Liam
C'est dangereux. Je le sais, mais lutter serait inutile. R
Je l'observai se tenir au milieu de la pièce, décontenancée par mes paroles. Par mon regard. Par ma présence. Elle ne s'était jamais imaginée pénétrer dans cet appartement où le décor donnait une apparence de froideur. Lentement, elle tapa ses talons contre le sol tout en avançant dans la pièce. Ses yeux passaient d'un mobilier à un autre. Je savais qu'elle hésitait à parler, qu'elle n'avait pas encore envie de briser ce silence, qu'elle préférait se taire que d'entendre les réponses à ses questions. Mais lorsque je l'avais ramené ici, dans mon antre, je savais qu'elle n'y bougerait plus. Pas tant que je ne l'aurais pas décidé.
« Liam, tu ne veux quand même pas que je vive avec toi ? me demanda-t-elle d'une voix emplie d'inquiétudes. »
Je ne lui répondis pas. Elle l'avait deviné toute seule de toute manière. Chose que certaines ne s'en seraient pas douté. Justement, elles auraient saisi cette occasion pour appeler les médias et leur informer qu'elles étaient dans mon second appartement. S'arrêtant près de mon canapé, elle s'y appuya et retira ses chaussures à talons avant de les laisser au pied de celui-ci. En se redressant, elle s'y appuya et passa ses mains contre le dossier du canapé tout en poussant un petit soupir.
« J'en ai marre de lutter. Quoique je fasse pour te fuir, j'ai l'impression que je ne fais que te rapprocher de moi, m'annonça-t-elle finalement.
--Je suis ravi que tu aies décidé d'abandonner alors.
--Est-ce que j'ai eu le choix ? me rétorqua-t-elle d'une voix légèrement coléreuse en posant son regard sur moi.
Une lueur dangereuse dansait au fond de ses pupilles. En la voyant avec Jonathan, lui sourire aussi aisément et discuter avec lui sans aucune gêne, je ne m'étais jamais senti aussi ennuyé que depuis ce moment-là.
--Je te l'ai dit Becca, que je ne te laisserai pas t'éloigner de moi.
--Non, tu m'as simplement informée que tu me sauterais quand l'envie t'en prendrait en gardant à tes côtés ta fiancée.
--Pourtant, je t'ai annoncé il n'y a pas longtemps qu'entre elle et moi, c'était fini, non ?
--Et tu penses que ça te donne le droit de me réclamer à présent ?
--Oui. »
Mettant une main devant son front, elle se le massa longuement avant de prendre une bonne inspiration et de se redresser. Rebecca fit le tour du canapé et s'y affaissa après avoir passé une main dans sa chevelure brune.
Je sais. Je savais ce qu'elle était en train de vivre. Je le voyais. A ses gestes, aux expressions de son visage qui changeaient à chaque seconde qu'elle passait près de moi. Rebecca essayait de contrôler cette chose qui se passait entre nous, tandis que je me laissais prendre par mes émotions. Je n'avais jamais été un homme qui se laissait dicter par son cœur, simplement parce que je savais que c'était destructeur.
Après m'être avancé jusqu'au canapé, je l'avais contourné puis m'étais assis sur le bord de ma table basse en me tenant juste en face d'elle. Plaçant mes coudes sur mes cuisses, bloquant ses jambes entre les miennes, j'avais joins mes mains en un poing et l'avais regardé dans les yeux. Elle semblait tendue. Posant mon menton sur cette boule formée, je m'étais mis à la fixer jusqu'à ce qu'elle débute la conversation ou bien réagisse face à moi.
« Tu ne te mets vraiment pas à ma place, Liam, commença-t-elle en fronçant douloureusement des sourcils.
--Que ressens-tu ?
Elle détourna légèrement son visage sur le côté en contractant sa mâchoire. Je la vis fermer ses paupières puis se mordiller la lèvre inférieure avant de me regarder une nouvelle fois, les yeux humides.
--Qu'est-ce qui t'attires autant chez moi ? Le fait que je te repousse...C'est ça ? Alors si je te colle à la peau, est-ce que tu me fuiras ?
--Non.
--Qu'est-ce que tu veux de moi ?
--Tu sais très bien ce que je veux de toi. Me reposer la question ne nous fera pas avancer. »
Brusquement, elle se redressa du siège et s'y glissa au bord dans l'intention de se lever, cependant l'une de mes mains se posa soudainement sur sa cuisse droite. Je la vis frissonner à ce contact ce qui m'apaisa légèrement, mais à en voir par le regard qu'elle posa sur moi, je m'étais à mon tour tendu. Elle avait plus l'air terrifié par ce contact que par le fait que je l'ai emmené ici.
« Te fais-je si peur que ça ? osai-je lui demander sur un ton grave.
Elle hésita à me répondre. Elle ouvrit la bouche, la referma, la rouvrit une seconde fois et resta les lèvres entrouvertes avant de commencer dans un murmure, puis d'élever le timbre de sa voix en prononçant ses dires :
--Toi. Ton monde. Nous... Je ne veux pas vivre dans la peur Liam. Je ne veux pas vivre à tes côtés en sachant qu'un jour, je finirais par être terrifié par ce que tu es vraiment et pas par ce que tu m'as montré de toi. Je ne veux pas savoir que tout ça n'est qu'un tissu de mensonge et que tu te révèles être une autre personne. Alors-... »
Alors c'était fini. Je ne pouvais pas accepter qu'elle soit terrifiée par moi, qu'elle veuille me fuir à cause de mon véritable moi. Ses lèvres bougeaient tellement rapidement, les mots qu'elle prononçait semblaient m'ensevelir sous une tonne de ciment. Pourtant, je ne l'entendais plus. Je la voyais simplement me parler en me regardant dans les yeux. Je crois que je m'étais déconnecté de son monde, que je m'étais isolé pour encaisser ses paroles. C'est ce que j'avais fais, en effet. Puis, soudainement, ce fut le silence.
Retirant ma main de sa cuisse en remarquant que j'avais serré ma poigne sur elle, mais qu'elle n'avait émis qu'une sorte de grognement guttural, je m'étais levé.
Si je jouais Liam Greyson devant elle, Rebecca saurait que ce n'était qu'un rôle que je montrais aux autres. Et si je restais Liam Vaskov, elle appréhenderait les choses qu'il s'y passerait si nous devions continuer cette relation. Et si je reprenais ce rôle, je reprenais Jessica en sachant que je ne ressentais pas les choses de la même manière que si c'était avec Rebecca.
« Je vais demander à Jaden de te ramener chez toi, lui annonçai-je subitement après m'être relevé. »
Plongeant mes mains dans mes poches en les sentant légèrement trembler, je commençai par me diriger dans ma cuisine en essayant d'inspirer puis d'expirer.
Je l'avais trouvé. Elle. Cette femme, je l'avais finalement trouvé. Celle qui m'aurait finalement accepté pour ce que je suis.
Et pas pour ce que je montre.
Mais elle était effrayée. Et je ne voulais pas vivre aux côtés d'une souris effrayée, qu'elle puisse être si vivante dans mes bras, qu'elle puisse me rendre fou à chacune de ses paroles...Je ne voulais pas la regarder un jour et y déceler de la peur dans chacune de ses pupilles, un autre.
Sortant les mains de mes poches, je les posai au bord de mon évier et finis par m'y pencher en fermant mes yeux.
Et merde. M'accepter aussi aisément ? Non Liam, arrêtes de rêver. Elle a peur de toi.
Elle ne m'aimera pas. Pas en sachant qu'elle avait peur de moi. Serrant le bord entre mes doigts, je relevais ma tête et finis par rouvrir mes paupières en tentant de rester calme. Jaden avait raison.
« Liam. »
Rien qu'à l'entente de sa voix, chaque muscle de mon corps se tendait. Alors lorsque je posais mes yeux sur elle et que je la voyais à mes côtés, j'avais l'impression que chaque brique de mon monde tombait une par une pour construire une forteresse...Rien que pour nous deux. Rien qu'elle et moi à l'intérieur. Qu'elle se construisait autour de nous et que cette bâtisse, personne n'oserait y toucher...
« As-tu peur ? me demanda-t-elle en s'avançant petit à petit jusqu'à moi.
Je ne lui répondis pas. Peur ? Peur de notre relation ? Non. Peur qu'elle me fuit ? Oui. Qu'elle s'éloigne ? Aussi. Peur qu'elle meurt ? Je ne l'envisageais pas.
--Je suis terrifiée Liam.
--Je sais, ne puis-je que lui répondre avec une certaine difficulté.
--Mais je te l'ai dis...Je veux essayer.
Mes yeux s'écarquillèrent petit à petit. Avant que je ne me mette à froncer des sourcils et à me redresser, lâchant le bord de mon évier. Me tournant pour lui faire complètement face, j'avais plongé mes yeux dans son regard et y avais lu de la sincérité.
--Tu as peur, Becca. Peur de moi.
--Parce que je ne te connais pas.
--Si je te montre ce que je suis réellement, tu me fuiras.
--Et si tu ne le fais pas, ce sera trop tard pour toi, elle marqua une pause, puis reprit, pour nous. Ce sera trop tard pour nous.
--Le discours que tu as prononcé m'a très bien fait comprendre que tu ne voulais pas de moi, ou de nous.
--Je n'ai jamais dis ça. J'ai dis que je ne voulais pas de ton jeu d'acteur. Je ne veux pas ce Liam devant tes employés, je veux connaitre celui qui a fait face aux caméras. »
C'était le problème avec moi. Je ne voulais entendre que ce que je voulais, et les choses qui me déplaisaient, je faisais en sorte de faire la sourde oreille. Mais lorsqu'elle avait commencé à parler de cette voix si douce, dans ce murmure plutôt, je cru comprendre qu'elle se refusait à me laisser ne serait-ce qu'une porte entrouverte dans son cœur. Ne serait-ce qu'une fente, ou même la serrure, et je me serais débrouillé pour trouver un moyen d'y rentrer, ou la clé. Elle s'était tellement braquée ses derniers temps, je pensais seulement qu'elle ne voulait pas s'engager, d'ailleurs je l'aurais beaucoup mieux accepté que ce dont j'avais dernièrement compris.
« Crois-tu que je joue un rôle ? lui dis-je calmement en affichant un visage inexpressif.
--Je sais que lorsque nous ne sommes que tous les deux, tu t'efforces de le faire, mais cet homme que tu caches ressort toujours.
--Bravo à tes deux ans d'études de psycho, lui avais-je répondu sur un ton ironique.
-- Et bravo à tes cours de théâtre, me répondit-elle du tac-au-tac. J'ai cru que tu étais schizophrène...Jusqu'à ce que je te vois converser avec Jaden.
--Et tes doutes se sont envolés ?
--Non, là j'ai cru que tu étais bipolaire, me déclara-t-elle finalement en esquissant un doux sourire, sans doute pour détendre l'atmosphère. »
Je ne sus pas pourquoi. Ou comment, mais elle était dans mes bras. La tête pressée contre mon torse, ses mains s'agrippant à mon vêtement, elle était là, à l'intérieur de mes bras et ne se débattait pas. Je sentais son cœur battre. Je la sentis se lover instinctivement contre moi. Je la serrais encore et encore, de peur qu'elle ne s'échappe. Essayer de me connaitre, de m'accepter tel que j'étais vraiment.
« Tu ne peux plus me quitter, tu le sais ça ?
--Vu la force dont tu mets à me serrer dans tes bras, je ne pense pas que je pourrais te quitter là. »
La desserrant doucement, je fis glisser mes mains le long de ses courbes atteignant ensuite ses hanches, là où je m'étais arrêtée afin de la décoller de quelques centimètres de moi. Ses bras, quant à elle, entourèrent mon cou. Elle n'eut aucune crainte à se rapprocher de moi, pour me coller, ce qui me fit me relâcher. Ses pupilles ambrés plongèrent dans les miennes et elle soutint le regard que je posai sur elle.
« Mon passé te choquera.
--Peut-être.
--Le Liam que tu auras à l'avenir t'effrayera.
--Peut-être.
--Et quand tu le connaîtras, il ne te lâchera pas.
--Je sais.
--Rebecca ?
--Hum... ? »
L'une de mes mains remonta lentement jusqu'à son menton pour le prendre entre mon pouce et mon index, lui relevant son visage, je la vis entrouvrir ses lèvres comme prête à m'accueillir. Caressant de mon pouce sa lèvre inférieure, je finis par le glisser doucement à l'intérieur. Je sentis d'abord ses dents, et sans la brusquer, je le fis rentrer dans sa bouche. Elle le coinça entre ses incisives puis me surprit à jouer de sa langue avec lui. Ses lèvres se refermèrent autour de mon pouce et elle commença à me le sucer tandis que je le retirais lentement. Cette attraction sexuelle augmentait petit à petit, et jamais je n'aurais cru que mon sexe serait déjà gonflé. Replaçant ma main sur sa hanche, je plaquai brusquement son bassin contre la bosse de mon pantalon, ce qui rendit sa respiration plus courte et rapide. Presque saccadée. Ses bras se resserrèrent alors, et sans qu'elle ne s'y attende, ma bouche fondit sur la sienne après que je lui ai dit ses quelques mots :
« Ne fais pas l'erreur de me quitter. »
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Désolée, je mets du temps à poster de nouveaux chapitres, mes révisions me prennent beaucoup de temps :/
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