UNE SEMAINE AVEC CET EMMERDEUR DE STYLES


LUNDI

Louis William Tomlinson

J'ai été en cours. C'était bien. Jusqu'à ce que je vois Styles. Et ses copains. Et surtout voir qu'il n'avait pas l'air en colère contre Payne et Malik. Je croyais qu'il l'avait mal pris, mais au final ce qui a dû l'énerver c'était de ne pas avoir été là pour voir. La journée s'est déroulée très vite, bon il faut dire que j'ai commencé à dix heures et fini à treize heures. Mais je me sens mal, je crois que j'ai encore un peu de fièvre et des douleurs dans le dos.

Pendant le cours d'Histoire, je me suis assis à l'opposé de Styles. Sauf qu'il avait le regard très sombre et ça m'a effrayé. Il m'a lancé des regards pendant tout le cours, en mode Edward Cullen quand il se retient de bouffer la stupide Bella Swan. Là c'était pareil, Styles se retenait sans doute de m'arracher la tête. Après tout, vu qu'il n'était pas venu en cours à la fin de la semaine et qu'il n'a donné aucun signe de vie pendant le week-end, il doit avoir le besoin de se rattraper. Depuis sa dernière visite, Niall me fuit du regard et Payne et Malik passent leur temps à me bousculer mais ne me frappent plus. Pour l'instant évidemment.

Je suis rentré chez moi après avoir mangé avec Alfa le midi. On a seulement pu avoir de la quiche et des fruits mais bon c'était déjà ça. Après elle est rentrée pour aller récupérer son petit frère et moi je suis rentré chez moi pour dormir. Dans ma tête c'était bien. Je me mettais au lit et je dormais longtemps, je faisais un rêve où j'allais bien, mes cicatrices n'étaient plus là et Styles n'existait pas. Mais justement. C'était ça le problème. Tout était bien. Beaucoup trop bien. Je l'ai compris quand j'ai ouvert les yeux et que j'ai vu Styles assit par terre contre mon bureau en train de lire un livre. Je me prends la réalité en pleine face. Jamais il ne me laisserait tranquille. Tant que je serai en vie, il serait toujours derrière moi. Comme une ombre.

- Tu sais que tu ronronnes quand tu dors ?

Je tourne la tête vers lui. Il a toujours la sienne plongée dans son livre et il sort ça naturellement. Ça me fait chier qu'il soit là. Vraiment chier. Mais comme je suis toujours à moitié malade, je réponds. Sans réfléchir évidemment, tel l'idiot que je suis.

- J't'emmerde.

Et là il a relevé la tête de son livre.

- Pardon ?

- Mmmmmh.

- Je n'ai pas bien entendu.

Sa voix me fait peur. J'ai l'impression qu'il est à deux centimètres de moi, mais non, il est toujours au même endroit. Je me cache sous ma couette et je ferme les yeux le plus fort possible en espérant me rendormir et lui faire comprendre de partir. Mais c'est Styles. Alors forcément, ça ne se passe jamais comme prévu.

- C'était vraiment chiant. J'avais envie de t'étouffer.

Ta gueule.

- Mais bon t'as déjà des hématomes, je vais attendre que ça s'estompe tu vois. Surtout que ceux-là c'est ceux de Liam et Zayn. Je veux que tu aies que les miennes. Tu vois. Histoire que dans le miroir tu te rappelles que c'est moi.

Quel salopard. Il me donne envie de pleurer. Mais jusqu'ici il ne m'a jamais réellement frappé. Enfin pas physiquement. Il me teste.

- Je sais que tu ne dors pas vraiment. T'es plutôt pathétique. Mais bon. J'ai tout mon temps Louis.

Ne pas répondre. Dormir. Ne pas répondre. Dormir. C'est de la provocation. Ne pas répondre.

- Je lis un livre.

Super, je m'en bats les couilles.

- C'est de la philosophie. J'aime bien la philosophie. Analyse des contes de fées tu connais ? Blanche-Neige était vraiment une pute.

Faîtes-le taire.

- Tu sais Louis. Je ne suis pas méchant. C'est juste toi. Quand je te vois c'est plus fort que moi. T'as l'air tellement faible et je suis contrôlé par l'envie de te détruire.

Ta gueule putain de merde.

- Tu ne te défends même pas. Je sais que t'aimes ça Louis. Te faire frapper. T'es un peu masochiste sur les bords. T'as vie est tellement pathétique, je te la mouvemente un peu. Tu ne m'en veux pas j'espère.

Non bien sûr que non. J'adore ça. Connard.

- Il y a beaucoup de préjugés sur les gens dans ton genre. Tu sais... Les homos. Moi j'm'en fous un peu. Mais vous êtes des fragiles.

N'importe quoi. Quels clichés. Quel abruti.

- C'est tellement facile de t'atteindre. Mais tu sais... Au fond ce n'est pas vraiment de ma faute. Tu me fais signe. Tu fais tout pour que je vienne à toi. C'est bizarre. Si tu savais comment j'aime te voir souffrir. Mais ce n'est pas vraiment moi. Tu ne dois pas m'en vouloir Louis.

Après son petit discours, je l'entends souffler et à travers le trou que j'ai fait dans la couette, je le vois continuer à lire. Sans rien dire de plus. Il m'a encore atteint. Totalement. Il m'a touché. Encore. Je finis par attendre. Je compte dans ma tête. Je caresse mes cicatrices. Et je me rends compte que les raisons pour lesquelles je les ai, sont toutes réunies dans cette maison. La mienne. Je crois qu'au moins une heure voir même deux sont passées depuis qu'il est là. Je l'entends ouvrir son sac et ranger son livre. Il se relève et plus rien. J'ai pensé qu'il était partit alors je sors doucement la tête de ma couette et non. Il est là et il attendait que je sorte pour sourire en coin.

- À demain Louis.

Sa silhouette disparaît, je retourne sous la couette et je pleure. Tout seul. Parce que ce qu'il m'a dit m'a fait mal. Il aime me voir souffrir. Et puis cette rumeur sur laquelle il persiste alors que rien ne le prouve. J'ai eu plusieurs petites amies, je sais très bien que je ne suis pas gay. Niall le sait. Alfa le sait. Tout le monde le sait. Mais à cause de Styles on me juge. À cause de personnes comme ça qui décrédibilisent et rabaissent l'homosexualité, d'autres souffrent. Pour rien. Ce soir ce sera seulement +4.

MARDI

Louis William Tomlinson

Il est revenu. Il est encore là. Encore une soirée gâchée par sa présence, impossible de me concentrer sur ma littérature. Il est derrière moi. Sur le lit. Mon lit. Encore. Avec son stupide bouquin de philosophie. Je dois finir ma dissertation pour jeudi, mais je n'ai pas aimé le livre alors j'écris n'importe quoi. De toute façon j'ai encore mal à la gorge et j'ai froid donc mon écriture ressemble à des vagues. Puis la respiration de Styles est vraiment dérangeante. Je le vois dans mon écran d'ordinateur. Il lit avec le livre au-dessus de lui, j'espère qu'il va lui échapper des mains et lui tomber sur le visage. Non. Malheureusement il le pose sur son ventre et il croise ses bras dessus pour regarder le plafond. Je lève les yeux au ciel, là il ne peut pas me voir donc je ne risque rien. Enfin je crois. Je continue d'écrire ma dissertation. Je relève des passages puis je réalise. Je réalise que Styles est encore là. Chez moi. Sur mon lit. Et que ça fait la troisième fois déjà qu'il vient le soir. J'ai peur soudainement. Parce qu'il ne vient pas là par hasard évidemment. Il cherche quelques chose pour m'atteindre, et peut-être qu'il l'a trouvé. J'en sais rien et ça m'effraie. Je vois bien son regard plein de haine quand il arrive et qu'il me voit devant lui. Il me fait peur et il le sait. BOUM. Je sursaute et je laisse tomber mon stylo par terre. Quand je me retourne je vois que c'est le livre de Styles qui est tombé au sol. Je relève les yeux et je le vois froncer les sourcils en grognant. Il s'est endormi, encore, et c'est en se tournant qu'il a laissé tomber le livre. Je repose mon stylo sur mon cahier et je descends pour aller manger. Pas la peine de reprendre le risque de lui verser quoique ce soit sur le visage. Autant le laisser là, au moins je ne crains rien du tout. Enfin je crois.

Je suis resté en bas une vingtaine de minutes et quand je suis remonté, il était partit, la fenêtre de la salle de bain ouverte... +1.

MERCREDI

Louis William Tomlinson

- Ferme ta gueule j'ai dit !

- Non... Pars. Va-t-en s'il te plait.

Il se met à ricaner.

- Oh pauvre garçon. T'es pathétique Louis.

Les larmes me montent aux yeux.

- Dégage.

Il me bouscule. Je tombe au sol.

- Non Louis. Ne pleure pas.

- Je t'en supplie. Laisse moi.

- Tu me supplies ? Mets-toi à genoux.

- Quoi ?

Je relève la tête et il me force à me mettre à genoux devant lui.

- Arrête de trembler Louis. Je ne vais pas te forcer à me sucer. Par pour l'instant. C'est pas mon genre.

- Qu'est-ce que tu veux...

- Que tu te rappelles de moi à chaque instant.

- Tu me pourris la vie.

Là il a arrêté tout mouvement et il m'a relevé de force pour me plaquer au mur.

- Non Louis. Je ne te pourris pas la vie. Au contraire. Tu n'as pas le droit de dire ça Louis. Je te l'interdis. Je t'aide. Je fais ce que tu me demandes de faire.

Je le pousse, c'est plus fort que moi.

- Je ne t'ai jamais demandé de me détruire ! Je ne t'ai rien demandé !

- Ne me pousse plus comme ça ! Je t'interdis de me parler de cette façon ! Pour qui tu te prends !

J'ai cru qu'il allait me frapper mais le bruit de la porte d'entrée l'a stoppé.

- J'en ai pas fini avec toi Louis. Tu m'as provoqué. Et tu as aimé ça. Je ne suis pas prêt de l'oublier.

Puis il est partit par la salle de bain comme hier. Moi je me suis caché sous ma couette en espérant mourir étouffé. Je ne sais même pas combien de fois je me griffe et pince cette nuit. Je crois qu'à partir d'un moment je n'avais plus mal, mais j'avais besoin de continuer.

JEUDI

Louis William Tomlinson

- Tu étais où ?

Il est là. Dans ma chambre. Assit près du bureau. Et avec son air calme. Celui de tous les jours, pas celui d'hier.

- Comment t'es entré ?

- Ton père m'a ouvert. Réponds à ma question.

- Au sport.

- Tu ne m'as rien dit.

- Et ? Qu'est-ce que ça peut faire ?

- Tu m'as fait perdre une heure de mon temps. Et malheureusement je ne peux pas rester ce soir.

Comme c'est dommage.

- Ne t'en fais pas Louis. Demain on finit les cours à dix-sept heures. Je passerai après.

Il a reprit son sac et il est sortit de ma chambre avant de réapparaître à la porte.

- Ah et prends une douche, tu pues la sueur.

Connard.

VENDREDI

Louis William Tomlinson

- Tu peux arrêter de chantonner ?

- Pourquoi ?

Je lève les yeux au ciel.

- Tes yeux Louis.

- Désolé. Arrête de chantonner.

- Ça t'énerve ?

Il rigole. Et j'ai envie de le frapper. Mais je suis un faible alors je continue juste de lire mes fiches de révisions.

- Je vais continuer alors.

Et la question qui me brûle les lèvres finit par sortir toute seule.

- Pourquoi tu fais ça ?

Il se redresse sur le lit sans comprendre mais toujours avec cette lueur sombre dans les yeux.

- T'es tout le temps là. Dans ma chambre. Dans ma maison. Dans ma vie. Je ne veux pas de ça. Tu fais ça pour m'atteindre et ça marche. Tu sais que face à toi je ne tenterai rien parce que j'ai peur de toi. Et vu ton regard je sais que c'est ce que tu veux. Oui tu me détruis. Oui tu me fais du mal. Mais je ne veux pas que tu viennes jusqu'ici pour ça. Contente-toi de me pourrir la vie dans les couloirs du lycée. Pas chez moi. Tu ne peux pas faire ça. (Je le vois ouvrir la bouche pour répondre) Ne réponds pas. Va-t-en. Dégage. Tu dois me laisser du répit. Je ne veux pas que tu m'empêches de respirer. Pas tout le temps. Pas à ce point. Laisse-moi respirer. Je préfère me prendre plus de coups devant un lycée que de te voir chez moi.

Il reste un moment les yeux dans le vide avant de se lever en souriant Mais pas comme si il avait compris et qu'il me laissait tranquille. Non. Mais il ne dit rien. Il se contente de sortir encore par la salle de bain. Il faudrait vraiment qu'il apprenne les bonnes manières.

Mais il est partit et moi j'ai pleuré. Encore. Il ne reviendra pas demain. La semaine est finie.

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