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- On peut discuter s'il vous plait ? Me lança l'homme au costume.
J'étais intriguée. Que pouvait bien me vouloir ce Stephen Laurens à la tête du plus grand conservatoire de France ? Et comment savait-il mon prénom?
J'acceptais l'invitation immédiatement et nous nous dirigions de ce pas dans une salle à part. Enfin, il annonça :
- Bon voilà, j'étais dans le public quand vous avez interprété l'oeuvre de Chopin. Je suis admiratif de l'émotion que vous avez transmis à travers votre interpretation et je pense que vous avez beaucoup de talent.
Il voulait me laisser du suspens, me laisser trouver par moi même la nouvelle qu'il voulait me proposer. J'attendais impatiemment la suite de son discours :
- J'ai une proposition à vous faire, dit-il en soulevant les sourcils de manière intrigante. Que pensez vous d'une formation musicale pour devenir musicienne professionnelle ? On vous ferait passez différents sortes de concours et d'épreuves.
J'étais sous le choc ! Cet homme que je connaissais depuis seulement 5 minutes venait à l'instant de me proposer de faire de la musique mon métier ! Cependant j'avais besoin d'y réfléchir, ce n'est pas une décision à prendre à la légère.
Voyant mon air partagé, il aborda le sujet :
- Écoutez, je ne vous demande pas votre réponse de suite. Prenez ma carte de contact et appelez-moi quand vous vous serez décidée.
D'un signe de la main, il se dirigea en dehors de la salle :
- Hâte de vous revoir Mademoiselle Alice !
Peu de temps après avoir retrouvé mes esprits et imaginé toutes les opportunités que j'aurais éventuellement dans le futur, ma décision était prise : il fallait absolument que je fasse cette formation. C'était une chance inouïe et je ne devais pas passer à côté.
Mes parents me rejoignèrent très rapidement et la nouvelle fut vite : ils étaient ravis de savoir que j'avais été contactée pour faire une formation musicale. Le rêve de leur fille allait être réalisé !
Ça faisait des années que je travaillais dur, que je passais des heures à m'entraîner, parfois en concession de certains loisirs. Mais ma voie était apparemment déjà écrite : c'était mon destin, et je ne pourrais plus l'éviter.
Aussitôt rentrée chez moi, je m'allonga sur mon lit, tenant cette carte de contact entre les doigts. J'avais peur d'appeler, peur que ma place ait déjà été donnée à une autre personne que moi. Ce Stephen avait été clair : le conservatoire m'offrirait une formation. Cela voulait donc dire que j'avais obtenue une bourse, gratuitement. L'excitation monta en moi de manière incontrôlée et je composa le numéro sans plus attendre.
- Ha ! J'étais persuadé que vous me rappelleriez, vous avez pris la bonne décision, me fit l'homme.
- J'imagine que je ne peux pas louper cette chance que vous m'offrez. Encore merci de votre part, c'est inouïe comme opportunité.
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