Liam
Le choix est fait. R.
La nuit fut terriblement courte. Après avoir visionné de nouvelles fois la vidéo afin d'obtenir quelques indices sur le lieu où elle était retenue, Jonathan avait demandé à voir celle de l'hôtel dans lequel on nous avait accueilli la veille. Il semblerait que tout avait été minutieusement préparé, que même mon entrevue avec Zakone, ils en avaient eu vent et je ne savais pas comment. Mais bientôt je connaitrais les réponses à mes questions.
Ma voiture avait été retrouvée sur le périphérique et apparemment l'on avait conduit Jaden à l'hôpital à temps. Mais il était dans un mauvais état. Très mauvais même, ce qui me laissait déjà un goût amer à la situation dans laquelle je me trouvais. C'était du travail de pro. Et ce n'était pas des mafieux qui l'avaient fait, car ils ne l'auraient jamais laissé en vie et auraient déjà torturé Rebecca s'ils voulaient s'en prendre à moi. Et tout ça me visait, je le voyais bien que tout ça, c'était pour me faire bouger. Ivankov ou Rebecca ? Ce fut les seuls mots d'écrits dans la lettre que l'on avait envoyé avec le cadeau.
Tu as déjà fais ton choix Liam.
En entendant les bruits réguliers de la machine dans mon dos, je regardais le paysage extérieur tout en plongeant mes mains dans les poches de mon pantalon noir. Elle devait m'en vouloir, elle devait être terrifiée à présent par ce que j'étais, par qui j'étais, et par ce monde nouveau que je lui montrais. Tout ça, elle ne l'avait jamais voulu. Et je l'avais forcé à le voir de ses propres yeux si étincelants.
Je sentis la présence d'une personne dans la pièce, ce qui me fit pivoter sur moi-même afin de la regarder, étant de profil à la fenêtre qui donnait sur la cour du bâtiment.
« Les entrepôts sont fouillés dans un rayon de cinquante mètre autour du lieu où elle a été enlevée.
--Et l'ancienne base militaire ?
--Ce fut l'objet de notre première fouille, mais on a rien trouvé. »
Serrant mes dents, j'avais contracté ma mâchoire puis m'étais détourné de lui ne sachant pas pourquoi je me sentais tellement impuissant. Et c'était bien la première fois dans toute ma vie que.
« On va la retrouver.
--On la retrouvera Jonathan. Elle et la personne qui a fait d'elle sa captive. Tu as du nouveau du côté de Zakone ?
--Apparemment, Sky est sur le terrain. Mais tu penses qu'on peut se fier à lui ?
--Crois-moi, Sky n'oserait pas me trahir, s'il tient un tant soi peu à sa vie du moins. »
Déboutonnant les deux premiers boutons de ma chemise après avoir retiré mes mains des poches du pantalon, j'entendis la porte se refermer après que Jonathan ait quitté la pièce. Il était aussi tendu que moi, ce qui m'avait d'ailleurs surpris, c'était qu'il gardait son sang-froid alors que de mon côté, j'étais prêt à exploser. J'étais resté une bonne heure et demi à regarder les allers-venus des personnes dans l'hôpital, et patientais calmement jusqu'à l'arrivée d'une information sure en tenant compagnie à Jaden qui reposait sur le lit derrière moi. Apparemment, ils l'avaient trouvés à quelques mètres de la voiture, un téléphone en main, espérant sans doute me joindre dans la foulée mais vu son état, je compris bien assez vite qu'il s'était écroulé sur le sol avant même de le faire.
Lentement, je m'étais retournée pour lui faire face. Il avait perdu trop de sang, et ce n'était pas à cause de ce vulgaire accident dont seule la voiture en avait plus pâti que les passagers à l'intérieur, mais parce qu'après avoir sorti Rebecca, les caméras montraient qu'on lui avait enfoncé deux balles dans le corps.
C'est de ma faute.
Brusquement, une infirmière rentra dans la pièce et me confia alors :
« Monsieur Vaskov ? Un homme veut vous parler au téléphone de l'accueil, dois-je le faire patienter ? Il dit que c'est urgent. »
Personne ne savait que j'étais à l'hôpital mis à part mon frère et Zakone, personne, et je me doutais bien que la personne qui voulait me parler était le connard qui avait emmené Rebecca. Sortant d'un pas précipité de la pièce, j'avais longé le long couloir et avais tourné à un angle avant de descendre quelques escaliers pour atterrir dans un second couloir. Celui-ci menait directement à l'accueil, et ce ne fut qu'en quelques pas que je me suis retrouvé face à un siège vide. Sur le second était assise une infirmière à grosses lunettes aux airs de princesses, elle manucurait ses mains, mâchouillait un chewing-gum et répondait aux questions que posait son interlocuteur au téléphone en le coinçant entre son oreille et son épaule droite. En me voyant devant le comptoir, elle s'arrêta de parler, releva son regard pour le poser sur moi et cligna plusieurs fois des yeux avant de raccrocher en posant le téléphone.
« Puis-je vous aider ? me fit-elle d'une voix suave en se penchant en avant.
--Clara, passe-lui le téléphone, un homme sur la ligne 3 veut lui parler ! »
La Clara en question fit une petite moue en voyant surement sa supérieure arrivée derrière moi. Néanmoins, je fus soulagé qu'elle fasse ce qui lui était demandé, encore un peu et je pense que je n'aurais pas hésité à lui faire ravaler son chewing-gum et sa voix casse-pied avec. Lorsqu'elle me tendit le téléphone, je m'en étais rapidement saisi et l'avais glissé sur mon oreille droite tout en fixant Clara. Celle-ci continuait de me regarder. Elle me détaillait de haut en bas comme si j'étais une proie qu'elle voulait se mettre sous la dent, en abaissant le téléphone, je lui dis par la suite :
« Veuillez me laisser seul. »
Écarquillant des yeux, elle se leva dans un sursaut et ramassa ses petites affaires rapidement afin de partir. En faisant le tour du comptoir, Clara me jeta quelques petits coups d'œil avant de rapidement rejoindre sa supérieure qui s'était déjà éloignée de moi afin de me laisser parler. Elle avait du être surprise que je lui demande cela et encore plus quand elle s'était déplacée, je pense même que maintenant, elle devait se demander pourquoi elle l'avait fait alors qu'elle aurait du rester à son poste.
Je surpris un raclement de gorge au téléphone. Une petite toux grasse, et un nouveau raclement. Mon cœur se mit à bondir dans ma poitrine. Petit à petit, je sentis qu'une tension pesante grandissait rien qu'aux seuls bruits que j'entendais.
« J'ai appris que la fille est chez eux.
--Elle l'est, avais-je simplement répondu.
Chaque muscle de mon corps se tendait, mon cerveau se vidait, mon poing gauche se serrait puis se desserrait.
--J'ai appris que tu es revenu.
--Je dirige à présent, avais-je continué en glissant mon regard de gauche à droite avec lenteur.
--C'est ton rôle après tout...Je ne peux plus rien faire pour l'organisation maintenant. Et même après.
--Je ne voulais pas de cette vie. Et je ne veux pas continuer.
--Il y a une différence entre ce que tu veux et ce que tu dois.
--Tu as gagné c'est ce que tu voulais depuis le début. Moi, à la tête de ça, de ce putain de bordel, tu me voulais moi...Pas Jon ni même papa, tu me voulais moi parce que je suis ton putain de clone !
Il eut un petit rire qui accentua ma colère et me rendit encore plus tendu que je ne l'étais déjà.
--Ta place a toujours été là-bas. La fille...fait en sorte de l'éloigner, c'est le seul moyen de la protéger. Un Vaskov...
--...ne peut protéger qu'un autre Vaskov. Elle sera une Vaskov. Bientôt, très bientôt. Et personne n'osera la toucher. Personne.
--Tes instincts ressortent. Dis-moi, quand tu seras devant l'homme qui a enlevé ta femme, que feras-tu ?
--Je le tue.
Un second rire retentit contre mon oreille, plus grave, un rire moqueur.
--Voilà pourquoi tu es le seul à pouvoir être à la tête de cette organisation. Tu n'hésites pas. Tu ne cherches pas. Tu ne veux pas savoir. Tu tues et tu n'hésites pas. Crois-tu que ton père a déjà osé tuer une personne ? Jonny est encore un enfant, il ne peut apprendre ce que je t'ai appris. Tu es Liam Vaskov, mon sang coule dans tes veines plus que dans les leur. »
Ma mâchoire se contractait petit à petit, à chaque parole qui sortait de sa bouche. Je ne savais que trop bien ce sentiment de haine, de colère, de mépris que j'avais eu pour les autres en ne connaissant que ce monde...Pourtant, en y sortant, j'avais gouté à tous ces autres sentiments comme le désir.
« Présentes-moi la fille une fois que tu l'auras.
--Elle ne sera pas le meilleur moyen pour toi de m'utiliser dans tes plans foireux. Je ne le ferais pas.
--Alors je serais obligé d'aller à sa rencontre avant toi, n'est-ce pas ?
--TU ne la touches pas, sifflai-je entre mes dents avant que je n'entende le bip sonore du téléphone. »
Balançant le téléphone sur le comptoir, j'avais tapé mes poings au bord et avais serré des dents. Elle était déjà effrayée. Il ne fallait pas qu'il vienne à la rencontrer. Il la ferait fuir ses côtés. Il ne pouvait pas lui permettre de la voir, c'était impossible. Doucement, je me tournai vers l'infirmière, quiétait des minutes plus tôt à l'accueil, puis lui commandai d'une voixdangereusement calme :
« Veillez à ce que personne ne visite le patient de la chambre 116. Je coule cet hôpital si après le visionnement des caméras, je vois que vous avez autorisé les visites. »
Clara hocha vivement de la tête, d'ailleurs sa supérieure m'avait fait comprendre que pour l'instant, aucune visite n'était autorisée et que c'était seulement parce que je m'annonçais assez menacant que le directeur avait demandé à ce qu'on le laisse y aller. Il ne voulait surement pas que l'on crée des problèmes.
Une fois cela dit, je m'étais élancé à l'extérieur du bâtiment afin de prendre ma voiture et rejoindre la base. Il fallait que je la cherche, que je fasse quelque chose, ils étaient trop lent...Ou bien, ils l'ont superbement bien cachée. Lorsque j'atterris devant ma voiture, je m'étais figé en apercevant une lettre qu'on avait collée contre le pare-brise. Elle était similaire à celle que j'avais reçue avec le cadeau, la veille. La prenant, je m'étais d'abord éloigné de la voiture d'une dizaine de mètre, prenant des précautions, puis l'ouvrit rapidement.
« 40°C, à l'Est du building GGI. Le site nucléaire désaffecté. »
Composant le numéro de Jonathan, j'attendis qu'il réponde afin de lui transmettre cette information mais il ne décrocha pas. Le rappelant deux fois par la suite, je finis par composer le numéro de Zakone en espérant qu'il finisse par décrocher une première fois.
« Que se passe-t-il ?
--Je veux que tu m'envois une voiture sur le site nucléaire désaffecté aux alentours de mon entreprise, une voiture avec mes armes. J'en veux une qui résiste aux balles, et je veux que tu viennes avec Jon.
--Tu veux y aller à trois ? T'es sur de toi ?
--Certain. Ils nous réservent un bon accueil, je doute qu'ils veuillent d'un massacre.
--Comment peux-tu être si sur de-...
--Ne discutes pas, bordel fais-le !
--Ok..ok...Liam, faut que tu apprennes à te-... »
Raccrochant, je m'étais rapprochée de ma voiture et l'avais ouverte. En m'installant sur le siège conducteur, je finis par la démarrer et attendis quelques minutes. Aucune odeurs ne s'échappait du capot, rien. J'étais donc certain de ce que je venais de lui dire.
L'enfoiré voulait un face à face.
Des commentaires en attendant la suite ? Vous avez aimé ce new chapitre j'espère ? Merci de me suivre et/ou de me lire en tout cas x)
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