Liam


Le compte à rebours est lancé. R.


« Qu'est-ce que tu as ? »

Elle était assise, les jambes repliées vers elle, sur le canapé du salon et n'y avait pas bougé depuis que nous étions rentrés en fin d'après-midi. J'avais pris le temps d'aller me changer et de prendre ma douche, de même allé grignoter quelque chose avant de revenir la voir. Elle regardait l'écran noir de la télévision, tout en affichant un visage inexpressif, et triturait d'ailleurs un pli de sa robe en réfléchissant.

« Rebecca ? demandai-je en faisant le tour du canapé afin de me tenir près de la table basse.

Elle resta à fixer l'écran sans réagir. J'eus dès lors un froncement de sourcil, ne comprenant visiblement pas ce qu'elle avait depuis qu'elle était partie faire un tour dans la galerie en compagnie de son amie.

--Becca, est-ce que ça va ? commençai-je par m'inquiéter, agitant une main devant son visage.

--Pourquoi moi ? me fit-elle brusquement en relevant son regard et le posant sur moi.

Une réaction et une parole.

Au moins, j'étais certain qu'elle n'était pas souffrante.

--Qu'y a-t-il encore ?

--Tu étais réticent à l'idée de venir au moment où je t'ai indiqué l'adresse...Parce qu'il y avait Jessica.

Alors c'était pour cela ?

--Je ne voulais pas accentuer sa peine.

--Pourtant, tu es venu. Et avec moi. Je comprends maintenant les murmures...marmonna-t-elle en dépliant doucement ses jambes avant de passer une main sur une place vide à ses côtés.

Elle tapota justement le canapé et attendit que je m'y asseye, ce que j'avais préféré faire puisque je sentais que la conversation serait longue jusqu'à la soirée qui viendrait, puis continua :

--Tu sais...Day a peur de tout donner à Asher comme je l'ai fait avec Kyle. Et Anastasia ne fait plus confiance à Sébastian, parce qu'il l'a trompé.

--Et tu as peur de m'offrir ton cœur sur un plateau d'argent, rajoutai-je simplement en me tournant légèrement vers elle.

Elle abaissa son regard sur ses genoux dénudées, puis passa ses mains sur le bas de sa robe bleu, finit par inspirer faisant soulever sa poitrine puis cala brusquement son dos contre le dossier du canapé.

--Je n'aurais pas peur, si tu me montrais ta véritable personnalité. Tu sais...celle que tu caches aux autres...Que tu ne veux pas montrer.

--Je t'ai déjà montré que je n'arrivais pas à contrôler mes émotions, tu ne veux pas non plus que je te montre le monstre que je suis.

Elle eut un petit rire, amusé par mes paroles et se tourna à son tour vers moi afin de me regarder. Plaçant de mon côté, mon coude sur le dossier du canapé, je soutins ma tête et plongeai mon regard dans le sien, plissant petit à petit mes yeux.

--Un monstre. J'ai un petit doute là-dessus.

Cette fois-ci, ce fut elle qui m'amusa et non le contraire.

--Liam, pourquoi moi ? me demanda-t-elle une nouvelle fois en étant plus détendue.

Je la vis relever ses jambes pour les placer sur le canapé, mais avant même qu'elle ne les replie vers elle, je m'étais saisie de sa cuisse gauche pour rapprocher son corps de moi. Elle ne fut brusquement plus qu'à quelques centimètres de moi, et cela n'avait pas l'air de lui déplaire.

--Je ne sais pas.

--Tu veux dire que si une autre femme te fait le même effet que je t'ai fais, tu n'auras aucuns remords à la baiser comme tu l'as fais avec moi, avant de revenir à mes côtés ?

--Peut-être.

--Donc si de mon côté, j'ai le même effet que tu m'as fais avec un autre homme, je pourrais coucher avec lui... ? »

Un grognement sortit de ma gorge, ce qui sonnait comme une réponse totalement négative, et presque menaçante de ma part. Ma poigne se resserra sur sa cuisse et elle dut se soulever afin d'essayer, vainement, de s'extirper de ma prise puisque je devais lui faire mal. Elle entrouvrit ses lèvres et laissa passer un souffle chaud qui caressa mon visage. Mes muscles se tendirent ensuite un à un au contact de sa peau avec la mienne. Rebecca glissa l'une de ses mains sur ma joue droite et la caressa du bout de ses doigts avant que je ne la vois se relever sans avec une certaine stupeur bien évidemment.

« Tu as du culot. Un sacré même, Liam Vaskov.

--Oh Mlle Johnson, si vous saviez ce dont je suis capable, vous serez surprise.

--Je n'ai aucunement besoin de le savoir. Ce que je sais me suffit amplement, finit-elle par me dire en élargissant le sourire qu'elle m'avait offert précédemment.

--Et que sais-tu ? m'enquis-je auprès d'elle, simplement curieux.

Je la vis se frayer un chemin entre la table basse et le canapé afin d'atterrir entre la cuisine ouverte et le salon. Puis, se postant juste là, elle pivota sur elle-même afin de me faire face et me regarda dans les yeux afin de me déclarer d'une voix très nette :

--Je sais Liam, qu'avec ces dernières réponses, quelle est et sera notre relation. »

Puis elle repartit sur ses paroles sans même se retourner. J'aurais aimé lui poser plus de questions sur la relation qu'elle en avait déduis par mes paroles, mais m'étais simplement contenté de la voir s'en aller, confiante.

Lorsque j'entendis le jet d'eau s'actionner lors de son ouverture, j'avais longuement hésité à la rejoindre sous la douche, mais pour le coup, j'étais resté sur le canapé. J'avais l'impression que ce qu'elle en avait déduit par rapport à ce que je lui avais dis, l'avait comme...déplu mais elle n'en avait montré que tout le contraire. Et je la connaissais assez bien pour savoir que si Rebecca avait le besoin d'être frivole, elle le sera, quand bien même ce que j'en penserais.

Mon téléphone sonna subitement et je dus me lever afin d'aller jusqu'à la table du couloir pour décrocher. Ce n'était ni Jaden, ni Jon ou même papa. Ma mère ne préférait pas m'appeler, elle s'imposait toujours et Jessica...Et bien, depuis notre rupture, je n'avais plus entendu d'elle sauf de la bouche de mon frère. Et le numéro qui s'affichait était masqué.

« Allo, dis-je simplement en m'appuyant contre le bord de la table.

--...

--Je raccroche.

--Zakone veut te voir.

--Pas ce soir.

--Justement, si. Il veut te voir ce soir. Et ce soir, c'est ce soir.

--Et j'ai dis, pas ce soir, répétai-je en articulant chacune des syllabes.

La voix rugueuse de cet homme me fit penser aux brutes épaisses qui servaient d'hommes de mains aux parrains des cartels.

--Il t'attendra au Providence, là où ta belle et toi étiez la dernière fois.

J'eus un froncement de sourcil en l'entendant.

--Le mot...c'était vous, n'est-ce pas ?

--Il fallait bien ranimer ta colère d'antan. La corde sensible, c'est elle...T'étonnes pas qu'on la prend pour cible.

Un petit rire moqueur traversa mes lèvres.

--Je vois. Je viendrais. Pour clarifier les choses, je viendrais, dis-je calmement avant de lui raccrocher au nez avant même qu'il ne cherche à me provoquer. »

Je n'étais de toute manière plus d'humeur à plaisanter.

Comme quoi mon message était rapidement passé, il avait fallu estropier un homme pour que Zakone réagisse. Tant mieux, mais il fallait à présent que Jaden assure la sécurité de Rebecca. Je l'appellerais sans doute en milieu de soirée, lorsque j'aurais fais acte de présence et montré que j'avais répondu à l'invitation d'Ashton. Rejoignant rapidement ma cuisine, j'avais fais le tour du comptoir et m'étais posté devant le lavabo. Ouvrant les placards juste en-dessous, je m'étais accroupi et avais passé ma main vers le tuyau avant de suivre du bout de mes doigts celui-ci. Jusqu'à toucher un objet. Le décollant du tuyau, je m'étais redressé avec lenteur et avais refermé les portes en bois. Faisant tourner le téléphone dans mes mains, je l'avais regardé avec une certaine appréhension. Je n'aimais pas dans quoi j'allais me fourrer...Ni même les plans dans lesquels papa m'avait mis. Devais-je lui en remercier quand tout se tassera ? Ou même après que je la verrais me poser ce fameux ultimatum... ?

Le fourrant dans ma poche arrière de pantalon, je m'étais dirigé dans la chambre et la regardais fouiller dans ses bagages quelque chose. Entourée dans sa serviette de bain, une pince retenant sa chevelure, j'attendais qu'elle finisse par se retourner...Quoique je n'étais pas pressé vu la vue qu'elle m'offrait. Si elle se baissait encore un peu, je n'étais certain que je resterais longtemps à me tenir appuyé contre l'encadrement de la porte.

« Au lui de me mater, tu pourrais me dire où est-ce que ma robe est passée ?

--Celle qui offre une vue superbe de ton dos ? lui demandai-je en croisant mes bras devant ma poitrine.

Elle se redressa brusquement et se tourna vers moi avant de me fusiller du regard.

--Tu n'as quand même pas inspecté mes affaires ?

--Je n'ai pas eu à le faire, une styliste les a juste triés devant moi. Elle remplaçait seulement les quelques vêtements qui ne me plaisaient pas.

Au visage qu'elle me montra, je compris que cela ne lui plaisait pas du tout.

--Tu...as fais quoi ? me demanda-t-elle en prenant visiblement sur elle.

--Mais elle n'a pas jeté ta robe. Elle pensait que cela te servirait à épater la galerie lorsque nous serions invités à des soirées mondaines.

--Je n'ai pas le temps d'hurler ma frustration sur toi, je dois me préparer, finit-elle par dire en détournant son regard du mien. »

Rebecca s'avança jusqu'à l'armoire et à peine après l'avoir ouverte, je l'avais rejoins afin de saisir sa robe qui était dans une housse transparente à un mètre plus au-dessus. En la lui donnant, elle me l'arracha des mains et la traina jusqu'à dans la salle de bain. Claquant la porte derrière elle, je sentis toute la colère qui m'était destiné et fus soulagé qu'elle soit aussi raisonnable. Enfin pour l'instant. Je fus amusé par sa réaction, mais il fallait me comprendre, cette fille respirait la sensualité et si je la laissais porter une robe comme elle avait mis pour la galerie d'art, les hommes n'allaient pas faire que bander sur elle.

« Becca ?

Toquant deux fois à la porte, de mon index, j'attendis qu'elle me réponde mais elle semblait me maudire dans des murmures inaudibles.

--Chérie ?

--Oh va au diable !

--Je reviendrais te voir quand tu seras prête, ma belle.

Pivotant sur moi-même, j'eus dans l'intention d'extirper de l'armoire mon costume, néanmoins la porte se rouvrit sur une Rebecca fulminante de rage.

--Qu'y a-t-il ? lui demandai-je en la regardant.

--Tu sais que ce que tu as fais...même mon père n'a jamais osé le faire ?

--C'est-à-...

--Arrête de jouer au plus con Liam ! s'exclama-t-elle en serrant ses poings près d'elle. C'est pour ça qu'il y avait autant d'affaires pour femme dans le placard ? Parce que tu as pris soin de choisir ma nouvelle garde-robe ?

J'avais pensé que cela lui aurait fait plaisir, et de mon côté, cela m'arrangeait. Au moins j'étais sur d'adhérer à toutes ses tenues.

--Écoute-moi bien Liam, tu me prends comme je suis, c'est-à-dire, avec mon caractère ET avec mon style vestimentaire ! Alors si t'es pas content...

Elle se calma subitement et referma la porte de la salle de bain en gardant toujours le silence.

--Et si je ne suis pas content ? la taquinai-je alors.

--Alors tu vas te faire foutre ! gronda Rebecca en tournant la clé dans la serrure pour fermer la porte. »

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