CHAPITRE XXXVI
Louis William Tomlinson
Je crois que je viens de relire le message de Niall pour la cent-douzième fois depuis sa réception. Enfin non. Rectification, je l'ai lu qu'une seule fois mais ça dure bien depuis quinze minutes. J'ai les yeux tellement figés qu'ils vont tomber au bout d'un moment si je ne réagis pas. Alors j'ai regardé l'heure. Sur mon réveil. Même si j'avais mon téléphone dans les mains. 18h15. J'ai cligné plusieurs fois des yeux et j'ai ouvert un nouveau message.
à Niall - t'es chez toi là ?
Envoyé. Je me lève et je vais remettre mes cheveux en place rapidement dans la salle de bain. Le temps que je revienne, Niall avait de nouveau répondu.
de Niall - oui. pourquoi ?
à Niall - tu te rappelles ce matin ? tu m'as dit qu'on devait se voir rapidement.
J'attrape une veste Adidas qui traîne au sol et met mon téléphone dans ma poche sans prendre le temps de regarder la réponse de Niall.
Point de vue , Externe
Le blond fronça les sourcils et s'empressa de répondre. Si Louis avait l'intention de venir ce soir, c'était vraiment mal venu. Car entre temps, Harry avait lui aussi dit à Niall qu'ils devaient parler d'un truc.
de Niall - oui et ?
de Niall - louis ?
de Niall - bordel, ça t'arracherait la gueule de répondre ?
Niall envoya le dernier message et se laissa retomber au fond de son canapé au moment où on cognait à la porte. Il serra les dents et alla ouvrir pour tomber sur les cheveux en bataille du châtain. Louis venait de sortir son téléphone et lisait les réponses du blond. Il releva la tête en montrant le dernier.
- La politesse te tuera un de ces jours, Niall.
L'irlandais sourit.
- Quand je t'ai dit ça ce matin, je ne pensais pas forcément à aujourd'hui.
Il passa une main dans ses cheveux.
- Tu ne devrais pas être là. On peut remettre ça à demain.
- T'es sérieux ? Tu crois que je vais te laisser me dire un truc comme ça et ne pas réagir ?
- Non mais vraiment Louis, c'est pas le moment.
- C'est jamais le moment avec toi Niall. Tu préfères que je débarque à l'improviste et que je te trouves plaqué au mur par l'autre satan ?
Niall souffla.
- L'appelle pas comme ça. Et, je préfère ça plutôt que ce soit lui qui débarque et te trouve ici.
- Attends.
Louis sembla réfléchir un moment, pendant que le blond laissa échapper quelques regards aux quatre coins de la rue, surveillant chaque voiture qui tournaient dans l'allée.
- Il va venir ?
Le châtain le tira de sa rêverie.
- Quoi ?
- C'est pour ça que tu veux pas que je sois là. Il devrait arriver dans...
Ils tournèrent tous les deux la tête vers le Range Rover noir qui venait de se garer et le bruit de portière qui se fit entendre. Harry contourna sa voiture et marcha dans leur direction. Il dévisagea Louis de haut en bas.
- Quand on parle du loup, on en voit la queue.
Le bouclé laissa un rire sarcastique lui échapper.
- Oh Louis, tu devrais vraiment éviter ce genre de provocation.
Le plus petit fronça les sourcils et Harry lui ébouriffa les cheveux en le poussant sur le côté. Il se mit face à Niall.
- Je ne reste pas longtemps, mon père a besoin de moi ce soir.
Niall se décala pour le laisser entrer sous le regard agacé de Louis. Il laissa un sourire crispé se dessiner sur ses lèvres et il haussa les épaules. Le bouclé se retourna vers lui et sourit en coin.
- Bon t'es bien gentil petit Louis, mais on doit parler sérieusement avec Niall. Donc sois mignon, prends tes petites jambes et rentres chez toi faire tes devoirs.
Le blond allait refermer la porte mais Harry se retourna de nouveau, il fixa un moment les bras de Louis avant de le re-regarder.
- Et si tu joues avec ton taille-crayon... Fais gaffe, ça coupe. Ce serait ridicule que tu te fasses mal.
Niall secoua la tête et l'entraîna à l'intérieur de la maison laissant Louis sur le palier.
- Connard.
Il fit demi-tour et descendit les escaliers pour rentrer chez lui. Son téléphone vibra dans sa poche. Louis l'attrapa et lu le message. Et si il avait eu les moyens de pouvoir en racheter un, il l'aurait probablement jeté contre un arbre pour canaliser son énervement.
de Styles - je t'ai entendu petit louis.
Louis William Tomlinson
Je suis rentré chez moi sans répondre. Je crois que j'en ai marre. J'en ai marre de cette situation bizarre, cette relation malsaine comme dirait Alfa. J'en ai marre parce que dans un sens, je sais qu'il se fout royalement de ma gueule. Il peut m'embrasser, me dire qu'il va essayer d'être désolé, et j'en passe. Ça change rien. En tout cas pour moi, en cet instant, ça change rien. Des paroles ne sont pas des actes. Des paroles ne sont pas des preuves. Je me demande si je pourrais lui pardonner. Je crois que je pourrais le vouloir, mais y arriver c'est autre chose. Je pense que rien est impossible. Même pardonner Harry Styles ça ne l'est pas. Sauf que... Pour l'instant si. En réfléchissant, je crois que je pourrais pardonner Styles plus facilement que Payne ou Malik parce que, oui, il avait raison l'autre soir, il a jamais réellement lever la main sur moi. Ça a toujours été ses chiens de garde. Oui. Eux ils m'ont démonté. Et c'est pour ça que je pense que je pourrais regarder Styles différemment si il le fallait. Parce qu'il n'a jamais accompagné ses mots de gestes. Donc ses paroles accompagnées d'actes. Et comme je le disais, les actes sont des preuves. Les paroles ne le sont pas. Alors que Niall c'est le contraire. Il n'a jamais rien dit. Il m'a frappé quelques fois, mais dans ses yeux, c'était sa souffrance à lui, pas la mienne que je voyais. Et je pense que ça, c'est sa punition. Harry est un monstre, mais il paraît qu'on peut vivre avec ses démons. Cette relation est vraiment beaucoup plus ambiguë que ce que j'imaginais. Je ne sais pas si je dois aimer cette attention qu'il me porte ou si au contraire je dois me méfier un peu plus. Niall a dit que j'étais sa faille, je pense que ça veut dire beaucoup de choses. Mais il me faut des réponses. Une fois j'ai dessiné Harry Styles. Quand je regarde ce dessin, j'ai l'impression qu'il n'est pas de moi. Il est tellement empli de haine et de rage. Il représente Styles, on ne voit pas son visage, sa tête est baissée. Il serre les poings, et il y a des petits êtres à l'intérieur de son ventre. Et je crois que c'est ça la réponse. C'est qu'Harry est un connard arrogant, qui se laisse rongé par ses démons parce que ça lui fait oublier tout ce qui le perturbe. Et dieu sait à quel point ce mec est perturbé. Encore une fois, je me dis qu'il n'est pas malade, schizophrène ou paranoïaque. Non. Mais il est juste assez fou pour laisser ses monstres le contrôler. Alors... Peut-être qu'il peut être sauvé. Peut-être que c'est ce qu'il voulait dire quand il a dit qu'on irait bien tous les deux et qu'il allait être désolé. Je ne m'étais pas rendu compte du combat que ça représentait pour lui. Mais au final, même si je crois que le changer complètement est impossible, il y a peut-être quelque chose à faire. Il va détester ça. Ça lui déchirera sûrement la gueule de devoir prendre conscience que je suis pas qu'un dépressif suicidaire qui se mutile. Parce que ouais, Harry Styles est un connard. Un sacré connard même. Un connard avec un niveau de puterie mondialement inégalable. Un connard qui mériterait sûrement une bonne raclée. Un connard naufragé qui essaie de se protéger de l'extérieur. Mais au final, Harry Styles est seulement dépassé par les événements. Parce que si il veut le contrôle sur moi, sur nous. Il va d'abord falloir qu'il reprenne le contrôle sur lui-même. Et je pense que c'est quelque chose de plus important qu'avoir le pardon de Louis Tomlinson. En attendant, c'est moi le boulet, mais c'est aussi moi le plan B. Et j'ai beau le haïr de tout mon être, ne pas trouver un argument valable pour lui dire : ok on peut passer au-dessus de ces six derniers mois, ou même avoir envie de le mordre quand il m'embrasse juste pour me venger un petit peu ; je pense qu'au contraire de cette conne de Rose qui n'est pas capable de faire une place à Jack sur sa malheureuse porte, moi je peux essayer de lui faire une place dans le malheureux petit espoir qu'il me reste et qui, même si il ne le sait pas, vient de lui.
Point de vue , Externe
- Il faisait quoi ici ?
Le blond s'assit dans le canapé.
- Rien. C'est mon voisin c'est tout.
- Niall.
Niall regarda le bouclé de manière à lui faire comprendre qu'il pouvait garder sa morale à deux balles.
- Pourquoi tu voulais venir ?
- T'as l'intention de me balancer des bouts de mon passé encore longtemps ?
- T'es encore sur cette histoire de mail ? C'est bon c'est rien.
- Non ce n'est pas rien. T'as pas le droit de ressortir ce genre de truc.
- Pourquoi ? T'as des choses à te reprocher ?
- Pas le moins du monde.
L'irlandais haussa les épaules.
- Mais si on joue avec le feu, on finit par se brûler.
- Mauvais jeu de mots.
- Je m'en bats les couilles.
- Génial.
- Et c'est moi qui fait des mauvais jeux de mots ?
Il leva les yeux au ciel.
- Trop de provocation en si peu de temps, Niall.
- Laisse Louis tranquille.
- Tu te répètes.
- Je suis très sérieux.
- Ah vraiment ?
Niall lâcha un rire nerveux.
- Au cas où t'aurais pas remarqué, il a compris.
- Compris quoi ?
- Que t'étais aussi faible et lâche que lui.
- Pardon ?
- Pitié Harry. Prendre les gens de haut va te jouer des tours. À commencer par Louis.
- Tomlinson ne m'impressionne pas. Et ça ne te regarde pas.
- Tu pourrais être surpris.
Harry le défia du regard.
- J'attends que ça.
- C'est malsain.
- Tu l'as déjà dit ça aussi. Mais c'est bientôt les vacances, t'auras pas à t'inquiéter vu qu'il part.
Niall releva la tête brusquement, le regard paniqué.
- Pardon ?
- Pas de panique blondinet. Il part en vacances.
Harry regarda sa montre et fit demi-tour pour rejoindre la porte d'entrée. Il l'ouvrit et se retourna vers Niall toujours ahuri, debout au milieu du salon.
- Avec moi.
Et il quitta la maison, le sourire aux lèvres, laissant un Niall déboussolé et pas certain de vouloir comprendre ce qu'il venait d'entendre. Il sortit maladroitement son téléphone de sa poche, manquant de le faire tomber et ouvrit un nouveau message.
à Louis - tu viens. maintenant.
Le châtain qui était allongé sur son lit fut surpris par son téléphone qui se mit à vibrer sur la table de chevet. Il l'attrapa et se leva rapidement après avoir lu son message. Il sortit de la maison, croisant son père en voiture qui rentrait du travail.
- Où tu cours comme ça ?
- Chez Niall.
- Rentre pas trop tard, je prépare à manger ce soir. On a mangé suffisamment de pizzas pour les trois années à venir.
- Et on va manger quoi ?
- Ratatouille.
- Je pense que je vais me perdre sur le chemin du retour.
Mark lâcha un rire et reprit la route pour se garer dans l'allée, tandis que Louis frappait de nouveau chez Niall.
- Je te manquais déjà ?
- T'avais raison. On doit parler. Maintenant.
Ils montèrent dans la chambre du blond. Niall referma la porte derrière lui et regarda Louis tristement. Le châtain était posté près de la fenêtre, d'ici on voyait tout le quartier, c'était joli.
- Louis ?
Il se retourna.
- Oui ?
- C'est bientôt les vacances.
Louis le regarda de manière perplexe.
- Euh... ouais, je sais. T'es sûr que ça va ?
- Tu pars en vacances ?
- Non. On a pas les moyens à cause du déménagement et mon père travaille de toute façon.
- Oh...
- Qu'est-ce que t'as ?
- Rien rien. Je pensais juste que tu partais, j'sais pas, pour prendre du recul.
- Les vacances c'est déjà prendre du recul.
Niall sourit timidement.
- Désolé pour Harry tout à l'heure.
- Laisse tomber.
- Non. Tu ne dois pas te laisser faire. Oublie pas ce que je t'ai dit.
Louis passa une main dans ses cheveux.
- Justement à ce propos. Tu m'expliques ?
- C'était pas assez clair ?
- Pas vraiment.
- Pour faire court, si tu veux qu'il te laisse tranquille, t'en as les moyens.
- Et en version longue ?
- Louis...
- Niall. J'ai vraiment besoin de toi là.
Le blond ne put s'empêcher de sourire.
- Je sais pas exactement ce qu'il se passe entre vous. Il vient chez toi, tu dis rien. Après c'est pas mon problème. Peut-être que ça se passe bien et qu'il est cool, je sais pas. Mais peut-être aussi qu'il se fout de ta gueule et ça, ça m'étonnerait pas désolé... Et si c'est le cas, fais-en autant. Fais lui croire qu'il contrôle la situation et quand il s'y attend le moins, bam tu balances un truc ou tu fais quelque chose pour le déstabiliser. Et comme ça vient de toi, il ne s'y attendra pas.
- Comme quoi ?
L'irlandais haussa les épaules.
- Je sais pas, étonne-le.
Louis leva les yeux au ciel et regarda son téléphone.
- J'espère que t'as pas l'intention de devenir psychologue parce que les conseils c'est pas ton truc. Bon il va falloir que je rentre. Mon père fait de la ratatouille.
Niall haussa un sourcil.
- De la ratatouille ?
- T'en fais pas j'ai eu la même réaction.
Ils rirent et descendirent les escaliers pour rejoindre la porte d'entrée.
- Tu diras bonjour à tes parents.
- Ça marche.
Louis sortit de la maison et sourit au blond avant de retourner chez lui. Vive la ratatouille.
☽
20h00. Le basané regarda sa montre et les alentours. Sa matinée de cours était passée bien trop rapidement alors que le mercredi après-midi lui avait paru une éternité. La circulation en ville était très dense ce soir, il faut dire que le mariage de la fille du maire n'avait laissé personne indifférent et que le vieux chauve qui dirigeait la ville avait sorti le grand jeu. Champagne pour tout le monde, bal de minuit, feu d'artifice, repas gastronomique. Toute cette mise en scène était ridicule aux yeux de Zayn. Pour lui, un mariage devait être quelque chose de discret, pas une réception dont tout le monde était au courant. L'odeur qui émanait de la pizzeria derrière lui était bien plus appétissante que le caviar du mariage. Il entendit le bus arriver et vit la blonde en descendre. Elle se dirigea vers lui.
- Salut !
Alfa sourit.
- Hey !
- J'espère que je ne suis pas en retard mais il y a des voitures partout. J'ai jamais vu la ville aussi mouvementée.
- Non t'inquiète. C'est le mariage d'Anastacia, la fille du maire.
- Ah ouais. Ils font pas dans la discrétion.
- Tu connais le maire, toujours à en faire trop pour qu'on le remarque. Il a même prévu un feu d'artifice.
- Un feu d'artifice le 19 Février ?
- J'ai pas compris non-plus.
Il haussa les épaules en souriant.
- J'espère que t'aimes la pizza.
- Qui n'aime pas la pizza ?
La blonde sourit et ils entrèrent dans le restaurant. L'un des serveurs les amena à une table vers le fond, près du feu de bois et du pizzaïolo qui préparait les pizzas au fur et à mesure.
- La dernière fois que j'ai essayé de faire tourner une pizza comme ça, elle est retombée sur le chien. Il en avait partout. C'était une catastrophe.
- Tu t'es fait engueuler ?
- Légèrement.
Le silence qui venait de s'installer fut briser par le serveur qui vint prendre leur commande.
- Vous avez fait votre choix ?
- Je vais prendre une pizza reine.
- Et moi une pizza bolognaise.
- C'est noté. Une boisson ?
- Un coca.
- Deux. Merci.
Le serveur griffonna sur son calepin et repartit en direction des cuisines. Le portable de Zayn vibra dans sa poche.
- Désolé.
Il le sortit et ouvrit le message.
de Liam - t'es chez toi ?
à Liam - non.
de Liam - viens à la maison après.
à Liam - oui.
Zayn rangea son téléphone dans sa poche et bu une gorgée de coca.
- Alors, pourquoi Jules Verne ?
Et avec sa question, la jeune fille savait qu'ils allaient passer une bonne soirée.
☽
Un bruit de fenêtre qui grince, il rentre doucement. Il reste au coin de la porte et le regarde assit à son bureau.
- Pourquoi tu m'ignores ?
Louis sursauta.
- Tu viens de me faire faire une rature.
- Bah gomme.
- C'est au stylo.
Le bouclé entra dans la pièce et s'installa sur le lit.
- Tu peux répondre à ma question ?
- Je ne t'ignore pas, j'ai juste pas envie de perdre mon temps pour des futilités.
- Intéressant. T'as apprit ce nouveau mot quand ?
- Laisse-moi.
- Tu faisais quoi chez Niall ?
- C'est mon voisin.
- Tu vois toujours Alfa ?
- De temps à autre.
- Elle est au restaurant avec Zayn en ce moment.
Louis sursauta de nouveau.
- Je viens encore de faire une rature.
- Dommage.
Le châtain attrapa son téléphone et envoya rapidement un message sans qu'Harry le remarque.
à Alfa - je ne sais pas laquelle de nos relations est la plus malsaine.
Il sourit. Pour une fois qu'elle était en tort.
- Ton père a cuisiné ?
- De la ratatouille.
- Oh.
- Mais il avait mit un peu trop d'huile. Ça ressemblait à tes cheveux.
Harry haussa les sourcils.
- Mes cheveux ? Tu veux dire que mes cheveux sont gras ?
- Oui. Souvent. Je croyais que t'étais riche. Peut-être que tu devrais revoir l'ordre de tes priorités et t'acheter du shampoing au lieu de te payer des putes.
Le bouclé serra les poings.
- Louis. Arrête ça tout de suite.
- Je travaille.
- Non tu me provoques.
- C'est pas de ma faute si t'as les cheveux sales.
- Tais-toi.
- Oui.
Le silence s'installa. Un peu. Longtemps. L'un écrivait. L'autre regardait celui installé à son bureau. Ils ne se regardaient pas. Mais ils pensaient l'un à l'autre.
☽
- Je trouve que Jules Verne est un des plus beaux écrivains. Je parle dans ses mots, pas physiquement.
Elle rit.
- Quand je lis Jules Verne j'ai toujours envie de voyager, il arrive à faire ressentir tout ce dont il parle, il arrive à me faire imaginer chaque lieu et paysage qu'il évoque et ses univers sont tellement utopiques. Tu n'as pas aimé ?
Zayn mangea une part de pizza avant de répondre.
- Si. J'étais juste étonné. De nos jours les gens préfèrent leur trucs un peu fantaisistes, surnaturels. Et je trouves ça étonnant que ce soit ces univers qui t'intéressent.
- Pourquoi ?
- T'es une fille un peu superficielle.
- Tu me vois comme ça ?
- Oui, mais c'est pas méchant, toutes les filles le sont un peu.
- Et toi ? Pourquoi Le Hobbit ?
- Parce que j'aime bien le prénom de Bilbon Sacquet.
Ils se mirent à rire et attirèrent tous les regards. Zayn s'excusa d'un geste de la main.
- Pourquoi tu ris ?
- Je pensais pas que t'étais sérieux.
- Bah si. C'est drôle comme prénom. Et puis quand je lis, ça m'évade.
Les deux jeunes continuèrent de manger en citant leurs passages favoris et ce qu'ils avaient le moins aimé. Ils dérivèrent sur d'autres auteurs, d'autres styles, d'autres livres. Zayn était content de pouvoir partager ça avec quelqu'un, même Harry qui était sûrement le plus cultivé de leur groupe ne lui permettait pas de parler aussi librement. Harry était plus du genre à lire de la philo et Zayn de la littérature classique. Ils ne prirent pas de dessert et ils repartirent chacun de leur côté après s'être dit que cette soirée avait été cool. Alfa avait reprit son bus et Zayn marchait vers la maison de Liam qui se trouvait un peu loin d'ici c'est vrai, mais il préférait marcher.
☽
- Tu fais quoi ?
- Je fais un brouillon pour la philo.
- Quoi ? De quoi tu parles ?
- T'avais qu'à être en cours hier crétin.
- Viens me faire un câlin.
- Avons-nous besoin des autres pour être heureux ?
Harry arrêta de jouer avec son téléphone et releva la tête vers Louis qui pivota sur son siège face à lui.
- Alors ?
- Je sais pas. Je pense que oui.
- La réponse est non.
- Bah si. Réfléchis. Si tu n'as personne, tu n'es pas heureux. T'es seul et t'attends que le temps passe.
- J'ai des gens autour de moi et je ne suis pas heureux. Ton raisonnement est stupide.
- Non c'est juste que là tu parles pour toi. La question du sujet est générale. T'es assez paradoxal comme gars. Tu ne veux pas qu'on te remarque et pourtant tu cherches à être le centre du monde.
- Si moi je suis comme ça, toi tu es le contraire.
- Je ne suis pas sûr de vouloir une explication à ça.
- C'est toi qui voit.
Louis allait se remettre à travailler mais Harry lui attrapa le bras pour l'attirer contre lui. Le contre-poids le fit basculer en arrière, entraînant le plus petit avec lui.
- T'es lourd.
- Non.
- Si, j'suis sûr c'est ton gros cul.
Le châtain enfonça son coude dans les cotes d'Harry.
- Aargh, ça va pas ou quoi ?
- J'ai pas un gros cul.
- Ça se voit que tu t'es jamais regardé.
Louis enfouit sa tête dans le cou du bouclé pour cacher son visage. Il réfléchit un moment et commença par lécher le coup d'Harry.
- Louis. Arrêtes ça.
Le concerné sourit et le mordit. Harry se recula.
- Mais t'es malade Tomlinson. C'est pas des dents que t'as, c'est des crocs.
Le châtain se mit à rire mais il fut stopper dans son élan par les lèvres d'Harry sur les siennes. Il s'arrêta de rire pour lui rendre son baiser. Ils approfondirent leur geste mais Louis sursauta après avoir entendu un bruit sourd et mordit de nouveau le bouclé qui fronça les sourcils.
- Ça devient agressif là.
Louis se redressa.
- Je... J'ai entendu un bruit.
Il se leva et s'approcha de la fenêtre. Le bruit suivant le surprit aussi mais le fait de voir des couleurs dans le ciel le calma légèrement. Voyant les yeux grands ouverts et le sourire du châtain, Harry se leva et alla le rejoindre.
- Un feu d'artifice. Intéressant.
- Quoi ? Tu vas encore trouver un truc déplaisant à dire je suppose.
- Non je remarque juste qu'un feu d'artifice te fait sourire comme un crétin.
- T'es lourd.
- Je peux t'apporter une réponse au sujet de philo.
Louis fronça les sourcils sans pour autant se retourner.
- Ah vraiment ? Et comment ? En sortant de ma vie ?
- Non. Ce sont les vacances vendredi.
- Génial.
- Laisse moi trois jours pour te prouver que je peux être... normal.
- C'est quoi le rapport avec la philo ? Tu veux juste me kidnapper.
- Le rapport c'est que tu verras que t'as besoin des autres, plus précisément, de moi, pour être heureux.
- C'est ridicule.
- Alors c'est oui ?
- C'est non.
Harry sourit. Il savait bien que Louis serait réticent.
- Si le prochain feu est bleu, tu viens.
- C'est ça.
Le châtain serra les poings, attendant de voir le prochain feu éclater. Il voulait du vert, du rouge, rose, jaune, peu importe, mais pas du bleu. Partir en vacances ou je ne sais quoi et je ne sais où avec Styles pendant trois jours, c'était clairement n'importe quoi. Il sursauta quand le bruit du pétard retentit. Il ferma les yeux et releva la tête avant de les rouvrir. Il sentit le souffle d'Harry près de son oreille. Il souriait. Il le savait.
- Bingo.
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