pas dû dire ça sur Ruben. Je sais que c'était pour te provoquer mais ça n'empêche pas qu'il n'aurait pas dû.
– Corey, ce n'est rien. Même si Ciro lui lance des regards noirs. Je n'ai jamais vu mon meilleur ami comme ça.
– Il l'aime vraiment alors ?
– Je ne doutais pas de ses sentiments envers mon frère mais je ne les pensais pas aussi intenses. Je suis très content pour lui, pour eux. Ruben mérite d'être heureux après tout ce qu'il a vécu. C'est comme toi. Toi aussi tu mérites d'être heureux.
– Aeson, je sais que j'ai encore du travail à faire mais je t'assure que j'en prends conscience petit à petit. Il faut dire que tu m'aide beaucoup.
– Je suis ravi de l'entendre. Je sais que ça prendra du temps mais j'y crois.
– Je commence à y croire aussi.
Je lui souris tendrement avant de prendre délicatement son visage entre mes mains. J'approche mon visage du sien et finis par poser mes lèvres contre les siennes. Le baiser est doux. Comme tous ceux qu'on a échangé jusqu'à maintenant. On se sépare à cause du manque d'air avant de prendre les plats et d'aller dans la salle à manger. On pose tout sur la table avant de nous assoir. Le repas se passe bien. Nos parents apprennent à se connaitre. Les miens posent des questions à Corey pour en apprendre plus sur lui. Enfin, c'est plus mon père qui en pose. Ma mère a l'air de ne pas vraiment l'apprécier.
– Tu n'as pas invité Hailey ? Demande Ian à son frère.
– Je sais très bien que vous ne pouvez pas vous blairer alors je n'ai pas voulu prendre le risque que vous fassiez un scandale.
– C'est elle qui me cherche.
– Tu remets toujours la faute sur elle alors que tu fais exprès de la provoquer.
– Elle n'a qu'à pas être aussi chiante.
– Je n'ai jamais compris pourquoi vous ne vous aimez pas.
– J'avoue que je ne sais pas non plus. Elle m'énerve juste.
– Pourtant, Hailey est une fille très sympa. Intervient Rafael.
– Mouais, si tu veux.
– Elle a aidé ton frère plus d'une fois.
– Je le sais et je suis reconnaissant pour ce qu'elle a fait. Mais ça n'empêche pas qu'elle m'énerve.
– Tu as eu des problèmes Corey ? Questionne ma mère.
– Maman, ça ne te regarde pas.
– Si, bien au contraire. Tu imagines qu'il soit ton âme-sœur. Tu fantasmes sur cette idée et tu ne vas pas en démordre alors j'aimerais savoir si cet oméga va t'apporter des ennuis.
– Il ne va m'apporter aucun ennui ! Et je ne m'imagine rien. C'est la vérité.
– Je ne veux pas qu'il t'en apporte. N'empêche que je n'y crois pas à votre histoire.
– Je...
Je suis coupé dans ma phrase quand Corey se lève. Il s'excuse et part de la pièce. J'ai bien vu ses larmes couler. Ce que dit ma mère a dû lui faire revivre ce que Daisy et Bart lui disaient.
– Même pas foutu de rester.
– Mais c'est quoi ton putain de problème ?! Crié-je.
– Je ne comprends pas comment tu peux t'attacher à lui alors que tu le connais depuis très peu de temps !
– Je ne vais pas me répéter trente-six fois ! On est âmes-sœurs, tu comprends ça ?! Que tu n'y crois pas ou non, je m'en moque ! Je sais ce que j'avance ! Ce qui lui est arrivé ne te regarde pas ! C'est privé, intime ! J'aimerais que tu t'excuses auprès de lui ! Tu lui as fait du mal avec tes propos !
Je souffle et me lève pour aller rejoindre mon oméga dans la chambre. Je le retrouve assis sur le lit, en pleurs. Cette image me fend le cœur. Je m'approche de lui et m'assois à ses côtés. Sans que je ne dise ou fasse quoi que ce soit, Corey vient se blottir dans mes bras. Je le serre fort contre moi tout en lui embrassant, de temps en temps, le sommet du crâne. Je lui caresse délicatement le bras pour l'apaiser.
– Elle ne m'aime pas...
– Je ne dirais pas qu'elle ne t'aime pas. Je dirais qu'elle a je ne sais quoi contre les âmes-sœurs. Au fond, elle n'est pas méchante mais je pense que ça la surprend que je puisse m'attacher aussi rapidement à toi alors que ça n'a jamais été le cas avec personne. J'ai foutu trois mois avant d'être ami avec Ciro. J'ai toujours pris mon temps. Mais là, c'est différent.
– En quoi c'est différent ?
– Tu es mon âme-sœur. Je suis naturellement attiré par et vers toi. Et puis, tu es beaucoup trop mignon pour que je te résiste.
Je le sens se redresser. Il me sourit tendrement avant de poser ses lèvres sur les miennes. C'est assez rare qu'il le fasse de lui-même alors j'en profite. On s'embrasse tendrement avant de retourner dans la pièce de vie où ma mère s'excuse auprès de nous. Il faudra vraiment que j'aie une discussion avec elle. Mais pour le moment, je profite du repas.
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