CHAPITRE XXXV


Point de vue , Externe

Louis n'eut pas le temps de réagir que le bouclé avait déjà quitté la pièce et la maison. Il cligna des yeux plusieurs fois pour être sûr d'être bien réveillé et se leva pour rejoindre la cuisine. En passant devant le miroir du couloir, Louis remarqua qu'il était toujours habillé avec ses affaires de la veille et que ses cheveux étaient beaucoup plus ébouriffés qu'à l'ordinaire de par le fait qu'Harry avait passé toute la nuit à jouer avec. Il les remit vite fait en place avant d'aller prendre une pomme dans le saladier. Louis la passa sous l'eau rapidement et alla s'installer devant la télé, s'étalant de tout son long sur le canapé. Il l'alluma et commença à manger en regardant un dessin animé ridicule où une espèce de meringue violette cherchait désespérément son collier. Elle frappait à chaque portes voisines mais se faisait envoyer bouler à chaque fois. Alors que Louis le savait, le voleur, c'était ce crétin de bouledogue à trois pattes. Il finit sa pomme rapidement et remonta à l'étage pour prendre sa douche. Il se déshabilla rapidement et balança ses fringues dans le panier à linge, qui commençait légèrement à déborder. Si il ne prenait pas le temps de le descendre, il n'aurait plus rien à se mettre. Il entra dans la douche et laissa l'eau lui couler dessus un long moment avant de réagir. Un long moment pendant lequel il avait regardé ses cicatrices. Et il réalisait doucement. Il réalisait qu'il les lui avait montré, sans appréhension, parce qu'il le lui avait demandé. Il n'avait pas rit. Il n'avait rien dit. Et peut-être que cela aurait dû choquer Louis. Mais non. Ce qui l'avait choqué c'était le fait qu'Harry, Harry Styles, ne voulait pas le laisser mourir. Quand il lui avait dit ça, Louis s'était mis à pleurer, mais intérieurement il riait. Il riait d'un rire qui, si il avait était bruyant, aurait résonné dans toute la pièce. Comme un rire de joie. Parce que sur le coup c'était totalement ridicule. Bien sûr qu'il allait mourir, il le savait, depuis le temps qu'il mettait tout en place dans sa tête. Et ce n'était sûrement pas Styles qui pourrait lui prendre ça.

Après s'être lavé les cheveux et le corps, il sortit de la douche et s'enroula la taille dans une serviette. Il partit dans sa chambre chercher des vêtements propres. Il les enfila rapidement et s'essuya les cheveux du mieux qu'il pu avant de se brosser les dents. En prenant son sac, Louis remarqua qu'aujourd'hui c'était le 18 février, ce qui voulait dire que vendredi, c'était les vacances. Et qui disait vacances, disait loin du lycée et de tous ses problèmes. Les vacances pour Louis s'étaient un peu comme un échappatoire. Il en profitait pour dessiner, écrire dans son journal, jouer aux jeux vidéos et dormir. Cette nouvelle pensée lui décrocha un léger sourire et il partit de chez lui. 10h20. Louis n'avait pas envie de se rendre tout de suite au lycée, il ne commençait qu'à 11h15 et attendre dans le couloir aux yeux de tout le monde n'était pas spécialement une idée plaisante. Il prit alors la direction du centre ville et une dizaine de minutes plus tard, il entrait dans un bar du coin pour s'installer à une table près de la fenêtre. C'était un bar un peu familier pour lui, c'est là qu'il venait prendre un chocolat chaud avec Niall et sa mère quand ils revenaient du parc le mercredi après-midi. Il retira sa veste et attendit de se faire servir. La serveuse brune attrapa un plateau au passage et se dirigea vers la table de Louis.

- Bonjour ! Qu'est-ce que je vous sers ?

Louis releva la tête et dévisagea un instant la jeune fille devant lui, le sourire étiré à s'en décrocher la mâchoire. Il fronça les sourcils.

- Un chocolat viennois, s'il vous plait.

- Très bien, ça arrive tout de suite.

Et elle repartit en trottinant vers une autre table, toujours son sourire béat sur le visage. Son sourire agaça un peu Louis, parce que lui, il n'y arrivait pas. Il n'avait jamais de sourire comme ça. Même quand il souriait pour de vrai, ce n'était pas ce genre de sourire. Le genre de sourire qui, quand les gens vous regardent, veut dire : je vais bien, je suis heureux et rien n'y personne ne peut me voler mon bonheur. Non. Louis, lui, il n'avait pas ce genre de sourire. Il attendit un moment et releva la tête quand il vit une tasse se poser devant lui.

- Merci.

Il avait dit ça doucement, et la légère grimace sur son visage intrigua la brune.

- Ça ne va pas ? Vous voulez autre chose ?

Zayn fronça les sourcils et ouvrit doucement les yeux. Il cligna plusieurs fois des yeux pour s'adapter à la lumière du jour. Il baissa le regard et sourit en voyant le bras de Liam autour de son ventre. Il tenta de faire un demi tour pour faire face au châtain qui dormait encore. Après plusieurs tentatives quelques peu désastreuses, le basané avait enfin réussi à se tourner sans réveiller l'autre garçon. Il le regarda un moment, il dormait bien. Il dormait vraiment. À le regarder comme ça, Zayn savait très bien que ces derniers temps Liam devait avoir mal dormi. Peut-être à cause de lui, ou peut-être parce qu'il était sorti se bourrer la gueule. Il avait une barbe naissante et les cheveux en bataille, il était presque inoffensif. Le métis pensa à profiter de ce moment pour vérifier dans son jean si il possédait encore de la drogue, mais Liam risquerait de le prendre vraiment très mal et la situation avait déjà été assez mouvementée pour l'instant. Il était revenu et c'était la seule chose qui comptait. Zayn avait de la chance d'avoir Liam. Il le savait. Un ami comme lui, toujours là, qui répondait n'importe quand et qui était capable de remettre sa fierté en question, ça ne se trouvait pas à tous les coins de rue. Liam était son meilleur ami, et pour rien au monde il n'imaginait le perdre. Jamais. Il avait beaucoup de choses à lui dire depuis trois jours, et il profita du fait qu'il soit endormi pour les lui dire.

- Merci Payno. Merci d'être revenu parce que ça commençait à devenir difficile de gérer tout, tout seul. J'ai été voir mon père parce que j'avais besoin d'argent. Je suis vraiment juste ce mois-ci pour l'électricité. Je vais devoir me trouver un autre petit boulot. Qui paye un peu mieux. Tu serais réveillé, tu me dirais sans doute que tu vas régler ça, sauf que non. Je veux plus que ça marche comme ça. Je veux pouvoir prendre un peu d'indépendance pour au moins pouvoir m'assumer si tu pars encore une fois. Je t'en veux pas tu sais. Je comprends que t'en aies marre de moi et de mes problèmes. Que je t'empêche de construire quelque chose avec quelqu'un alors que je sais que ça changera rien entre nous. Mais j'ai eu vraiment peur. Je veux pas que tu m'abandonnes pour de vrai. Je veux plus ressentir ce sentiment. Celui qui me fait mal au ventre. Ça me déchire les tripes. Tu sais ce que ça fait ? Non ? En fait, c'est comme quand une personne meurt, t'es conscient de la réalité, tu sais qu'elle est partie pour toujours mais tu ne veux pas l'accepter tout de suite. C'est pas comme être en phase de deuil ou d'acceptation, parce que dans le cas du deuil, ça passe au bout d'un certain temps. Là c'est pire parce que quand on t'abandonne, tu sais que la personne est encore vivante et le pire c'est que tu sais qu'elle reviendra pas. Jamais. Je pense que l'abandon est pire que la mort. La mort on s'y habitue, et on a quelque chose, une pierre tombale c'est toujours un bout de la personne. Comme si elle était toujours là. Alors que si elle t'abandonne, tu ne sais pas où elle est mais tu sais qu'elle ne pense pas à toi. Que toi, t'as beau faire des hypothèses, te demander ce qu'elle fait, où, quand, avec qui, t'as beau avoir ce putain d'espoir de la voir un jour franchir à nouveau le pas de la porte qu'au final ça t'empêche de vivre. Et si toi tu m'abandonnes, je crois que ce sera la pire chose. Pire que n'importe quelle mort au monde, pire que l'abandon de ma mère et ma soeur. Pire que les coups de mon père. Parce que t'as tellement prit une grande place dans ma vie que si je devais passer le reste à t'attendre et à vivre dans un espoir infini, ça me tuerait. C'est vraiment pathétique hein. J'ai l'impression d'être égoiste et de te voler ta vie des fois. Mais merci d'accepter tout ça. Merci d'être venu ce jour-là au bar. Merci de m'avoir appelé pour venir au commissariat. Merci d'être un gros con.

Il finit son murmure en enfouissant sa tête dans le cou du châtain pour se rendormir mais le moment fut de courte durée car Liam bougea légèrement. Il ouvrit les yeux et regarda Zayn contre lui. Il avait bougé. Il passa une main dans ses cheveux et entendit un grognement de la part du basané.

- T'es réveillé ?

- Maintenant oui.

Liam lâcha un rire à l'entente de la voix cassé de Zayn. Il recula pour le voir.

- Et si je vais à la boulangerie, ton réveil sera plus agréable ?

- Laisse-moi le temps de me rendormir déjà.

- Je vais marcher lentement.

Zayn ferma les yeux.

- D'accord. L'argent est sur le meuble de l'entrée. Fermes derrière toi.

Le châtain sourit et se leva pour enfiler rapidement ses vêtements. Il prendrait une douche en rentrant chez lui quand il passerait reprendre ses affaires de cours. Il passa un peu d'eau dans ses cheveux et sortit de l'appartement, refermant à clé derrière lui. Il descendit les escaliers et quitta l'immeuble en direction de la boulangerie. Liam s'arrêta devant le bar et essaya d'apercevoir une silhouette familière à travers la vitre. Il la vit au fond, près d'une table. Sûrement en train de prendre la commande d'un client. Il se décida à entrer pour lui faire une surprise de bon matin, mais elle fut tout autre.

Louis la regarda.

- Non c'est bon. Ça va.

- Vous êtes sûr ? On dirait pas...

Le châtain allait répondre mais son regard se stoppa sur la silhouette qui venait d'entrer et qui avait le regard braqué sur eux. Il se crispa sur son siège. Ce qui n'échappa pas à la brune. Elle suivit son regard et tomba sur Liam posté devant la porte. Elle sourit et se tourna vers Louis.

- Désolé, je dois y aller.

Et il la regarda s'éloigner vers Payne. Arrivée à sa hauteur, Dan sourit de toutes ses dents.

- Salut !

Le garçon lui rendit son sourire et regarda Louis.

- Il t'a dit quoi ?

Dan se tourna vers Louis et fronça les sourcils avant d'hausser les épaules.

- Rien de spécial. Je lui ai demandé si ça allait parce qu'il avait l'air bizarre.

- Fais gaffe. Il est pas commode.

- Tu le connais ?

- Ouais il est dans mon lycée. Il est pas très fréquentable.

- Il a surtout l'air triste.

Liam leva les yeux au ciel et finit par se détendre un peu.

- Tu fais quoi demain après-midi ?

- Tu veux encore m'emmener au zoo ?

- Non j'ai rendez-vous à l'hosto. Et je pensais que tu pourrais venir.

- Il faut que je vois, mais je crois que je suis de l'après-midi.

Le châtain sembla un peu déçu mais la brune lui sourit.

- Demande à Zayn.

Il la regarda surpris.

- Hein ?

- Demande à Zayn de t'accompagner.

- Pourquoi tu me parles de lui.

- Tu crois j'ai pas cramé ton sourire en coin là ?

- T'es vraiment bizarre.

Elle se mit à rire.

- Sérieusement, demande-lui. Si tu veux remonter dans son estime.

- Ouais. Pourquoi pas.

- Il te dira oui.

Liam allait répondre quand il sentit un courant d'air à côté de lui. Il se tourna pour suivre Louis du regard qui quittait le bar en marchant rapidement. Il leva de nouveau les yeux au ciel et se reconcentra sur Dan.

- Je dois aller chercher des croissants. Je te laisse.

- Ah ouais. Moi j'ai pas de croissants.

- Mange ton chat.

- Mais.

Liam se tourna.

- Mais quoi ?

- Bah rien.

- Une phrase ça se commence et ça se finit.

La brune lui fit un clin d'oeil.

- Cherche pas à comprendre.

Le garçon fit une grimace.

- Bizarre je crois que c'est trop faible pour te décrire.

Il rit et quitta le bar pour rejoindre la boulangerie. Liam prit quatre viennoiseries et retourna à l'appartement où il trouva Zayn toujours emmitouflé dans les draps, les cheveux en bataille dépassant un peu. Il s'approcha doucement et s'allongea littéralement sur lui. Le basané se mit à grogner en essayant de le pousser.

- Dégage !

- Bonjour à toi aussi bébé !

- Ferme ta gueule...

- J'ai des croissants.

- Donne !

Liam se mit à rire et se releva pour attraper le sachet et le donner au métis qui s'était assit en tailleur. Il l'ouvrit et regarda à l'intérieur.

- C'est tous les mêmes abruti.

- Et y en a marre.

Le châtain fronça les sourcils.

- Quoi ?

- Rien, laisse tomber.

- Vous êtes tous bizarre aujourd'hui.

Zayn haussa un sourcil.

- Vous ?

- J'ai été voir Dan et j'ai un truc à te proposer.

- Les plans à trois c'est mort.

- Hé mais t'es con ou quoi ?

Le basané se mit à rire et commença à manger son croissant, essayant de mettre les miettes au dessus du sachet. Liam baissa la tête, cherchant la meilleure façon de lui proposer de l'accompagner.

- Demain je vais... À l'hôpital. Pour, tu sais, un bilan sur... mes problèmes.

Zayn le regarda attendant la suite.

- Tu veux venir ?

- Quoi ?

Liam sourit.

- Enfin je veux dire, t'es sûr ?

- Si tu veux pas je comprends. C'est glauque les hôpitaux.

Le basané finit son croissant et s'essuya les miettes autour de la bouche avant de répondre.

- Non, t'es con. Bien sûr que je viens.

Il regarda son réveil.

- Par contre on va être à la bourre si on se dépêche pas.

- Faut que je prenne une douche.

- Moi aussi.

Ils se lancèrent un regard de défi avant de s'élancer tous les deux vers la porte de la salle de bain. Zayn réussit à entrer le premier, il ferma la porte et éclata de rire. Un rire qui lui fit du bien autant qu'à Liam. Parce que putain, ouais ça lui avait manqué.

- Putain.

- On peut la prendre à deux si tu veux.

- Vas-y.

Zayn se mit à rire de nouveau et se sentit rougir. Il ferma le verrou à clé et glissa sous la douche. Il eut juste le temps d'entendre Liam avant d'allumer l'eau.

- Que de la gueule.

Louis venait d'arriver au lycée. Une dizaine de minutes avant la sonnerie. Il resta un peu en retrait de l'entrée, épiant les gens qui arrivaient et repartaient. Il se surprit à chercher Harry du regard au milieu de la foule. Il ne savait toujours pas pourquoi il était partit comme un voleur ce matin. Il lui avait montré ses cicatrices, il pouvait bien lui montrer son tatouage en retour. Quel connard tout de même. La sonnerie se fit entendre au moment où il l'aperçut franchir la grille, suivit de ses trois petits chiens. Louis se leva rapidement pour entrer dans le bâtiment. Moins il le verrait, mieux il se porterait. Il se dirigea vers son casier et échangea ses livres. Il avait toujours le livre de Niall. Il le mit dans son sac en ayant l'intention de passer chez lui rapidement dans la soirée pour le lui rendre. Louis regarda son emploi du temps et referma son casier pour partir en direction de sa salle de philosophie. Il aperçut Alfa et une fille de sa classe entrer dans les toilettes, ça faisait un moment qu'il ne lui avait pas parlé. Après tout ce qu'elle avait fait, il n'avait pas le droit de la laisser tomber comme ça, surtout pour passer du temps avec Styles. Il savait très bien que cette idée ne lui plaisait pas, mais le temps qu'il passait avec lui était toujours imprévu, ils commençaient par s'embrouiller puis ils s'embrassaient et puis un événement toujours inconnu venait faire foirer le reste. Mais Louis n'avait pas le temps d'y penser. Il devait se dépêcher pour ne pas arriver en retard. Il marcha la tête baissée pour éviter de sentir le regard des autres mais il sentit ses deux épaules se faire bousculer. Sous la pression du coup, il lâcha ses livres. Il se pencha et regarda discrètement par-dessus son épaule pour voir Payne et Malik s'éloigner en se tapant dans la main et en riant. Louis sentit un courant d'air près de lui et releva la tête pour voir une touffe blonde penchée à sa hauteur.

- Qu'est-ce que tu fais ?

- Bonjour à toi aussi Louis.

- T'es au courant qu'on est au milieu du couloir ?

- Merci, j'ai encore mes deux yeux.

Niall ramassa les feuilles de Louis et lui tendit.

- Harry m'a poussé à venir t'aider.

- Il est con ou quoi ?

- J'en sais rien. Il y a bien longtemps que j'ai arrêté de vouloir le comprendre.

Il sourit et tourna la tête vers Harry, posté près de la porte de la bibliothèque, Louis suivant son regard. Il croisa le regard sombre du bouclé qui lui fit froid dans le dos. Louis ramassa le livre de géo.

- Oh t'as toujours mon livre ?

- Oui j'allais passer dans la soirée te le rendre. Mais comme t'es là.

- Merci, j'en ai besoin en plus. J'avais complètement zappé que tu l'avais.

Ils se relevèrent en même temps. Niall ébouriffa ses cheveux.

- Faut que j'y aille.

Louis hocha la tête.

- Ah ! T'as pas de problèmes avec Harry ?

- Si depuis six mois pourquoi ?

- Louis.

- Non t'inquiète.

- T'es sûr ?

- Niall, je ne pense pas que tu sois le mieux placé pour qu'on parle de ça.

Niall fronça les sourcils et prit un air sérieux que Louis ne lui connaissait pas.

- Faut qu'on se voit. Rapidement.

Le châtain fronça les sourcils et bégaya.

- Euh. Ok.

Et il partit dans sa salle. Il s'installa dans le fond, évitant le regard moqueur de Payne. Louis commença à griffonner sur sa feuille. Harry ne vint pas au cours ce matin là. Et Louis se sentit légèrement tendu. Il se demanda si c'était de sa faute et à cause de ce qu'il avait fait ce matin, ou si tout simplement, Harry avait préféré sécher pour se taper deux, trois putes.

- Comme vous le savez, c'est bientôt les vacances. Et donc pour éviter que vous vous ennuyiez, je vais vous donner une dissertation plutôt complexe. Notez. « Avons-nous besoin des autres pour être heureux ? ». Le devoir sera à rendre pour le mardi de la rentrée. Aucun délais possible.

Louis resta le regard rivé sur sa feuille pour relire le sujet. Alors c'était ça. Il n'était pas venu en cours juste pour avoir le prétexte de venir chez lui.


Louis William Tomlinson

On a fini une heure plus tôt aujourd'hui. Et en rentrant, le seul truc qui m'a attiré c'est mon lit. Alors je me suis affalé dessus et j'ai enfoncé ma tête dans mes draps. Ils sentaient Styles. Comme son t-shirt. Mais ça ne m'a pas dérangé, avec tout le temps qu'il passe ici, ça ne me choque même plus. Je me suis mis sur le dos et j'ai réfléchit. Alfa a raison. Cette espèce de relation est malsaine. Pas dans le sens où j'embrasse un garçon. Parce qu'honnêtement mon orientation sexuelle, je m'en contre fiche. Ce qui me dérange c'est que le garçon que j'embrasse ce soit Styles. Je ne sais pas si j'aime ça, le fait qu'il m'embrasse, les moments qu'on passe ensemble, ou l'ensemble de cette relation. Je n'aime pas qu'il m'embrasse, j'ai l'impression qu'il me frappe à travers ses baisers. Ça me prend aux tripes mais pas comme avec mon ancienne petite amie. Avec elle j'aimais ça dans le sens où c'était agréable et je l'aimais. Là, c'est tout autre chose, j'ai l'impression de devoir détester ça parce que sinon cela voudrait dire que j'aime souffrir et ça, c'est un peu sadique sur les bords. Et je crois que je n'arriverai jamais à cerner ce gars. Il est beaucoup trop lunatique. Je ne pense pas qu'il soit du genre bipolaire ou malade genre schizophrène. Non. Je pense que, comme il me l'a dit, il est conscient de ce qu'il fait et que ces changements d'humeur sont son reflet. Il sait ce que je pense de lui et il est toujours là. Je sais ce qu'il pense de moi... Quoique, non, je ne sais pas. Je ne sais pas ce qu'il pense de moi, hormis le fait que je sois faible et pathétique. Je devrais lui demander, même si je sais qu'il détesterait ça parce que ça le déstabiliserait. Il n'aime pas ça, que j'ai une partie du contrôle, ça le rend vulnérable. Je crois que je réfléchis trop. J'en viens à me demander ce que ça ferait de vivre sans penser chaque jour à la mort. Je me demande si je serai capable d'être comme lui. De vivre avec une conscience aussi malsaine que la sienne. Ou d'être comme Niall, vivre avec des regrets. Je me demande si leur passé est plus lourd que le mien. Je crois qu'Harry ne mérite pas qu'on lui porte de l'attention parce que lui, tout ce qu'il fait, c'est détruire les autres, et les personnes méchantes, ne méritent pas de vivre mieux que les autres. Je me demande si il le pense vraiment quand il dit qu'il veut être désolé, qu'il veut m'aider. Je me demande ce qu'il ferait si je lui disais que, oui, je veux bien voir ce que ça fait de penser mériter sa place dans le monde. Je pense qu'il serait bien plus vulnérable parce qu'il serait obligé de faire des efforts. Il serait obligé de se remettre en question, et de s'ouvrir. Et ça pour lui, c'est comme sourire pour moi, impossible. Harry n'est pas quelqu'un de sincère, il est une ombre. Et comme une ombre, il s'est incrusté en moi. Et je pense que c'est ingérable. J'ai peur de ne pas gérer la suite des événements. Si je n'arrive pas à lui trouver une faille, je sais que ça me mènera à ma perte beaucoup plus vite. Il me faut un truc. Une idée. Je tourne la tête en soufflant vers le plafond en cherchant mon téléphone sous l'oreiller.

à Niall - c'est quoi la faille de styles ?

Après tout, le seul qui m'aiderait les yeux fermés c'était bien lui. Et bingo, j'ai su que j'avais raison quand j'ai vu son nom s'afficher quelques minutes après. Sauf que la réponse, elle, je m'y attendais moins.

de Niall - toi.

Là, je n'avais plus le droit à l'erreur. On allait inverser les rôles bien plus rapidement que prévu.

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