Chapitre 1 : Une matinée bien chargée
Le vrombissement de la moto de Kakashi se perdit peu à peu dans le bruit ambiant de la ville alors qu’il se gara devant le commissariat. Il s’agissait d’un bâtiment imposant, dont la façade grise, presque sévère, contrastait avec les couleurs plus vives des rues environnantes. Il ne semblait pas y avoir de vie derrière ces murs froids, à l’image de la ville elle-même : fonctionnelle, sans fioritures. À son arrivée, quelques passants jetaient un regard furtif, mais aucun d’eux ne s’attardait. Kakashi, malgré sa position et son autorité, était de ceux qu’on respectait sans chercher à les connaître. Un regard furtif, une salutation polie, mais sans plus.
Où qu’il aille, il restait une énigme, dissimulé derrière son masque et ses airs distants. Il ôta son casque d’un geste presque mécanique, comme s’il s’agissait d’une simple formalité. Ses cheveux argentés, un peu éparse sous le casque, se dressaient légèrement dans tous les sens, mais il n’y prêta guère attention. Il ajusta son masque, s’assurant que celui-ci était bien en place sur son visage, avant de s’engager dans le bâtiment.
Le commissariat, comme à son habitude, était animé par une agitation de fond : des téléphones qui sonnaient sans discontinuer, des murmures pressants dans les couloirs, des discussions éparses entre les agents. Mais tout cela semblait lointain pour l'argenté, comme s’il était dans une autre dimension. Il ne se laissait pas emporter par cette frénésie, ayant l'habitude des bruits constants autour de lui.
En traversant le hall d’entrée, il remarqua plusieurs visages familiers. Quelques agents le saluèrent rapidement, reconnaissant la silhouette familière du lieutenant. Un simple hochement de tête ou un « Bonjour, Lieutenant » suffisaient à sceller ces échanges qui n'allaient jamais plus loin. Kakashi, plongé dans ses pensées, ne faisait pas vraiment attention aux conversations autour de lui. Il marchait à une cadence lente mais assurée, sa présence imposant un respect tacite, inexprimé.
Il franchit l’entrée de son bureau avec une aisance propre à lui, et se dirigea directement vers son espace de travail, qui se situé un peu à l'écart des bureaux ouverts des policiers, avant de refermer la porte derrière lui. L’odeur du café froid, sûrement celui de la veille qu'il avait oublié sur son bureau, flottait dans l’air, mais il n’y prêta pas attention. Il n’avait pas le temps pour ça aujourd’hui. Ni demain d'ailleurs.
En s’assoyant derrière son bureau, il commença à vider sa sacoche de travail avec une méthode presque rituelle. Son ordinateur, les papiers qu’il devait examiner, et ce sentiment étrange de tranquillité avant la tempête. Il prit quelques secondes pour s’installer, ajustant les piles de dossiers, poussant de côté la tasse de café presque vide qu’il n’avait même pas pris la peine de terminer la veille.
Ses yeux parcouraient les documents étalés sur son bureau à une vitesse impressionnante, déjà plongé dans l’organisation de sa journée. Chaque geste était fluide, automatique. C’était comme une danse silencieuse, où chaque mouvement avait une place précise, aucuns n'étaient inutiles. Le bruit ambiant, étant atténué par la porte en bois de son bureau, n'était devenu qu'un fond sonore qu’il n’entendait même plus, concentré dans son travail.
Mais cette tranquillité fut rapidement interrompue, lorsque ce qu'un léger coup retentit contre la porte.
Kakashi leva les yeux de ses papiers, son regard perçant visible au-dessus de son masque, comme s’il avait anticipé l’arrivée de son collègue. Il savait que c'était Genma derrière cette porte. Ce dernier n'entrait jamais sans avoir d'abord frappé, un respect tacite pour l'espace de Kakashi, même si l’isolement du lieutenant était plus une habitude qu’une véritable nécessité malgré son grade.
— Entrez, répondit Kakashi d'une voix calme, mais qui portait l'autorité discrète de quelqu’un qui était habitué à ce genre de demandes.
Genma ouvrit la porte doucement, une pile de dossiers sous le bras. Il s’arrêta un instant dans l’embrasure de la porte, observant Kakashi qui semblait absorbé par la paperasse. Il avait l’air détendu, mais quelque chose dans son attitude trahissait qu’il était sur le point de parler d’une affaire sérieuse, piquant la curiosité de l'homme assis.
— Vous avez un instant, Lieutenant ? demanda Genma, son ton habituellement décontracté teinté cette fois d'une légère urgence.
Kakashi leva lentement les yeux vers lui, son regard se faisant plus pénétrant. Ses yeux, vifs et concentrés, scrutaient déjà son collègue. Genma connaissait ce regard : celui d’un homme prêt à prendre les choses en main, sans perdre une seconde, comme l'avait toujours fait Kakashi.
— Bien sûr, répondit Kakashi, se redressant légèrement dans son fauteuil tout en reposant son stylo.
Son ton était calme, mais une légère tension marquait déjà l'air. Il invita Genma à s’installer d’un geste de la main. Sans plus de cérémonie, Genma entra, referma la porte derrière lui, et s’assit sur la chaise libre, devant le bureau en bois, face à Kakashi. Il posa les dossiers sur la table avec un bruit sec, un geste qui marquait la gravité de l’affaire qu’il allait exposer. Il avait à présent toute l'attention de l'Hatake.
— J’ai un nouveau dossier pour vous. Cela va être… compliqué. Et cela touche à un secteur que vous connaissez assez bien je crois. Dans mon souvenir, vous n'habitez pas loin.
Kakashi, ses yeux toujours cachés par son masque, commença à examiner les dossiers d’un regard observateur, une lueur d’intérêt se faisant déjà sentir. Il attendait que Genma continue, sachant que chaque mot comptait.
Genma prit une profonde inspiration avant de commencer à exposer les faits. Kakashi l’écouta attentivement, ses yeux fixés sur lui, son masque toujours en place. Genma savait qu’il n’avait pas le droit à l’erreur en expliquant la situation, prenant du temps précieux à son lieutenant, qui pourrait servir à une autre cause importante.
— Lieutenant, nous avons affaire à une affaire de drogue dans un lycée de la ville. Une enquête qui a pris un tour inattendu. Nous avons découvert des substances illicites dans le lycée. Ce n’est pas la première fois, mais cette fois-ci, la situation est différente. Les preuves semblent évidentes, presque trop évidentes. Un casier a été retrouvé avec des produits illicites, et les premiers éléments tendent à incriminer un étudiant.
Kakashi fronça légèrement les sourcils, son regard toujours fixé sur Genma, mais il ne réagit pas encore. Il écoutait attentivement, cherchant déjà à deviner ce qui ne collait pas dans cette histoire.
— Le problème, c’est que tout a été mis en place de manière extrêmement rapide. Trop rapide. Cela ressemble à une tentative de boucler l’affaire à tout prix. Le proviseur de l’établissement semble vouloir régler le dossier au plus vite, sans laisser de place à la moindre ambiguïté, continua Genma, un peu plus nerveux. Ce genre de pression… c’est rarement un signe de transparence.
Kakashi hocha lentement la tête, analysant les informations. Il savait que la politique dans les établissements comme celui-ci était souvent de chercher à protéger l'image de l’école avant tout. Mais l’intensité de la pression exercée sur cette affaire ne pouvait pas être un simple détail.
— Vous avez des témoins, des preuves supplémentaires ? demanda Kakashi d'une voix calme, mais son regard se durcissait.
Genma secoua la tête.
— C’est là que ça devient problématique. Aucune vidéo, aucun témoin direct. Tout est basé sur ce casier et les substances retrouvées. Mais il n’y a aucune preuve physique liant l’élève à la drogue. Pas de saisie directe, rien qui vienne corroborer la version des faits.
Kakashi resta silencieux quelques instants, réfléchissant aux implications de tout cela. Une accusation sans fondement solide, et une pression pour clore l’affaire rapidement. Cela sentait le règlement de compte, ou pire, une tentative de faire tomber quelqu’un pour une raison qu’il n’arrivait pas encore à cerner.
— Très bien, dit Kakashi finalement en se relevant sur sa chaise. Je vais me rendre sur place. Je devrai comprendre par moi-même ce qui se passe là-bas.
Genma acquiesça.
— Faites attention, Lieutenant. Ce genre d’affaire peut facilement déraper, surtout avec des pressions extérieures.
Kakashi hocha la tête, se leva lentement de sa chaise, son dos légèrement courbé sous le poids de la fatigue qui commençait à s’instaurer, bien qu’il n’ait pas encore passé une heure dans le commissariat. Il s’étira brièvement avant de se diriger vers la porte de son bureau. Ses pas étaient mesurés, chaque mouvement réfléchi. Il ajusta son masque une dernière fois, juste au-dessus de son nez, avant de sortir de la pièce sans un mot, refermant la porte derrière lui avec un léger bruit métallique. Genma l'avait suivit du regard, inquiet mais reconnaissant du professionnalisme de Kakashi. Ils avaient besoin de réponses, et le lieutenant savait où les trouver.
Le bruit de ses bottes se fit entendre dans le couloir alors qu’il traversait l’étage désert du commissariat. Tous les officiers , à cette heure matinale, étaient dans leurs bureaux à profiter de la chaleur des radiateurs. La lumière du matin filtrait à travers les fenêtres hautes, mais l’atmosphère restait pesante, presque oppressante. Kakashi n’accorda qu’un regard rapide aux quelques agents qu’il croisa, certains le saluant d’un hochement de tête, mais aucun ne chercha à l’approcher. Il n’était pas du genre à discuter, et tout le monde savait que lorsqu’il avait une affaire en tête, il ne perdait pas de temps.
À peine il posa un pied à l’extérieur, que l'air frais du matin le saisit immédiatement. Il respira un instant, fermant brièvement les yeux sous l’effet de la brise douce, un contraste avec l’atmosphère étouffante du commissariat. La ville était encore calme à cette heure de la journée, mais le bruit léger du trafic commençait à s’installer au loin.
Kakashi marcha vers le coin de la rue où sa moto noire l'attendait, garée sous un petit auvent. L’acier de la moto scintillait légèrement sous les premiers rayons du soleil. Il s'arrêta un instant, son regard se posant sur l'engin, presque comme une vieille amie fidèle. Il s’approcha et s’installa rapidement sur le siège. Une fois monté, il enfila ses gants, et d'un geste assuré, mit en marche le moteur. Le grondement du moteur emplit le silence matinal, un bruit discret mais puissant.
La moto démarra en un frémissement, et Kakashi se lança dans la circulation, roulant avec une aisance presque instinctive. Il glissait entre les voitures encore peu nombreuses, ses yeux scrutant chaque coin de rue. Il se sentait un peu à l’écart, comme souvent dans ces moments-là. La route s'étendait devant lui, familière, mais son esprit était ailleurs, déjà en train de penser à ce qui l'attendait dans ce lycée. Il n'avait pas toutes les cartes en main, mais son instinct lui disait que cette affaire allait être plus complexe qu'elle n’en avait l’air.
Le trajet jusqu'au lycée était court, à peine dix minutes, mais il en profita pour observer l’architecture des bâtiments qui défilaient autour de lui. Le vent fouettait son visage, agitant un peu ses cheveux, mais il les garda en place sans y prêter attention. Le bruit de la moto, mesuré et précis, résonnait dans l’espace, et Kakashi semblait presque en phase avec le rythme de la ville.
Lorsque les premiers bâtiments du lycée apparurent au bout de la rue, il ralentit. Il tourna à l’angle de l’entrée principale, où l’on pouvait déjà voir quelques étudiants traîner sur les trottoirs, une légère agitation dans l’air. Il se gara sur le parking isolé, un endroit tranquille où il pouvait réfléchir avant d’entrer. Il éteignit la moto d’un coup sec, le moteur s’éteignant dans un dernier soupir.
Il posa un instant ses yeux sur l’entrée du lycée, son regard scrutant les alentours, comme s'il cherchait déjà quelque chose dans la foule. Un indice moindre qui pourrait le conduire à la solution. Le lycée semblait aussi calme que la ville autour de lui, mais Kakashi savait que sous cette surface, tout n'était pas aussi paisible qu'il n’y paraissait.
Une fois descendu de la moto, il remit en place son masque, ajusta son uniforme et se dirigea d’un pas déterminé vers les portes du lycée. Il n’était pas là pour être accueilli. Il n’était pas là pour discuter. Il était là pour résoudre un problème et obtenir des réponses, et pour ça, il fallait qu’il garde l’esprit clair.
Kakashi s’approcha d’un groupe d’élèves qui traînaient sur le pas de la porte, échangeant des mots distraits et des sourires à peine esquissés. Son regard balaya la petite foule avant de se poser sur une jeune fille qui semblait être un peu à l'écart, perdue dans ses pensées. Elle avait des cheveux roses qui tombaient en cascade jusqu’à ses épaules, et ses yeux verts brillaient sous les rayons du soleil du matin. Elle semblait légèrement agacée par les bavardages des autres, mais son regard se fit plus vif lorsqu’elle aperçut le lieutenant de police.
Kakashi, avec son regard pénétrant et son calme habituel, s’approcha d’elle sans se presser. Il pouvait voir l’hésitation dans ses yeux, mais elle ne détourna pas le regard. Il lui adressa un léger signe de tête, comme une salutation, tout en ajustant son masque, qu’il portait toujours.
— Excusez-moi, dit-il, sa voix toujours aussi calme et un brin froide. Le bureau du proviseur, pouvez-vous me l'indiquer ?
La jeune fille sembla un instant perplexe de se faire ainsi interpellé par un agent de police, avant de se redresser et de pointer du doigt en direction d’un bâtiment voisin.
— C’est à l’entrée principale, à gauche. Vous ne pouvez pas le manquer, répondit-elle d'une voix claire, mais son ton trahissait une légère nervosité. Kakashi nota son empressement à répondre, comme si elle cherchait à éviter d’être impliquée dans cette situation. Peut-être avait-elle déjà entendu parler des raisons de sa visite. C'était très probable que l'affaire est déjà fait le tour du lycée. Les adolescents adorent les potins.
Kakashi la remercia d’un simple hochement de tête avant de s’éloigner, sans perdre de temps. Alors qu'il se dirigeait vers le bâtiment, il ne put s'empêcher de remarquer une chose : elle ne semblait pas être une élève comme les autres. Il avait l’impression de l’avoir déjà vue dans un autre contexte, mais il n’avait pas le temps de s'attarder sur ses pensées. Son objectif restait le même : obtenir des informations, et rapidement.
Il s’approcha du bâtiment indiqué, ses pas résonnant sur le sol pavé. Le bureau du proviseur ne se trouvait qu'à quelques mètres. Un léger murmure d’agitation s’échappait des fenêtres ouvertes, mais la porte, elle, était fermée, signifiant la priorité du lieu. Kakashi prit une profonde inspiration, se préparant à entrer dans l’inconnu, une nouvelle facette de cette affaire qu’il allait devoir démêler.
Kakashi arriva devant la porte du bureau du proviseur. Le couloir autour de lui était calme, à l'exception de quelques élèves qui passaient, les têtes baissées, visiblement pressés de regagner leur salle de classe. Il inspira profondément, ajusta son masque une dernière fois, plus pour se rassurer qu'autre chose, et frappa doucement à la porte du bureau, avant d’attendre une réponse.
Quelques secondes plus tard, une voix claire, mais légèrement bourrue, se fit entendre à l'intérieur.
— Entrez !
Kakashi poussa la porte, qui s’ouvrit avec un léger grincement. À l’intérieur, le proviseur était derrière un grand bureau en bois massif, ses yeux perçants fixés sur une pile de papiers. Dès qu'il aperçut Kakashi, il leva le regard d’un air légèrement agacé, l'air d'un homme habitué à se battre contre la lenteur administrative. Hiruzen Sarutobi, d'après les documents qu'il avait lu en diagonal ce matin, un vieil homme d’apparence fatiguée et ridés par les années. Ses cheveux blancs étaient attachés en un petit chignon négligé, et une paire de lunettes en forme de demi-lune reposait au bout de son nez, qu’il ajusta avec un soupir de mécontentement.
— M. Hatake, je présume ? dit-il en levant les yeux au ciel, son ton pas particulièrement accueillant. Entrez, entrez. Pas de temps à perdre.
Kakashi entra et serra brièvement la main du proviseur, tout en restant debout, ne voulant pas s'attarder plus que raison.
— Je suis là pour l’affaire en cours. répondit Kakashi, sa voix toujours aussi calme. Étant donné que vous connaissez déjà mon nom, je suppose que mon collègue vous a appelé pour vous prévenir de mon arrivée et de ma raison ici. J'ai besoin d'avoir accès à certains documents et d'interroger quelques élèves.
Hiruzen, qui semblait ne pas avoir beaucoup de patience, s'affaissa dans son fauteuil en émettant un grognement. Il tendit un dossier étiqueté d'un «urgent» frappé sur la couverture.
— Je comprends bien, mais il faut que ce soit réglé vite. Ce lycée n’a pas l’habitude de ces histoires, et croyez-moi, j’aimerais que cela ne prenne pas trop de temps. Ces enfants… ils ont déjà bien assez à gérer. Il posa les mains sur la table, les yeux plissés sous les lunettes, donnant l’impression qu'il était plus préoccupé par l’inefficacité des systèmes que par les détails de l’enquête.
Kakashi, l’air impassible, scruta les dossiers sur le bureau. Hiruzen semblait être un homme avec un certain tempérament, un vieux grincheux, comme on pourrait dire. Mais son regard dénotait également une forme de sagesse qu’il avait acquise avec les années.
— Qu’avez-vous exactement ? demanda Kakashi en restant direct.
Hiruzen soupira bruyamment, feuilletant les papiers sous ses mains.
— Drogues, trafic, des preuves peu claires qui se recoupent mal, des témoignages confus… Mais je peux vous dire une chose : je suis fatigué de gérer ce genre de problèmes. Vous avez tout à votre disposition. À vous de voir si vous pouvez tirer quelque chose de tout ça. Il repoussa les papiers vers Kakashi, visiblement agacé de cette situation.
Kakashi jeta un œil aux documents, concentré, mais sans trop s'attarder. Ce qui l'intéressait était ce que le proviseur ne disait pas, et Hiruzen ne semblait pas vouloir étendre davantage sur certains sujets. Le lieutenant de police savait que chaque mot, chaque geste, comptait dans ce genre de situation. Il s'agenouilla légèrement pour prendre un autre dossier déposé à côté de celui que le proviseur venait de lui balancer.
— Et les élèves ? demanda Kakashi d’un ton neutre, les yeux toujours rivés sur les papiers. Vous avez des informations plus précises ?
Hiruzen fronça les sourcils, une moue de désagrément apparaissant sur son visage.
— Certains ne collaborent pas, d’autres racontent des bobards. Mais il y a bien un groupe d’élèves qui semble toujours se retrouver au mauvais endroit, au mauvais moment. Rien de solide à vous donner, mais… Il leva les yeux vers Kakashi, son regard un peu plus perçant. Mais peut-être que vous pourrez faire un peu de lumière là-dessus, du moins j'ose espérer que vous êtes aussi compétant qu'on le dit.
Kakashi observa le proviseur en silence un instant, analysant les subtilités de ses mots. Il ne semblait pas avoir de véritables indices, mais une partie de l’histoire restait à découvrir. Il tourna les talons sans un mot et se dirigea vers la porte.
Avant de partir, il se tourna une dernière fois vers Hiruzen, qui l'observait silencieusement.
— Rien de cela ne doit sortir d'ici.
Le vieil homme hocha la tête, son regard dur comme de la pierre.
— Vous avez ma parole, Lieutenant Hatake. Je ne tiens pas plus que vous à ce que cette affaire s'ébruite plus que ça ne l'est déjà.
— Je vous rappelerai dans la semaine, resté disponible.
Puis il s'éloigna sans ajouter un mot de plus, prenant les documents en main. Il ferma la porte derrière lui avec un léger bruit sourd, retrouvant un calme relatif dans les couloirs du lycée, la plupart des élèves étant en cours. Il se concentra sur sa mission. Ses pensées s’orientaient déjà vers la suite de son enquête. Il avait un peu plus d'éléments, mais tout cela restait très flou. Il devait approfondir, interroger les élèves, et démêler les fils de cette histoire pour arriver à la vérité.
Il inspira lentement, sentant le poids des documents contre sa paume. Les pièces s’accumulaient, mais rien ne faisait encore sens. Il avançait en terrain mouvant, chaque pas risquant de faire céder le sol sous lui.
Il traversa l’allée qui menait à l’extérieur du lycée, ses pensées tourbillonnant déjà vers l’étape suivante. Les élèves. Des témoignages… des mensonges, sûrement.
La vérité, elle, restait enfouie quelque part. Il finira par lui faire pointer le bout de son nez.
Kakashi ajusta son casque, le cuir de ses gants crissant légèrement contre la visière teintée. Le vent s’engouffra sous le col de sa veste lorsqu’il enfourcha sa moto, une machine aux lignes sombres et discrètes, aussi silencieuse qu’un prédateur dans la nuit. Une fois le moteur lancé, il quitta le trottoir d’un mouvement fluide. Le rugissement du moteur brisa le calme des rues encore un peu désertes, un grondement sourd et contenu prêt à déchaîner sa puissance.
L’asphalte défilait sous lui alors qu’il se fondait dans les artères de la ville, les lampadaires qui ne tarderont pas à s'éteindre, projetaient des éclats fugaces sur la carrosserie mate de sa machine.
Les rues étroites du quartier scolaire laissèrent bientôt place à des avenues plus larges. Il serpentait entre les véhicules avec une précision presque surnaturelle, tandis que la moto vibrait sous lui, chaque accélération comme un battement de cœur sous tension. L’air chargé d’humidité et l’odeur du bitume humide emplissaient l’habitacle de son casque, mêlant claustrophobie et adrénaline.
Ses pensées, elles, filaient plus vite que lui. Les mots d’Hiruzen résonnaient encore, un écho troublant, sans contours précis. Des secrets étouffés, des fils emmêlés qu’il faudrait dénouer.
Le commissariat se dressa finalement à l’angle d’un carrefour, silhouette austère aux fenêtres grillagées, semblable à un gardien impassible. Kakashi ralentit, réduisant progressivement l’allure jusqu’à ce que le moteur s’apaise en un ronronnement grave.
D’un geste mesuré, il coupa l’allumage et posa pied à terre. Ses bottes claquèrent de nouveau contre le sol tandis qu’il descendait.
Il ôta son casque d’une main, ses cheveux rebelles s’échappant en mèches désordonnées. Le ciel au-dessus de lui était chargé, prêt à libérer sa colère. Une tempête était proche. Mais celle qui l’intéressait grondait ailleurs, dissimulée, prête à éclater.
L’intérieur du commissariat était plongé dans une lumière blafarde, le bruit monotone des téléphones et des conversations basses remplissant l’espace et ses oreilles pour la deuxième fois ce matin. Kakashi traversa le hall sans prêter attention aux salutations discrètes de ses collègues.
Son bureau l’attendait, porte ouverte, une enclave sombre encombrée de papiers épars, où l’odeur du café froid persistait. Il déposa les dossiers récupérés au lycée sur le bois usé, s’assit lentement et repoussa un épais rapport d’un geste las.
D’un mouvement précis, il ouvrit le premier document. Ses yeux glissèrent sur les lignes imprimées, déchiffrant les informations avec une attention chirurgicale. Fiches d’élèves, témoignages soigneusement retranscrits, tout y était, mais les détails semblaient soigneusement calibrés, presque trop propres pour être honnêtes. Il y avait quelque chose qui clochait, mais il ne savait pas encore quoi.
Il repéra un nom souligné deux fois. Une répétition. Rien n’est anodin. Naruto Uzumaki. Le garçon au casier incriminé dans lequel on y avait retrouvé toutes sortes de substance illicites. Il avait l'impression de connaître ce nom, mais il ne s'y attarda pas plus que ça.
Logiquement on pourrait dire qu'il a un casier judiciaire...
Il plissa les yeux, son esprit alignant les faits comme les pièces d’un jeu d’échecs. Chaque ligne, chaque phrase constituait un fil ténu dans le tissu d’une vérité encore invisible.
Un nom surgit à nouveau, lié à une rumeur, un incident rapporté avec trop peu de précision pour être ignoré.
Kakashi ferma un instant les paupières, laissant sa mémoire combiner ce qu’il savait déjà à ces nouveaux éléments. Il sentait le puzzle se former lentement, mais les contours demeuraient encore extrêmement flous.
Il se redressa, saisissant un crayon pour griffonner des notes rapides dans la marge. La vérité, il la sentait à portée de main. Mais comme toujours, elle exigeait patience et perspicacité.
Le jeu venait de commencer. Et pour une fois depuis un moment, il avait envie de savoir la vérité. Pas par devoir, pas à cause de son grade, mais bien par curiosité. Un besoin de comprendre pourquoi tout le monde semblait à la fois coupables et innocents.
La lumière blafarde de sa lampe de bureau jetait des ombres longues sur les documents épars. Le temps s’était dissous entre les lignes des rapports, chaque nouvel élément ajoutant davantage de poids à la toile complexe qu’il tentait de démêler.
Le crayon dans sa main était usé jusqu’à la mine, signe des nombreuses annotations qu’il avait griffonnées dans les marges. Des pistes naissaient, d’autres s’effondraient. Mais une conclusion s’imposait désormais clairement : s’il voulait des réponses, il devait approcher le problème autrement.
Le lycée était au centre de tout. Les faits, les secrets et les mensonges convergeaient tous vers ce point. Depuis son entretien avec Hiruzen, une idée germait, prenant racine au fil de son enquête.
Un craquement léger se fit entendre devant lui. Genma apparut à la porte, l’air nonchalant, son cure-dent oscillant entre ses lèvres.
— Kakashi, il est presque minuit. Tu devrais rentrer chez toi. Tu ne m'as même pas entendu frapper tellement tu es absorbé par cette affaire depuis ce matin.
Genma le vouvoyait lorsque la situation était professionnelle, mais en l'occurrence, la, c'était plus l'ami qu'il était qui lui parlait plutôt que son subordonné.
Le lieutenant releva à peine les yeux.
— C’est ce que je vais faire… murmura-t-il, mais son ton trahissait une résolution plus profonde.
Genma haussa un sourcil.
— Tu réfléchis à un coup tordu, hein ?
Kakashi se permit un sourire en coin, infime.
— Demain matin, je contacterai le proviseur Sarutobi. S’il veut que je trouve la vérité, il devra me laisser agir à ma façon.
Il ferma le dernier dossier d’un geste lent, les doigts effleurant la couverture usée.
— La seule manière d’en apprendre davantage… c’est de devenir l’un des leurs.
Genma haussa un sourcil, curieux.
— Qu'est ce que tu entends par là ?
— Je vais m'infiltrer en temps que professeur, j'ai les compétences requises pour faire professeur de mathématiques. J'ai une licence en maths. De plus, de ce que j'ai entendu dans les couloirs du lycée, il y a un des professeurs qui a était viré il n'y a pas longtemps, je le remplacerai.
— Eh bien... Soupira Genma. C'est bien ce que je disais, tu avais vraiment une idée tordue. Ceci dit, ce pourrait être la meilleure pour cette affaire. Mais tu y ai allais en uniforme ce matin, certains élèves vont te reconnaître non ?
— Ne t'inquiètes pas pour ça, j'ai ma solution. Dit-il avec un sourire en coin.
Kakashi s’adossa à sa chaise, le regard déjà tourné vers la journée à venir. Le plan se formait dans son esprit, chaque pièce trouvant sa place. Il ne serait plus seulement un spectateur mais acteur majeur dans l'affaire en cours.
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Voilà, voilà !
J'ai enfin eu la foi de corriger ce chapitre, je peux plus me le voir tellement je l'ai corrigé et recorrigé ! J'espère sincèrement que y'a pas de fautes d'orthographes ou de compréhensions... Parfois quand je débite j'oublie des passages qui sont présents dans ma tête 😭
N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez ! Votez et commenter s'il vous plaît 🥹
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