CHAPITRE XXVI


Point de vue , Externe

- Tu te barres en douce c'est ça ?

Le châtain souffla et se retourna pour faire face au métis torse-nu dans l'embrasure de la porte.

- Je dois aller voir Harry.

- Pourquoi ?

- J'en sais rien. De toute façon tu as mieux à faire non ?

Zayn fronça les sourcils.

- Pardon ? Pourquoi tu dis ça ?

- Ferme ton ordinateur la prochaine fois.

Liam s'apprêtait à passer la porte d'entrée mais se ravisa au dernier moment.

- Et pour ton info, je veux toujours pas de ton aide.

Il lui adressa son sourire arrogant et claqua la porte. Zayn ouvrit la bouche pour l'appeler mais c'était déjà trop tard. Et puis merde, il faisait encore ce qu'il voulait.

Le châtain avait repris sa voiture pour se rendre chez Harry après qu'il lui ait laissé un message plutôt inquiétant. Il se gara dans l'allée et sortit son téléphone pour passer un appel avant de descendre de la voiture.

- Qu'est-ce que tu veux ?

- Bien dormi brunette ?

- Tu m'as l'air bien heureux.

- Ouais vite fait.

- Tu veux en parler ?

- J'ai pas le temps là. Je dois passer chez Harry. Tu fais des pâtes au fromage ce midi ?

- J'en sais rien. Je suis encore au lit.

- Bah alors c'est plus une question. Tu fais des pâtes et tu rajoutes un couvert.

- Je rêve, tu te crois vraiment tout permis.

- À tout à l'heure.

Liam raccrocha et rangea son téléphone et ses clés dans sa poche avant de se diriger vers la porte d'entrée. Il frappa une fois, puis deux. N'ayant pas de réponse, il entra de lui-même. Le châtain regarda dans la cuisine et dans le salon sans y voir le bouclé. Il retira sa veste et monta jusqu'au deuxième salon où il trouva finalement Harry allongé sur le canapé, le regard dans le vide.

- Alors qu'est-ce qui se passe ?

Harry posa ses yeux sur le garçon près de la porte et lui fit signe de venir s'asseoir après s'être redressé sur le divan. Liam obéit sans chercher plus loin et regarda les gestes lents du brun quand il se passa une main sur le visage.

- Harry ?

- Il se passe rien.

- Pourquoi tu m'as dit de venir au plus vite alors ?

Il fit une petite moue et regarda plus en détail le visage du bouclé, des cernes comme à son habitude. Peut-être un peu plus marqués, mais légèrement. Sa respiration était calme. Peut-être trop. Le regard dans le vide, l'impression de réfléchir à mille à l'heure et pourtant, son visage restait neutre.

- Ça ne doit pas être si grave pour que tu sois sobre.

- Pardon ?

- Oh Harry. On sait tous que quand tu fais un truc que tu regrettes tu te bourres la gueule immédiatement pour oublier. Et là, t'es sobre. Tu ressembles pas à une épave comme...

Liam se tût et posa son regard sur la table basse. Non il ne devait pas balancer ça à Harry. Il ne le pouvait pas. Surtout pas à lui.

- Comme ?

- Rien. Laisse. (Il balaya l'air de sa main) Explique.

Le bouclé laissa passer un rictus nerveux.

- Comme d'habitude c'est ça ? C'est ce que tu allais dire ?

- Non Harry... C'est pas ça. C'est juste que...

- Liam. Laisse tomber, j'ai compris.

Quelques minutes de silence passèrent avant que le châtain reprenne la parole.

- Tu comptes me parler ?

- Je t'ai dit qu'il y avait rien.

- Ouais et donc ?

- Bah c'est justement ça le problème. J'ai merdé et je ressens rien.

- Tu ne ressens jamais rien.

- Ouais mais là c'est différent. J'aurais dû. Tu vois, au moment où c'est arrivé, j'aurais dû me dire stop et me rendre compte de ce que je faisais mais... rien. J'étais conscient du truc et ça ne m'a pas dérangé. Ni en bien. Ni en mal. Même si je ne sais pas faire la différence. J'ai pas envie de boire ou sortir pour oublier. J'ai juste à... vivre avec. Et ça n'a pas l'air de me déranger.

- T'es vraiment flippant parfois.

- Je sais.

- Je supposes que tu vas pas me dire ce que tu as fait ?

- En effet.

- T'as pas tué quelqu'un au moins ?

- Je sais pas.

Liam écarta les yeux brusquement.

- Non mais c'est une façon de parler. (Il balaya à son tour l'air de sa main) Ça va toi ?

- J'en sais rien.

- Toi tu vas me parler par contre.

- J'ai été voir Zayn. On a passé la nuit ensemble.

- Tu sais que c'est bizarre dit comme ça ?

- Ouais bref. Avant ça, on s'est engueulés. Genre vraiment. Jamais il m'avait parlé comme ça et je sais pas... Il a dit que je le détruisais et que je l'étouffais. Il a recommencé à me dire qu'il voulait m'aider parce qu'il se sentait nul de ne jamais rien faire. Sauf que je veux pas et je lui ai dit. Il devrait le savoir depuis le temps. (Il marqua une pause) Alors il m'a dit qu'il voulait plus de la mienne et qu'à partir de maintenant j'étais impuissant.

- Ouais alors toi t'as vraiment merdé.

- Arrête. Je sais même pas ce que toi tu as fait.

- Pas besoin pour te dire que moi je me suis pas mis la personne qui compte le plus pour moi à dos.

- Personne compte pour toi.

- Liam. On parle de toi là.

- Ouais.

- Accepte.

- Pardon ?

- Accepte son aide.

Liam tourna la tête vers le bouclé.

- Harry. J'en veux pas. J'en ai pas besoin.

- Arrête Liam. Arrête. Tu peux faire croire à n'importe qui que tu vas bien mais pas à moi. Ni à Niall et encore moins à Zayn. On commence pas à prendre de la drogue si on va bien Payno.

- Arrêtez avec ça. Je me soigne.

- Pourquoi tu t'énerves ? Tu comptes reconnaître que tu vas mal ? Que t'as des problèmes ?

- Tu me fais chier.

- Ouvre les yeux. On ne passe pas des soirées dans les bars pour finir au commissariat quand on va bien. On ne fuit pas ses problèmes quand on va bien. Quoique remarque, quand on va bien, on n'a pas de problèmes. Sauf que toi Liam, t'en as des problèmes. Et t'as besoin d'aide.

- Dans ces cas-là, on est deux.

- Pitié. Tu sais très bien que moi je suis foutu depuis des lustres. Alors que toi, on peut encore te sortir de ton gouffre. Si tu te laisse faire évidemment. Et au final, t'as pas vraiment le choix. Parce que si tu refuses son aide, tu le perds. Donc tu te perdras tout seul. Et on sait tout les deux que lui il arriverait à s'en sortir, tandis que toi tu serais perdu.

- Tu devrais vraiment la fermer.

Liam se leva et quitta la pièce sans même se retourner. Il claqua la porte d'entrée ce qui fit rire le bouclé intérieurement, lui prouvant qu'il avait raison et avait touché un point sensible.


Louis William Tomlinson

J'ai réussi à me traîner jusqu'à mon lit pour tirer mon journal de sous l'oreiller. J'ai envie de hurler. Mais je ne peux pas alors je vais écrire. Essayer de mettre des mots sur ce qui se passe. Au fond, je ne sais pas moi-même. Ce que je sais, c'est que je pleure comme une mauviette et que ça me donne mal à la tête.

« Je le déteste. Je le déteste tellement que je ne croyais pas cela possible. Il fait tout pour que je le déteste et il y arrive bien. Trop bien même. Je me sens totalement détruit. On s'est disputés encore aujourd'hui. On. C'est ridicule d'employer ce pronom, ça donne l'impression qu'on est regroupés. C'était une dispute assez bizarre. Les rôles étaient presque inversés parce que c'est moi qui lui criais dessus. En pleurant évidemment, mais je disais tout ce que je pensais et ça ne lui a pas plu, forcément. Alors il m'a fait taire. Et je crois qu'en y repensant j'aurais préféré me prendre une bonne gifle et tomber dans le coma. Plutôt que de le sentir si près de moi. Il m'a embrassé, enfin non, il a juste posé ses lèvres sur les miennes. Longtemps. Et c'était pire qu'une gifle, mais j'aurai préféré cette option. J'ai pris ça comme un coup horrible, il m'a détruit à travers son geste. Et ça il ne doit pas le savoir. »

J'ai fini par refermer le carnet et j'ai tiré la couette pour qu'elle me recouvre entièrement sur le sol. J'ai sursauté entre deux sanglots à cause d'un courant d'air. Il était là. Encore. Il est revenu et il est reparti.


Point de vue , Externe

- Tu vas pas manger les pâtes allongé dans le canapé !

- Il sort avec cette fille ! Tu te rends compte ? Il y a des milliers de filles et il choisit celle-là !

La brune souffla et se laissa tomber, son assiette de pâtes dans les mains, dans le pouf du salon.

- Tu dis n'importe quoi.

Liam se redressa et la pointa de sa fourchette.

- Il en a fait exprès ! C'est ça ! Il a choisi celle-là pour se venger de ce que j'ai fait. C'est vraiment mesquin.

- Je ne sais pas ce qui me choque le plus. Que tu sois en pleine crise de jalousie comme une collégienne ou que tu connaisses le mot mesquin.

- C'est très sérieux là !

- Et qu'est-ce qu'elle a cette fille ?

- Rien. Rien du tout. Justement ! Pas le genre de Zayn. Même pour baiser il irait pas vers ce genre-là.

- T'es sûr qu'il y a rien d'autre ?

- Ok. (Il se redressa dans le canapé pour regarder Dan) Elle était amoureuse de lui ou je sais pas trop quoi. Sauf que Zayn c'est le genre de gars qui laisse aucun espoir aux filles et il lui a brisé le coeur. Il a rien fait avec elle, juste rabaissé, humilié. Je pense qu'on va éviter les détails. Et là il sort avec elle au salon du livre du coin voisin, ça me dépasse.

- Et si tu arrêtais de faire des hypothèses farfelues et que tu lui demandais clairement ?

- Vu ce que je lui ai balancé ce matin, il va pas vouloir me revoir avant des lustres.

La brune se mit à rire.

- Ouais alors, on va mettre les choses au clair. Il est hors de question que tu squattes encore mon appartement pour traîner comme une larve devant la télé. Tu vas arrêter de faire ta tête de moule et tu vas aller faire ce qu'il faut pour arranger tes problèmes.

- J'ai pas de problèmes.

- Si et le principal pour l'instant, c'est la jalousie.

- Idiote.

- (Elle haussa les épaules) J'ai raison.

Liam fronça les sourcils et continua de manger ses pâtes. Dan disait la même chose qu'Harry. Et même si pour lui, c'était une mauvaise solution, ça pouvait également être la bonne.

Zayn venait d'arriver à l'arrêt de bus et se mit sur le côté en attendant de voir la blonde arriver. Alfa sortit de chez elle au même moment, ajustant son sac sur son épaule et remettant son bonnet en place. Elle regarda son téléphone et releva la tête, apercevant la silhouette du métis près de l'abri.

- T'es là ?

Le garçon releva la tête vers la blonde.

- Bah ouais. On avait bien dit cette heure-là non ?

- Oui. Oui.

- Ça ne va pas ?

- Si. C'est juste que je pensais que tu ne viendrais pas. Enfin, j'en sais rien. C'est assez bizarre.

- Je t'ai pas proposé ça pour te faire un sale coup.

- Je me méfie c'est tout. J'ai des bonnes raisons pour ça.

Il baissa la tête, enfonçant ses mains dans ses poches.

- Je sais.

- Tu t'excuseras pas ?

- Non.

Alfa souffla et ne répondit pas, laissant place à un silence lourd jusqu'à l'arrivée du bus. Les portes battantes s'ouvrirent et le métis monta en premier, toujours sans un mot. Ils payèrent chacun leur tour et allèrent s'asseoir au fond, l'un en face de l'autre. La blonde sortit ses écouteurs et commença à écouter de la musique sous le regard anxieux du garçon. Pour se rendre dans le village d'à côté, il y avait environ une trentaine de minutes de bus. Zayn repensait sans cesse à ce que lui avait dit Alfa en attendant le bus. Non il ne voulait pas s'excuser. Il n'en avait pas envie. Il n'avait pas envie de s'excuser pour certaines choses seulement. Et il était peut-être temps de réparer ses erreurs. Il toussa et se leva pour s'asseoir à côté de la blonde. Elle tourna la tête rapidement vers lui et retira un de ses écouteurs.

- Je vais pas te dire que je m'en veux. Pour Louis ou pour toi. Je suis comme ça. Je suis un sale type. Je peux pas changer et je le veux pas non plus. J'ai fait beaucoup de mauvais choix dans ma vie. Alors ouais, je t'ai traité comme une moins que rien et c'est pour ça que je m'excuse. Je m'excuse pour ça parce que je sais ce que ça fait à cause de... tu sais... de mon père. Alors peut-être que tu refuseras mes excuses, peut-être même que tu m'écoutes plus mais je voulais que tu le saches. Je m'excuserai pas de t'avoir brisé le coeur parce que ça aurait fini par arriver. On n'aurait pas pu être ensemble, on est trop différent.

Alfa écoutait attentivement chacun des mots du garçon et elle savait qu'au fond c'était important pour lui et qu'il faisait vraiment un gros effort. Alors évidemment, ça ne pouvait rien changer, mais c'était un minimum. Et elle lui répondit du tac au tac.

- Tu étais mon premier amour.

Zayn fut surpris et fronça les sourcils.

- Comment tu peux dire ça ? Il y a rien eu. Je t'en ai pas laissé le temps.

- Je sais. Mais ça se contrôle pas.

- Je suis désolé.

- Moi aussi.

- De quoi ?

- D'être tombée amoureuse de toi et d'avoir été naïve au point de me laisser détruire.

Le métis encaissait le tout. Il ne se rendait pas compte de ce que ressentait la jeune fille à cette époque et il voyait bien qu'elle avait eu du mal à passer au-dessus. Mais elle avait l'air différente maintenant. Plus forte peut-être. Il releva la tête quand il la vit se lever.

- On est arrivés.

Il regarda par la fenêtre et pu apercevoir la foule qui déambulait entre les rangées de livres et de commerçants. Zayn souffla, maintenant il fallait passer un bon moment. Ils descendirent tous les deux du bus et commencèrent à marcher entre les stands.

- Tu as un auteur préféré ?

- Je lis de tout. Mais j'aime bien Conan Doyle ou Tolkien.

- Je ne t'imaginais pas aimer ça. Ce sont les extrêmes.

- Et toi ?

- Stendhal et Jules Vernes.

Ils continuèrent de marcher pendant une heure et demi, feuilletant des ouvrages entre deux et fouillant au milieu des cartons poussiéreux.

- Je préfère les livres anciens.

- Les nouvelles éditions sont trop surfaites.

- En effet.

Au bout d'un moment, Alfa regarda l'heure sur son téléphone.

- Je vais bientôt devoir rentrer.

- Attends, je voulais retourner sur un stand.

La blonde acquiesça et le suivit jusqu'au stand d'un homme plutôt âgé. Zayn fouilla dans un des cartons et en sortit un livre aux reliures dorées pour le tendre à Alfa. Elle attrapa le livre méfiante et regarda le titre.

- Le Hobbit ?

- C'est mon livre préféré. Lis-le.

- Et pourquoi ?

- Pour en parler après.

Alfa haussa les épaules et rangea l'ouvrage dans son sac.

- D'accord.

Zayn sortit un billet de son sac et le tendit au vieux marchand qui lui répondit par un sourire.

- Le bus part dans 15 minutes. Tu prends celui-là ?

- Oui.

La jeune fille regarda autour d'elle et sourit.

- Vas-y, je te rejoins.

Sans qu'il ait le temps de répondre, elle laissa Zayn planté au milieu de la foule. Il haussa les sourcils et partit vers le bus. Il pourrait toujours le retenir si elle prenait trop de temps.

Alfa parcouru la moitié du salon avant d'arriver essoufflée à l'endroit qui l'intéressait. Elle regarda dans le carton du fond, le plus poussiéreux, et en sortit un livre. Elle le paya et repartit en courant à travers la foule pour arriver pile au moment où les portes du bus s'ouvraient.

- Tu faisais quoi ?

- Un truc. Allez monte.

Le métis obéit et alla s'asseoir dans le fond. Pendant tout le trajet, la blonde regardait le livre que lui avait donné le garçon qui l'observait du coin de l'oeil. Le trajet du retour se passa plus rapidement que l'aller et Alfa arriva bien vite à son arrêt. Elle fouilla dans son sac et en sortit un livre qu'elle tendit à son camarade.

- C'est mon livre préféré. Lis-le et on en reparle.

Zayn hocha la tête en prenant le bouquin. La jeune fille s'apprêtait à descendre mais elle lança un dernier regard au garçon.

- Merci pour l'invitation. C'était cool.

Le brun sourit en la regardant descendre et s'éloigner avant de regarder de nouveau le livre qu'il tenait dans ses mains. Le Tour du Monde en 80 jours. Zayn le rangea dans sa veste et attendit encore une dizaine de minutes avant d'arriver à l'arrêt de bus près de son immeuble. Il descendit et entra rapidement, sentant le froid du soir arriver. Il monta les escaliers en sifflotant et s'arrêta net quand il vit le châtain assis contre la porte.

- Qu'est-ce que tu fais là ?

Liam leva la tête et se releva maladroitement. Il prit une grande inspiration avant de parler car il savait que ce qu'il s'apprêtait à dire aller changer beaucoup de chose dans sa vie.

- T'avais raison. Je vais mal. J'ai des problèmes. Et...

Zayn le regarda parler et fronça les sourcils attendant la fin de la phrase, comprenant l'impact qu'auraient les prochains mots.

- J'ai besoin de toi. (Il marqua une pause) Toi et ton aide.

À peine sa phrase achevée, Liam vit les yeux brillants et les lèvres de Zayn s'étirer à s'en décrocher la mâchoire. Il venait de faire le bon choix. Le sourire du garçon en face de lui était définitivement la meilleure chose qui était arrivée dans sa vie.

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