Tatoué

Aiden se tenait devant le salon de tatouage que Jean avait choisi pour lui, assurant que le gérant faisait un excellent travail, mais il n'osait pas entrer. Apparemment, l'arrière de l'oreille était un endroit particulièrement sensible et son tatouage demandait beaucoup de travail. Il sentait qu'il allait avoir effroyablement mal. Il inspira profondément, regrettant déjà d'être rentré d'Italie la veille, et pénétra dans le salon où il fut accueilli par...


- Joshua ?

- Oui, c'est moi, monsieur, mais vous devriez le savoir si vous venez ici, non, répondit le jeune garçon au reflet roux en haussant un sourcil.

- Le traître... Attends-ici, je dois appeler quelqu'un. Je t'expliquerai après.


À peine Joshua eut-il le temps de protester que le manager était déjà dehors, le téléphone à la main. Il sélectionna rapidement le numéro de son dominant dans les contacts et attendit quelques sonneries avant d'entendre sa voix grave au bout du fil :


- Tiens, tu as trouvé ma surprise ?

- Pourquoi lui ?!

- De un, il fait du bon boulot. De deux, je n'ai pas véritablement envie de le voir débarquer ce soir.

- Comment tu sais qu'il... ?

- J'ai surveillé un peu les allers-retours avant de rentrer. Tu dois t'expliquer avec lui, tu sais ?

- J'ai compris. Je te jure que tu me le paieras.

- Oh ? C'est une menace, Loup ? C'est toi qui va le regretter. Crois moi.


Un long bip fit suite à la réponse sèche du châtain, coupant le brun dans sa protestation. Il venait de lui raccrocher au nez ! Et de lui promettre implicitement une punition, aussi... il déglutit difficilement avant de ranger son portable dans sa poche et de retourner dans la boutique. Joshua le regarda curieusement, pas sûr de bien comprendre ce qui se tramait, et Aiden commença à expliquer :


- Josh'... on ne va plus pouvoir se voir. Plus pour...

- Un de vos "amis" est revenu, non ? Ne dîtes rien. J'ai remarqué que je leur ressemblais... vous aviez besoin de moi et moi de vous, alors ça me convenait comme ça.

- Jean est revenu... il y a trop de choses entre lui et moi... je suis son soumis et je...

- Je sais, mon ami me l'a dit, le coupa le tatoueur en plongeant ses yeux vert eau dans les siens, je suis heureux que vous ayez pu retrouver la personne que vous aimez, monsieur.

- Tu mérites mieux que notre relation. Avec ton ami, par exemple, tu m'en parles beaucoup.

- Monsieur, s'exclama-t-il en rougissant furieusement.

- Je le savais, rigola le brun, enfin bref... Restons amis, Joshua. Et appelle-moi Aiden, maintenant.

- C'est d'accord, Aiden. Bon, alors, que puis-je faire pour toi ?


Le manager sourit en voyant le châtain-roux sautiller légèrement en frappant dans ses mains. Il lui expliqua le projet de Jean grâce à une photo qu'il lui avait envoyé pour faire le modèle. Joshua fut extrêmement enthousiasmé par l'idée et invita Aiden à s'allonger sur le siège. Il passa plusieurs heures à tatouer le brun appuyant prudemment sur sa cicatrice qui disparaissait totalement sous l'encre. Quand le tatouage fut enfin terminé, il s'occupa de le couvrir avec un pansement stérile.


- Et voilà ! Fais très attention au pansement. Je vais te donner tout ce qu'il faut pour le refaire ce soir et de quoi en prendre soin ensuite, mais si tu ne comprends pas tu m'appelles hein ?

- Pas de problème... merci beaucoup.

- Ça me fait plaisir ! Je te refixe un rendez-vous pour vérifier que tout ce passe bien, ok ?


Le manager hocha la tête et marqua le rendez-vous avant de prendre le matériel nécessaire à refaire son pansement. Il sortit du salon de tatouage mais, la menace de son dominant flottant toujours dans son esprit, il préféra aller boire un petit café chez Karim et Mike qui avaient pris un appartement dans le coin. Il fut accueilli joyeusement par les deux amants, qu'il n'avait pas revus depuis quelques temps déjà. Il passa toute la fin d'après-midi à discuter avec eux de leur projets. Karim avait réussi à trouver un nouveau travail dans une banque et Mike, lui, recommençait à donner des cours de fitness. Les deux hommes avaient même prévu de se marier dans quelques mois. Ils le convièrent lui, son maître, son meilleur ami et Christian. Aiden finit par se décider de partir en début de soirée, prêt à affronter ce qui l'attendait en rentrant chez lui. Il poussa la porte de l'appartement à dix-neuf heures trente précises et fut aussitôt apostrophé par une voix froide :


- À la douche, Loup. Je te veux nu, dans la chambre, et j'aimerais que tu me donnes le nécessaire pour refaire ton pansement.

- Oui, Maître, soupira le plus jeune en frémissant de tout son long et en se pressant d'aller dans la salle de bain.


Il laissa le sac que lui avait donné Joshua dans le couloir et, respectant bien ses indications, il se doucha en veillant à bien nettoyer tous les endroits de son anatomie. Il sortit de l'habitacle et se sécha avec une serviette toute cotonneuse, savourant ces derniers instants de répit avant ce qui l'attendait. Il rejoignit la chambre par la seconde porte de la salle de bain. Alors qu'il allait se mettre à genoux pour attendre son maître, il entendit la voix de Jean lui ordonner de s'installer sur un banc d'auscultation gynécologique, mis dans un coin de la pièce. Il fronça les sourcils, se demandant ce qu'il faisait ici et comment le châtain avait bien pu en l'obtenir. Il alla s'allonger sur le dos contre le cuir froid tout en posant ses pieds dans les étriers. Il chercha son dominant dans les ombres de la pièce faiblement éclairée par des lumières tamisées. Ce dernier sortit de derrière la porte de la salle de bain, d'où le plus jeune n'avait absolument pas pu le voir, et s'approcha de lui vêtu simplement d'une blouse blanche avec un stéthoscope autour du cou.


- Je vais te refaire ton pansement. Et aussi une petite auscultation, tant que tu es là.

- Ce sera donc docteur ce soir ?

- Exactement, Loup. Bien, montre-moi ton oreille.

- Oui, Docteur...


Aiden tourna la tête pour laisser libre accès au tatouage à son aîné. Ce dernier s'occupa avec soin de refaire le pansement. Une fois qu'il eût terminé, il se redressa et mis le stéthoscope au niveau de son cou, le faisant frémit à cause de la fraîcheur de l'objet. Il sourit légèrement et le balada sur tout le corps de son soumis. Ce dernier se cambre et lâcha un léger couinement surpris lorsqu'il se posa sur son intimité.


- Qu'est-ce qu'il y a ici pour que tu couines ?

- Je... je ne sais pas, Docteur... vous... vous pouvez regarder ?

- Bien sûr...


Jean retira l'appareil médical, qu'il le replaça autour de son cou. Il sortit une paire de gant en latex de sa poche qu'il enfila. Il mit lentement un doigt dans l'intimité du brun, allant jusque sa boule de nerfs sensible afin de jouer avec. Il toucha ainsi son amant pendant de longues minutes avant de retirer son doigt et ses gants. Aiden demanda en haletant :


- A-alors, Docteur ?

- Je vais devoir faire une analyse un peu plus approfondie. Ne bouge pas.


Le châtain disparut de la chambre, laissant le manager seul récupérer du plaisir qui venait de le parcourir. Jean revint un peu plus tard avec des lien en cuir qui ne manquèrent pas de faire légèrement paniqué le plus jeune. Le gérant le rassura par quelque mots :


- Je vais juste attacher tes cuisses et ton ventre. Utilise ton mot de sécurité si ça ne va pas.

- Très bien, Docteur...


Jean sourit et hocha la tête, le félicitant silencieusement. Il mit les liens là où il n'avait prévu. Puis il caressa doucement le sexe tendu de son soumis tout en le pénétrant lentement, afin de faire durer le plaisir. Aiden grogna de plaisir et de frustration mêlés, incapable de bouger pour s'enfoncer un peu plus sur le hampe de son maître qui lui faisait pourtant terriblement envie. Le plus vieux bougea lentement, extrêmement lentement, se délectant du corps tendu de son soumis qui était totalement impuissant entre ses mains. Sa lenteur sembla tout de même mener ce dernier au bord de l'orgasme. Cependant, il préféra jouer encore quelques instants avec ses nerfs et se retira juste avant qu'il ne commence à jouir. Le brun couina et essaya de se tendre le plus possible vers l'objet de ses désirs qui venait tout juste de le quitter. Le gérant rigola légèrement et caressa sensuellement son corps, massant un peu ses tétons pour le stimuler. Quand le manager le supplia de lui faire l'amour, il décida enfin de le pénétrer violemment en l'embrassant sensuellement. Ils ne furent pas long à jouir, l'un comme l'autre, entre les grognements et les râles de plaisir.

Amoureux et heureux, les hommes s'embrassèrent à en perdre haleine.

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