Liam


Arrangeant ma veste de costume, je me tins devant la porte de son appartement et finis par appuyer sur la sonnette. En attendant quelques minutes, elle s'ouvrit avec l'aboiement d'un chien en arrière-plan. Je m'étais éclairci la gorge, je n'aimais pas particulièrement les chiens sauvages et si celui-là était mal dressé et sautait sur les personnes quand il le voulait, je pense que je réagirais très mal. Un homme se tenait devant la porte, il avait les cheveux débraillés, un air fatigué sur son visage et je le découvris me grogner dessus, me disant :

« Vous n'êtes pas le livreur. »

Ce fut ses seules paroles, qui me fit sourire. Et où était passé ce garde du corps imperturbable qui m'avait jadis protégé ? Il m'invita à entrer d'un signe de main et commanda au husky, qui s'était tu à ma vue, de le suivre. Je demeurai silencieux en découvrant bien pour la première fois le décor de son appartement. Il est vrai que nous avions entretenu une relation professionnelle tous les deux, pourtant, en le laissant s'immiscer intentionnellement dans ma vie privée, je lui avais ainsi expliqué que j'avais une confiance infaillible en lui.

Me mettant à observer avec minutie chaque objet et meuble disposé chez lui, j'étais resté debout entre le salon et la cuisine ouverte. À vrai dire, il n'y avait pas beaucoup de différence avec l'appartement dans lequel j'avais cohabité avec Jessica. La couleur, avec laquelle il avait recouvert tous ses murs, était peut-être trop terne à mon goût mais cela correspondait à la personnalité de Jaden.

N'est-ce pas péjoratif ?

Dans un sens, ça l'était, mais pas de mon point de vue, Jaden était le genre à trouver inutile de rendre une maison chaleureuse avec quelques touches de rouge ou de vert, d'ailleurs ses meubles étaient tous gris, ajoutant une légère nuance à cet appartement peint en blanc. Ce qui retint mon attention n'était autre le fait qu'il n'y ait aucuns objets disposés sur la table basse ou bien celle de la télévision, dans les armoires non plus...Il n'y avait rien.

« Asseyez-vous, dois-je vous apporter quelque chose ?

Je secouai négativement de la tête avant de me permettre de prendre place sur son canapé deux places en tissu.

--Tutoie-moi, tu ne travailles pas et puis... »

Je ne n'avais pas continué ma phrase en voyant le husky tourner autour du canapé sur lequel j'étais assis. Alors c'était Bad, n'est-ce pas ? J'avais l'impression de me retrouver en compagnie d'un homme, prêt à tuer aux moindres gestes brusques.

« Vous-...Tu es venu parce que tu avais besoin de quelque chose ? me demanda Jaden en ramenant une chaise en bois pour se tenir assis, à ma droite. »

Le chien s'avança prudemment jusqu'à lui et s'assit juste à côté. Ils échangèrent un regard tous les deux ce qui élargit le sourire que j'avais gardé depuis que j'étais entré. Puis le husky frotta son museau contre le jean noir de son propriétaire provisoire. Il avait l'air d'être bien attaché à Jaden. Je me demandais à cet instant-là comment allait donc réagir Rebecca en apprenant qu'un lien s'était tissé entre eux deux ?

« Non, j'étais seulement venu prendre de tes nouvelles.

Je marquai une pause avant de poser mes yeux sur son visage.

--Et m'excuser.

Il fronça des sourcils, ne me comprenant visiblement pas.

--Tu as été transporté à l'hôpital à cause des quelques informations que je n'ai pas voulu te dire.

--Le passé reste dans le passé Liam. Tu pensais que j'étais déjà beaucoup trop impliqué dans cette histoire...

Il avait raison puisque je l'avais pensé à cette période-là.

--Et puis je t'avoue qu'avant d'être engagé, j'ai su pour qui je travaillais. »

Cela ne m'aurait pas étonné qu'il ait fait des recherches avant de m'accorder sa protection.

Il croisa ses bras devant sa poitrine et me sonda de ses pupilles noisette. Je le fixais à mon tour, sans prendre la parole. Il était assez difficile pour moi de converser avec ce genre de personne. J'avais eu l'habitude d'être le plus silencieux entre mes interlocuteurs et moi...L'inverse était assez étrange.

J'étais au moins assuré qu'il avait réussi à récupérer et qu'il était hors de danger. Le médecin m'avait annoncé qu'il ne se rétablirait qu'en restant un mois ou deux à l'hôpital, cela dépendait de la gravité du choc qu'il avait subi. Néanmoins, au bout de trois semaines de convalescence, il avait insisté pour en sortir. Je m'étais bien évidemment proposé pour le prendre à ma charge alors la facture du coût de l'opération qu'il avait du subir pour retirer les balles et les soins qui lui ont été procurés m'avait été envoyée.

« Comment va Rebecca ? me demanda-t-il en sourcillant légèrement. »

Mes yeux se baissèrent irrémédiablement vers le sol carrelé. J'avais presque honte de lui en parler. Je ne savais pas quelle réaction elle aurait en me voyant, je savais simplement que l'hôpital dans lequel elle était m'avait informé qu'elle reprenait petit à petit forme, ceci, de jour en jour et cela m'avait légèrement déchargé d'un poids.

« Elle...Pour tout te dire, elle-...

--Je sais. Jonathan m'a expliqué son enlèvement. Je voulais savoir si tu avais des nouvelles d'elle, me coupa Jaden en gardant cette position assise sur son siège.

En relevant brusquement mes pupilles, je posai mon regard sur lui, déstabilisé par ses dires.

--Quand as-tu vu Jonathan ?

--Il est passé me voir il y a deux jours. »

Je ne m'étais jamais demandé si lui et mon frère entretenaient une relation amicale, mais à en savoir par le peu qu'il venait de me dire, je supposais qu'ils en avaient bien une mais que je ne m'étais jamais attardé dessus. Peut-être parce que nous avions placé cette relation professionnelle entre nous en comprenant parfaitement que les deux ne se mélangeaient pas. Et pourtant, me voilà chez lui, à lui parler comme si nous nous connaissions depuis toujours. J'étais certain qu'il n'en pensait pas moins.

En réalité, j'avais toujours été habitué à délimiter mes relations avec mon entourage. J'avais gardé cette habitude depuis que j'avais renoncé à participer aux futurs projets de l'organisation. Grand-père avait très bien fait son boulot.

« Je ne lui ai pas encore parlé. Je pense qu'elle ne voudrait même pas me voir, d'ailleurs.

--Elle en aura tout de même besoin, m'annonça-t-il comme s'il pensait qu'en apparaissant juste devant elle, cela la soulagera.

Je ne sais pas comment j'avais pu faire pour lui arracher un sourire, mais il me regardait comme s'il savait ce que c'était que de ressentir ce besoin, ce manque...cette douleur. Il secoua légèrement sa tête de droite à gauche puis poussa un petit soupir.

--Tu savais que Jessica n'était pas faite pour toi. Tu n'as jamais douté de cela, n'est-ce pas ? Maintenant que tu sais que Rebecca est la femme qu'il te faut, tu te dégonfles ? »

Qu'il s'adresse à moi de cette manière, cela me surprit. Premièrement, il avait l'air d'être plus décontracté, peut-être parce que j'étais sur son territoire ? Deuxièmement, j'avais l'impression qu'il me réprimandait, tel un frère.

« Je ne pensais pas que tu serais surpris que je te dise franchement ce que je pense.

--Honnêtement, le Jaden silencieux me plaisait beaucoup plus, plaisantai-je en esquissant un petit sourire.

Il en rit un peu avant de poser une main sur le chien. Il se mit à caresser le haut de sa tête puis releva sa tête pour me dire par la suite :

--Tu lui diras bien que je compte le garder.

Je ne lui répondis pas. J'imaginais déjà la tête qu'elle aurait si jamais je lui disais cela. Un silence s'installa. Il n'était pas dérangeant en soi, mais il y avait une question qui traversa mon esprit que j'hésitai à lui poser.

Pourquoi pas ?

--Jaden ?

Il haussa l'un de ses sourcils, attendant que je continue.

-- À l'époque, tu m'avais dit que Jonathan était intéressé par Rebecca. Tu es son ami, pourquoi me l'avoir dit ?

Il avait l'air de réfléchir sérieusement à la question, se frottant le menton à l'aide de sa main gauche. Jaden me regarda finalement dans les yeux et haussa les épaules en me répondant très franchement :

--Jonathan a encore beaucoup à apprendre, tant du côté professionnelle que personnelle, Rebecca avait besoin d'un homme stable, qui ne cherchait pas à séduire, juste pour séduire...Enfin, je pense que même si vous n'aviez pas été là, elle aurait simplement couché avec votre frère sans pour autant laisser suite à une relation.

--Ou peut-être qu'elle n'aurait pas du tout couché avec lui, avais-je ajouté en laissant manifester une légère pointe de jalousie, ce qui le fit sourire.

--Et puis...je suis aussi votre ami. »

En prenant connaissance de cette information, j'avais été secoué mais cela m'avait étrangement ravi. Je n'avais pas cherché une réponse à ces paroles, je pense qu'il n'y en avait pas. Et que maintenant nous savions tous les deux la relation que l'on avait.

« Oh et...bien joué.

--Pour ?

--Invankov a été coffré grâce à toi, hein ? »

J'opinai seulement de la tête sans prononcer un mot. Je pense que ce sera l'un des seuls sujets que je définirai comme tabou, à l'avenir. En soi, je ne regrettai pas mon acte. C'était une sorte de vengeance que je lui avais spécialement réservé, en plus de placer Jonathan à la tête de l'organisation.

Penses-tu avoir bien fait ?

Cela ne me ramènera pas Rebecca. Mais je lui avais au moins volé l'arrogance qu'il avait.

****

https://youtu.be/o0sqWo8BHt8

Dans la matinée, j'avais appelé l'hôpital pour me renseigner. La chambre dans laquelle elle résidait était la 411. J'avais ensuite pris contact avec le directeur pour demander un accès privilégié en soirée. L'hôpital n'acceptait plus les visites à partir de huit heures du soir. Jusqu'à midi, le lendemain. Je savais que le temps que j'allais mettre pour y arriver allait dépasser cette heure-là, alors en lui promettant d'investir une somme plus ou moins importante, il m'avait permis d'être le seul visiteur en soirée. J'aurais très bien pu rester pour la nuit, puisqu'apparemment, l'hôpital l'autorisait mais je ne voulais prévoir une chose qui pourrait très bien ne pas se passer.

Rebecca n'était pas simplement en colère contre moi. Il y avait beaucoup plus d'émotions qui devaient se mélanger et j'étais réellement effrayé de la réaction qu'elle aurait en me voyant. Ce fut vers dix heures, que j'avais accédé au parking des employés après avoir avertit au directeur que j'étais arrivé à destination. Il était lui-même sorti pour m'accueillir mais en lui informant que j'étais plutôt pressé, nous avions convenu d'une heure de rendez-vous dans la journée du lendemain pour parler affaires. Un homme légèrement agaçant, ou peut-être que la nervosité qui m'avait gagné en arrivant m'avait rendu plus susceptible.

La 411.

Je sentais mon cœur battre. Mes muscles s'étaient tendus à chaque pas que je faisais, m'avançant petit à petit jusqu'à la destination. Ma mâchoire s'était crispée, mes dents s'étaient serrées et je me mis à déglutir avec difficultés. J'étais conscient qu'une émotion avait pris le contrôle sur moi-même. Que les expirations que je faisais par le nez étaient fortes. J'en vins à serrer l'une de mes mains, formant ainsi un poing que je serrais et desserrais. Ne supportant pas de laisser mon autre main à l'air libre, je l'avais enfoui dans la poche de mon pantalon.

Une femme aux longs cheveux noirs sortit brusquement d'une chambre. Un téléphone en main, elle s'avançait vers moi d'un pas pressé ce qui m'arrêta net dans ma lancée. Elle me jeta un regard avant de continuer de marcher, m'ignorant complètement. Je ne savais pas pourquoi je m'étais brusquement arrêter mais je m'étais traité d'imbécile avant de reprendre ma marche, d'un pas beaucoup plus lent que je ne l'avais pensé au départ.

411.

Tombant nez à nez avec la porte entrouverte, j'avais froncé des sourcils en me rendant compte que la jeune femme était sortie d'ici. Une amie ?

Parles-lui avant qu'elle ne revienne.

Je le devais. J'avais besoin de lui parler maintenant. De la voir maintenant. De la sentir dans mes bras, et de sentir son odeur. Ces désirs prirent le contrôle de mon corps. Je n'avais plus l'impression de contrôler mes mouvements. En poussant la porte, après avoir retiré ma main de ma poche, ma respiration s'était accélérée tandis que mon cœur s'était mis à battre d'une rapidité déconcertante.

Mes lèvres s'étaient lentement entrouvertes et ce mot sortit tout seul de ma bouche.

« Becca... ? »

Ma poitrine se serra. J'étais soulagé qu'il fasse noir, ainsi je ne pourrais voir son regard. Je ne voulais pas le voir, dans tous les cas, je savais qu'il ne ferait qu'enfoncer cette lame dans mon cœur. J'étais frustré, mes jambes ne s'arrêtaient pas alors que j'avais besoin de contrôler mes émotions. J'étais en colère contre moi-même, pourquoi est-ce qu'il fallait que j'agisse de cette manière ? J'avais besoin de m'expliquer avec elle, ces sentiments qui fusionnaient ne faisaient qu'agrandir mon trouble. Et si j'étais troublé, je n'arriverais certainement pas à lui parler.

« C'est moi. »

En arrivant maintenant près du lit, mon poing se desserra irrémédiablement et ce désir de la toucher me poussa à finalement le faire. Le contact de sa peau me brûla instantanément. Et pourtant, je préférais que ce feu continue de me brûler, car au moins, j'avais conscience que c'était bien Rebecca qui me touchait et que je touchais, et personne d'autre.

J'avais besoin d'elle dans ma vie. Besoin de son sourire et de son rire. De ses larmes et de sa tristesse. De son amour et du désir qu'elle éprouve pour moi. J'étais un homme faible face aux frissons que j'engendrai aux simples contacts que ma peau avait avec la sienne.

J'étais l'homme qui avouait que son odeur était le seul qui arrivait à me tendre sur place comme je l'étais. J'étais un homme qui ne supportait plus l'attente insupportable que je ressentais en ne sentant son corps près du mien. Si je l'avais enserré de cette manière, d'une puissance inattendue ...C'était parce que ce n'était pas elle qui avait besoin de moi en ce moment même, c'était simplement moi qui la réclamait.

Malgré ses cris déchirants. Je ne la lâchais. Apeuré de n'être que dans un rêve ou de la savoir trop blessé qu'elle en vienne à me repousser, j'espérais seulement qu'elle se calmerait dans mes bras.

Ses tremblements me déchirèrent intérieurement. L'humidité que je sentais au niveau de ma poitrine m'anéantit. Si elle pensait que je ne l'entendais pas pleurer, ce serait mentir au monde entier...Je l'avais blessé, je l'avais traité comme si elle était une femme que j'avais comme acquise et que je pensais intérieurement, encore acquise. Pourtant, je me trompais. Je le savais. Mais je n'arrivai pas à me dire qu'elle ne désirait plus partager sa vie à mes côtés. Je n'arrivais tout simplement pas à l'hypothèse qu'elle pouvait très bien vivre sans moi.

Parce que moi, je le ne pouvais pas.

« Lâche-moi, répéta-t-elle, après s'être calmée.

--Je ne peux pas.

--Lâche-moi, avait-elle continué, comme si elle pensait que j'allais le faire.

J'avais gardé le silence pendant quelques minutes, je souffrais tellement en la voyant ainsi que parler était un supplice.

--Je te l'ai dis...je ne peux pas.

Je ne pouvais pas et ne voulais pas la lâcher. C'était...

--Liam...me souffla-t-elle. Lâche-...

Sa voix s'était éteinte.

--Non. »

C'était impossible que je la lâche. Je me rappelais du moment où je l'avais enserré dans mes bras et qu'elle était en train de perdre la vie. J'entendais le bruit de son corps tomber sur le sol...celui de sa respiration saccadée puis sifflante...le son de sa voix...Je revoyais son visage déformé par la douleur...J'étais effrayé. J'étais effrayé que maintenant...

Ma mâchoire manquait de se briser tellement elle était contractée.

« Pourquoi est-ce que t'es venu ? Pourquoi est-ce que t'es là, Liam... ? Pars, je ne veux pas te voir, je te l'ai dis en ne signant pas ce foutu contrat, je ne peux pas vivre avec quelqu'un comme toi...

Ses sanglots m'obligèrent à fermer mes paupières.

--Cesse de parler, bordel.

Ces mots étaient sortis à cause de la colère contre moi-même que je ressentais. La voir dans cet état me tuait à petit feu.

--Je vais parler, je continuerais à parler et je le ferais jusqu'à ce que tu comprennes que tu dois dégager d'ici ! s'était-elle exclamée, plus déterminée. »

Cela m'avait fait sourire. J'avais eu un léger sourire, oui. Malgré le mal dont elle était secouée, Rebecca ne manquait pas de me rappeler qu'elle...était Rebecca.

« Je ne m'excuserai pas, avais-je commencé, en essayant de me détendre.

--Alors qu'est-ce que tu fous là ?

Qu'est-ce que je fous là ? Bordel Rebecca, tu le sais autant que moi...

--Je suis venu pour te récupérer, Rebecca.

--Et tu penses que parce que tu as foutu en taule ton grand-père que ça me ramènera ? Il y a anguilles sous roche Liam...Ah, je sais !

--Quoi ?

Je ne savais pas quoi lui dire à ce moment-là, d'ailleurs je ne savais pas quelles idées lui traversaient l'esprit.

--Je dois pas révéler tes petites affaires de mafieux c'est ça ? »

J'eus un petit rire nerveux. Il s'échappa d'entre mes lèvres sans que je ne puisse le contrôler. La colère et la frustration avait engendré ce rire qui ne dura que quelques secondes avant que me je taise finalement. D'ailleurs, durant ce laps de temps, mon étreinte s'était desserrée et sans que je ne puisse rien faire, elle se retira de mes bras.

Brusquement, quelque chose me percuta violemment, au niveau de mon épaule. Je n'émis aucuns grognements sous le coup de la douleur bien que j'en avais déduis qu'elle y avait mis toute sa force.

J'entendais ses reniflements, même si je sentais qu'elle essayait de paraître discrète et de ne pas me montrer qu'elle pleurait. Je ne supportais pas de la voir ainsi...Je ne supportais pas l'entendre par ma faute, ni même la voir me repousser si ardemment.

Je ne le supportais pas, bordel...

Ça faisait mal.

« J'ai quitté ma famille pour toi. »

Pourquoi lui avoir dit ça ? Je n'en avais aucune idée, ou peut-être que si...Je pensais la soulager. Je pensais qu'en lui disant cela alors peut-être qu'elle m'écouterait, étonnée que j'ai mis un terme à ma relation avec elle et tous ses membres.

Pourtant, la réponse qui me fouetta de pleins fouets fut :

« Et tu veux un bonbon ? »

Ce ton ironique me déstabilisa. Ces mots m'avaient contrarié. C'était une insulte que moi-seul comprenait bien...La décision que j'avais prise pour elle, était récompensée par un vulgaire bonbon ? Un simple et vulgaire bonbon ?

Mais elle cherchait à me blesser. À me montrer que cette décision ne serait pas celle qui fera en sorte qu'elle pardonne mes secrets et ce qui s'était passé dernièrement.

Elle me l'avait clairement dit avec cette réponse : cette décision, ce n'était pas à elle de l'assumer, mais à moi. Je l'avais peut-être prononcé sur un ton de reproche, mais je n'en avais pensé pas moi qu'elle. Je l'assumerais, bien évidemment, mais sans elle...ça ne rimait à rien.

« Je sais que je t'ai blessé...Que mes secrets t'ont blessé Rebecca...Que ma personne a essayé de te contrôler...Je suis désolé. »

Je suis tellement désolé.

Soudainement, la porte s'ouvrit et la lumière s'alluma dans la pièce. Je m'étais figé en la voyant dans cet état. Elle avait rejoint ses genoux près de son buste, serrait entre ses mains les plis de sa couverture et recouvrait entièrement sa bouche tandis qu'elle laissait ses larmes couler le long de ses joues. Rebecca essayait ainsi de ne pas me laisser entendre qu'elle sanglotait.

Mes yeux s'humidifièrent petit à petit. Cette femme...éprouvait une souffrance qui l'insupportait.

« Becca... ? »

Ce fut une voix féminine qui prononça ce simple mot. Me tournant avec lenteur, je découvris cette même femme qui m'avait ignoré une dizaine de minutes plus tôt, qui avait les larmes aux yeux.

«Day...Je...Sors...commença Rebecca sans pouvoir ne serait-ce qu'aligner ses mots.

--S'il vous plait...soufflai-je seulement en sentant mon visage se contorsionner en une grimace de douleurs. »

Elle hésita longuement. Elle me fixait avec un air complètement affligé...Mais en voyant le regard suppliant que je lui aie lancé, elle opina doucement de la tête en serrant ses poings puis sortit de la pièce en refermant doucement la porte derrière elle.

Pivotant sur moi-même, je m'étais rapproché du lit, commençant à lui enlever ses intraveineuses, dans ma hâte, j'avais débranché la machine afin de ne pas être dérangé. Pour finir, j'avais fini par la soulever du lit. Elle voulut s'agiter, s'accrochant à sa couverture mais même avec la couverture j'aurai fini par l'obliger à la quitter, elle et ce lit.

Je l'avais serré contre ma poitrine et elle avait fini par dissimuler sa tristesse derrière ses mains qui cachèrent son visage. Je me mis à marcher pour finalement nous asseoir sur le canapé, elle sur moi.

Voilà pour cet AVANT-dernier chapitre, à moins que je me décide à vous mettre un bonus ! J'espère en tout cas qu'il vous a plu et n'hésitez surtout pas si vous avez des remarques à faire hein x)

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