1. Théories faramineuses

Harold m'avait laissée devenir son amie. C'était un grand honneur, je crois. Il était solitaire, ne connaissait pas beaucoup de gens, et pourtant, il était fascinant. Grandiose.

Il passait sa vie à fumer en écoutant de la musique classique. Il idolâtrait Bethoveen plus que tout. Harold aimait vivre la nuit, dormir le jour, regarder le ciel, essayer des restos bizarres et éplucher les librairies à la recherche de chefs d'œuvre oubliés. Mais ce qui faisait de lui un être unique, c'était ses théories.

Harold lui avait une fois avoué autour d'un bol de pistaches qu'il n'aimait pas les humains.

-Tout le monde est égoïste, Marine. Nous finissons par blesser les autres parce que nous cherchons à tout prix notre bonheur. Alors, on blesse les âme des autres à coups de mots, d'actes absurdes pour se débarrasser des autres. Je te dis pas ça parce que je crois tout connaître. Oh que non ! Je l'ai bien vécu. Une merveilleuse fille, Oréa. Une déesse humaine. J'en suis tombé amoureux si vite, j'y croyais pas moi même. Elle disait m'aimer, et puis un jour elle a disparu. Déménager. Besoin de changement, à ce qu'on m'a dit.

Il avait marqué une pause, Je m'en rappelais.

-De là est ressortie ma théorie sur la souplesse de l'âme. Quand elle est partie, j'étais anéanti. Jamais je n'avais été aussi mal. C'était comme si mon cœur m'avait été arraché. Vachement dramatique, et pourtant si réel. J'étais décidé à ne plus jamais ressentir ça. Alors, j'ai rendu mon âme plus souple. Les émotions que les autres sont censés provoquer chez moi me rebondissent dessus sans provoquer de la douleur.

Il avait fini son discours bizarres en avalant une pistache.

-Maintenant, je suis plus heureux.

Mais ça, c'est ce qu'il croyait. Ça faisait maintenant quelques mois que je passais tout son temps avec Harold. Il pensait être heureux, mais sa souplesse d'âme le rendait insensible aux sensations agréables également.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top