Liam
De m'abandonner. R.
Même endormie, elle avait quelque chose qui m'attirait. Que ce soit sa voix, ses cris ou bien ses gémissements de plaisirs, jamais je n'aurais pensé que les entendre m'aurait transformé en une telle bête de sexe. J'adorais la dévorer du regard, la regarder se tordre de désir pour moi, l'observer gesticuler dans tous les sens, frustrée d'être aussi vulnérable face à mes caresses...C'est vrai, elle était Rebecca Johnson. Elle me l'avait clairement montré, jamais elle ne me montrerait ou ne dirait quelque chose qui ferait en sorte de me plaire. Certes, c'est ce qu'elle avait voulu me transmettre à travers ses paroles et ses agissements, cependant là je la voyais respirer pour moi.
Rebecca avait une telle sensualité...Ses jambes glissaient sur le drap avec une facilité déconcertante, celui-ci l'enveloppait tellement bien, la moulait parfaitement, je pouvais y déceler tout ses membres...Ses cheveux bruns gisaient sur le lit comme un amas de feuilles recouvrant le sol, ils brillaient sous les lueurs du soleil et dans les ténèbres de la nuit, ils devenaient aussi sombres que la lueur de désir que je voyais au fond de ses pupilles. Et ses lèvres. Entrouvertes parfois, souvent scellées, légèrement pulpeuses, elles gonflaient toujours après que je les aie martyrisés. Elles me donnaient envie de les posséder, à chaque fois que je les vois, je repense à ces mêmes mots qui résonnent toujours et encore dans ma tête :
"Si l'on m'avait demandée de me tuer pour lui, je l'aurais fais."
Ma main glissa le long de sa jambe jusqu'à ce que je puisse atteindre son antre. Il était chaud. Humide aussi. Son léger grognement me montra qu'elle était à demi-éveillée, cependant ses yeux restaient clos. Déposant un baiser sur son crâne, je finis par faire pénétrer mon index et mon majeur à l'intérieur. Doucement, je commençai mes vas-et-viens en savourant le doux son de ses gémissements et des bruits de ses souffles courts, rapides, chauds...Caressant chacun d'eux mon visage tout près du sien. Je la regardai se tortiller, vouloir s'arracher de moi, de cette douce torture. Lorsqu'elle rouvrit brusquement ses yeux, me tenant par mes épaules, je la vis entrouvrir ses lèvres prise sur par surprise elle ne savait réellement pas comment réagir à présent. Lorsque je la sentis se détendre, se mordillant sa lèvre inférieur, je vins à l'embrasser sur la bouche. Elle me laissa l'approcher tandis que je me dégageais des couvertures qui nous entravaient.
Avait-il autant mérité ton amour pour que tu puisses offrir ta vie contre la sienne ? Qu'avait-il donc été à tes yeux ? Un amant, ou simplement ta moitié ? Quand tu aimes, mon cœur, tu aimes à en mourir. Alors pourquoi vis-tu encore ? Pourquoi est-ce que je te sens si vivante dans mes bras ?
Dès que je la touche, que je la caresse, que je lui murmure ou lui susurre des mots doux, je la vois se détendre et fermer les yeux. Elle profite de ce moment, comme si c'était le dernier de sa vie. Comme si le monde autour d'elle n'existait pas, qu'il n'existe que nous deux dans cette chambre. J'ai l'impression de la perdre après que nous jouissons, j'ai l'impression qu'elle ne réclame plus que l'on mette à sa vie. Que si elle mourrait à ce moment-là, cela ne la dérangeait pas, que pour elle c'était la meilleure chose à faire. Atteindre le vraie bonheur pour redescendre dans les abysses, elle en serait détruite...
Tuez-moi. Faites que tout ce monde cesse d'exister.
C'était ce qu'elle réclamait extérieurement. Je le savais parce que c'était ce que je ressentais après que j'eus atteins le même stade qu'elle. Mon Empire ne représentait plus rien à mes yeux. A présent, tout ce que je désirais, c'était de continuer à lui faire plaisir, de ne pas quitter ce lit, d'être avec elle, en elle...Que les heures puissent durer, les mois ou même les années, si nous n'étions que Rebecca et moi, cette chambre ne serait rien de plus qu'une cage dorée.
En jetant un rapide coup d'œil au réveil sur la table de chevet, à côté du lit, je vis qu'il n'était seulement que 02h16. Je l'avais réveillé au milieu de la nuit pour encore profiter d'elle. Je voulais encore la gouter, la sentir en moi, serrer mon sexe en elle, me vouloir encore plus, m'accepter encore et encore. Comme elle était si bien en train de le faire à présent. Ses marques, je les sentirais même les jours qui suivraient, ses lèvres et ses gémissements me hanteront.
« Liam. »
Sa voix me condamnait. Rebecca. Qui es-tu ?
Qui était-elle pour que je me sente aussi perdu ? Comment avait-elle réussi à m'affaiblir autant ? Alors que ma raison me demandait d'arrêter, de ne pas continuer, de ne pas m'aventurer dans ses eaux troubles, mon cœur s'avançait indépendamment.
Cette femme te perdra Liam...
Je sais. Je le sais pertinemment. Je sais que Rebecca Johnson...qu'elle est devenue quelque chose pour moi. Qu'elle a pris une plus grande place. C'est dangereux. Elle n'avait pas le droit. Non, elle n'a pas le droit. Comment pouvait-elle s'immiscer dans mon être sans même avoir daigné faire un quelconque effort pour le faire ? Tandis que Jessica se use à vouloir me voir, m'attirer près d'elle, que je reste à ses côtés, Rebecca a fait le contraire. L'humain est-il aussi tordu que ce que je le croyais ? Attiré par quelque chose qui nous fuit...
« Liam... »
Le regard fixant le plafond, je l'avais enlacé dans mes bras avant de la placer sur mon torse. Ma poitrine perlée de sueurs se soulevait au même rythme que mes respirations. J'essayai tant bien que mal de reprendre mon souffle mais j'avais l'impression que je n'y arriverais pas. Je crois que c'était la troisième fois que je la réveillais depuis que nous avions commencé à le faire. L'image que renvoyait mes yeux à mon cerveau était floue, j'avais un mal de crâne atroce, pourtant malgré tout, je me sentais tellement bien. J'avais chaud, j'avais faim, et mes muscles étaient endoloris. Je crois même que les draps étaient éparpillés sur nous, je ne savais pas où était passé la couverture, ni même les coussins. Enfin, plutôt les siens, j'avais réussi à m'en dégoter un.
En la sentant doucement se dégager de moi, je l'attirai brusquement contre moi.
« Où est-ce que tu vas ? lui murmurai-je en sentant ses mains chaudes se poser sur mon torse ce qui m'arracha un frisson.
--Sur le canapé, me souffla-t-elle d'une voix altérée par la fatigue.
--Restes-ici.
--C'est la troisième fois.
--Mais ça t'a plu.
--J'ai besoin de dormir, finit-elle par me dire avec plus de convictions.
--Restes-ici, j'irais-...
--Boucles-là, j'ai mal au crâne.
Je ne lui répondis pas sur le moment, c'est vrai, j'avais oublié de me reposer. J'avais totalement oublié la notion du temps. Pourtant, j'avais bien lu qu'il était deux heures du matin...Je crois que je ne m'étais pas rendu compte qu'il était bien DEUX HEURES du mat ! Et pas de l'après-midi. Mais ce qui me surprit, c'était bien ses paroles. Je crois qu'elle était énervée, mais à propos de quoi ?
Ou de qui... ?
--Promis, je ne te toucherai plus. Mais restes avec moi.
Lorsqu'elle s'extirpa de la cage humaine qu'avaient formée mes bras, je la vis se lever du lit, chancelante avant de s'y asseoir au bord. Elle s'entoura d'un drap qu'elle tira au hasard près d'elle, puis se leva en se tenant à la table de chevet faisant tomber l'horloge qui roula sur le côté et tapa le pilier du lit.
--Non.
--S'il te plait. »
En me regardant longuement, elle détourna son regard noir et haussa des épaules. La jeune femme marcha d'un pas mal assuré jusqu'à la sortie de la chambre et s'en alla sans même se retourner. Décidément, même après cette nuit torride, elle ne m'écoutait pas et n'en avait pas du tout l'envie.
Foutue Rebecca.
Je n'arriverais sans doute pas à dormir. Je n'avais pas réussi à le faire depuis le début de la nuit. Maintenant, j'étais certain que je ne pourrais pas le faire du tout.
****
En me levant dès les premières lueurs du soleil, je m'étais aperçu que j'avais réussi à dormir pour le reste de la nuit et qu'en plus de cela, j'étais en forme. En me redressant sur le lit, m'y adossant au dossier, je finis par remarquer que Rebecca n'était pas là.
Ah oui...Elle a dormi sur le canapé.
Après être parti me doucher, j'avais fait en sorte de mettre une chemise noire puis un jean avec des chaussures italiennes bordeaux avant de m'aventurer dans le salon, parfumé et propre comme un sou neuf. Passant une main dans me chevelure, je finis par esquisser un petit sourire en me rappelant de la marque que j'avais pu admirer devant le miroir de la salle de bain. Ses crocs étaient comparables à ceux d'une chauve souris, elle me les avait tellement bien planté.
En pénétrant dans le salon, j'eus la surpris de constater que Rebecca n'y était pas. Mon cœur s'arrêta sur le coup avant qu'il ne continue de battre, toutefois plus lentement...Serrant des dents, je mis mes méninges en route. Me figeant brusquement, mon regard fini par balayer la pièce assez rapidement avant que je ne revienne sur mes pas et ne m'aperçois que ses bagages étaient pourtant toujours là. Revenant dans le salon, je m'aventurais dans les autres pièces de la suite avant de me concentrer sur une voix féminine à l'extérieur. M'arrêtant au milieu du salon, je pivotai sur le côté et l'aperçu sur la terrasse, un café en main et contre le rebord en train de parler formellement à quelqu'un. D'un pas décidé, je claquai la porte de la terrasse derrière moi et me tins contre elle, en attendant patiemment qu'elle mette un terme à la conversation. Elle me jeta un coup d'œil, du coin de l'œil, puis continua la conversation sans ne me prêter aucune attention.
Petit à petit, je fronçai des sourcils en voyant sa tenue. Sa jupe crayon noire suivait parfaitement la courbe de ses hanches, tandis que le haut tube grisâtre montrait une large parcelle de peau nue aux yeux de tous. Plus loin, je remarquai une veste en cuir noir qui se fermait sur le côté droit mais qu'elle avait du retirer en rentrant ici, elle l'avait posé sur l'une des deux chaises autour d'une table haute en verre. Un sac marron venant d'une boulangerie, posé sur la table carré de la terrasse, m'expliqua sa tenue et le fait qu'elle ait été si matinale. Croissant, café...Voilà qui expliquait pourquoi je ne l'avais pas du tout vu dans le salon à mon réveil.
« Tu aurais pu me prévenir-...
Elle me fit signe de son index qu'elle n'avait pas totalement coupé court à sa conversation, avant de finalement me répondre après l'avoir fait :
--Je t'ai pris un café noir, sans sucres, les pains au chocolat sont dedans.
La voyant s'asseoir à sa place, les lunettes de soleil me cachant ses yeux, je fis de même en me plaçant en face d'elle. J'attendis qu'elle dise autre chose mais elle n'avait rien dit, et apparemment, elle n'avait aucune envie de dire quoique ce soit d'autre.
--Tu es bien matinale, commençai-je alors par lui dire, piochant dans le sac un pain au chocolat après qu'elle ait pris son téléphone en main.
--Je n'ai pas réussi à dormir.
-- Pourtant, moi si.
Cela me perturbait, je n'arrivais pas à voir son humeur ou ses émotions, elle les cachait avec ses grosses verres noires.
--J'ai appelé Erick, il m'enverra les contrats de ses six dernières années.
--Pourquoi ?
Tu veux parler boulot chérie ? Allons-y.
--Je veux savoir comment quelqu'un a pu détourner une somme aussi importante au sein de notre entreprise.
--Qu'est-ce que cela t'apportera ?
--Une reconnaissance de mes compétences et pour vous prouver que je suis digne de confiance.
Haussant mes sourcils, je finis par m'adosser contre le dossier de ma chaise, l'interrogeant silencieusement sur ces paroles.
--Je ne suis pas stupide. Dans la logique des choses, vous avez du me soupçonner ou vous l'auriez fait en sachant que j'étais celle chargée des contrats d'affaires. La somme d'argent dépensée, celle que nous avons obtenue et donnée, échangé, négocié, même que nous avons perdu, tout revient à ma charge. Je suis chargé d'affaires, les contrats ne sont pas les seules choses que je dois gérer.
J'étais impressionné par sa déduction. Mais cela se voyait qu'en travaillant dans ce monde, elle a fait en sorte d'anticiper non seulement les bonnes et les mauvaises actions qui pourraient lui retomber dessus. Comme cette fraude.
En sentant son regard peser sur moi, je finis par lui avouer :
--C'est vrai. Je l'ai fait.
--Et qu'est-ce qui vous a fait changer d'avis ? répliqua-t-elle subitement.
--Tu es une femme intelligente et honnête.
--Ou plutôt : j'ai couché avec vous la veille, j'ai confiance en vous, siffla-t-elle entre ses dents.
J'eus un petit rire. Amusé ? Je l'étais.
--Il n'y a pas de quoi en rire. Les hommes marchent comme cela. Jusqu'à ce qu'ils se fassent pigeonner entre temps.
Je la sentais bien amère ce matin. Etait-ce parce que j'avais réussi à la faire jouir plusieurs fois ? Et avec mes doigts aussi ? Que j'avais réussi à la dominer et qu'elle avait prononcé mon nom ? Et pas celui de son défunt fiancé ?
--Et vais-je me faire "pigeonner" ?
--Non. Pire encore. Mais ça, vous le verrez avec le temps.
--J'aimerais bien voir ça Rebecca. »
Elle voulut me répondre, mais elle se mordit la lèvre inférieure sachant qu'elle ne ferait que m'attirer encore plus vers elle.
Sage décision, mon cœur.
« Je veux mon après-midi de libre.
--Pourquoi ? demandai-je sur le moment, les sourcils froncés.
--J'ai quelque chose de prévu.
--Et qu'est-ce donc ?
--Quelque chose.
Je me tus avant d'essayer de détendre l'atmosphère et de lui demander.
--Depuis quand avez-vous planifié cela ?
--Depuis des semaines déjà.
Avant même que je ne puisse rétorquer une nouvelle fois, elle me lâcha :
--C'est dans le cadre de ma vie privée.
--Bien...»
De toute manière, il valait mieux que je lui dise cela. Imaginez que je le lui refuse, elle exploserait et je ne voulais pas que mon humeur joviale soit fracassante.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top