Rebecca



Je serais bientôt là, pour toi. L.


Plus tôt dans la matinée...

« Tu sais que me menotter ne sert à rien ? »

Vandell ne me répondit pas. La main enserrant mon bras gauche, il me fit passer le long couloir puis termina par ouvrir la porte à droite. Me poussant brusquement à l'intérieur d'une pièce qui était totalement dans le noir, j'avais failli trébucher à cause de ma longue robe cependant il me rattrapa de justesse en glissant l'un de ses bras autour de ma taille.

« Vandell ?

--C'est James. Appelle-moi James.

--James, où est-ce que tu m'emmènes ? »

Il ne me répondit pas une nouvelle fois. La seule chose que je savais c'était que nous traversions une pièce pour atteindre cette fois-ci une nouvelle porte. Lorsqu'il l'ouvrit, ce fut pour rencontrer les quelques lueurs du soleil qui se montraient déjà. Plissant mes yeux, je finis par tourner mon visage dans sa direction en voyant une grosse camionnette blanche qui ressemblait à un camion de glace.

« James ? fis-je soudainement en voyant en ressortir deux hommes armés, tous les deux en costume et tatoués sur le cou d'un serpent. »

Sur le coup de la panique, je m'étais reculée de quelque pas mais James me força à rester immobile sur place. J'entendis bouger son trousseau de clé juste au niveau de mes fesses et m'étais tendue à l'idée surprenante qui venait de traverser mon esprit. L'un des deux hommes, un homme aux cheveux bruns, qui descendaient jusqu'à ses épaules, s'approcha de James en lui tendant une enveloppe marron. Lorsqu'il ouvrit la bouche, ce fut pour parler Russe. Et là, mon cœur commença à bondir dans ma poitrine. C'était quoi ce foutoir encore une fois ?

Vandell ne me lâcha pas lorsqu'il prit d'une main l'enveloppe. Il avait toujours le bras autour de ma taille et ça n'était plus aussi désagréable qu'avant surtout si l'objet qui servirait à me sortir de là était juste collé à mes fesses.

« Il faut juste que tu l'y emmènes, dit une voix grave qui correspondait à celui qui lui avait donné l'enveloppe. »

James opina de la tête. Mais n'osa pas encore lui répondre, je le sentais aussi tendu que moi et ce depuis qu'il avait vu l'enveloppe. En me lâchant, il l'ouvrit à mes côtés et plongea sa main droite à l'intérieur tout en jetant de rapides coups d'œil aux deux hommes. Je n'étais pas aussi naïve et je savais très bien que ces deux-là étaient soit les copains de Liam et ennemis de James, soit c'était des gars qui en voulait à Liam. Et là, j'étais mal barrée. J'avais hésité pendant de longues secondes mais si je devais monter avec ces deux connards devant moi, il serait préférable que mes mains soient libres.

Lorsque mon visage se tourna à ma gauche, j'aperçus un James immobile affichant une mine choquée. Vraisemblablement, l'enveloppe contenait quelque chose qu'il avait craint que l'on découvre. En relevant brusquement son visage, il se mit à déblatérer un long discours en Russe ce qui me fit froncer des sourcils. En même temps qu'il perdait ses moyens, puisqu'il avait l'air d'être prêt à leur sauter dessus, je m'étais lentement reculée le cœur battant et le souffle court. Doucement, mes doigts percutèrent le trousseau de clé. Me figeant sur place, mes pupilles croisèrent ceux du second homme qui avait les sourcils froncés et semblait contrarié. Me raclant la gorge, j'avais soutenu son regard comme terrorisée et ça, ce n'était pas une blague ou de la pure comédie. J'étais réellement effrayée par ce qu'il se passait. D'ailleurs, j'étais tellement épuisée par cette nuit blanche et ces jours précédents que les traits tirés de mon visage et mes cernes ne firent qu'appuyer mon état déplorable.

« On veut la fille, dit le premier avec cet accent venant des pays de l'Est. »

James échangea un regard avec moi lorsque j'avais tourné une nouvelle fois ma tête dans sa direction.

« Pourquoi ?

--Ivan la veut. Voilà pourquoi.

--Non. Il la fera plonger.

--On va pas la droguer, Liam nous en foutera une belle sinon...

--Non, répéta James en sortant de sa ceinture le revolver à sa gauche pour pointer le bout de son arme sur le deuxième rigolo qui avait un sniper. »

Enfin, je crois. En réalité, j'en savais rien, je n'étais pas une experte dans ce domaine-là mais tout ce que je savais c'était que c'était gros, assez terrifiant à voir et que ça pouvait, j'en étais certaine, causée des dommages collatéraux importants. En déglutissant péniblement, je vis le sniper se lever dans notre direction et là j'avais saisi cette dangereuse opportunité de prendre le trousseau de clé tout en cherchant celle qui correspondait à celle des menottes. Je savais qu'elle y était dedans puisqu'en me menottant, j'avais suivi du regard la clé qu'il avait rangée dans son trousseau. Elle était assez bizarre, une forme de stylo avec un morceau de métal rond au bout. Je savais que j'allais avoir du mal à la rentrer dans la serrure sans qu'ils ne s'en aperçoivent mais c'était ma seule chance de me libérer. Au moins mes joggings matinaux me serviraient finalement à quelque chose.

« T'as vu les photos, tu sais que tu n'as pas le choix. Ramène-le nous en lui disant qu'on a la fille, il viendra.

--James, fais pas ça, me laisse pas à eux...dis-je soudainement en le regardant dans les yeux. »

Il n'osa pas croiser mon regard cette fois-ci, sans doute qu'il avait peur que je lui en dissuade et il avait raison, vu comment je le regardais personne ne m'aurait échangé contre ces hommes. J'avais cette boule au fond de ma gorge depuis que j'avais vu le sourire mauvais du second homme avec le sniper. Il l'avait affiché au moment où le premier avait fini de s'adresser à James. Il n'y avait que lui qui parlait de toute manière. A croire que le second était juste un figurant, ou un décor en arrière-plan.

Sachant que j'avais le trousseau de clé entre mes mains, dans mon dos, je finis par le faire rentrer à l'intérieur de mon dos puisqu'elle était ouverte et l'avait accroché avec une certaine difficulté, gesticulant dans tous les sens, au niveau de ma culotte. Ils n'avaient pas l'air de faire attention à moi, du moins depuis que quelques larmes avaient roulé le long de mes joues. Ils pensaient que je paniquais et que j'étais effrayée. Je l'étais pourtant, mais ces larmes venaient simplement du fait que tout ce bordel, c'était à cause de Liam que je le vivais et ça je ne le supportais pas.

« Prenez-là, je vous donnerais Liam, finit-il par leur dire en me poussant brusquement en avant. »

Surprise, je m'étais étalée sur le sol, et ceci, la tête la première quoique mon épaule droite avait amorti ma chute avant que le second homme ne me relève et commence à me tripoter pour finalement me foutre dans le camion. Alors que j'avais ouvert la bouche pour me mettre à l'injurier, j'avais abaissé ma tête et avais décidé de fixer mes jambes dénudées silencieusement. Le salaud avait remonté la robe jusqu'au niveau de mes hanches puisque ce fut difficile pour moi de monter de moi-même puisque la robe avait restreint mes mouvements au niveau de mes jambes...C'était à la fois humiliant et rageant. J'avais l'impression d'être impuissante face à cette situation. J'avais fais confiance à Vandell pourtant, monsieur se disait : agent du gouvernement. Entre un mafieux qui m'aimait et un agent du gouvernement, j'avais été indécise sur le choix porté mais je savais que Vandell n'aurait rien fait pour me blesser. Là...Je commençais à paniquer.

Soudainement, un poids s'ajouta au camion. C'était le second homme au sourire pervers qui était monté avec moi. L'autre n'avait la possibilité que de monter à l'avant pour conduire. Peut-être qu'il y aurait une chance alors. Doucement, je m'étais reculée à l'aide de mes genoux, me glissant jusqu'à l'une des parois afin de caler mon dos ci-contre. En plaquant ma tête derrière moi, mes pupilles ambrés croisèrent ceux de l'homme pervers et j'avais difficilement avalé ma salive lorsque je vis cette lueur pétillante danser dans son regard.

Cet état d'étourdissement ne fit que s'accentuer au moment où le camion se mit à rouler. Les lèvres sèches et entrouvertes laissaient traverser un souffle chaud et court et ceci à chaque fois que ma poitrine se soulevait au rythme des battements irréguliers de mon cœur. Mes paupières commençaient à se fermer et la panique me gagna complètement, ou du moins à moitié. Je ne devais pas dormir maintenant, pas en sa présence. Mais quand mes yeux s'abaissèrent sur ma cuisse gauche en sentant une sorte de picotement, j'étais restée sous le choque. Doucement, sans que je ne puisse le combattre, le sommeil m'engouffra dans l'obscurité. Ce qui me réveilla bien des heures plus tard je supposais, ce fut lorsque le camion roula sur une route cahoteuse.

Mon nez rencontra une haleine fétide qui m'engendra un haut-le-cœur. Et lorsque mes paupières s'ouvrirent, ce fut pour rencontrer le visage de celui qui était monté avec moi. J'avais poussé instinctivement un cri avant que sa main ne se plaque contre ma bouche et que je me mette à gesticuler, apeurée.

« Chuuut...calme-toi, ma belle. Je ne te ferais rien. Ivan veut pas qu'on te touche sans ton accord. »

Il me demandait ensuite de me calmer car il n'oserait jamais rien me faire, bien que je ne le croyais pas, je m'étais mise à me calmer en me demandant si la clé était toujours sur moi. En me redressant, je ne sentis pas le trousseau de clé dans mon dos. Me figeant sur place, j'avais balayé d'un rapide regard l'intérieur du camion et mes pupilles se posèrent brusquement sur le trousseau qui était près d'un sac de sable. Il était assez près de moi, mais avec lui à mes côtés, je n'y arriverais pas.

« Où est-ce qu'on va... ? demandai-je d'une voix faible en reportant mon regard ailleurs. »

Je le vis s'éloigner de moi pour plaquer son dos contre une autre paroi du camion avant qu'il ne ferme ses yeux. Il n'était pas si laid à regarder, plutôt terrifiant...Mais pas aussi laid. Il avait un air renfrogné qu'il ne cessait d'afficher. Il ressemblait à un mexicain avec sa peau bronzée et son visage aux traits durs. Il avait une cicatrice derrière son oreille à moitié brulée...Mon dieu, qu'est-ce que je foutais là ?

En abaissant mon regard sur ma cuisse, j'aperçus la seringue toujours plantée et qui ne s'était pas entièrement vidée, à la moitié seulement. Lentement, mes pupilles se reposèrent sur le trousseau au loin en espérant qu'il n'ait pas bougé avec ses secousses. Non, il n'avait pas l'air de bouger, peut-être que le sac écrasait quelques clés. Peut-être...

« Rebecca, c'est ça ?

--C'est ça, répondis-je d'une voix calme.

Les dents serrés, je me glissais doucement mais surement jusqu'au sac en espérant qu'il ne rouvre pas ses paupières.

--Liam en a de la chance.

--Vous le connaissez d'où ? demandai-je brusquement sans y réfléchir d'ailleurs. »

Je n'aurais jamais du le demander, il bougea sur le moment. La respiration coupée et la poitrine soulevée, je le regardais attentivement mais ce ne fut que pour allonger ses longues jambes. Dans un soupir de soulagement, je m'étais mise à gesticuler, forçant sur mes genoux et les frottant contre le sol du camion en essayant de me déplacer. Je commençais à avoir mal, mes genoux allaient devenir rouge à force mais le camion était assez petit et avec les secousses, si je me mettais debout après la dose de je-ne-sais-quelle-morphine, je pouvais très bien me rétamer une nouvelle fois sur le sol.

« C'est...un gars qui faut pas énerver. »

Je savais très bien que mettre en rogne Liam n'était pas une bonne chose à faire, mais là n'était pas la réponse à ma question.

Brusquement, il y eut une nouvelle secousse qui m'envoya valser contre le sac, en rouvrant ses yeux, l'homme fronça des sourcils et s'approcha rapidement de moi avec un air inquiet qu'il venait d'afficher. Décidément, je ne comprenais rien à ces hommes. Je sentis une vive douleur au niveau de mon épaule gauche et en déduisis que j'aurais surement un bleu...Ou que c'était enflé.

« Ça va...lui informai-je afin qu'il se détende. »

Ce qu'il fit immédiatement lorsque je m'étais assise correctement au sol. Merde, la seringue s'était envolée de ma cuisse. Où est-ce qu'elle était passée ? Et le trousseau ? Le trousseau... ? Mes yeux commencèrent à se balader rapidement et de partout dans le camion. En bougeant légèrement mes mains dans mon dos, j'entendis un bruit métallique ce qui le fit penser que ce n'était que le bruit de mes menottes, mais ce que mes doigts touchaient, était le trousseau de clé.


Voilà un nouveau chapître ! -Enfin, yes finally !- Je tenais à m'excuser, la raison de l'absence de nouveau chapitre vient du fait que je réfléchissais à la manière de finir le roman. J'hésitais avec un second tome ou une continuité, mais je pense qu'il y aura bien un second tome.

En espérant que ce chapitre vous ait plus, pensez à laisse un pitit vite ou com's ! x) Merci à toutes en tout cas pour être aussi patiente //Bus//

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