14. Marine s'en fiche
Le lendemain, je m'amène avec cinq paquets de pistaches à sa porte.
Je sais pas pourquoi.
Il m'ouvre, un sourire éclairant faiblement son visage.
-Ça alors. Je m'y attendais vraiment pas.
Il saisit les pistaches.
On a parlé toute l'après-midi, on est pas allé à l'école.
C'est comme une bulle, réellement. On est restés au fond de son jardin, à écouter de la musique très fort, à vibrer sous le vent puissant.
Quand il me raccompagne à sa porte, j'ose effleurer ses lèvres du regard. Je laisse traîner les miennes sur sa joue.
Je joue avec le feu, je risque de le brusquer. Mais en cet instant je m'en fiche.
Je passe ma main dans ses cheveux, je m'approche. Ca fait bizarre, de le voir gêné en face de moi. Je mène le jeu, et j'ai pas l'habitude.
Je m'approche de son oreille, je souffle. Je ne sais pas ce qu'il me prend. Je le sens, le bonheur. Il est là, en moi, près à m'envahir toute entière. Il suffit que je fasse un geste, et je le fais.
J'agrippe sa nuque avec mes petites mains, et je m'approche lentement, pour qu'il puisse m'en empêcher.
Ses yeux sont effrayés, mais il ne recule pas, il me regarde, de demandant sûrement si il est prêt à me donner son cœur.
J'ai l'impression qu'il est vulnérable, devant moi, qu'il est en train de me dire "Je te fais confiance, ne gâches pas ça".
Alors je souris, pour le mettre en confiance.
-Harold, je ne te lâcherai pas.
Et je l'embrasse, enfin.
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