Liam
Stop ! R.
Mon regard fixait un point droit devant moi, dans le vide. Les bras croisés devant mon torse, je me tenais assis sur mon siège essayant d'écouter les paroles qu'elle me disait. J'étais ailleurs. Complètement dans un autre monde. En fait, j'étais dans ces draps. Avec elle. J'avais encore la sensation de tenir ses jambes entre mes mains. Et, mordillant ma lèvre inférieure, c'était comme si j'avalais encore et encore sa saveur. Que je la dégustais encore. Que je l'entendais encore gémir et que sa voix se répercutait toujours en écho dans la pièce...
Me levant brusquement, laissant mes bras s'allonger le long de mon corps, je finis par me tenir devant mon canapé et regarda Jessica. Elle se voilait la face, ou m'avait déjà pardonnée pour mon acte. Après que nous nous soyons quittés à l'aéroport, puisque Rebecca n'avait pas voulu que je la raccompagne jusque chez elle, je n'avais pas cessé de penser à elle. Et ce depuis qu'elle avait entrepris d'elle-même de m'embrasser dans l'avion. Après qu'elle ait pris conscience de ce qu'il s'était passé, je lui avais ordonné d'aller prendre ma place en classe affaire. En toute franchise, ma véritable place était ici et non en classe affaire. Je n'aurais pas osé lui donner cette place même si, je l'avouais, elle me rendait dingue. Avec toute la docilité qu'elle avait pu me faire preuve, Rebecca s'y était même précipitée et je doutais que ce soit à cause du luxe que je lui avais offert, mais plutôt, de l'envie de me fuir qui l'avait poussé à ne rien rétorquer et partir après un remerciement. Malheureusement, le week-end nous séparait et qui avais-je vu débarquer chez moi, ce matin même ? Jessica.
Elle évitait de parler de mon séjour là-bas. Elle savait ce qu'il s'était passé. Je m'étais tranquillement assis sur mon canapé et l'avais regardé feindre une totale indifférence, ou peut-être qu'elle essayait de rester dans l'ignorance. Même si elle avait conscience de ce que j'avais pu faire.
« Jessica. »
Celle-ci se tenait près du comptoir de la cuisine, carnet et stylo en mains, puis je vis que plusieurs photos étaient étalées dessus. Des photos de lieux et de bouquets. Vous voulez que je vous dise une chose ? J'étais peut-être un beau connard qui avait couché avec une autre femme que ma fiancée, mais je n'étais pas un salopard.
« Jessica, il faut que je te parle.
--Hum, oui, après...Choisis avec moi le lieu et on parlera après. »
Elle tourna son visage vers moi et esquissa un sourire rayonnant. Tapotant le bout de son stylo sur le comptoir, elle détourna son regard de moi en sachant que j'affichais un air sérieux.
Cela faisait bien des minutes qu'elle parlait des préparatifs, de ce qu'elle avait pu faire ses trois derniers jours durant ma brève absence concernant notre mariage.
Mais tout avait changé.
Elle fourra son stylo dans son chignon remontée, puis se gratta l'arrière du crâne et enfin posa son derrière sur l'un des tabourets du comptoir.
« J'ai couché avec une femme.
Je la vis s'immobiliser sur place, je comptais cinq secondes avant qu'elle ne se concentre sur ce qu'elle faisait depuis tout à l'heure.
--Je t'ai déjà pardonné pour cet...écart.
Fronçant des sourcils, je m'approchais petit à petit d'elle.
--Jess, il faut vraiment qu'on parle. »
Elle secoua négativement de la tête, tout en mordillant ses lèvres afin de ne pas pleurer, mais je ne pouvais pas la laisser dans cet état. Lorsqu'elle sortirait de mon appartement, elle éclaterait en sanglots, je la connaissais. Elle me montrait qu'elle pouvait être forte, qu'elle était digne de moi, car elle me l'avait toujours dis...Qu'elle ne se sentait pas assez digne. C'était un manque de confiance en elle qui m'avait toujours ébranlé la concernant. Bien que belle et intelligente, cela ne voulait pas dire qu'elle s'assumait pleinement avec ses qualités et ses défauts. Dans son cas, c'était inimaginable...Elle avait tout pour plaire.
« Je dois être à ses côtés, lui dis-je par la suite.
Jessica pivota dans ma direction après que je m'étais arrêté à quelques mètres d'elle. Elle me lança subitement son carnet puis quelques photos en s'écriant :
--Tu veux que j'accepte le fait que tu veuilles une maitresse maintenant ?
--Jessica, c'est...compliqué. »
Elle ne supporterait pas le poids de ce monde dans lequel penchait ma balance. Je ne pouvais pas lui dire clairement ce qu'il se passait, ni même pourquoi je devais rester près de Rebecca.
Elle s'approcha de moi d'un pas précipité et mal assuré avant de me gifler. Si je croyais ne pas l'avoir mérité celle-là, je l'aurais arrêté. Mais en toute logique, si un homme trompait une femme, il en ramassait une. S'il exigeait en plus de cela de vouloir protéger celle avec laquelle il n'avait pas eu dans l'intention de partager sa vie, il s'en ramassait une deuxième.
Jamais deux sans trois.
Je crois que ça sera quand je lui dirais que nous devions annuler le mariage.
« Que veux-tu ? Annuler le mariage ? Veux-tu rompre ? Dis-le moi franchement Liam.
Je finis par la regarder droit dans les yeux avant de lui répondre :
--Annulons le mariage Jessica. Pour l'instant, annulons-le. »
Elle ne m'en avait pas cru capable. A en voir par le visage qu'elle me montra, Jessica avait pensé que je n'aurais pas eu l'audace de le lui demander. Elle regarda droit devant elle, sur place, immobile, puis ramena l'une de ses mains devant sa poitrine avant de fermer les yeux.
« Jessica, c'est pour une bonne raison que je fais ça. Je ne peux pas te mettre dans ce pétrin...C'est trop te demander.
--Trop me demander ? me souffla-t-elle avant de finalement bouger en des mouvements lents et comme, mécaniques. »
Elle se dirigea tout d'abord près du comptoir de la cuisine et se saisit des nombreuses photos sur la table, elle reprit ensuite sur le sol son carnet et son stylo et enfin eut dans l'intention de rejoindre le salon afin de prendre son sac et son manteau. Néanmoins, je lui avais empoigné ses bras afin de pouvoir la faire pivoter devant moi. J'avais besoin de lui parler, de lui dire.
« Ma belle, écoutes-moi.
--Non. Je ne veux plus t'écouter. J'ai compris.
--Et qu'as-tu compris ? lui demandai-je curieux de savoir ce qu'elle en avait déduis.
--Que nous venons de rompre.
Mes sourcils se froncèrent petit à petit.
--C'est ce que tu as interprété de mes paroles ?
--Et de tes actions.
Resserrant mes prises afin qu'elle n'ait pas dans l'intention de se dégager et de partir sans que je n'ai pu me justifier, je m'étais tus avant de répliquer :
--Laisses-moi du temps Jessica. Laisses-moi du temps pour que je puisse revenir à tes côtés. Laisses-moi du temps, n'avais-je pas cessé de lui répéter tout en lui demandant cela.
--Pourquoi ? Dois-je vraiment te laisser assez de temps pour pouvoir baiser avec toutes les femmes de la planète avant de t'engager ? Non. J'ai eu la réponse à mes questions...Tu...Tu n'es pas fait pour moi Liam, tu...n'es pas encore prêt à t'engager...Tu-... »
Relâchant ses bras, je me reculais d'un pas d'elle. Je n'aimais pas les larmes. Je méprisais cela. La tristesse, la douleur....Ce genre de sentiments, je les haïssais. Grand-père me l'avait toujours dis : les faibles pleurent, les plus forts encaissent et se relèvent. J'étais fort. Je devais l'être. J'étais obligé de l'être, je ne pouvais pas montrer mes faiblesses, je ne devais pas en avoir. Ce serait mentir de dire que Jessica était l'une de mes faiblesses. Elle ne l'était pas. Si elle l'était, j'aurais perdu le contrôle de moi-même si on lui avait fait un quelconque mal. J'aurais été chamboulé par ses pleurs. Mais là, je ne ressentais rien. J'essayais de compatir, mais je n'y arrivais pas.
Rebecca l'était devenue.
Et elle m'est dangereuse.
« Je ne suis pas faite en sucres Liam...me confit-elle dans un murmure en essayant de s'en convaincre elle-même tandis qu'elle essuyait les larmes qui roulaient le long de ses joues. »
Je sais. Je le savais cela. Liam Greyson le savait et l'acceptait. Mais Liam Vaskov ne pouvait se permettre de t'obliger à plonger dans son univers. Le passé nous rattrapait toujours. Je ne pouvais pas l'emmener avec moi dans ce foutu bordel...Déjà que j'avais assez de mal à accepter que Rebecca soit liée à cette affaire...Jessica se serait la goutte de trop.
« J'en ai marre de faire des efforts. J'en ai marre d'être amoureuse de toi...continua-t-elle tandis que je la regardais sans afficher ne serait-ce qu'une émotion sur mon visage. »
Elle m'aimait, elle me l'avait toujours dit, j'en avais toujours eu conscience. Mais visiblement je devais partager ce sentiment pour vivre à ses côtés. Les relations sentimentales étaient compliquées. Pourquoi aimer alors que ce sentiment n'est qu'éphémère ? Je n'avais jamais compris les personnes.
« Je l'aime. Même après ces années. Je l'aime et je l'aimerais toujours. Je l'aime et je le ferais encore et encore. Je le répéterais, devant vous, devant le monde entier s'il le fallait... »
Alors pourquoi est-ce que je désirais qu'elle m'aime ? Qu'elle me désire, qu'elle m'estime autant...Pourquoi est-ce que je devais me rappeler de sa voix, et de ses paroles en pareils moment ?
Les dents serrées, j'avais fermé pendant une fraction de seconde mes paupières avant de les rouvrir passant une main dans ma chevelure.
« Je t'aime, mais je ne supporte plus cette situation. Alors laisses-moi partir... »
Sachant que je ne lui avais pas répondu et n'avais même pas réagi à ses paroles, elle s'était empressée de prendre ses affaires avant de faire chuinter ses talons contre le sol de mon appartement. Je la suivais des yeux, je l'observais, serrant puis desserrant mes poings le long de mon corps, je m'obligeais à la laisser partir.
Elle est à moi. Elle est mon autre vie...Elle est ma clé.
« Je reviendrais Jessica. Je suis désolé. Je reviendrais, lui avais-je déclaré sur un ton ferme. »
La voyant s'arrêter devant la porte d'entrée, je restai à la regarder attendant qu'elle se tourne et ne me réponde mais elle décida de garder le silence et s'en alla en claquant la porte derrière elle.
Le silence prit place dans la pièce.
Lorsque la porte avait claqué, j'avais eu l'impression que toute la noirceur de mon existence, que tout mon passé et que mon ancien moi revenait petit à petit. Impulsif...Violent...Féroce et Dangereux. Ces traits de caractères correspondaient à mon côté le plus malsain de mon être. Je n'avais jamais été aussi heureux autrefois d'être craint par tous ceux qui entendaient mon nom, à présent, j'enviais ceux qui restaient sous leur anonymat. Ils arrivaient à vivre. Tandis que je persistais à creuser mon chemin sous terre en tentant d'échapper à ma tombe, on m'ensevelissait sous des tonnes de ciments afin que je ne ressorte plus jamais. Une porte grinça, en l'entendant, je m'étais petit à petit avancée jusqu'à mon canapé avant de m'y asseoir.
« Que dois-je faire monsieur ? »
Si Jonathan avait été ici, je pense qu'il m'en aurait collé une pour avoir laissé passer ma chance d'être avec une perle rare. Mais dans cette situation, pour lui comme pour Jaden, il aurait compris que si je l'avais laissé rester à mes côtés, elle aurait été encore plus en danger. Néanmoins, Jaden contrairement à mon frère, ne portait aucun jugement et respectait toutes mes décisions. Il n'avait pas d'avis dessus. Il ne se le permettait pas. Il travaillait pour moi et ça s'arrêtait à là. Alors lorsqu'il m'avait entendu discuter avec Jessica, il ne s'était pas permis d'omettre un avis là-dessus puisqu'il comprenait que Jessica ne pouvait être mêlé à ça.
« 24h/24, 7j/7, je veux son planning complet. Je veux savoir quand elle se lève, où elle est allée et où elle ira. Je veux connaître les personnes qu'elle côtoie, je veux que ces moindres faits et gestes m'en soient rapportés. Je veux une filature à toute heure de la journée, à chaque minute et chaque secondes de son existence même.
Marquant une pause après avoir articulé chaque mot et pris mon temps après chacune de mes phrases, je regardai l'écran de ma télévision tout en noir, et lui dis finalement d'une voix grave et rugueuse :
--Je veux, Jaden, que tu t'occupes d'assurer sa sécurité.
--Et la vôtre monsieur ?
--Ils ne s'aviseront jamais de me toucher. En tout cas, j'espère pour eux qu'ils ne le feront pas.
--Que s'est-il passé monsieur ?
--Ils ont fait l'erreur de leur vie.
--Monsieur Greyson...Est-ce que Rebecca Johnson sait ce qu'il se passe ?
Cela me surprenait qu'il me pose la question. D'autant plus que s'il me la posait c'était bien parce qu'il craignait que quelque chose ne se passe.
--Elle sait pour la fraude, lui avais-je répondu.
--Bien, ça sera tout monsieur.
--Mais elle ne sait rien de la famille Vaskov, Jaden. Et elle ne doit rien savoir.
--Monsieur ?
--Qu'y a-t-il encore ?
--Votre frère s'intéresse à elle. »
****
https://youtu.be/x2ZRoWQ0grU
En début de soirée, j'avais entrepris de rendre une petite visite à mon vieil ami. Sortant du comptoir contre lequel je m'étais adossé afin de boire mon verre de cognac, je me dirigeais dans ma salle de bain dans l'intention de récupérer la clé. Me plaçant devant un mobilier à plusieurs tiroirs contenant des serviettes, des shampoings, savons et autres, je finis par tirer le troisième tiroir à ma gauche. Le sortant du mobilier, je partis le vider au-dessus de mon lit avant de retirer la première plaque en bois qui cachait une clé entre la seconde et la première. La remettant délicatement à sa place, je remis les objets qui étaient étalés sur mon lit dans le tiroir avait de revenir le glisser là où il devait être.
Passant ensuite dans ma chambre, je finis par ouvrir mon armoire et poussai les nombreuses vestes de costumes et chemises sur un côté. Il n'y avait qu'une plaque en bois blanche correspondant à l'un des côtés de mon armoire. La faisant glisser à son tour, j'avais l'image d'une plaque en métal qui nécessitait une clé afin de pouvoir la déverrouiller. Une fois cela fait avec la clé que je tenais dans ma main droite, je tirais une grosse mallette en argent de l'intérieur avant de la poser sur mon lit. En relevant les charnières à son extrémité, la vue de deux pistolets, de charges et de boites de munitions. L'un d'entre eux était un Beretta M2015-A quant à l'autre, c'était un HK USP qui était de loin mon préféré bien que le Beretta soit un pistolet à gros calibre. Je me saisis du premier et le cachai derrière ma veste de costume avant que je ne vienne à refermer la mallette et remette tout en ordre.
J'arrangeai le col de ma chemise ouverte au deuxième bouton puis fis de même avec les plis de ma veste bleu nuit et enfin passa une main dans ma chevelure que je rabattis automatiquement en arrière de mon crâne. Puisqu'ils étaient de nature sage, ils ne bougèrent plus. Prenant les clés de mon bijou, je passai dans le couloir activant la sécurité grâce au boitier que j'avais caché dans un coin. J'ouvris la porte de mon appartement et le refermai à clé après mon passage. Une fois cela fait, je décidai de prendre les escaliers tout en vérifiant dans mon portable que son traceur était bien activé. Celui-ci m'indiqua qu'il était à une boite de nuit en plein milieu de la ville, une boite assez branchée disait-on. Fourrant mon téléphone à l'intérieur de ma veste près de mon arme, je me précipitai dans les escaliers afin d'aller le rejoindre au plus vite sur le lieu.
Passant dans le hall du bâtiment dans l'obscurité de celui-ci, je sentis brusquement la présence d'une personne ce qui me fit me tendre. Mes sens se mirent tous en alertes et faisant en sorte de ralentir mes pas, je balayai d'un regard l'endroit en attendant de m'apercevoir où cette personne était.
« Toujours aussi tendu, à ce que je vois, me fit une voix familière.
--Elle t'a appelé ?
--Non. Elle est venue me voir. »
Je ne lui répondis pas et le laissai me suivre tandis que je fis tourner ma tête des deux côtés en voulant faire craquer ma nuque. Faisant rouler les rouages de mes muscles, essayant de me détendre, je ~le sentis me suivre sur mes talons.
« J'ai appelé maman.
--Alors elle t'a tout raconté ?
--Non.
--Alors tu es venu savoir ce qu'il se passe en pensant que ton frère te le dirait.
--Liam.
--Jonathan, rentre à New York et restes-y.
Ouvrant la portière de ma tunning de luxe grise, je le vis faire de même pour la portière d'en face.
--Je ne suis plus un gamin, t'es obligé de faire avec Liam, t'es mon frère et si t'as annulé ce mariage c'est bien pour une raison. »
J'avais serré des dents et n'avais rien dis de plus en montant à l'intérieur. Il était têtu et déterminé. Il allait fourrer son nez de partout jusqu'à ce qu'il obtienne des réponses. Il était même capable de me suivre ou même de hacker mon téléphone et mon pc afin d'avoir des réponses. Oui, mon frère, bien qu'il ait tout ses défauts cachait un incroyable talent à la NASA. Ce mec arriverait à pirater tous les réseaux informatiques du monde s'il le voulait mais son train-train quotidien lui suffisait. Et les problèmes, il les fuyait, qu'il en ait crée ou non. Tandis que je prenais mes responsabilités et faisais face aux miens lorsque j'en avais.
« Jessica était en pleurs, m'informa-t-il alors que je faisais une marche arrière.
--Elle croit que nous avons rompu.
--Tu as couché avec une autre Liam.
J'eus un petit rire moqueur.
--Alors elle t'a tout raconté en détail ?
--C'est quoi ce bordel ? Qu'est-ce qu'il se passe ? Pourquoi papa est tendu, pourquoi est-ce que Zakone traite avec lui ? »
Il y avait trop de questions, et ce serait trop long à lui expliquer. Je savais que je devrais résumer tout ce qu'il s'était passé ces derniers jours, mes conversations avec mon père et l'un des sous-fifres de Zakone ainsi que ma situation pour qu'il puisse comprendre ce qu'il y avait.
« Bordel, t'as couché avec une autre Liam ! s'écria-t-il tandis que je conduisais en regardant la route devant moi sans même daigner lui répondre depuis bien cinq minutes.
--Tu aurais préféré que je le fasse après mon mariage ?
Je le laissais grogner de mécontentement avant de continuer :
--Et c'est tout ce qui t'importe ? De savoir que j'ai couché avec une autre femme que Jessica ?
--Elle t'aime !
--Papa aime maman, maman aime papa, pourtant les voilà avec des amants sous les bras.
--Ce...Ce n'est qu'un stupide jeu. C'est malsain et ils le savent. Ils s'occupent comme ils le peuvent.
--Et tu sais pourquoi ?
Il ne me répondit pas parce qu'il connaissait déjà la réponse.
--Le désir perdure, l'affection est là, mais l'amour ne réside plus dans leurs cœurs. Ils s'ennuient. Alors boucle-là Jon et te mêle pas de mes histoires de cœurs.
--Alors dis-moi ce qu'il se passe au moins, me pria-t-il finalement en tournant son regard sur moi.
Je sentais son regard pesant, il insisterait encore et encore. Ce qu'il pouvait être agaçant parfois. Je décidais alors de sortir mon téléphone et le mis sur le tableau de bord, l'écran affichait un itinéraire menant à un dénommé : Sky.
« Pourquoi est-ce que tu veux parler à cette pourriture ?
--Il connait le mode de fonctionnement de Zakone. Il a déjà travaillé pour lui.
--Mais tu sais qu'il ne l'a jamais rencontré, c'est qu'un mythomane. Comment peux-tu être sur qu'il connait son mode de fonctionnement ?
--Un mythomane qui a des contacts. Et qui sont réels, répondis-je calmement. Et s'il n'avait pas ce tatouage en forme de serpent le long de son bras, je ne l'aurais pas cru mais tu le sais autant que moi...
--Je sais. T'as des armes alors ?
--Pas deux.
--Donc je serais obligé de m'en trouver une avant de rentrer. »
Me garant sur un parking, assez loin de la boite de nuit en question, je finis par prendre mon téléphone et le rangeai avant de sortir en même temps que mon frère. Claquant nos portières en même temps, je verrouillai ma voiture et rangeai ensuite mes clés dans l'une de mes poches de pantalon. Jonathan me sourit et fit apparaitre sa dentition parfaite, son sourire était malicieux, je savais qu'il pensait que nous allions faire des dégâts mais ça avait changé. La discrétion était la seule chose que je voulais en ce moment. Il était habillé d'un costume parfaitement soigné et chic, avec une chemise noire ouverte comme moi. Ses chaussures se démarquaient dû à sa couleur argentée mis à part cela, sa tenue était bordeaux tandis que la mienne était bleu nuit. J'essayais de passer toujours inaperçu contrairement à mon frère.
« Tu passes par l'arrière ? me lança-t-il en haussant l'un de ses sourcils, interrogateur.
--Je ne vais surement pas passer avec toi, regardes-toi !
--J'avais oublié que j'étais le plus beau de nous deux, argumenta-t-il en passant une main dans sa chevelure, et arrangeant sa veste. On se retrouve à l'intérieur. »
J'esquissai un sourire avant de faire le tour du bâtiment. Il comprenait que je ne devais pas me faire voir par Sky. Il prendrait ses jambes à son cou et je ne désirais pas le manquer. Tandis que Jonathan attirerait les regards, je finirais par m'installer à sa table, ni vu ni connu. En rentrant par la porte des employés, je constatai que tout le monde était actif et que cela voudrait dire que la boite était blindée. De toute manière, si je le connaissais assez bien, Sky résidait dans le cercle V.I.P.
Bingo.
Fermant ma veste de costume, me tenant devant deux videurs devant l'entrée des Elites, je les vis s'écarter en me voyant. Un homme avec un véritable serpent autour de son cou se dirigea vers moi, une paire de lunette sur son visage et vêtu d'une tenue assez loufoque s'exclama :
« Monsiiiieur Greyson, raviii, raviiii de savoir que vous êtes venus ! Suiiiivez-moi ! »
Si c'était un tic d'étirer tous ces -i, je pense qu'un jour ou l'autre, on le frapperait à mort. C'était agaçant. Je l'ignorai et me mettais en quête de Sky, montant d'abord les escaliers menant à l'étage supérieur. Il y avait des tables rondes et des sièges en cuir rouges donnant une vue sur le milieu de la boite de nuit, c'est-à-dire la piste de danse. De loin, j'aperçus aisément Jonathan qui se dirigeait vers le DJ.
« Je peux vous proposer à boire siiii vous-...
--Apportez-moi un verre de whisky, lui demandai-je avant de le voir détaler comme un lapin afin de se diriger sans aucun doute en direction du bar en hurlant : Avec plaisiiiiir ! »
Je l'étranglerais avant la fin de la soirée.
M'avançant au milieu du couloir, mes yeux passaient d'une table à une autre avant que je les pose sur une escort-girl qui discutait avec un homme aux cheveux bleus électriques. Il n'avait qu'une crête, sur le crâne puisque sur les côtés, il avait deux tatouages similaires. Je ne le voyais que de dos puisqu'il s'était jeté sur elle afin de l'embrasser goulument ce qui me fit hausser un sourcil avant que je ne me place juste devant la table. La jeune femme aux cheveux courts, d'une couleur rousse qui me fit penser à Jessica malgré le fait qu'elle soit blonde vénitienne et pas rousse, leva son regard sur moi et battit plusieurs fois des cils avant de repousser brusquement Sky. Je lui fis un signe de tête qui voulait dire de se casser d'ici car je voulais parler affaire et celui-ci ne comprit pas pourquoi elle s'en allait déjà. Ce que j'aimais dans les endroits comme cela, c'était qu'on pouvait avoir une certaine intimité, en tirant sur un petit rideau.
Me glissant sur le fauteuil en cuir rouge, je fis glisser ma main à l'intérieur de ma veste sous les yeux de quelques hommes qui s'interrogeaient sur ma présence en ces lieux. Puisque c'était rare que je vienne dans ce genre d'endroits. Je finis par sortir mon pistolet et le plaça dans les jolies couilles du type extravagant juste en-dessous de la table. Il sursauta en le sentant tout près de ses bijoux de famille et tourna son visage dans ma direction avant d'écarquiller les yeux. Mon bras gauche avait entouré sa nuque, le rapprochant ensuite de moi, je l'entendis s'exclamer :
« Je te jure j'en savais rien ! »
Ceci me fit tiquer et attisa d'ailleurs ma curiosité. Lorsque le propriétaire revint m'apporter mon whisky, il voulut faire la conversation avec moi. Mais en sachant que j'avais apporté une arme dans sa boite de nuit ce qu'il n'aimait pas, et que Jonathan venait sans doute de mettre chaos un de ses videurs pour pouvoir s'en approprier d'une...Il décampa assez vite ne voulant pas se retrouver mêler à ses ennuis. Certains clients firent de même après avoir vu que le propriétaire n'avait rien fait pour me virer de sa boite.
« Tu ne savais pas quoi ? lui demandai-je en faisant glisser le verre sur la table afin qu'il soit devant Sky.
--Je ne savais pas qu'il enverrait un de ses hommes pour ta fiancée...
--Ma fiancée ?
Je fronçai des sourcils mais mon expression faciale changea rapidement.
--Celle qui est partie avec toi à New York, tu sais-...
--Je sais de qui tu parles, boucles-là, j'essaye de réfléchir. »
Alors la cible c'était Jessica ?
Ce n'était pas logique. S'il visait Jessica, il me visait directement. S'il visait Rebecca, c'était juste pour pouvoir éliminer celle faisant partie de la fraude. Mais il n'aurait eu aucune raison de le faire, Rebecca n'aurait su prouver son innocence malgré les circonstances. La prison aurait arrangé Zakone et il n'aurait pas été dérangé par son existence.
« Je veux savoir où Zakone traine. »
Il n'avait pas l'air de vouloir me le dire. J'enfonçai le bout du flingue dans ses couilles ce qui le fit se tortiller à mes côtés.
« Je peux pas...
--Je te les fais sauter maintenant si tu ne me le dis pas.
--Je te jure Liam, je peux pas, si je le fais...Si...
Je l'enfonçai encore plus en prenant le plaisir de l'entendre couiner.
--Je...STOP, Ok. Ok, mais dis pas que je te l'ai dis...Dis pas...
--Sky.
--Je connais son bras-droit...Enfin...C'est plus vraiment son bras droit, mais je sais où il est.
Ce qui voulait dire qu'il ne savait pas du tout où Zakone trainait. Si un mec avait un flingue pointé sur son pénis, je vous le promets, aucun ne s'aviserait à devenir stérile jusqu'à la fin de sa vie.
--Qu'est-ce que t'attends pour me le dire ?
--Il a une résidence à Long Beach...Il...se faisait appeler Ricardo. Maintenant, je sais plus.
--Ricardo comment ?
--J'en sais rien moi, tu crois que je peux te faire la biographie de toute le monde ou quoi ?
--Ricardo comment ? articulai-je alors en retirant la sécurité du flingue.
--Delario, Ricardo Delario !
--Et ben ce n'était pas si difficile hein ! lui avais-je lancé en lui souriant froidement et le laissant se dégager de moi. »
Il commença à se décaler de moi après que j'eus enlevé mon flingue de ses bourses mais je l'avais levé en direction de son crâne et le regardai alors droit dans les yeux. La musique devint soudainement plus forte, ce devait être Jonathan qui m'avait vu depuis le coin du DJ, qui avait une vue d'ensemble sur toute la boite puisqu'il était sur une estrade. Sky tourna son visage vers moi et se figea brusquement, il entrouvrit ses lèvres et cessa de respirer en voyant que mon index allait appuyer sur la détente.
« Je ne peux pas me permettre de te laisser en vie maintenant. »
J'appuyai sur le coup. La musique continuait d'être toujours aussi forte. Sky se laissa aller en arrière, s'adossant au siège en cuir rouge et eut un certain mal à respirer correctement.
Le chargeur était vide.
Des commentaires ? N'hésitez pas en tout cas à me dire ce que vous en avez pensé de ce chapitre x)
Bonne soirée/journée x)
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