Barbie et Ken à Maurice (1ère partie).
Après une excellente nuit de sommeil, je me réveille de très bonne humeur. Pour éviter la foule au petit-déjeuner, je décide de m'y rendre dès l'ouverture du restaurant, à sept heures.
Choix judicieux car il n'y a que deux vacanciers présents. Je suis installée à une table avec vue sur la piscine sous les arches du bâtiment principal de l'hôtel. Un serveur me propose du café ou du thé. En apprenant que le thé provient d'une plantation locale, je choisis ce dernier. Puis, je me dirige vers le buffet, situé à l'intérieur du restaurant. Je suis scotchée par la variété de mets proposés. Il y en a pour tous les goûts. Du salé, du sucré, sans oublier une table complète surchargée de fruits. Il est possible de demander à un serveur de réaliser une omelette ou toute préparation à base d'œuf avec les ingrédients de notre choix ou encore de créer son propre smoothie.
J'avoue que je ne sais pas par quoi commencer. J'opte pour du poisson fumé, du fromage, du jambon, un œuf dur et un jus multi fruit. Je regagne ma table et je constate qu'une dizaine de clients supplémentaire occupe à présent les lieux.
C'est alors que je la remarque. Qui ? Une sorte de poupée Barbie manucurée et maquillée comme il se doit. C'est-à-dire avec du rose bonbon partout. Elle porte une nuisette en crochet et...ah non c'est une robe en fait ?
Juchée sur des sandales, rose également, aux talons vertigineux, elle ne semble pas satisfaite de la table qu'elle occupe. Sans se préoccuper du personnel, elle se dirige vers une autre table et appelle une serveuse d'un ton sec. Elle passe une main dans ses cheveux blond platine artistiquement coiffés et fait les yeux doux à...bah à Ken évidemment ! Un grand brun gominé, à la dentition parfaite et aux pectoraux trop importants pour son t-shirt qui menace de craquer sous l'amas de muscles.
Je croyais être victime d'une hallucination mais les petits cris que pousse Barbie me font comprendre que, non, je ne rêve pas.
Adieu le petit-déjeuner au calme !
Tandis que je regagne le buffet afin de goûter aux différentes viennoiseries et pains présentés, je vois Ken hésiter devant une corbeille de fruits, l'air perplexe.
De retour à sa table, il présente une assiette à sa potiche, pardon, sa compagne. Elle comporte en tout et pour tout deux minuscules pancakes. Mais miss poupée gonflable pianote avec acharnement sur son smartphone.
Je n'ai même pas fini ma seconde assiette qu'ils se lèvent, dans un ensemble parfait, laissant derrière eux, deux assiettes pleines, deux verres de jus de fruit qu'ils n'ont pas bu et deux cafés encore intacts eux aussi.
Écœurée, je me jure d'aller leur dire ma façon de penser si je les revois dans l'hôtel !
Je termine mon petit déjeuner par une assiette garnie de beaux morceaux de noix de coco, banane, melon à chair orangée, melon à chair verte, ananas, pastèque et mangue.
Manger cinq fruits par jour ? Trop facile !
Le ventre un peu trop bien rempli, je décide de passer ma journée à la plage. Oui, oui, à la plage. Ne vous attendez pas à ce que je mette les pieds dans le sable, je resterai assise, ou couchée, bien sagement sur mon transat ! Puisque je suis sur une île paradisiaque, je me vois mal rentrer en France aussi blanche qu'un cachet d'aspirine !
Après m'être enduite de crème solaire pour éviter de cramer sous le soleil mauricien, je repère un parasol et deux transats libres assez éloignés de l'eau. Même pas le temps de m'installer, un beach boy vient positionner correctement ma serviette et me propose de me ramener une bouteille d'eau que j'accepte volontiers. Je jette un regard à droite et à gauche et devinez...mes voisins de plage ne sont que Barbie et Ken en personne !
Après la nuisette transparente, j'ai droit au bikini, rose bonbon forcément, qui ressemble étrangement à un soutien-gorge. Je vous assure, j'ai regardé plusieurs fois pour être certaine de ce que je voyais. L'amabilité et la gentillesse ne faisant pas partie de son vocabulaire, elle hurle après un employé et d'un geste accusateur, lui montre sa serviette où quelques grains de sable se battent en duel. Parce que c'est trop fatiguant de la secouer soi-même, elle fait comprendre au pauvre gars qu'il a intérêt à s'acquitter de la tâche rapidement Puis, lorsqu'il lui apporte, toujours avec le sourire, une bouteille d'eau, elle le remballe en se plaignant qu'elle n'est pas assez fraîche.
Pendant une heure, elle râle sur tout : le soleil qui brille trop fort, les enfants qui crient sur la plage et le sable qui colle à ses pieds et qui abîme sa manucure. Elle tente ensuite de tremper ses pieds dans l'océan mais elle en sort en hurlant parce que...parce que, mon dieu quelle horreur, il y a des poissons dans l'eau !
Décidée à aller lui rabaisser le caquet, je me fais cependant brûler la politesse par un mec qui passait par là. Occupé à faire son jogging matinal, il a fait un détour pour rejoindre Barbie et la remettre à sa place.
Avant qu'il ne parte, lorsque son regard croise le mien, je lui fais comprendre d'un geste de la main que je le remercie pour son intervention.
Sans trop savoir pourquoi, son visage reste gravé dans mon esprit.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top