Chapitre 13

🦊 Corey 🦊

Je suis encore chez Aeson. Je passe énormément de temps chez lui. Il va bientôt entrer en ruts. Je vais devoir rester seul pendant quelques jours et j'avoue que ça me rend triste. J'ai pris l'habitude de le voir tous les jours et d'être dans ses bras. Je crois que je deviens indépendant à ce type et ça me fait extrêmement peur. Je ne veux pas qu'il s'amuse avec moi et qu'il me lâche. On est peut-être âmes-sœurs mais ça ne veut pas dire que tout sera rose.


– Il va falloir que je te remmène chez tes parents.

– Ça arrive ?

– Ouais, je le sens et je ne veux pas que ça dérape. C'est pour cela qu'on doit partir.

– D'accord...

– Corey, on va bientôt se revoir. Et puis, si ça fait comme pour tes chaleurs, je vais avoir besoin de tes câlins.


Je lui souris faiblement avant qu'il ne me prenne dans ses bras. On finit par se lever de son canapé. Je récupère mes affaires mais lui laisse l'un de mes t-shirts. Je sais que ça peut l'aider. Il me remercie et on sort de sa maison. On monte dans sa voiture et le trajet se fait rapidement. Trop rapidement à mon goût. Je souffle bruyamment et on sort du véhicule. Il m'accompagne jusqu'à la porte.


– Tu veux entrer deux minutes ? Proposé-je.

– C'est risqué. Je ne veux pas me retrouver chez vous ou dehors quand ça arrivera.

– Je comprends. Tu m'enverras un message quand tu ne seras plus dans ta période ?

– Comme je te l'ai promis, oui.

– Merci.


Aeson me sourit avant de me prendre dans ses bras. Il se sépare au bout de quelques minutes. Il me regarde en souriant avant de poser ses lèvres sur les miennes. Le baiser est doux et très agréable. Je n'ai plus envie qu'il parte. Mais je sais que je suis obligé de le laisser partir. Je le regarde s'éloigner, triste. Il me fait un signe de main et j'attends de ne plus voir sa voiture pour entrer chez moi. Je surprends une conversation entre mes parents. Je reste caché pour écouter. Je sais, ce n'est pas bien mais ils parlent d'Aeson.


– Il vient de l'embrasser !

– Greg, ils ont vingt-cinq ans. Ils font ce qu'ils veulent. Ton fils n'a plus trois ans.

– Oui bah quand il avait trois ans, je n'avais pas à me soucier de sa vie sentimentale.

– Est-ce qu'Aeson est malveillant avec lui ? Non. Est-ce qu'il le force à quoi que ce soit ? Non. Est-ce que notre fils se sent mieux grâce à lui ? Oui. Je sais que tu t'inquiètes beaucoup pour Corey depuis que tu sais ce que ta sœur lui a fait. Mais, laisse-le vivre sa vie avec son âme-sœur. Aeson serait un parfait connard, il l'aurait gardé avec lui alors qu'il va être en ruts. Il l'aurait forcé mais ce n'est pas le cas. Corey est entre de bonnes mains.

– Je sais mais beaucoup trop d'alphas sont de vrais connards avec les omégas.

– Mais là, ce n'est pas le cas. Personnellement, je suis plus que ravi que Corey soit tombé sur une âme-sœur comme Aeson. Il est vraiment sympa et très beau.

– Il est trop jeune pour toi.

– Je préfère largement un bel alpha de quarante-huit ans.

– Ah oui ? Je le connais ?

– Très bien même.


Je les entends s'embrasser et je décide de faire mon apparition. Ils séparent leurs lèvres mais ma mère reste dans les bras de mon père. Ils me sourient et je m'approche d'eux. Mes parents se détachent au bout de plusieurs minutes.


– Ça a été chez Aeson ? Demande ma mère.

– Oui, ça s'est très bien passé. Vous allez devoir me supporter pendant quelques jours.

– Moi ça me va.

– Greg, tu me désespères. Il va avoir ses ruts ?

– Oui. Il a senti que ça allait venir alors il a préféré me ramener avant qu'il ne soit trop tard.

– J'adore définitivement cet alpha.

– Plus que moi ?

– Il ne pourra jamais aimer quelqu'un de plus que toi, papa.

– C'est vrai. Je suis le meilleur.

– Ça va les chevilles ? Rit ma mère.

– Très bien. Elles te passent le bonjour. Je vous laisse, je dois voir Ian pour l'aider à monter ses meubles.

– À tout à l'heure.


Mon père embrasse ma mère avant de partir. Mon frère a dû changer d'habitation et donc s'acheter de nouveaux meubles. Mais apparemment, il n'aime pas vraiment où il habite. Ça fait longtemps que je ne l'ai pas vu alors qu'on habite dans la même ville. Ma mère se fait un thé et part s'assoir sur le canapé. Je décide de le rejoindre. Il faut que je lui parle.


– Maman ?

– Oui mon chéri ?

– J'aimerais te parler de quelque chose d'important. Tu es un oméga alors tu sauras me conseiller. Et puis, si j'en parle avec papa, il va m'en faire tout un fromage.

– C'est vrai que ton père a tendance à en faire tout un foin à chaque fois. Tu veux me parler de quoi ?

– J'ai... J'ai énormément souffert lors de mes chaleurs car je savais qu'Aeson était quelque part. Je n'aime pas les avoir en temps normal mais là, c'était bien pire. J'ai eu énormément mal. Et je... Je me disais que...

– Tu aimerais bien qu'il se passe un truc entre ton alpha et toi avant tes prochaines chaleurs ?

– Oui. Comme ça je ne souffrirais pas. Mais Aeson ne voulait pas que ça se passe avant ses ruts car ça se passerait dans la précipitation. Elles arrivent dans un peu plus d'une semaine. On... Je ne sais pas si on aura le temps de le faire avant... Maman, je ne veux vraiment pas passer mes prochaines chaleurs, seul.

– Tu sais, j'ai passé trois périodes sans ton père quand on s'est connus. On voulait aussi attendre et comme toi, je souffrais. Il ne faut pas se précipiter Corey. Il faut que vous soyez sûrs de vous. Tu as des sentiments pour lui ?

– Je ne savais pas que tu avais passé trois périodes, seul. Après la discussion qu'on a eue lui et moi, je me suis rendu compte que je ressens des choses pour lui. Je le sais, je le sens. Je ne suis pas amoureux mais il ne s'agit pas de sentiments amicaux.

– C'était très compliqué mais j'avais dix ans de moins que toi alors c'est normal d'avoir attendu autant de temps. C'est déjà ça si tu as des sentiments. Et lui ?

– Il m'a dit que oui. Il m'a dit qu'il me trouvait vraiment magnifique et qu'il ne voulait pas me forcer. Il veut qu'on ait des sentiments l'un pour l'autre.

– Tu rougis. C'est mignon. Le fait qu'il veut que vous ayez des sentiments l'un pour l'autre, me confirme qu'il est un très bon alpha. Il ne te fera pas de mal et ne te forcera jamais à rien. Je suis si heureux qu'il soit ton âme-sœur.

– Il est merveilleux avec moi. Moi aussi je suis heureux d'être tombé sur lui.


Ma mère me sourit avant de me prendre dans ses bras. J'aurais eu cette discussion avec mon père, il serait parti voir Aeson et lui aurait crié dessus. Il a toujours été très protecteur envers nous. Ma mère se sépare de moi avant de me sourire à nouveau.


– Il embrasse bien ?

– Maman !!

– Quoi ? J'ai bien le droit de savoir.

– Je ne te demande pas si papa embrasse bien alors pourquoi tu me demandes ça ?

– Je veux juste savoir si ça te plait quand il t'embrasse.

– Ce n'était pas ça ta question.

– Ne chipote pas. Alors ?

– Oui.

– Oui quoi ? Oui, il embrasse bien ou oui, ça te plait ?

– Tu vois, c'était deux questions.

– Tu ne réponds toujours pas.


Je souffle avant de lever les yeux au ciel. Avec papa, j'aurais évité ces questions mais ça ne se serait pas passé pareil. Je finis par regarder le sol avant de répondre honnêtement à ma mère.


– Oui. Oui, il embrasse bien et oui, ça me plait. Beaucoup même.

– Je suis ravi pour toi. Tu te sens bizarre quand il t'embrasse ?

– Oui. C'est une drôle de sensation mais c'est tellement agréable.

– Tu commences à tomber amoureux.

– Je... Je ne suis pas un bon oméga.

– Corey, arrête avec ça. Je suis sûr qu'Aeson te prouvera le contraire.

– J'espère.

– J'en suis certain.


Je reste deux bonnes heures avec ma mère quand la porte s'ouvre. Mon père et mon frère arrivent vers nous. Je souris en voyant Ian. Il dit bonjour à notre mère et vient me prendre dans ses bras. Il me lâche et me demande si on peut parler en privé. On monte donc dans ma chambre. Il ferme la porte tandis que je m'assois sur mon lit. Ian m'y rejoint.


– Tu vas bien ?

– Ça va mieux qu'avant.

– Je suis désolé de n'avoir rien vu quand Daisy et Bart te faisaient du mal.

– Tu n'étais pas là. Tu ne pouvais pas savoir.

– J'aurais dû être là. C'est de ma faute.

– Mais non. J'aurais dû ouvrir ma gueule bien avant. Mais maintenant, je vais mieux grâce à Aeson.

– C'est qui Aeson ?

– Les parents ne t'ont rien dit ?

– Non. Quelque chose me dit que ça ne va pas me plaire.


Je parle de mon père qui est protecteur mais Ian est comme lui. Mais il n'a pas à s'inquiéter. Aeson est merveilleux. Il n'est pas comme l'ex de Ruben. Loin de là même.


– Aeson est mon âme-sœur.

– Q-quoi ? Comment tu l'as rencontré ?

– Daisy et Bart voulaient vendre la maison. L'agence immobilière qui était en charge de cette vente, c'est celle d'Aeson. Il est venu pour la visiter et c'est là qu'on a compris. Il a su, après, que cette maison n'était pas celle de Daisy et de Bart donc il a fait semblant d'essayer de vendre la maison.

– Je comprends mieux. Tu as eu tes chaleurs quand tu l'as vu ?

– Non. Et heureusement car je ne sais pas ce qu'auraient fait les deux autres cons. Je me sentais bizarre mais c'était très agréable. Et puis, comme tu le sais, j'adore l'odeur de la cannelle et Aeson sent cette odeur. Et moi, je sens la lavande et c'est son odeur préférée.

– Heureusement, comme tu dis. Il est gentil avec toi ?

– Il est merveilleux. Il ne me force à rien. Il ne m'oblige pas à faire quoi que ce soit. La preuve, il va bientôt avoir ses ruts, il l'a senti et il m'a ramené ici pour ne pas me forcer à l'aider. Il me fait oublier ce qu'on a pu me dire. Même si, au fond de moi, je pense encore que je ne suis pas un oméga qu'on puisse aimer.

– Je suis content que tu sois tombé sur un alpha comme lui. Mais j'exige de le rencontrer. Mais s'il n'était pas un bon alpha, je pense que papa lui aurait déjà rendu une petite visite.

– Ça, c'est sûr.

– Vous êtes en couple ?

– Oui, depuis quelques jours.

– D'accord. Il a quel âge ?

– Vingt-cinq ans, comme moi. Il a toujours voulu rencontrer son âme-sœur. Il n'a jamais eu de vraie relation. Il a cru plusieurs fois m'avoir trouvé mais il se rendait bien vite compte qu'il avait eu tort. Il n'a jamais eu de relations intimes avec qui que ce soit. Il veut découvrir tout ça avec son âme-sœur.

– C'est très rare de rencontrer des alphas comme lui. Le destin ne s'est pas foutu de ta gueule.

– Non, le destin a très bien fait les choses.


Mon grand frère me sourit avant de me prendre dans ses bras. On continue de parler d'Aeson pendant de longues minutes. Je crois qu'il l'apprécie même s'il ne l'a pas rencontré. J'organiserai une rencontre. Ou alors, Aeson et moi, organiserons un repas avec nos familles. Comme ça, tout le monde se rencontre. Il faudra que je lui pose la question quand je pourrai le revoir. Je parle comme si on habitait ensemble. Bon, on est en couple mais on n'habite pas sous le même toit. J'avoue que ça me plairait bien mais c'est encore trop tôt. On est qu'au début de notre relation. 

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