5. Presque démasquée
Harold parlait, comme toujours. Et moi je le regardais, comme toujours.
Un flot incessant de paroles lui sortait de la bouche. Il avait toujours un avis sur n'importe qui et n'importe quoi, et il devait aussitôt l'exprimer à voix haute. Ca ne me dérangeait pas,au contraire. Le bonhomme la fascinait d'autant plus.
Quand il parlait, je ne pouvais pas m'empêcher d'écouter. Il était de ceux qui ont une voix hypnotisante, envoûtante. J' écoutais malgré moi. Je me sentais stupide, mais tant pis.
Je regardais Harold, donc. Et quand il a mis sa main dans le bol de cacahuètes au caramel pour se resservir une poignée, il a croisé mon regard.
-Elles me plaisent pas , les étoiles dans tes yeux, Marine. A quoi tu penses ? Si tu penses à l'amour, arrête tout de suite. Ca te blessera.
-Ca me blesse déjà, et ça me blessera toujours, mais je m'en fiche.
Il la regarda étrangement, et il sembla qu'il eut comprit, cependant il détourna son regard, fit un grand geste de main, et recommença à parler.
Mais il y mettait moins d'ardeur et de passion, comme si il parlait pour s'empêcher de penser.
Est-ce que j'étais démasquée ?
Je pense que je ne le saurai jamais. Si jamais Harold avait des sentiments, il les refoulerait au plus profond de lui pour ne pas souffrir. Il était égoïste, Harold. ET il état blessé. Il avait peur de s'ouvrir aux autres, alors il le cachait dans son extravagance. Mais, moi, j'étais pas dupe.
Il avait beau dire ce qu'il voulait, Harold n'était pas heureux.
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