CHAPITRE XXXIII


Point de vue , Externe

Harry referma son ordinateur et passa une main sur son visage et dans ses cheveux. Pourquoi. Pourquoi ce mail. Pourquoi aujourd'hui. Pourquoi après tout ce temps. Il fallait bien qu'il l'avoue, il venait de se faire prendre de court. Harry prévoyait beaucoup de choses, mais celle-là, jamais il n'y aurait pensé. Qui aurait pu vouloir le détruire au point d'avoir l'énergie de retracer son passé pour trouver ces documents d'archives classés aux affaires de la ville. Cette histoire avait crée un scandale énorme à cause du gros titre. Les gens du voisinage avaient commencé à accuser son père de violence envers sa mère, qu'Harry était un enfant turbulent à qui on laissait tout faire et qui avait encore joué trop près de la cheminée. Alors que non. Evidemment ce n'était rien de tout ça. Son père était peut-être un salaud mais pas au point d'être violent. Le bouclé, lui, était turbulent, mais il n'était pas stupide. Non. Ce n'était rien de tout ça. C'était un accident. Juste un accident comme il en existe partout. Le scandale avait pris forme juste parce que le nom de leur famille faisait parler. Puis l'affaire avait fini classée, tous les liens internet et les fichiers avaient été supprimés. Les journaux avaient été jetés pour la plupart, Harry en avait toujours un. Mais personne ne pouvait l'avoir trouvé ici. Il réfléchit et se rendit compte que ça pouvait être n'importe qui. Après tout, tout le monde pouvait trouver à reprocher à la famille Styles. Mais quand même pas au point de se servir de ça. Ça ne pouvait pas être Louis. C'était forcément quelqu'un qui en connaissait beaucoup sur lui. Liam ? Zayn ? Non. Niall ? Après tout, il avait déjà bien cherché la merde et Harry avait très bien compris qu'il était souvent là où on ne l'attendait pas. Mais c'était déjà beaucoup plus recherché et Niall n'était pas aussi malin. Il relu le mail, l'imprima et sortit rapidement pour prendre la route. Le temps du trajet lui paru interminable. Il jura plusieurs fois sur la conduite des autres automobilistes, crispé sur ses pédales et ses doigts tapotant nerveusement son volant en cuir.

Arrivé dans l'allée de l'entreprise familiale, Harry se gara à l'arrachée devant l'entrée du bâtiment principal. Il descendit de la voiture et lança les clés au portier en lui faisant signe de faire gaffe. Il entra par les portes coulissantes et passa devant le bureau d'accueil, se faisant héler par l'hôtesse.

- Excusez-moi !

Harry fit la sourde oreille et continua d'avancer. La brune se leva de derrière son comptoir et éleva la voix.

- S'il vous plait ! Vous n'avez pas l'autorisation d'emprunter cet ascenseur.

Le bouclé souffla et fit demi-tour.

- Je dois voir monsieur Styles.

- Vous ne pouvez pas voir le directeur sans rendez-vous.

Il afficha un air sarcastique.

- Vous êtes nouvelle n'est-ce pas ?

L'hôtesse haussa les sourcils et bafouilla.

- Euh... Oui. Pourquoi ?

- Je m'appelle Harry Styles, donc si je veux voir le patron, je le fais. Vous n'êtes pas très maligne, mais physiquement ça peut faire l'affaire.

- Pardon ?

Harry lui fit un clin d'oeil et monta dans l'ascenseur. À l'intérieur de la cabine, le bouclé commença à se sentir énervé, ses mains tremblantes. Quand les portes s'ouvrirent, il sortit en trombe et tomba nez à nez avec l'assistante de son père.

- Oh Harry.

- Sandra. Je dois passer.

- Désolé, votre père est au téléphone avec un entrepreneur important.

- Et bien il le rappellera.

- Harry, je ne pense pas que ce soit une...

Il la décala sur le côté et entra sans frapper au moment où son père raccrochait. Il leva les yeux aux ciel et prit la parole.

- Harry. Je t'ai déjà dit de ne pas venir au bureau sans m'avertir. Et Sandra ? Sandra ne t'a pas dit que j'étais occupé ?

Exaspéré par le comportement de son père, Harry sortit les papiers de sa poche et les jeta sur son bureau. Il regarda son père froncer les sourcils et prendre les papiers en main. Il blêmit après avoir lu le document. Evidemment, Harry avait seulement imprimé la page de journal et pas le texte qui y était joint. Son père jeta le papier sur son bureau.

- Où est-ce que t'as trouvé ça ?

- Ah mais je ne l'ai pas trouvé. Quelqu'un l'a fait à ma place. Je l'ai reçu par mail.

- Et ? C'est sans doute une mauvaise blague.

Harry laissa échapper un rire nerveux.

- Je rêve. C'est toujours la même chose.

- Qu'est-ce que tu veux que je te dise ?

- C'est toi ?

- Pardon ?

- J'en sais rien, tu me pourris la vie, tu me rends responsable de tout.

- C'est ridicule. Tu es ridicule Harry. Rien ne justifierai de ressortir ce torchon.

- Comme toujours. Tu ne comptes pas ouvrir les yeux ?

- Harry. Rentres à la maison et jettes ça.

- Tu changeras jamais hein ?

Son père fit la sourde oreille et continua d'écrire sur ses papiers. Le bouclé souffla et reprit sa feuille pour la remettre dans sa poche. Il commença à partir puis s'arrêta au dernier moment pour se retourner.

- T'es vraiment un lâche, fuir ses problèmes c'est tellement pathétique, surtout à ton âge.

Et il quitta la pièce, laissant son père, les doigts crispés sur son stylo.

- Dan, dépêche-toi !

- Je trouve pas mes chaussures !

- Bah mets-en une autre paire !

- Non ! Je veux cette paire-là !

- Hé mais t'es chiante en vrai !

Liam allongé dans le canapé vit la brune débarquer à cloche-pied en train d'enfiler sa chaussure.

- T'as fini de crier dans tout l'appartement ? Tu fais peur à Voyou !

- C'est toi qui crie.

- Non, moi je suis très zen.

- Bon t'es prête maintenant ?

- Je peux me coiffer vite fait ?

Le châtain se leva et la tira par le bras jusque dans l'entrée.

- Non ! Par pitié non ! T'as déjà mis 20 minutes pour tes chaussures, ça suffit. On va être en retard.

- Tu m'as même pas dit où on allait.

- C'est une surprise !

- Raison de plus pour que je me méfie.

- Fais-moi confiance un peu. J'fais un truc gentil et toi tu me recales déjà.

Le garçon fit une moue triste qui fit ricaner Dan. Elle mit ses cheveux en place et attrapa Liam par le bras.

- Désolé. C'est bon je te fais confiance. Vas-y. Je te suis.

Il sourit et sortit de l'appartement suivit par la brune.

Harry se gara devant la maison du blond et descendit de sa voiture. Il frappa rapidement et attendit un peu avant que Niall ouvre la porte en soupirant.

- Tu viens me casser la gueule toi aussi ?

- Comment ça moi aussi ? T'as l'air en pleine forme.

- Zayn est passé l'autre jour, dans le but de me frapper, mais il ne l'a pas fait au final.

- Pourquoi ?

- Parce que j'avais raison.

- Je peux entrer ?

- J'ai le choix ?

- Non.

Et il poussa Niall sur le côté pour avancer jusqu'aux escaliers. Le blond sentit ses poings se serrer et il suivit le bouclé à l'étage.

- Tu veux quoi ?

- Comprendre.

- Comprendre quoi ?

- Joue pas au plus con avec moi Niall.

- Bon. Tu veux savoir quoi ?

- Tu as vu Louis me frapper ?

Le souvenir de cette scène revint dans la mémoire du blond et lui décocha un sourire narquois.

- Oui. Et c'était assez... jouissif.

- Niall.

- Il t'a mis une belle branlée.

- Il m'a pris par surprise.

- Oh pitié Harry. Tu t'es fait prendre à ton jeu c'est tout.

- Depuis quand ?

- Depuis quand quoi ?

L'irlandais voyait bien dans la façon de se déplacer d'Harry qu'il s'impatientait.

- Depuis quand tu préparais ton petit plan.

- J'avais rien prévu du tout, c'était juste une accumulation d'occasions.

- T'as bien foutu la merde.

- Zayn l'a dit aussi.

- Tu lui as dit ? Pour Louis.

- Non. Je préfère que ça reste entre nous. Ça me laisse un moyen de pression.

- Joue pas avec moi Niall.

- Pourquoi ? T'as peur de pas assumer ?

- J'ai rien à cacher.

- Pourtant ton passé pourrait te rattraper.

Et là, le ton que venait d'employer Niall tout au long de sa phrase, ses yeux bleus dans les yeux émeraudes du bouclé, venait de tout déclencher. Harry fronça les sourcils, jouant nerveusement avec ses mains. Evidemment que c'était lui. Niall. Depuis le début. Il avait tout. Il savait tout ce qu'il y avait à savoir. Il en savait trop. Harry se faisait mettre sur le côté en douceur, sans s'en rendre compte, Niall l'excluait du jeu. Il se leva et s'approcha du blond.

- Toi.

- Harry.

Il lui attrapa le col de son polo et le colla au mur.

- Niall tu devrais arrêter de mettre ton nez partout. Tu sais rien.

- J'en sais peut-être plus que tu ne le penses.

- N'en sois pas si sûr. Arrête de chercher. Je suis le maître du jeu.

- Le maître du jeu ? Mais laissez-moi rire. Allez Yu-gi-oh, lâche-le.

Les deux garçons tournèrent la tête vers la porte.

- Louis ?

- Qu'est-ce que tu fais là toi ?

- Harry, toujours agréable et étouffer par la joie de vivre à ce que je vois.

Niall fronça les sourcils et passa de l'un à l'autre. Harry serra un peu plus le col du blond en regardant le châtain sur le pas de la porte. Deuxième fois. Il devrait s'y préparer à l'avenir.

- On est occupés.

- Je m'en fous. Je suis venu voir Niall. Donc, je ne sais pas. Tu pourrais faire un truc intelligent pour une fois. Comme... Partir ?

Harry lâcha Niall et s'approcha de Louis.

- Ne me parle pas comme ça. N'essaie pas de faire le malin devant Niall.

- Va-t-en Harry.

La voix de Niall était ferme. Le bouclé regarda le blond et se pencha vers Louis.

- Je t'attends chez toi. Ne crois pas que je vais te laisser faire ton petit numéro.

Louis se raidit et l'attrapa par le col de son perfecto pour l'attirer à lui.

- N'essaie même pas de fouiller dans mes affaires !

Le bouclé sourit et partit, fier de lui. Louis reporta son attention sur Niall qui remettait son vêtement en se regardant dans la glace.

- Il est nerveux en ce moment.

- Tu lui as fait quoi ?

- Pardon ?

L'irlandais regarda Louis dans la glace.

- Tu lui as fait quoi pour qu'il te colle au mur ? Je pensais que j'étais le seul bénéficiaire de ce traitement.

- Cherche pas à comprendre, je lui ai dit deux, trois choses sur lui qui ne lui ont pas plu. (Il se tourna finalement vers le châtain) Pourquoi t'es venu ?

- Je voulais t'emprunter ton livre de géo. J'ai oublié le mien au lycée et j'ai un dm pour demain. Alfa n'est pas là et je ne me voyais pas demander à Payne ou Styles.

- Oui, pas de problèmes.

Le blond partit fouiller dans sa commode pendant que Louis parcourait le mur plein de babioles de Niall. Des tickets de concerts, des médiators, des cartes postales et des photos. Beaucoup de photos. Dont une que Louis ne put s'empêcher de prendre dans ses mains.

Il regarda la photo un moment et se mit à sourire. Il se rappelait très bien du jour où le cliché avait été pris. Ils revenaient du restaurant après avoir fêté l'anniversaire de Niall avec leurs parents.

- Louis ?

Le blond le sortit de ses pensées. Louis secoua la tête et montra la photo.

- C'est la seule que tu as gardé ?

Niall se mit à sourire timidement.

- Non. J'ai un carton là-bas, avec des souvenirs. J'ai accroché que celle-ci parce que les gars ne peuvent pas voir ta tête, donc ils me posent pas de questions.

- Oh...

- Mais c'est aussi parce que je sais ce qu'elle représente pour moi. C'était l'une des meilleures journées de ma vie. Et...

Louis acheva sa phrase.

- C'était avant que je partes...

- Ouais.

Un silence un peu pesant s'installa entre les deux garçons. Niall souffla et parla le premier.

- Voilà le livre.

Le châtain le regarda et remit la photo en place. Il prit le livre et sourit avant de partir.

- Merci, je te le ramène demain soir.

- Pas de problèmes.

Niall l'accompagna jusqu'aux escaliers et le regarda descendre et quitter la maison comme si il avait toujours fait ça. Il allait retrouver son Louis. Il le voulait. Il le savait.

- Oooh Liam !

La brune descendit de la voiture et se mit à trépigner sur place. Liam descendit et ferma la voiture avant d'aller rejoindre Dan de l'autre côté.

- Ça te plait ?

- Un zoo nocturne c'est trop cool.

Elle l'entraîna vers l'entrée en le tirant par le bras. Liam la regarda devant le guichet.

- T'as cru que j'allais payer ?

- Liam.

- C'est bon je rigole.

Il paya en ricanant et suivit la jeune fille qui commençait à déambuler au milieu des singes.

- Hé Liam ! Y a ton frère là.

- Tu cherches à ce que je t'enferme avec eux ?

Dan se mit à rire et continua d'avancer au milieu des enclos, prenant des photos de tous les animaux, ce qui n'échappa pas au châtain.

- Attends, tu vas tous les prendre là ?

- Mais ils sont trop kiki, regarde il est pendu par la queue.

- T'as des photos de singes et même pas de moi. On n'a pas la même définition de photos intéressantes.

- Je t'ai en vrai toi.

Machinalement le garçon passa son bras autour des épaules de Dan et l'emmena jusqu'aux lions où elle s'émerveilla devant les lionceaux qui se roulaient dans l'herbe.

- Oooooh ils sont adorables. J'en veux un.

- (Commençant à chanter) C'est moi Simba, c'est moi le roi, du royaume animal.

- Non non. Je t'arrête tout de suite. T'es peut-être le roi, mais le roi des cons seulement.

Elle se mit à rire et partit en courant en voyant l'expression outrée du châtain.

- Je te jure que je vais te balancer au milieu des reptiles.

Liam la rattrapa finalement à hauteur de l'enclos des girafes.

- Je te manquais ?

- Non.

- Même pas un tout petit peu ?

- Non.

- Même un tout petit peu riquiqui ?

- Non.

- Tu fais la tête Liam ?

- Non.

- Tu m'aimes ?

- Non.

- Tu m'aimes un petit peu ?

- Non.

- Mais je suis gentille.

- Non.

- Moi je t'aime.

- Je sais.

Et il lui fit un clin d'oeil avant de partir vers un entre enclos. Dan fronça les sourcils en se dirigeant d'un pas déterminé à la suite de Liam.

- Arrête de retourner mes paroles à ton avantage ! Je ne suis pas d'accord avec ces pratiques ! Et attends-moi ! Il fait nuit, j'ai peur !

- Tant mieux.

- T'es vraiment méchant Liam.

- Je sais Dan.

- J'te déteste.

- T'as dit que tu m'aimais il y a deux minutes. Zéro crédibilité.

- Je m'en fiche. Je t'aime plus. Je reste là, même.

Liam se retourna et regarda la brune les bras croisés au milieu du chemin, raide comme un piquet.

- Gamine.

- Couillon.

- M'oblige pas à venir te chercher.

- Bah pars tout seul. Je vais me faire recueillir par les animaux.

- Idiote.

Le garçon commença à marcher vers elle et l'attrapa par la taille pour la mettre sur son épaule. Il marcha jusqu'à la sortie, sans prêter attention aux coups de poing qu'il recevait dans le dos.

- Tu vas te faire mal.

- Lâche-moi.

- Arrête de gesticuler.

Dan se mit à ricaner de façon moqueuse.

- Tu connais ce mot ?

- Il n'est pas trop tard pour te jeter au milieu des bêtes.

La jeune fille recommença à lui donner des petits coups dans le dos et des claques sur l'arrière de la tête.

- Continue d'être chiante et je te donne pas ton cadeau.

Dan releva la tête et sourit de toutes ses dents.

- J'ai un cadeau ?

- Oui. Enfin pas pour l'instant.

Ils arrivèrent à la voiture et Liam reposa Dan au sol.

- Attends-moi là.

Il s'éloigna jusqu'à l'entrée du zoo et revint quelques minutes plus tard.

- Tiens.

Il lui tendit un lionceau en peluche, que la brune prit dans ses bras.

- Oh il est trop mignon. Merci.

- Allez monte.

Liam passa côté conducteur pendant que Dan s'installait sur le siège passager avec sa peluche.

- Il est trop génial.

- Pas autant que moi.

- Mmh...

- Je t'ai emmené à un zoo nocturne. Une peluche ça fait pas ça.

- T'es chouette.

- Merci.

Le trajet se passa en silence, Liam lançant des regards en coin à la brune qui somnolait contre son lion.

- Tu restes ce soir ?

- Non. Je peux pas.

- Tu vas voir Zayn ?

- Non.

Le silence retomba directement, Dan se mordant la lèvre après sa gaffe monumentale. Elle regarda le paysage défiler et attendit que le châtain se gare devant son immeuble. Elle se détacha et regarda sa peluche avant de tourner la tête vers Liam, le regard perdu devant lui. Elle hésita un instant et se pencha vers lui pour lui embrasser la joue avant de se remettre au fond de son siège, sentant le regard surprit de Liam peser sur elle.

- Désolé. Pour Zayn, je veux dire. Et merci. C'était cool. Et le lion. Il est cool aussi.

Et elle descendit de la voiture, partant vers son immeuble, le lion sous le bras. Le châtain la regarda un moment puis redémarra pour rentrer chez lui. Il fit un détour par la ville et regarda la silhouette basanée qui marchait doucement sur le trottoir. Liam remarqua qu'il se tenait encore une fois les côtes. Il serra son volant et accéléra pour ne plus l'avoir dans son champ de vision.

- J'espère que t'as rien touché.

Harry releva la tête du magazine qu'il tenait dans les mains.

- Bonsoir Louis. T'as l'intention de te faire tatouer ?

Il joint son geste à ses paroles en montrant le magazine qu'il tenait entre les mains.

- Ne fais pas de mal à Niall.

- Pourquoi ? Qu'est-ce que ça peut te faire ?

- Il n'est pas comme toi ni comme tes copains. C'est quelqu'un de bien, lui.

- Tu sous-entends que je ne suis pas quelqu'un de bien ?

- J'ai déjà dit ce que je pensais à ce sujet.

Louis posa le livre de géographie sur son bureau et retira son pull, entraînant un bout de son t-shirt avec lui.

- Tu pourrais retirer ton t-shirt ?

- Et puis quoi encore.

- J'ai envie de te voir.

- Va sur youporn si t'as des envies à assouvir.

Il balança son pull dans son armoire et s'assit sur sa chaise de bureau, commençant à lire son dm.

- Tu ne m'as pas répondu.

- Quoi ?

- Tu veux te faire tatouer ?

- Qu'est-ce que ça peut te faire.

- Tu vas te faire quoi ? Des hirondelles comme un dépressif ? Le signe infini ?

- Ferme-la.

- Ah j'ai compris.

Louis ne répondit rien et commença à écrire sur sa feuille, ne prêtant pas attention au bouclé qui était maintenant à sa hauteur. Il laissa tomber le magazine sous son nez, et le châtain souffla agacé.

- Tu peux arrêter. J'ai du travail.

- C'est un numéro spécial bras.

- Et alors ?

- Tu cherches un tatouage qui pourra recouvrir tes pathétiques cicatrices.

Et ce fut le mot de trop. Louis lâcha son crayon et se jeta sur Harry qui tomba au sol.

- Tu comprends pas quand on te dit de la fermer, connard ?

Harry sourit et regarda Louis droit dans les yeux, les reflets bleus de ses yeux virant en une couleur beaucoup plus sombre.

- C'est pas de ta faute si t'es faible tu sais. Quoique... Si. En fait c'est de ta faute. T'es mal dans ta peau mais tu fais rien pour t'en sortir.

- Au moins j'assume ce que je suis, j'assume d'avoir une gueule de cadavre et le corps abîmé. J'assume mes pathétiques cicatrices comme tu dis, parce qu'elles font parties de moi. C'est toujours mieux que de se cacher derrière un rôle comme d'autre.

- Tu veux dire quoi là ?

- Que toi t'assumes rien. T'assumes pas qui tu es.

- J'assume d'être un connard, l'incarnation du mal comme tu dis.

- Mais t'assumes pas le gars mal dans sa peau, rejeté et ignoré par son père.

- Louis.

- C'est quand même assez drôle, c'est moi la victime et pourtant j'ai l'impression qu'on se ressemble sur certains points. Et même si ça me répugne et que j'ai envie de m'arracher les organes, je suis fier parce que moi, je suis faible et je le sais. Le monde entier le sait. Mais toi, Harry, toi t'assumes rien, t'es lâche et cruel. T'es faible et mauvais. T'es l'interprétation parfaite que je me fais du diable. Un pauvre gars torturé et mal dans sa peau, qui cherche satisfaction en détruisant la vie des autres et à mes yeux, tu perds tellement d'estime.

Harry le regardait droit dans les yeux, c'était un combat contre lui-même de ne pas lui répondre ou même le gifler. Il encaissait sans rien dire et s'arrêta à ses dernières paroles.

- T'as de l'estime pour moi ?

- T'emballe pas. J'estime la façon dont tu fais tout pour entretenir ton image alors que tu sais que t'as perdu d'avance.

Et sans rien répondre, le bouclé releva la tête pour embrasser Louis. Il l'embrassa violemment. Il aurait sûrement les lèvres rouge sang après cet échange mais c'était la seule chose qui lui permettait de se contrôler au moment même où Louis lui lançait ses mots en pleine face. Le châtain rentra dans son jeu et plaça une main dans son cou pour l'attirer plus vers lui. Harry recula la tête au bout de plusieurs minutes pour reprendre son souffle. Louis ouvrit les yeux et le regarda intensément et parla entre deux respirations.

- Et mes cicatrices sont très jolies.

Le bouclé, surprit, baissa instinctivement les yeux vers les avants-bras de Louis mais fit face au tissu de son sous-pull. Il pencha la tête sur le côté et le fixa avant de parler dans un souffle.

- Montre-les moi alors.

Et il ne lui laissa pas le temps de répondre qu'il l'embrassait de nouveau, l'attrapant par la taille pour le rapprocher de lui.

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