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À l'étage inférieur, le groupe d'hommes se laissa guider jusqu'à une porte en bois s'ouvrant sur une cave voûtée. L'éclairage dispensé sous les arches de pierre donnait à l'ensemble une allure médiévale qui aurait rendu hystérique n'importe quel fan de jeux de rôle sur le thème du Moyen-âge.
Toutefois, les ressemblances avec un château s'arrêtaient là. Le reste de la pièce était aménagé de façon à la fois plus moderne et plus sobre. Les dalles du sol étaient couvertes d'un vaste tapis entouré de multiples fauteuils et sofa, tous en partie dissimulés dans des niches afin de préserver une certaine intimité.
Si les divertissements étaient publics, ce que les spectateurs faisaient pendant la représentation ne regardait qu'eux.
***
Les deux amis s'installèrent dans un large canapé garni d'épais coussins. Dans l'ambiance feutrée, ils distinguaient tout juste quelques murmures.
La pénombre s'agençait de telle manière que Maxence et Arnaud ne pouvaient savoir qui d'autres qu'eux se trouvaient dans le salon.
Sur le tapis, un lit avait été disposé. À sa tête, on trouvait un poteau. Au pied, un simple guéridon trônait là sur lequel on voyait une boîte.
Arnaud se mit à son aise, il n'avait pas la moindre idée du spectacle qui allait se dérouler sous ses yeux, mais connaissant les gérants du club, il serait de qualité. Et très érotique.
Un tintement léger avertit l'assemblée que le show allait commencer. Les ténèbres s'épaissirent, seul un rai de lumière éclairait l'élément central du décor.
Une porte glissa, laissant entrer une splendide créature vêtue de cuir. Un corps de sirène moulé par une combinaison noire. Seins, fesses, jambes galbées par des talons de douze centimètres. Son visage aux traits fins et décidés était en partie dissimulé par un masque de dentelle sombre.
Au premier coup d'œil, Arnaud et Maxence reconnurent Lady Séléna, une des dominatrices les plus demandées du club. Aux râles qui s'élevèrent, nombre de mâles dans l'assistance auraient aimé être dressés par cette superbe femme.
Elle tenait dans l'une de ses mains une longue laisse de corde au bout de laquelle se trouvait une autre divine créature. Des traits juvéniles, un corps mince et souple, des formes parfaites. Ses cheveux sombres cascadaient librement dans son dos. Elle était uniquement vêtue d'un ensemble noir minimaliste, soutien-gorge et shorty.
– Je suis prêt à louer les services de cette princesse dès ce soir, commenta Maxence.
Arnaud ne pouvait lui donner tort : cette soumise devait avoir une vingtaine d'années, mais elle incarnait à elle seule le canon de ce qu'il aimait. Et elle lui rappelait sa jolie petite étudiante... qu'il imaginait sans peine dans la même tenue et dans la même position.
La fille avançait, les yeux baissés, les mains liées à hauteur de son pubis. De nouveaux murmures accompagnèrent la jeune femme jusqu'au lit. Quand Lady Séléna s'arrêta, elle n'eut aucun ordre à donner pour qu'elle se laisse tomber à genoux.
Elle s'approcha de sa soumise, saisit une cravache sur le guéridon et lui souleva le menton.
– Souhaites-tu me satisfaire ?
– Oui Maîtresse, je le désire.
Arnaud sentit sa queue durcir : la petite brune avait une voix riche et profonde. Ses cris de jouissance devaient être du caramel chaud.
La dominatrice se pencha sur son jouet pour déposer un long baiser sur ses lèvres pleines. L'excitation gagna encore un peu plus en épaisseur.
Enroulant la corde autour de son poignet, lady Séléna obligea la jeune femme à se relever. Elle la laissa la précéder sur le lit. Des grognements appréciateurs accompagnèrent son geste quand, pour délier les mains de la soumise, elle caressa la peau de son ventre et de ses hanches.
La brune ne put réprimer un soupir ce qui lui valut une claque ferme sur son cul rebondi. La dominatrice la saisit par ses cheveux avant de lui intimer d'une voix sèche :
– Je ne t'ai pas autorisé à t'exprimer !
– Pardon Maîtresse.
La cravache cingla l'air avant de marquer la chair délicate de ses cuisses. Une fois, deux fois... la peau de la jeune femme vira à un rouge appuyé.
– J'ai honte de t'avoir si mal éduqué, gronda lady Séléna.
– Pardon Maîtresse. Laissez-moi vous montrer mon repentir.
Les yeux de la jolie brune n'exprimaient aucune douleur, mais un désir flagrant. Ses tétons pointaient à travers le tissu de son soutien-gorge, preuve de son excitation grandissante.
– Tu n'auras pas de deuxième chance.
– Merci Maîtresse.
La soumise s'agenouilla face à sa dominante. Avec des gestes lents, étudiés, elle leva le visage vers celui de la jeune femme vêtue de cuir en quête d'un baiser. Dans le même temps, elle fit glisser la fermeture éclair de la combinaison, révélant à l'assistance la poitrine généreuse qui se cachait en dessous.
Le rouge aux joues, la soumise s'empara d'un sein qu'elle porta à ses lèvres telle une coupe délicate. Elle commença à sucer le téton de Séléna. Cette dernière manifesta son contentement en plongeant une main dans la crinière brune.
Des grondements bas accompagnaient cette caresse buccale. Nul doute que certains mâles prenaient seuls leur plaisir face à ce glorieux spectacle.
Au bout de longues minutes, la dominatrice arracha de sa poitrine la jolie brune. Sa respiration accélérée prouvait qu'elle était satisfaite des attentions de sa soumise.
– Tu mérites une récompense, susurra-t-elle. Retourne-toi.
Sur cette simple injonction, la jeune fille présenta son splendide fessier. Le temps pour elle de changer de position, lady Séléna se débarrassa de sa combinaison, révélant à l'assistance un corps fin et musclé.
– C'est une belle soirée à vivre entre amis, plaisanta Maxence.
Arnaud acquiesça. Le jeu érotique des deux femmes l'excitait. Néanmoins, il ne pouvait s'empêcher d'imaginer sa petite étudiante en lieu et place de la soumise.
De son côté, la dominante, à présent vêtue d'un simple string sombre, avait ouvert le coffret de jeux situé sur le guéridon. Un frémissement parcourut la salle : les habitués connaissaient ce rituel. Personne ne savait ce qu'il contenait.
La dominatrice eut un sourire satisfait : avec lenteur, elle en extirpa un collier fait de grosses perles de culture.
Puis, elle s'allongea sur le dos de sa soumise, léchant son épaule au passage. Elle sortit de sous un coussin une corde avec laquelle elle lia à nouveau les poignets de son jouet avant de les suspendre au poteau qui leur faisait face.
Séléna débarrassa sa poupée de son soutien-gorge avant de lui malaxer les seins avec dextérité. Instinctivement, la jolie brune bougea les hanches.
Deux doigts lui pinçant un téton, la dominatrice laissa son autre main glisser entre les cuisses de la jeune femme qu'elle commença à caresser avec application. La soumise haleta avec plus de force.
– Tu mouilles, c'est bien.
– Je ne mouille que pour votre plaisir Maîtresse.
– Ce qui me plaît grandement.
Sous la dizaine d'yeux conquis, lady Séléna fit glisser le collier entre les cuisses de la brunette qui, en dépit d'une très bonne formation, ne put empêcher son dos de se cambrer. La suite, Arnaud et Maxence la devinèrent, leur place ne leur permettant pas de jouir du spectacle : aux petits cris poussés par ce joli jouet, ils surent que Lady Séléna lui enfonçait les perles une à une dans son sexe, la remplissant complètement. D'un geste sec, elle défit le nœud qui lui tenait les mains.
– Caresse-toi !
Obéissante, la soumise se redressa et laissa un doigt, puis deux aller chatouiller son entrejambe pendant que la dominatrice se contentait de frôler ses reins du bout de sa cravache.
– Je vais avoir besoin d'un pantalon de rechange, murmura Maxence en bougeant pour trouver une position plus confortable.
Arnaud partageait son avis : sortir tâché était un risque à courir quand Séléna animait un spectacle érotique. Ses talents pour guider au plaisir hommes et femmes n'étaient plus à prouver.
– Tu vas jouir, ordonna Lady Séléna.
– Si cela vous satisfait Maîtresse.
Sous les regards avides des mâles présents dans la pièce, la dominante commença à ôter les perles une par une. À chaque fois, la jolie brune poussait un cri d'extase et se frottait un peu plus sur le doigt placé sur son clitoris.
– Encore ?
– Oui Maîtresse, je vous en supplie.
En experte, elle retira le collier plus rapidement tout en continuant à pétrir sa poitrine. Il n'en fallut pas plus pour que le corps de la soumise soit agité par un long spasme. La jeune femme exprima son plaisir sans retenue avant de s'effondrer dans les coussins.
Sa dominante lui flatta le bas du dos de la main avant de déposer un baiser entre ses omoplates et de lui murmurer « bonne petite » à l'oreille.
Enfin, elle s'adressa à l'assistance :
– Au plus offrant.
Les participants se saisirent pour la plupart de la tablette qui venait d'apparaître sous leurs yeux.
Dans de rares occasions, certains dominants, après une séance publique, cédaient leur soumis à l'âme la plus charitable. Ceux qui acceptaient ce type de marché n'y mettaient qu'une seule condition : que la somme d'argent soit reversée à une association caritative.
Arnaud quitta le salon avant que la lumière ne revienne. Le spectacle l'avait diverti, mais il ne souhaitait pas participer aux enchères. Une préoccupation plus urgente le taraudait.
– Désires-tu te joindre à moi pour le dessert ?
Maxence affichait un sourire de prédateur.
– Je ne veux même pas savoir combien t'a coûté cette jeune beauté.
– Assez pour profiter d'elle de tous les côtés et dans toutes les positions.
– Pas ce soir mon ami. J'ai des affaires à traiter.
- Après une telle mise en bouche ? interrogea le banquier en haussant un sourcil.
– Ce pourrait être un dossier dont tu entendras parler.
Maxence sourit en serrant l'épaule de son camarade.
– Je t'abandonne donc sans regret.
– Bonne dégustation.
***
Arrivé sur le perron du club, Arnaud s'engouffra rapidement dans sa voiture. Andrew prit la direction de la villa sans attendre.
Si à l'intérieur l'anonymat des membres était respecté, Arnaud comme tant d'autres craignait les paparazzis qui pouvaient se dissimuler à l'angle de la rue.
Il n'était pas dupe au point de croire que personne ne savait ce qui se passait à cette adresse. Néanmoins, il préférait ne pas y être associé publiquement.
Même si le Club payait une petite fortune des agents de sécurité, la perfection n'appartenait pas à ce monde. Et l'argent achetait bien des langues.
Cela faisait quelques minutes que la voiture roulait quand le portable d'Arnaud s'agita dans sa poche. Il s'agissait d'un mail.
Arnaud l'ouvrit sans tarder.
– « Monsieur, les renseignements que vous souhaitiez sur la jeune femme. Cordialement, David ».
David était son détective privé. Un homme discret, efficace et dont le carnet d'adresses était plus fourni que l'annuaire de la région Provence Alpes Côte d'Azur. Ce dernier lui avait évité un mariage qui se serait conclu par un divorce douloureux financièrement.
Arnaud ouvrit le fichier mis en pièce jointe. Aussitôt, la photo trop sérieuse d'une jolie brune s'afficha sur l'écran du téléphone.
Arnaud ne put s'empêcher de revoir la soumise du spectacle. Qu'elle serait appétissante en cuir.
En dessous se trouvait une liste de renseignements : « Ludivine Des Costes. 23 ans. Étudiante en Master marketing. Cursus brillant. 1 m 75, 55 kgs. Pas de petit-ami ».
L'homme d'affaires appréciait ce détail : un copain était une source d'ennuis. Il finissait toujours par poser trop de questions. Sur les marques en particulier. Ce qu'il lut ensuite l'amusa nettement moins.
« Fille de René et Amélie Des Costes »
Merde ! Ses parents n'étaient ni plus ni moins qu'un avocat et un juge réputés du milieu mondain bordelais.
Cette information doucha son enthousiasme : était-il prudent de proposer ce genre de contrat à cette fille ? Non, très clairement.
Mais l'image de Ludivine attachée et cravachée prit le pas sur le bon sens d'Arnaud. Après tout, elle aurait la liberté de refuser.
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