Chapitre 15

A peine montée dans la voiture, je sens mon téléphone vibrer. C'est un message de Quentin.

"Je suis désolé pour tout à l'heure, je n'aurai pas dû parler comme ça de Max. Je vais au commissariat, je t'envoie un texto pour te dire ce que ça aura donné."

Bon, au moins, il s'est excusé, c'est déjà ça. Je dois avouer que même s'il m'énerve, il commence un peu à me manquer. Je lui réponds un simple "ok" puis range mon portable.

Max lance la musique qui se met à raisonner dans tout l'habitacle du véhicule. Je regarde par la fenêtre et commence à me perdre dans mes pensées. J'essaie de mettre un peu d'ordre dans ma tête.

Ma moitié s'arrête en cours de route pour aller me chercher ce qu'il faut à la pharmacie. Je le vois saisir son téléphone, regarder l'écran et faire la moue. Il semble l'éteindre puis le range dans sa poche.

Je n'y prête pas plus attention et replonge dans mes pensées quand Pascal m'en tire aussitôt.

- Tu sais Angie, Jess s'inquiète de ne pas avoir de tes nouvelles. Pourquoi tu ne veux pas lui dire pour ton agression ? Me demande Pascal à l'arrière de la voiture.

- Parce qu'elle va se faire un sang d'encre et que je ne veux pas qu'elle me voit dans cet état.

- Je comprends, mais il va falloir que je lui donne une raison pour justifier le fait qu'elle ne puisse pas te voir pendant un mois. Elle est très attachée à toi, donc soit tu lui dis, soit tu trouves une raison en béton, mais si tu choisis cette option, il va falloir te montrer convaincante. Jess est une fille très perspicace, si tu n'arrives pas à l'être, elle cherchera à savoir la vérité et si elle apprend que tu lui as menti, attends-toi à une tornade de reproches.

- Je sais, j'y réfléchis. Lui dire pour ne rien lui cacher et être honnête, ou alors lui mentir pour ne pas l'inquiéter ? C'est un choix que je dois faire, je prendrai une décision dès ce soir. En attendant, fais comme si de rien n'était s'il te plaît. Je lui réponds songeuse.

- C'est entendu, tiens-moi au courant quand tu auras pris ta décision, d'accord ?

- Oui, bien sûr.

- Merci. J'aimerai aussi te parler d'autre chose, c'est à propos de Max. Sache que je n'ai rien contre lui mais quelque chose me chiffonne le concernant. Je ne saurai pas te dire pourquoi, mais j'ai un mauvais pressentiment. Il est très proche de toi, je ne veux pas interférer dans votre relation, cependant j'aimerai que tu me promettes de rester prudente. Me dit-il soudainement sérieux.

- Écoute, tu n'es pas le seul à avoir ce genre de propos envers Max. Quentin aussi en tient dans le même genre. Cela dit, Max est la seule personne qui m'a aidée à me sortir de l'enfer familial dans lequel j'étais et dès que je suis partie de chez mes parents, il a été là pour moi. On se connaît depuis des années, malgré nos différents, on a toujours su les surpasser et nous entre aider. Il est l'unique personne qui me comprend parfaitement et en qui j'ai une confiance aveugle Je peux comprendre tes inquiétudes, tout comme celles de Quentin, mais Max est tout pour moi. C'est très probablement l'homme avec qui je ferai ma vie. Mais si ça peut te rassurer, je te promets de rester prudente.

- Merci beaucoup Angie. Tu sais, tu es la sœur de Jessika, mais je te vois aussi comme une fille. Tu es très importante pour ta sœur et moi. Fais attention à toi.

- Promis.

Je tourne la tête vers la pharmacie et vois ma moitié en sortir. Il remonte dans la voiture, démarre et reste silencieux jusqu'à ce qu'on arrive chez Pascal. Ce dernier descend en nous saluant, puis on repart directement. L'expression de Max me laisse perplexe. Il a l'air à la fois confus, agacé et en pleine réflexion.

- Dis-moi, qu'est-ce que tu as ? Lui demandé-je.

- Rien, t'inquiète. Je suis juste épuisé. J'ai essayé de réfléchir à l'identité de ton agresseur. Je n'ai trouvé qu'une seule personne qui pourrait t'en vouloir à ce point. Me répond-il solennellement.

- Sérieux ? Tu penses que ça pourrait être qui ?

- Marine.

- Non, je ne//

- //Laisse-moi terminer. Je pense qu'après ce qu'il s'est passé entre vous, elle doit t'en vouloir. Quentin se soucie toujours de toi alors qu'elle voulait l'avoir juste pour elle, ça expliquerait aussi comment ton agresseur a eu l'adresse mail de Quentin. Prends également en compte le fait qu'elle soit très orgueilleuse et qu'elle veut toujours avoir le dernier mot. Elle a aussi beaucoup d'argent, rien n'empêche qu'elle aurait pû engager quelqu'un pour s'en prendre à toi.

- C'est logique comme raisonnement... Mais même si Marine est une pétasse arrogante, elle ne s'abaisserait pas à ça. J'en doute. Et puis, vu que Quentin se soucie toujours de moi, pourquoi me faire envoyer à l'hôpital pour ensuite lui envoyer un mail pour l'en avertir ? Ca ne colle pas.

- En effet. Je n'avais pas pris ça en considération pendant mes réflexions. Allez, on descend ? J'ai quelqu'un à te présenter.

On sort de la voiture et je crois voir du mouvement sous la véranda. On s'approche et Max me présente Enzo. C'est un homme d'environ trente ans, taillé comme une armoire à glace. Un vrai Machopeur. Il est assez impressionnant. Ses cheveux bruns coupés courts et ses yeux d'un marron glaçant le rendent encore plus sérieux.

- Enzo sera ton garde du corps à compter d'aujourd'hui. Dans ton état, tu ne pourras pas beaucoup sortir et je vais avoir certains trucs à régler en extérieur. Il veillera sur toi pendant mes absences. Si tu as besoin de quoi que ce soit quand je ne suis pas là, tu peux lui demander, il t'apportera ce qu'il te faut. Juste pour que tu le saches, il a pour ordre de veiller sur toi, mais il n'a en aucun cas le droit d'avoir un quelconque contact physique avec toi sauf si la situation l'oblige.

- D'accord.

Je ne sais pas trop quoi en penser. Certes, il veut me protéger, c'est très mignon de sa part, mais quelque chose me dérange... Ca vient sûrement du fait que je vais devoir vivre avec ce garde du corps collé à mes bottes. De toute façon, je ne suis pas réellement en position de refuser. Ca a tout de même un côté rassurant.

Max déverrouille la porte d'entrée et m'aide à rentrer. Je dois avouer que ce fauteuil va être super contraignant. J'espère que ça ne sera pas à long terme, sinon ce sera Max qui devra me porter pour que je puisse aller prendre ma douche ou dormir.

Je demande à ma moitié de m'aider à m'installer sur la terrasse. Il s'exécute puis m'apporte mon matériel de dessin. Je prends mes écouteurs, lance ma playlist puis commence à faire courir mon crayon sur la feuille.

Au bout de presque deux heures, le Machopeur vient me dire que le repas est prêt et que Max va venir m'aider à rentrer.

Je regarde ma feuille et me rends compte que perdue dans mes pensées, j'ai dessiné le casque de mon agresseur. De petits détails me reviennent en tête. Aussi minimes soient-ils, ils me permettent d'avoir une vision de plus en plus précise de ce casque.

Je m'empresse de ranger mon dessin avant que Max n'arrive.

- Alors, cette séance de dessin ? Me demande-t-il en apparaissant dans le cadre de la baie vitrée.

- Rien de concluant, j'ai juste griffonné quelques trucs. On va manger ?

- Oui.

Il m'aide à reprendre place dans mon fauteuil et me ramène à l'intérieur. Je regarde la table basse et vois des sushis. Soit Max ne sait pas cuisiner, soit il veut qu'on crève à cause de la malbouffe. Je songe sérieusement à me mettre aux fourneaux.

J'allais commencer à manger quand mon portable se met à vibrer. C'est Quentin.

- Angie, je sors juste du commissariat. Je leur ai dit tout ce que je sais, ils m'ont fait entendre qu'ils vont sérieusement se pencher sur ton affaire. Tu es bien rentrée ?

- Oui, t'en fais pas, je suis bien arrivée. Merci pour ta déposition, j'espère que ça pourra faire avancer les choses.

- Je l'espère aussi. On pourrait se voir demain ?

Max m'arrache le portable des mains.

- Ecoute-moi bien Quentin, c'est la dernière fois que je te le dis. Reste loin d'Angie. T'as plus ta place auprès d'elle après ta trahison, sale lâche. C'est bien clair ?

- C'est toi qui va m'écouter ! Je connais Angie depuis bien plus longtemps que toi, elle fait partie des rares personnes pour qui je pourrais donner ma vie. Alors tu fermes ta grande gueule et tu lui rends son portable !

- Qu'est-ce que c'est ton problème exactement ? Tu veux que je te démolisse ? Après ce que tu lui as fait, tu oses encore dire qu'elle compte pour toi ? Espèce de sale petit connard, ne t'avises plus de me parler sur ce ton !

Je vais les frapper. Tous les deux. Je ne veux plus les entendre. Je reprends mon portable des mains de Max.

- Quentin, ça suffit. Je te rappelle plus tard.

Je raccroche et lance un regard noir à Max.

- Ma princesse, je//

- //Je ne veux pas t'entendre. Arrête d'être comme ça avec Quentin. Après tout, c'est grâce à lui que nous sommes ensemble aujourd'hui. C'est sa trahison qui t'a permis de te rapprocher de moi. Donc ça suffit. Je ne veux plus t'entendre le traiter de la sorte. Il s'est comporté comme un connard, certes, mais je le connais depuis dix ans.

- Bien, comme tu voudras. On mange ?

- Je n'ai plus très faim, je vais retourner dehors. Réponds-je sèchement.

- Attends, je vais t'aider.

- Non, c'est bon. Enzo va m'aider. Tu le payes pour ça, non ?

- Angie...

- Stop.

Je regarde Machopeur et lui fais un signe de tête. Il saisit les poignées de mon fauteuil et m'amène sur la terrasse. Je lui demande mon ordinateur et mon matériel de dessin, qu'il m'apporte immédiatement. Il part en me disant de l'appeler si j'ai besoin de quoi que ce soit.

J'allume mon ordinateur, lance Netflix en fond sonore puis attrape une nouvelle feuille de dessin. Je commence à griffonner quelques traits quand Max arrive avec un verre de whisky.

- Je suis désolé pour tout à l'heure. J'aurai pas dû m'énerver.

Il s'excuse mais il ne fait que recommencer ses conneries à chaque fois. Qu'est-ce qu'il m'énerve ! Il a intérêt à vite changer d'attitude.

Je l'ignore en continuant de dessiner mais il m'a déconcentrée et je n'arrive plus à me laisser aller en sachant que Max observe mes moindres faits et gestes. J'appelle Enzo pour qu'il m'aide à retourner dans ma chambre sous le regard interrogateur de mon copain. Lorsqu'il comprend ce que je fais, il se tourne et repart à l'intérieur de la maison.

- Tu m'as appelé ? Me demande Enzo.

- En effet, peux-tu me monter dans ma chambre ? Je suis claquée.

Il hoche la tête pour me dire qu'il le fait et me pousse vers les escaliers. Mon protecteur me prend en mode princesse et monte doucement les marches. Arrivés devant ma porte de chambre, je l'ouvre et il me dépose sur mon lit. Il redescend pour aller chercher mon fauteuil et revient quelques minutes plus tard avec.

Je lui demande de fermer ma porte et de prévenir Max que je dors et qu'il ne doit pas venir me retrouver dans cette chambre.

Je me retourne face à mon fauteuil roulant et voit que quelque chose à été glissé sous mon l'assise.

Je soulève celle-ci pour en sortir une enveloppe où mon nom est écrit dessus. Je l'ouvre toute tremblante et lis:

" Ma douce,

As-tu aimé notre dernière rencontre ? Moi en tout cas, je l'ai adorée !

Sais-tu à quel point j'ai hâte que l'on se revoit ?

Ca arrivera bientôt, tu peux me croire là dessus.

Je pense fort à toi en attendant et n'oublie pas que je te vois et que je connais tes moindres faits et gestes."

Bonjour à tous,
Nous voilà de retour comme prévu après trois semaines de pause. Nous espérons que ce chapitre vous a plu.

N'hésitez pas à nous laisser des commentaires et à voter.

Bisous à vous <3

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