Chapitre 19
Je me rapproche de la porte de ma sœur jumelle en essayant de comprendre ce qu'il se passe sans y entrer. Je colle mon oreille à la porte et cherche à regarder à travers la serrure. Ce que j'y vois me terrifie et je reste figée sur place. Je n'arrive plus à penser.
Sans réfléchir j'ouvre la porte et d'un coup,constate que ma vision d'il y a quelques secondes plus tôt n'est pas un rêve. C'est un putain de cauchemar. Dans la pièce sombre, une scène horrifiante se déroule sous mes yeux.
Je le vois, Max est sur Jess. Sa main est sur la bouche de ma jumelle, d'où la provenance des cris étouffés.
Max se retourne, surpris par le bruit de la porte. Son visage vire au rouge quand il me voit. Je le vois faire un signe de tête vers la porte qui se referme derrière moi.
C'est impossible. Non. Je vais me réveiller, c'est un cauchemar !
Quentin se jette sur moi et me plaque au sol. Je suis sonnée. Je sens Quentin me tirer vers le lit où se trouvent déjà Max et Jess. Il me balance sur le matelas puis marmonne quelque chose à Max.
Celui-ci acquiesce avec un large sourire.
Jess, encore consciente, profite de ce court instant pour se défaire de l'emprise de son agresseur et se rue vers la sortie. Ce dernier essaie de lui courir après, mais il n'arrive même pas à tenir debout.
Il dit à son acolyte d'aller chercher ma sœur pendant qu'il s'occupe de moi. Il s'exécute, me voilà seule avec Max, le regard menaçant.
Il me hurle dessus, me demande si je me rends compte de ce que je viens de faire, puis me frappe une première fois au visage avant d'enchaîner avec d'autres coups sur le reste du corps.
Je finis par m'évanouir.
Je ne sais pas où je suis. Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Pourquoi je ne peux pas bouger ? Si, je peux, mais une douleur lancinante parcourt mon corps tout entier. J'arrive enfin à ouvrir les yeux.
Je suis dans une pièce totalement blanche. Un bip retentit à intervalles régulières, c'est grâce à ça que je prends conscience d'être à l'hôpital.
Je saisis difficilement le bouton d'appel pour prévenir une infirmière de mon réveil et lui poser des questions.
Une jeune femme entre sans plus tarder dans ma chambre. Elle me demande comment je me sens, puis me dit de patienter jusqu'au passage du médecin pour en savoir plus sur mon état de santé.
Je lui demande où est mon téléphone. Elle me le tend en me disant de faire attention. La vitre est brisée, mais comment ça a pu arriver ? Enfin, peu importe. Je l'allume et appelle Pascal. Il doit être mort d'inquiétude.
- Angie ? Bon sang, comment vas-tu ?
- Je viens de me réveiller à l'hôpital, alors je sais pas trop. Je dois attendre le médecin pour lui poser mes questions, mais je me demande comment j'ai atterri ici.
- Attends... Quel est ton souvenir le plus récent ?
- Je sais que hier soir j'étais chez Max avec Jess, j'ai eu Quentin au téléphone plus tard dans la soirée.
- Rien d'autre ?
- Non, c'est tout. Qu'est-ce qu'il s'est passé Pascal ?
- Ecoute, je pars de chez moi. J'arrive.
Il raccroche précipitamment, j'ai senti l'inquiétude et la tristesse dans sa voix. Mais bordel ! Pourquoi je suis là ? Pourquoi personne ne me dit rien ?
Mes interrogations sont interrompues par l'entrée du médecin.
- Bonjour Mademoiselle Varest. Ravi de vous voir de retour parmi nous.
- "De retour" ?
- Vous avez été admise il y a trois semaines.
Cette révélation me laisse sans voix. Trois semaines ? Max, Jess et Quentin doivent être morts d'inquiétude ! Je dois les appeler.
- Vous pourriez me dire pourquoi je suis là ?
- Vous avez subi une agression. Ce sont les pompiers qui vous ont amenée ici après un coup de fil pour dénoncer vos agresseurs.
- Mes agresseurs ? Ecoutez, je ne comprends rien. Je me souviens juste que j'étais chez mon copain avec ma sœur et que dans la soirée j'ai parlé à mon ancien meilleur ami.
- Mademoiselle Varest, il est normal que vous n'ayez pas les souvenirs de votre agression. Il arrive souvent que les ressortissants du coma mettent plus ou moins de temps à retrouver la mémoire des événements qui les ont conduit à l'hôpital.
- Je comprends. Et... Mon état de santé ?
- Pour être honnête avec vous, le fait que vous ayez été agressée pendant votre convalescence n'a pas vraiment arrangé les choses. Vos côtes ont été fêlées, vous avez eu beaucoup d'hématomes sur la totalité du corps, mais vous n'avez quasiment plus rien aujourd'hui. Le temps passé dans le coma, en repos complet, a permis à votre corps de se remettre plus rapidement.
Le médecin fait demi-tour et s'excuse en m'expliquant qu'il a d'autres patients à voir. Après son départ, je me retrouve à nouveau seule face à toutes ces informations dans cette pièce vide. Je ne comprends vraiment pas ce qu'il s'est passé. Comment ai-je pu oublier mon agression ? J'espère que Pascal pourra m'apporter des réponses à mes questions.
Une dizaine de minute après le départ du médecin, quelqu'un toque à la porte, cette dernière s'ouvre dans un grincement et Pascal apparaît, le visage dévasté par ce qu'il me semble être le chagrin. Je comprends tout de suite que quelque chose ne va pas et je sens qu'il s'agit de Jessika. Qu'a-t-il pu lui arriver ?
Pascal s'avance doucement de mon lit en gardant les yeux rivés au sol. Il s'assoit sur la seule chaise de la chambre et un long silence pesant s'installe. Aucun de nous deux n'ose le rompre. Il finit par me tendre d'une main tremblante une enveloppe dans laquelle se trouve une lettre. J'ouvre cette dernière et fond en larme.
Pascal,
Sache que je t'aime plus que tout au monde. Je ne t'ai jamais assez remercié de m'avoir accueillie et élevée alors que mes propres parents ne voulaient pas de moi.
J'ai été heureuse de voir ma sœur et d'avoir passé du temps avec elle.
Le soir où je suis retournée chez Max avec Angie, tout se passait bien même si nous avions des doutes sur Max, j'aurai tout fait pour la protéger. Nous avons passé une bonne soirée et étant fatiguée, je suis montée me coucher.
Au milieu de la nuit, j'ai été réveillée par des mains m'empêchant de bouger. Quand j'ai ouvert les yeux, j'ai vite compris les intentions de Max et Quentin. Ce dernier se tenait au niveau de la porte, une caméra à la main tandis que Max était au dessus de moi. Il me tenait d'une main et glissa l'autre sous mon tee-shirt et saisit mon sein en le pressant. Je n'arrivais pas à me débattre, j'ai donc tenté de crier mais il mit aussitôt une main sur ma bouche.
Il baissa ensuite son short et son caleçon ainsi que mon bas de pyjama et ma culotte. Puis il pénétra en moi sans attendre. J'ai tenté de crier mais sa main étouffait toujours mes cris.
C'est à ce moment, qu'Angie a fait irruption dans la pièce. Quentin s'est jeté sur elle pour la balancer sur le lit à côté de moi et j'en ai profité pour m'enfuire lâchement.
J'ai appelé la police pour leur raconter les faits et suis rentrée.
J'ai fais ma déposition le lendemain puis en rentrant, rassurée sur l'état d'Angie puis j'ai profité de ton absence pour mettre la musique à fond. Je me suis déshabillée et suis allée dans la baignoire où j'ai fait couler l'eau avant de prendre des lames.
Pardon pour cet abandon mais je n'aurai jamais pu me pardonner d'avoir abandonné Angie de cette façon.
Ne t'en veux pas pour ce que j'ai fais, tu n'y est pour rien.
Prend soin de ma sœur pour moi.
Je vous aime de tout mon cœur tous les deux <3
Pascal me prends dans ses bras en me chuchotant à l'oreille des petites phrases de réconfort. Après au moins une heure de sanglots sans répit, j'arrive à me calmer un peu et discute avec Pascal.
Il m'informe que Max et Quentin ont été interpellés pour ce qu'ils nous ont fait. Max a en plus été incriminé pour menaces et violences envers moi ainsi que Enzo qui apparemment a été mon premier agresseur.
Il me dit également que maintenant que je suis réveillée, je vais devoir déposer une plainte pour appuyer les propos de Jess. Je lui réponds que pour le moment, c'est impossible sachant que je ne m'en souviens pas.
Plus tard, des policiers passent me voir. Je leur explique la situation et ils me répondent que je pourrai témoigner dès que j'aurai retrouvé la mémoire mais que cependant, ils allaient quand même prendre ma déposition concernant les doutes que Jess et moi avions au sujet de Max.
Après avoir recueilli mon témoignage, ils repartent, me laissant avec Pascal, qui ne m'avait pas lâchée depuis son arrivée.
Une semaine passe, Pascal reste avec moi, il fait juste des allers-retours pour me ramener des vêtements propres. Il a rapatrié chez lui toutes les affaires que j'avais chez Max.
Le médecin passe me voir et me dit que je peux sortir vu que mon état est stable et que je n'ai plus besoin de soins quotidiens hormis quelques séances de rééducation.
Je rassemble mes affaires pendant que Pascal s'occupe des formulaires de sortie.
J'allais boucler mon sac quand mon portable se met à vibrer.
- Allô ?
- Bonjour Angie, c'est Isabelle. Ne raccroche pas s'il te plaît. Je t'appelle pour prendre de tes nouvelles.
- Bonjour Isabelle. Je sors de l'hôpital aujourd'hui, je vais bien. Je suppose que tu es au courant pour ton fils.
- Angie... Je suis tellement désolée. Si j'avais su qu'il recommencerait, je ne t'aurais jamais demandé de retourner à ses côtés.
- "Recommencerait" ? T'es en train de me dire qu'il a déjà un passif ?
- Oui. Pour tout te dire, quand il est revenu vers toi, il sortait juste d'un mois avec sursis pour agression légère. Il y a déjà eu d'autres faits par le passé, j'ai naïvement cru qu'être avec toi le changerait, parce qu'il t'aimait sincèrement et que tu es une bonne personne. Si j'avais su, je ne l'aurait pas laissé t'approcher, ni toi, ni ta sœur... Toutes mes condoléances.
Ma gorge se serre. Elle est aussi au courant pour Jess.
- Isabelle, tu pensais que je le changerais. Ça n'a pas été le cas, il s'en est pris à ma sœur et c'est ce qui a causé sa mort. Elle est morte à cause de ton cher fils.
- Tu es en colère, je comprends. Je ne vais pas te déranger plus longtemps. Si jamais tu as besoin de quoi que ce soit, tu as mon numéro. N'hésite pas à m'appeler.
- Je doute du fait que je puisse te rappeler. Tu le savais Isa. Tu n'as rien dit, t'as laissé faire le temps en essayant de te convaincre que ton fils changerait grâce à moi. C'est fini, je ne veux plus entendre parler de Max. Et par extension, je ne veux plus entendre parler de sa famille. Bonne continuation Isabelle.
Je ne lui laisse même pas le temps de répondre et raccroche sans attendre. Pascal arrive dans la chambre et me dit qu'on peut y aller.
Je prends mon sac et mon portable puis suis Pascal jusqu'à la voiture.
Tout ça est terminé. Max et ses complices vont pourrir en prison. Je vais pouvoir tout reprendre à zéro.
***************************************************************************************
Et voici la fin du premier Tome !
Mais pourquoi avoir publié aussi vite la fin du livre ? La réponse est simple. Nous comptons nous présenter au Wattys et comme nous n'avons que jusqu'au 1er Août pour nous inscrire, il fallait que le roman soit complet avant la date butoir.
Nous vous remercions pour votre soutien et n'hésitez pas à nous faire des retours sur ce premier tome.
Nous ferons prochainement une FAQ, elle portera bien évidemment sur le premier Tome mais vous pouvez également poser des questions sur nous, les auteures.
Une nouvelle oeuvre sera publiée pour répondre à vos questions. Par conséquent, vous pouvez nous les envoyer en messages privés !
Nous vous faisons de gros bisous et nous vous aimons <3
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top