Rebecca



L'Amour, c'est qu'une question de temps. L.

Ce mec allait finir par me rendre chèvre. Sérieusement. Je me demandais comment est-ce que notre relation allait finir par évoluer, vu comment elle débutait déjà, j'avais la nette impression que nous allons passer par des hauts et des bas qui me donneraient envie de me jeter par la fenêtre.

Je ne devrais pas penser au pire pour l'instant. Je pense que la mort de Kyle avait réussi à me préparer à toute cette pagaille dans laquelle je figurais. Et puis, il s'ouvrait de plus en plus à moi, et si je devais supporter pour l'instant sa possessivité, et bien je le ferais...Le temps que j'en apprenne plus sur lui.

« Tu es prête ? me demanda-t-il en coupant le contact. »

En jetant un coup d'œil à l'entrée où une vingtaine de journalistes n'attendaient plus que l'entrée des plus grands requins du commerce, je m'étais tendue en les voyant se jeter sur chacun d'entre eux. Le bâtiment était gigantesque, tout en verre, il y avait une longue allée qui nous dirigeait jusqu'à la porte principale. C'était dans cet hôtel de luxe qu'Ashton donnait sa réception. Il y avait une équipe d'employés alignés dehors, sur une plateforme carrelé, de plus, à chaque fois qu'un invité était accueilli par ces jolies dames, l'une d'elle venait la remplacer le temps qu'elle les dirige à l'intérieur. Elles faisaient un roulement, et ne semblaient pas être dérangées par le nombre de caméras posés aux alentours, au contraire.

« Non. Mais quand il faut y aller, il faut y aller...N'est-ce pas ?

Il posa ses pupilles sombres sur moi, puis étira les commissures de ses lèvres afin de m'offrir un sourire moqueur.

--Je serais prêt à parier que tu ne me quitteras pas une seule fois par peur de te ridiculiser. »

Je lui envoyais mon plus beau regard noir avant d'ouvrir la portière, posant mon premier pied sur le sol, le frappant de mon talon noir, je m'étais lentement levée de mon siège et avais finis par fermer dans un bruit sourd ma porte. Ma robe s'échoua sur le sol en un bruissement et je rejoignis ma main gauche sur le sac que je tenais dans ma main droite. Celles-ci étaient placées devant mon ventre qui était noué.

« Tu sais qu'une fois avoir traversé cette allée, tu vas montrer au monde que tu m'appartiens. »

Me tournant légèrement pour rencontrer ses belles pupilles noires, je le vis fermer sa portière et verrouiller sa voiture avant d'y faire le tour, me rejoignant en quelques pas.

--J'étais au courant, merci Liam de m'enfoncer.

Il esquissa un petit sourire en coin et me donna alors son bras. Posant mon regard dessus, je finis par relever mes yeux sur son visage afin d'entendre sa réponse :

--Où est passé la confiante Rebecca ?

--Après trois journalistes, et la couverture de Closer, la confiante Rebecca n'a qu'une envie : se terrer au fond d'un trou. »

Il me ricana au nez, tout en commençant à traverser la route. Il s'était garé juste en face de l'hôtel, sur une rue de Beverly Hills assez bondée, mais il avait réussi à trouver une place aisément...Chose qui ne m'arrivait jamais puisque la chance ne tournait pas en ma faveur.

Lorsque nous avions traversé cette large route, je m'étais tendue en sentant des appareils posés sur moi. Un flash jaillit brusquement. Un seconde le suivit. J'entendis par la suite des bruits de pas qui se rapprochaient de nous. Liam semblait imperturbable, il gardait la tête haute, le regard porté droit devant lui. Finissant subitement par me resserrer dans ses bras, au moment même où des paroles surgirent de tous les côtés, mes yeux s'étaient posés sur son profil et d'un seul coup, je ressentis quelque chose marteler ma poitrine...Ou peut-être que c'était seulement mon cœur qui battait rapidement, trop fortement même.

Longeant l'allée, allant à la rencontre d'une des employés, l'une d'elle s'empressa de nous séduire avec son plus beau sourire et nous demanda de bien vouloir la suivre tandis qu'elle nous menait jusqu'aux portes principales.

« Daphné vous guidera jusqu'à la salle, si vous voulez bien la suivre, monsieur Greyson. »

Elle échangea un regard avec lui, qu'il répondit par un sourire aimable, ce qui me poussa à relâcher doucement son bras. La discussion que nous avions dans l'après-midi avait ressurgi. Si je n'avais pas appris à garder mon sang-froid en travaillant dans ce secteur, je pense que je lui aurais envoyé mon poing dans la figure, puisque monsieur ne se dérangerait pas pour aller baiser ailleurs tant qu'il réussissait à assouvir son désir...

Une vieille femme au corps robuste et au teint mat nous offrit son plus beau sourire, nous faisant signe de la suivre en langage des signes ce qui avait engendré mon froncement de sourcil. Au départ, je ne l'avais pas compris, jusqu'à ce que l'employé qui nous avait emmenés ici ne nous l'informe.

Une fois l'avoir suivi, Liam et moi sur ses talons, je l'avais remercié par un sourire avant de me figer devant l'immense assemblée réunie dans le jardin. Il y avait des serveurs qui se reconnaissaient par leurs tenues, en bordeaux et en noirs. Des clients, partenaires et employés d'entreprises figuraient pour la plupart au bord de la piscine creusée. Je n'aurais jamais pensé que ce serait dans l'immense terrasse de l'hôtel mais l'endroit avait été bien choisi. Surtout que nous n'aurions pas pu supporter la chaleur d'une salle avec tout ce monde.

Mon regard glissa ensuite sur le long tapis rouge qui descendait l'escalier pour donner sur la terrasse, le suivant sans prendre le temps de voir que Liam me précédait, je fis glisser l'une de mes mains le long de la barre suivant l'escalier. Des regards furent jetés à la dérobée dans notre direction, quelques-uns étaient assis, d'autres ne nous prêtaient aucunement attention.

« Tu penses pouvoir t'en sortir seule ? me chuchota Liam au creux de mon oreille, lorsque j'atterris tout juste sur le pas de la dernière marche.

--Face à ces requins ? Si j'ai réussi à me créer cette belle carrière, c'est bien parce que j'ai du leur tenir tête.

--Sauf que ta vie professionnelle et privée y sont mélangées.

--Et la faute à qui ? finis-je par lui répondre à voix basse. »

Soudainement, je m'aperçus au loin qu'Erick me faisait signe depuis le bar à droite de la piscine, à quelques mètres des transats justement.

« Je reviens. »

C'était ce que je lui avais dis avant de m'élancer dans sa direction en m'armant d'un sourire et de ma plus belle démarche. Si je ne voulais pas être le potin de toutes ses dames qui me regardaient de haut parce qu'elles faisaient parties, pour une grande majorité, de l'Elite, j'avais intérêt à leur prouver que je n'étais pas rien. Me frayant facilement un chemin entre des groupes de businessman, je finis par m'arrêter juste au bord du comptoir et fis signe au barman de venir pour que je puisse commander.

« Alors c'est vrai ? T'es avec le Boss ?

--C'est vrai.

--Bordel Becca, ta vie va changer, tu le sais ça ? me lança-t-il en riant un peu.

Rencontrant ses yeux gris, j'haussai un sourcil interrogateur en me demandant en quoi, pour lui, ma vie changerait. Quoique je commençai déjà à me faire une petite idée de la chose.

--C'est vrai quoi, ce mec doit être riche comme crésus, c'est un monstre dans l'industrie américaine. Tu sais qu'il a monté sa boite il y a six ans et elle a-...

--...été reconnu comme l'une des plus importantes entreprise des États-Unis en seulement deux ans grâce à son ouverture de marché et ses prises de risques. Les relations avec les partenaires se sont multipliées depuis...Et entendre Kembi déblatérer tout ça à longueur de journée, je pense que j'ai eu ma dose, pas toi ? le coupai-je en voyant arriver une femme au lieu de l'homme que j'avais vu derrière le comptoir il y a cinq minutes.

--De l'eau s'il vous plait, dis-je très sérieusement.

Erick écarquilla ses yeux puis faillit émettre un rire moqueur mais se retint en voyant le regard que je posai sur lui.

--Vodka pour moi.

--Bien, je vous apporte ça tout de suite, nous avait-elle répondu en s'éloignant.

Me glissant sur l'un des sièges du bar, je m'y étais installée en attendant qu'Erick fasse de même. Ainsi, nous pouvions reprendre notre conversation.

--Tu penses que c'est du sérieux ? osa-t-il me demander.

--Y'a intérêt à ce que ça le soit...avais-je répondu dans un murmure, comme pour me rassurer.

--Tu vas démissionner ?

--Non.

--Moi qui pensais que t'allais le faire !

--Et bien, ça sera plus compliqué si jamais je le fais.

--Ah...Le Boss ne veut pas ?

--A mon avis, il ne veut même pas que j'y pense.

Le barman vint nous servir immédiatement après qu'il soit revenu près de nous, et la jeune femme sortit avec un plateau en main faire sa tournée avec des coupes de champagne disposées dessus.

--De l'eau et une Vodka, c'est cela ? me demanda-t-il me délivrant un sourire à faire craquer toutes les bonnes femmes bourrées au bord de son comptoir. »

Là je comprenais bien pourquoi les femmes se réveillaient dans les lits d'inconnus après s'être bourrée la gueule. Glissant quelques billets au moment où deux verres se placèrent devant nos yeux, j'avais détourné mon regard du barman avant de pivoter sur mon tabouret afin d'observer le nombre d'individus qu'il y avait.

« C'est fou ce que ça doit faire d'être dans le lit de Liam Greyson, me souffla Erick en le fixant depuis sa place.

--Je sais que t'as des tendances bisexuel Erick, mais Liam, tu ne le touches pas.

--Hey chérie, tu sais que quand on me l'interdit, je ne dis jamais oui.

Mon verre en main, j'avais posé mes pupilles ambrés sur sa belle gueule d'ange avant de serrer des dents :

--Écoutes-moi bien Erick, si tu ne veux pas que je vienne chez toi en plein milieu de la nuit pour t'égorger comme une truie, tu devrais garder tes pulsions pour toi et remplacer le beau petit cul de mon mec par la main qui t'aide à te laver le derrière. »

Au moment où il commença à ingurgiter ses premières gorgées, monsieur faillit s'étouffer en m'entendant le menacer avec une imagination plus ou moins débordante. Même si je savais pertinemment que Liam n'était pas homosexuel, je ne supportais pas cette idée que quelqu'un puisse même fantasmer sur l'homme qui m'appartenait.

« Je...

Il se racla la gorge avant de reprendre :

--J'ai oublié qu'un ami m'attendait. »

Était-ce du au fait que je n'avais pas cessé de le fixer depuis de longues minutes, ou bien le fait que je venais en plus de le menacer ? En tout cas, si je me référais au visage qu'il affichait, j'avais la nette impression qu'il prenait à cœur mes menaces. Chose qui s'avérait très utile mais impossible puisque je n'irais quand même pas jusqu'à l'égorger...

Enfin, je crois.

Quand je le vis emporter son verre de Vodka avec lui, s'éloigner petit à petit de moi, je m'étais finalement détendue en me demandant d'où me venait cette tension qui me rendait aussi désagréable à vivre. Et quand je m'étais lentement glissée sur le sol dans l'intention d'aller rejoindre mon partenaire, qui semblait être pris dans une discussion animée avec une pimbêche aux longs et soyeux cheveux bruns. J'avais froncé des sourcils. Elle ne se rendait pas encore compte que ses mains baladeuses finiraient dans une déchiqueteuse si elle continuait à le toucher aussi aisément. Mais ça, elle ne le savait pas encore, alors je pouvais lui pardonner sa soit-disante maladresse.

Pour le moment.

Déposant mon verre au bord du comptoir, en faisant face au barman qui n'avait pas quitté son poste, je m'étais brusquement tournée afin de me mettre à marcher d'un pas ferme jusqu'à Liam. Enfin, j'en avais eu dans l'intention. Malheureusement, mon plan échoua piteusement puisque mon buste fut arrosé d'un vin rouge qui allait commencé à tâcher honteusement ma robe.

« Non ! Non, non, non pas ça ! m'étais-je exclamée en me retournant vers le barman qui s'empressa de tourner de l'œil sur ma poitrine qui commençait à prendre une autre teinte.

--Des serviettes bordel ! s'exclama une voix grave dans mon dos.

--Oui des serviettes pauvre débile ! Allez, action-réaction ! rajoutai-je alors en paniquant intérieurement. »

En même pas quinze minutes déjà, je venais de bousiller ma superbe robe ce qui rendit mes nerfs à vifs.

Le barman posa son chiffon et son verre sur le côté et s'élança sur sa droite pour aller récupérer des dizaines de serviettes rougeâtres avant de revenir jusqu'à nous. Il voulut me les remettre en main propre mais ce fut la main d'un homme qui se les appropria avant moi. Et brusquement, il se jeta sur costume blanc beaucoup moins flambant neuf qu'avant.

« Vous rigolez ?! fis-je, incrédule en le regardant s'essuyer sa chemise devant moi sans prendre le temps de remarquer qu'il venait de foutre en l'air ma tenue de soirée. »

Lorsque son visage se releva doucement, nos yeux se croisèrent et pendant un instant, je fus légèrement déstabilisée par ses yeux verts émeraude. Il remarqua alors l'état du haut de mon corps et me fixa dans les yeux sans pour autant réagir ce qui détint sur mon état psychologique. Je n'étais plus aussi irritée qu'auparavant, mais grandement agacée. Lui prenant une grande partie des serviettes de ses mains, j'avais commencé à m'essuyer mon buste tout en faisant passer un filet de jurons entre mes incisives.

« Espèce de débile sans gêne...Sais même pas faire attention...Voit même pas les gens...Et puis cette soirée catastrophique...avais-je continué à déblatérer jusqu'à ce que je me rende compte d'un silence autour de moi, trop étrange à mon goût. »

Relevant mon visage de ma poitrine, j'étais restée bouche-bée en m'apercevant que non seulement le barman mais aussi le débile devant moi scrutaient intensément ma poitrine.

« Je vais faire comme si je n'avais rien vu. Et si dans cinq secondes vos yeux ne se sont pas posés ailleurs, je vous arrache vos globes oculaires pour en faire des lanternes chinoises !

--Après la belle vue que j'ai eu de vous, honnêtement, je préférais que vous le fassiez déjà, me répondit l'homme devant moi, tandis que le barman suivit mon conseil à la lettre allant servir un vieil homme de l'autre côté du comptoir. »

Le fusillant du regard, j'avais scellé fermement mes lèvres et avais empoigné d'une de mes mains, les plis de ma robe afin de la soulever.

Direction les toilettes ! Et vite !

Mon regard se tourna irrémédiablement vers la position de Liam entouré d'un groupe d'hommes et de la brune qui ne l'avait pas lâché d'une semelle depuis son arrivée. Lorsque ses pupilles noires croisèrent les miennes, mon cœur s'était soulevé dans ma poitrine et j'eus cette infime espoir qu'il me rejoigne rapidement, je ne savais pas pourquoi je le voulais...Réellement, je ne savais pas pourquoi j'avais ce besoin de le voir près de moi. De sentir son contact et d'entendre sa voix. Je voulais que mes narines s'emplissent de son parfum...Je le voulais, simplement. Et ce, depuis que son regard froid s'était posé sur moi, tout en étirant dangereusement les coins de ses lèvres.

Une fois que ses yeux furent attirés par la paire de lèvres pulpeuses qui lui soufflaient quelques mots au creux de son oreille, je repensais immédiatement à la conversation que nous avions eue il y a quelques heures à peine.

« Tu veux dire que si une autre femme te fait le même effet que je t'ai fais, tu n'auras aucuns remords à la baiser comme tu l'as fais avec moi, avant de revenir à mes côtés ?

--Peut-être. »

S'il pensait que cela ne m'avait clairement pas touchée, il se mettait le doigt dans l'œil et j'étais prête à mettre ma main à couper en sachant que Liam Vaskov ne m'avait pas répondu cela pour m'énerver mais qu'il me disait tout simplement la vérité. Ce salop pouvait me tromper avec tout ce qui bougeait, sans que cela ne le dérange, et je comprenais alors dans quelle situation il avait du mettre Jessica dans ce cas-là.

« Allo ?

Sursautant de stupeur, je m'étais tournée vers l'homme au costume blanc, parfaitement découpé, qui avait passé un mauvais quart d'heure.

--Qu'y a-t-il ? lui demandai-je brusquement en un froncement de sourcil.

--Est-ce que deux cents dollars fera l'affaire pour que votre robe fasse un petit séjour chez le pressing ?

--Mettez-les où je pense vos deux cent dollars, avais-je terminé par dire à ce satané pervers qui n'avait pas arrêté de loucher sur ma poitrine, qui, pourtant n'était réellement pas aussi jolie que celles des autres nanas de la soirée. »

C'est un puceau. Il a jamais du voir de femmes d'aussi près, tout simplement.

Peut-être. Mais pour l'instant, tout ce qui m'importait c'était d'aller voir l'état de ma tenue.

Avant même qu'il ne se mette à rouvrir sa bouche, j'avais remonté les escaliers afin d'aller voir Daphné afin qu'elle me mène jusqu'aux toilettes. Après qu'elle m'ait indiquée de son index gauche un couloir à un angle, je l'avais remercié d'un geste de la main et m'étais précipitée jusque dans le repère des dames avec en main, mon petit sac à main.

Repère ?

C'était ici que la plupart des femmes se réunissaient pour parler, se pomponner et mettre au point des plans de séductions. Alors oui, c'était notre repère. Comment je le sais ? Suffit de calquer la réalité et les films pour se rendre compte qu'ils ne racontaient pas vraiment de conneries.


ALLEZ DES COMMENTAIRES ! N'hésitez pas hein ! J'espère que ce chapitre vous a plu x)

A bientôt pour un nouveau chapitre !

P.S: les votes, ça encourage l'auteur :3

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top