CHAPITRE XXVIII
Louis William Tomlinson
On est vendredi matin, si Styles pense vraiment que je vais lui obéir et me rendre à cette fête qui a lieu ce soir, il se trompe complètement. Je suis peut-être naïf mais je connais Styles, il a sans doute un truc derrière la tête, un truc pour bien m'humilier. Seul ou avec ses copains pour éviter de se salir les mains. En plus ce Lewis je le connais pas, je vois pas pourquoi j'irais m'incruster. Et ce genre de fête j'en ai entendu parler, drogue, alcool, des putes. Je me demande comment les parents de ce gars peuvent le laisser faire ce genre de trucs. Je n'irai pas parce que ce n'est pas ma place et que je ne veux pas m'abaisser aux menaces de cet abruti. Je n'ai pas répondu à son sms et il a pas vraiment apprécié à en voir les regards qu'il me lance depuis mercredi. On est en cours d'anglais et honnêtement, si je pouvais partir en courant je le ferai bien volontiers. Juste pour éviter de sentir son regard sur moi.
Point de vue , Externe
- Pourquoi tu le regardes comme ça ?
Le bouclé tourna la tête vers Liam.
- Harry.
- Tu devrais écouter le cours. Ta moyenne est mauvaise.
- Qu'est-ce que tu prépares ?
- Rien.
- Tu veux le faire venir à la fête ?
- Pas besoin de lui demander. Il viendra.
- Pourquoi tu crois ça ?
- Liam. Pose pas de questions.
- Pourquoi tu fais rien depuis le début de la semaine ?
- Quoi ?
- On l'a laissé tranquille. Pourquoi ?
- Pour rien.
- T'avais déjà prévu ton truc c'est ça ?
Harry sourit et tourna une dernière fois le regard vers Louis, assit à sa place en train d'écrire. Il viendrait. Même si il ne le voulait pas, il finirait par se pointer. Et ça, Harry le savait.
Louis William Tomlinson
Finalement je suis devant la maison de ce Lewis. J'ai décidé de venir au dernier moment, mais pas pour me soumettre aux petites exigences de Styles, non, au contraire. Je pense qu'il me doit des explications après ce qui s'est passé. Qu'il m'explique pourquoi il est venu toutes ces fois et pourquoi il m'a embrassé. Pourquoi il a tout arrêté du jour au lendemain et pourquoi il m'ignore comme si rien ne s'était passé ? Voilà pourquoi je suis là. Pour avoir des réponses et parce que si il a bu, peut-être qu'il sera plus facile à faire parler. Je suis un peu comme lui en faisant ça. Je me déteste encore plus pour ça. Mais je m'en fous. Il a raison, pour obtenir ce qu'on veut, il faut être un salaud. Alors je suis là, devant chez Lewis, prêt à me jeter dans la gueule du loup sans personne pour me dire ce que j'ai à faire ou pour me retenir si ça dérape. Respire Louis. Respire et avance.
https://youtu.be/t5NMj6kInNE
Quand je passe le pas de la porte, j'en prends plein la gueule. Une ambiance tamisée dans les tons rose/violet, des gens partout, de la musique beaucoup trop forte, du sexe, de la drogue et de l'alcool, je ne suis même pas choqué à vrai dire. Mais je ne suis bel et bien, pas à ma place. J'essaie de me faufiler à travers le gens, me faisant bousculer et plaquer contre le mur au passage. J'aperçois Niall jouer à Guitar Hero, puis Zayn et Liam sur le canapé, la langue fourrée dans la bouche de meufs beaucoup trop âgées pour être au lycée. À en voir leurs têtes, ils ont déjà bien bu alors qu'il est un peu plus de 23 heures et que la soirée a débuté depuis une heure. Je trouve ça ridicule, mais je continue d'avancer jusqu'à l'endroit où il y a l'air d'y avoir le plus de monde. Je cherche Styles du regard mais je ne vois rien à cause de la fumée. Alors j'avance encore jusqu'à trouver la piste de danse et, évidemment, où je le trouve lui. Collé-serré contre deux meufs de l'équipe des cheerleaders, un verre à la main et la tête plongée dans le cou de l'une d'elle. Je lève les yeux au ciel tellement je trouve la situation pathétique. Je suis pathétique d'être là, parce que je sais qu'au fond je suis venu pour voir ce qu'il me réservait et ce que j'ai devant les yeux, c'est ma réponse. De la provocation à l'état pure. Maintenant que je le vois comme ça, je sais qu'il veut juste m'en mettre plein la gueule. Il ne m'a pas vu, en même temps vu comment il a l'air hypnotisé par Rachel... En tournant la tête, j'aperçois le bar. Si lui il essaye de me prouver quelque chose en m'ayant amené ici, alors on va être deux. Parce que faire le salaud, je crois que ça commence à me plaire. Et un double whisky avec glace. Pour commencer.
Point de vue , Externe
Le métis s'écarta de la brune et pencha la tête sur le côté. Il donna un coup d'épaule au châtain et lui fit un signe de tête.
- Tomlinson est là.
Liam tourna la tête vers la piste de danse où le châtain était accoudé contre le mur.
- T'es sûr ?
- Bah regarde-le, il a l'air complètement perdu.
- Alors c'était ça.
- Quoi ?
- L'idée d'Harry.
- Tu crois qu'il est là pour qu'Harry l'humilie ?
- J'en sais rien Zayn. J'te dis juste qu'il est pas venu parce qu'il en avait envie.
- Et le fait qu'il se bourre la gueule c'était dans l'idée d'Harry ?
- Je crois pas. Et c'est assez drôle si ça ne se passe pas comme prévu.
Zayn n'eut pas le temps de répondre, que la brune fourrait de nouveau sa langue au fond de sa gorge. Le blond qui buvait sa bière dans son coin avait suivit de loin la conversation des deux garçons. Lui aussi avait remarqué la présence de Louis et lui aussi savait très bien qu'il n'aurait normalement pas dû être là.
- Niall ?
L'appelé tourna la tête.
- Tu veux ta revanche ?
Il posa sa bouteille sur le meuble et attrapa la guitare qu'on lui tendait. Il était venu se vider la tête et c'était bien parti.
Louis William Tomlinson
Je crois que c'est le sixième verre que je m'enfile et je dois avouer que je tiens plutôt bien l'alcool. Au contraire de la dernière fois pendant mon escapade forcée avec Styles. J'ai l'impression de paraître plus sûr de moi. Et quand je regarde de nouveau vers la piste de danse, je le vois avec son petit sourire en coin. Il fait son aguicheur auprès d'une fille, différente de celle de tout à l'heure. Je ne sais pas ce qui me prend, je suis pas tout à fait conscient, mais quand je me vois poser mon verre sur la table et me diriger vers lui, je comprends que ce qui me prend aux tripes, c'est de l'adrénaline.
https://youtu.be/CUOlc_j4rMA
(chanson à répéter jusqu'à la fin du chapitre)
Je le frôle et lui donne un grand coup d'épaule pour le faire réagir, sans pour autant le regarder. Je fixe le vide en me dirigeant vers l'une des baies vitrées ouverte. Il me suit, je le sais. Je le sens. Il doit regarder autour de lui, décontenancé, en fronçant les sourcils. Tout se passe comme prévu. Enfin je crois. Je ne sais même pas si je veux toujours mes réponses, ce que je veux pour l'instant, c'est me hisser à son niveau et voir qui tombera le premier. On est dehors. J'avance dans le jardin éclairé faiblement, assez loin pour que l'on ne nous voit pas. Je m'arrête toujours dos à lui. La musique s'est faite de moins en moins forte et il décide de parler, il a bu mais sa voix est toujours claire et rauque.
- Tu as bu Louis ?
Je ne lui réponds pas. Je veux qu'il s'énerve. Histoire de voir ce que ça fait de se sentir con. Oui j'ai bu. Et heureusement je crois.
- Ne fais pas la sourde oreille.
Il s'énerve. Sa voix se fait lasse.
- Bon Louis. Arrête de faire ton gamin. Tes caprices sont ridicules. Tu es ridicule. Regarde-toi, enfin. Je te ferais faire n'importe quoi. Tu es tellement facile à convaincre. J'ai presque envie de rire. Tu crois qu'il te suffit de boire quelques verres et de me bousculer pour que je me sentes menacé ? Pitié Louis... Tu ne peux pas m'atteindre aussi facilement. Tu es beaucoup trop prévisible.
Et j'ai pensé que c'était là, le bon moment. Alors je l'ai saisi et je me suis retourné pour lui coller une droite. J'ai regardé mon poing partir tout seul et rencontrer sa joue. Sa tête est partie sur le côté et je l'ai vu froncer les sourcils en regardant vers le sol. Et je crois que le voir aussi vulnérable m'a satisfait parce que j'ai regardé mon poing et je lui en ai décroché une deuxième sans lui laisser le temps de réagir. Je le regretterai, je le sais, mais pour l'instant je le regarde tomber au sol en se tenant la mâchoire et en cherchant quelque chose dans mon regard. Mais il ne trouvera rien. Parce que tout est vide chez moi.
- Putain mais t'es con, tu fous quoi là ?
Je me sens sourire quand il lève son regard blasé vers moi.
- Tu la fermes Styles ! Tu te fous pas un peu de ma gueule par hasard ? Tu penses pas qu'il y a un truc qui cloche ? Tu crois que tu peux venir chez moi, entrer dans ma vie comme bon te semble sans que je réagisse ? Je suis peut-être dépressif, suicidaire, perdu, taré et même pd si tu veux. Mais t'as pas le droit d'entrer dans la vie de quelqu'un pour la gâcher comme tu le fais. Tu pouvais pas continuer de le faire à distance, au lycée ? Il a fallu que tu débarques un peu plus, que tu prennes beaucoup trop de place. Et ça me fait chier. Rien dire ça me fait chier, je crois que si j'ai l'air aussi calme c'est parce que j'ai bu. Je serai sobre, je ne te regarderai même pas, parce que j'ai envie de te cracher à la gueule. Tu sais. Comme tu m'as fait la première fois où t'as décidé que je serai ton nouveau divertissement. Je voudrai te rendre la monnaie de ta pièce mais c'est allé beaucoup trop loin. Que tu foutes ma vie en l'air ça passe encore. Mais tu as pas le droit d'être l'incarnation du mal et d'en jouer. Tu peux pas arriver sobre et m'embrasser comme tu l'as fait. Parce que tu savais très bien qu'en faisant ça je m'en rappellerai et que ça me boufferait de l'intérieur pour que je te déteste encore plus. Tout ce que tu voulais c'était faire en sorte que je m'auto-détruise pour que t'aies la conscience tranquille. Mais t'avais pas prévu que ça te retomberait dessus ! Si moi j'y pense... Toi aussi. Tu me détestes encore plus maintenant. Tu m'as évité toute la semaine pour oublier. Parce que toi, Harry Styles, t'es pas un pd. Bingo, moi non plus. Entre nous deux, le plus affecté c'est toi. Ta fierté en a pris un coup, pas la mienne. Parce que je l'ai perdu quand j'ai croisé ton chemin. Tu pouvais pas m'embrasser et partir en me laissant comme un con avec ma haine. Je suppose que tu t'es bien bourré la gueule après et que tu t'es tapé deux, trois salopes pour te directe t'étais bien un bon hétéro. Désolé pour toi, je sais que tu es revenu. Je t'ai entendu repartir. Tu peux pas me prendre pour un con un soir, m'ignorer et me forcer, me menacer, même, avec un sms pour que je viennes à une fête d'étudiants pour te trouver en chien sur des meufs que tu trouves totalement ridicules. Je ne voulais pas venir. Et puis j'ai pensé que je pourrais avoir des réponses, seulement j'ai pris conscience que j'étais un peu comme toi, un salaud et là, les rôles sont inversés. Là, c'est toi qui est pathétique Styles. Alors ? Ça fait quoi ?
Sur le coup je me suis laissé emporter et je lui ai donné un coup de pied dans les côtes. Le cri qu'il a lâché m'a fait doucement sourire.
- Ça fait quoi de voir les gens d'en bas ? Tu ressens quoi ? Tu me fais pitié. Je me demande ce que penseraient tes parents si ils savaient que leur fils est un raté.
Il a fermé les yeux un moment.
- Tu te rappelles ? Tu m'as dit les mêmes paroles en Octobre. Je vais te répondre aujourd'hui. Moi mes parents ils s'en fichent. Ils ne savent rien. Ils ne voient rien. Ils ont pas besoin de le savoir. En revanche toi, ça te ruinerait de voir ton image détruite. Sauf que je le ferai pas. Parce que je suis pas comme toi. Moi j'ai une conscience. J'ai une morale. J'ai un respect pour moi-même. Enfin, un peu. Je pourrais en profiter pour tout te balancer à la gueule. Tout ce que je pense. Mais non. Pas ici. Pas maintenant. Parce que t'es bourré et je veux que ce jour-là, parce qu'il arrivera, je veux que tu sois bien sobre, pour que tu t'en rappelles jusqu'au bout. Que tu encaisses chaque mots que je te dirai. Tu auras beau boire, baiser, te droguer, ça changera rien. Ce sera toujours dans ta tête. Toujours. Comme chaque coups que tes copains m'ont mis. Chaque parole que tu m'as envoyées. Ça entre en toi et ça y reste. Comme une cicatrice...
Toujours sur le coup, je relève mes manches et je lui montre mes avants-bras. Il ouvre de nouveau les yeux pour les fixer.
- Comme des cicatrices.
Je n'aurais pas bu, j'aurais sans doute pleuré. Mais là c'était différent. Je l'ai regardé une dernière fois avant de lui donner un coup dans le ventre. Je l'ai regardé se tordre en se tenant l'estomac. Et je me suis penché vers lui en passant une main dans mes cheveux.
- Je crois que j'ai oublié de préciser quelque chose. C'est pas l'athlétisme que j'ai repris. C'est la boxe que j'ai commencé, connard.
Et je suis parti. Je ne sais pas où. Mais je suis parti en le laissant au sol. Et je crois que pour une fois, j'étais fier.
Point de vue , Externe
Il venait de le laisser là. Au sol. Avec un mal de chien à l'estomac. Il le regardait s'éloigner. S'éloigner les mains dans les poches, la cadence un peu décalée mais assurée. C'était un autre Louis qu'il venait de voir. Il l'avait vu. Il n'en revenait pas. Il ne le quittait pas des yeux, même quand il avait disparu de son champ de vision, il fixait encore la même direction. Il n'en revenait pas de ce qui venait de se passer. Et il l'avait enfin revu. Il avait de nouveau vu ce voile dans les yeux sombres du châtain. La même détresse, la même peur que la première fois où il était venu chez lui. Il pensait l'avoir détruit. Il avait finalement, juste continuer le travail. Et ce n'est pas l'alcool qui pouvait masquer les véritables émotions. Au contraire, elle les faisait ressortir encore plus fortes.
De l'autre côté du jardin. Posté contre la baie vitrée, une bière dans la main, il avait vu la scène. Mais ça, il était le seul à devoir le savoir. Pour l'instant du moins. Il sourit avant de prendre une nouvelle gorgée et retourna dans la maison quand il sentit une légère brise passer dans son cou.
Une porte qui claque. Il est plaqué au mur. Il l'embrasse dans le cou, et sur les lèvres. Enfin. C'est comme une délivrance. Le mur du couloir. La porte de la chambre. Une autre porte qui claque. L'armoire de la chambre. Un t-shirt au sol. Un deuxième. Il l'embrasse toujours. Puis entre deux, il s'arrête. Ferme les yeux. Et respire. Il le regarde.
- Je crois qu'il y a une chose qu'on doit évoquer...
Il le regarde encore. Il sourit. Il l'embrasse encore.
- Je sais. On en parlera.
Il l'embrasse. Il ne se rend pas vraiment compte. L'alcool dans le sang.
- On en parlera demain.
Demain. Demain il faudra revenir à la réalité. Mais pour l'instant, laissons place à la nuit.
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