CHAPITRE XXV


Point de vue , Externe

Louis tourna la tête vers Niall qui se tenait près de la porte, le regard passant de l'un à l'autre. Harry fronça les sourcils et essaya de se dégager tant bien que mal de Louis malgré l'alcool qui le faisait chanceler.

- Niall.

Le blond secoua la tête.

- Laisse tomber. J'ai même pas envie de savoir.

Il regarda le bouclé de haut en bas et tourna les talons pour retourner en bas. Louis souffla et poussa le bouclé.

- Tu dégages maintenant.

- J'ai loupé un épisode ?

Le châtain ne prit pas la peine de répondre et le poussa en direction de la salle de bain.

- Louis. Je suis bourré mais pas complètement abruti.

- Sors de chez moi.

- J'ai un truc à faire avant.

- Non.

Louis poussa le bouclé vers la fenêtre mais celui-ci se rattrapa aux bords.

- Ça va pas ou quoi ? J'aurais pu tomber.

- C'était l'idée.

- Louis.

Harry détailla le visage crispé du garçon et sourit en coin. Louis fronça encore plus les sourcils et recula quand le bouclé s'approcha.

- Tu sais quoi Louis ?

Le châtain tourna la tête de gauche à droite et n'eut pas le temps de réagir quand Styles se pencha et posa ses lèvres à la commissure de ses lèvres. Louis ouvrit grand les yeux et regarda le brun passer par-dessus la balustrade de la fenêtre.

- Je t'ai eu mon ange.

Et il disparu de la vision du garçon. Louis passa deux doigts près de sa bouche et cligna plusieurs fois des yeux. Il ne devait pas penser à ça maintenant, il devait d'abord retourner à table pour prendre le dessert et affronter le regard de Niall.

- On attendait plus que toi Louis.

- Désolé... Je... ne me sentais pas très bien.

- Ça va mieux ?

Le ton du blond était presque un ton de défi, ce qui fit froncer les sourcils de Louis.

- Oui.

Le dessert se passa en silence et Niall fut le premier à quitter la table pour aller chercher sa veste dans la chambre de Louis.

- Niall.

- Quoi Louis ? Ne te justifie pas. Je ne suis même pas sûr d'avoir envie d'en savoir plus. Je t'ai prévenu sur lui. Alfa t'a prévenu sur lui. Ce que tu fais c'est dangereux. Alors oui c'est mon ami et j'aurai beau faire tout ce qui est possible pour te convaincre que je veux t'aider, tu continueras de me détester. Mais tu n'aurais jamais dû le laisser entrer la première fois.

L'irlandais enfila sa veste en jean et partit vers la porte, s'arrêtant et regardant Louis.

- Fais attention Louis. Tu ne sais pas dans quoi tu t'embarques en le laissant venir ici.

Et il s'éclipsa dans les escaliers pour dire au revoir au père de Louis. Le châtain entendit la porte claquer et s'allongea sur son lit, fermant les yeux sans s'en rendre compte.

Alfa se leva en furie et descendit les escaliers en manquant de louper quelques marches. Elle passa une main dans ses cheveux et ouvrit rapidement la porte pour faire cesser les coups trop répétitifs pour un samedi matin. Elle regarda la personne sur le pas de la porte et fut soudainement bien réveillée.

- Niall ?

Le garçon sourit nerveusement en jouant avec ses mains.

- Salut.

- Je peux savoir ce que tu fais devant chez moi à 10h du matin un samedi ?

- Il y a un problème. Du genre, énorme.

- Et qu'est-ce qui peut être aussi énorme pour que toi, tu viennes me réveiller.

- Louis.

La blonde fronça les sourcils et se décala de l'entrée.

- Vas-y entre.

Niall entra et alla s'asseoir dans le canapé qu'elle lui indiquait.

- Tu ne vas pas me proposer à boire je suppose ?

- Tu supposes bien.

La jeune fille enfila un sweat et s'assit en tailleur par terre en face du blond.

- Alors ?

- Tu sais qu'hier soir j'étais invité chez lui.

- Oui et ? Tu lui as parlé comme je te l'avais demandé ?

- J'ai essayé. Et t'avais raison.

Alfa releva soudainement la tête.

- Harry est allé chez lui deux fois. Pour un devoir de philosophie apparemment.

- Comment ça apparemment ? Il t'a dit quoi ?

- Qu'il ne craignait rien et qu'il ne l'avait pas frappé. Mais je l'ai bien vu pendant qu'il parlait.

- Vu quoi ?

- Qu'il paniquait. Et j'ai vu ses bras aussi. Quand j'y ai pensé l'autre jour, je ne voulais pas y croire puis j'ai vérifié. Tu aurais pu me prévenir.

- Ça ne te regarde pas.

- Alfa ! Ok t'avais raison, il se passe des trucs pas clairs, mais je pense qu'il faut davantage se méfier...

La blonde ne comprenait pas où le garçon voulait en venir.

- Se méfier ?

- Louis t'as déjà menti ?

- Bah il ne m'a pas dit que Styles était venu. Mais bon...

- Je ne pense pas qu'il soit venu deux fois seulement.

- Pourquoi tu dis ça ?

- Peut-être parce que je l'ai vu hier soir. Dans la chambre de Louis. Bourré. Et Harry ne se montre jamais quand il est bourré, à part à nous.

- Hier soir ? Et ils faisaient quoi ?

- Louis était contre le mur et Harry lui parlait mais je ne sais pas de quoi. Je sais juste que Louis lui disait de partir. Il avait peur, mais Harry avait l'air...

- L'air ?

Niall passa une main dans ses cheveux avant de reprendre.

- Je sais pas. Quand il est bourré, on ne peut pas le définir. Mais ils avaient l'air proche.

La blonde rigola nerveusement.

- Pardon ? Tu essayes de dire quoi là ? Qu'ils sont ensemble ?

- Non. Non bien sûr que non. Enfin j'en sais rien.

- Mais t'es bête ou quoi ? Harry le déteste et Louis ne se jetterait pas dans ses bras. Pas comme ça.

- Louis est gay ?

Alfa haussa les épaules.

- Non, pas du tout. Enfin pas que je sache.

- Non parce qu'Harry n'est pas complètement hétéro.

- Quoi ?

- Tu ne dois rien dire. Au lycée personne ne le sait. C'est juste quand on sort. Il boit et c'est un mec, il aime le sexe et peu importe lequel.

- Ouais mais on s'en fout, ça ne veut pas dire qu'il va tomber amoureux de Louis.

- Non mais il peut faire semblant et jouer avec lui.

- Ok. Il est vraiment inhumain ce gars.

- On doit faire attention.

- Louis ne se laissera pas faire. Et de toute façon, Styles n'assumera jamais une relation gay devant tout le monde, encore moins avec Louis.

- Ouais. T'as raison. On en revient quand même à la conclusion qu'ils se voient en dehors du lycée et qu'ils le cachent.

- On ne dit rien et on attend c'est clair Niall ?

- D'accord.

Alfa se leva et s'attacha les cheveux.

- C'est pas que je veux que tu partes mais... Si en fait je veux que tu partes. J'ai des trucs à faire.

Le blond se leva pour retourner dans l'entrée.

- Ouais je comprends. Donc... On fait rien ?

- Rien. On les laisse se foutre de notre gueule pour le moment.

- T'as pas peur pour Louis ?

- Si bien sûr, mais je pense qu'il a une idée de ce qu'il fait.

Niall hocha la tête et réajusta sa veste avant de sortir de la maison. Alfa referma la porte derrière lui et remonta dans sa chambre. Louis voyait donc Harry Styles plus souvent qu'il ne le disait et la fois où elle l'avait vu chez lui n'était donc pas un hasard. Elle alluma son ordinateur et reçu une notification Skype. La blonde attrapa sa chaise de bureau pour s'installer correctement et répondre.

zayn m. - le salon du livre est aujourd'hui, ça te dit toujours ?

alfa w. - toujours.

zayn m. - on se retrouve à l'arrêt de bus près de chez toi à 13h45 ?

alfa w. - d'accord.

Alfa attendit la notification 'vu', se laissa tomber au fond de sa chaise et s'étira les bras. Au final, elle aussi elle mentait à Louis et peut-être qu'il l'avait compris.

En tout cas, cet événement l'intéressait particulièrement et à priori Zayn avait aussi l'air d'apprécier ce genre de trucs. Peut-être qu'elle en apprendrait plus sur Styles si il savait quelque chose. En attendant il fallait absolument qu'elle prenne une douche, parce que les cheveux gras ça ne le faisait pas vraiment pour traîner en compagnie de Zayn Malik.


Louis William Tomlinson

Je dois me concentrer. Je dois me concentrer sur cette dissertation d'anglais au lieu de penser en boucle à ce que Niall m'a dit pendant toute la soirée ou au fait que cet abruti de Styles ait débarqué bourré et qu'il m'ait touché ou embrassé... J'aimerais bien pouvoir me centrer pleinement sur mes devoirs pour une fois que la tranquillité est -

- Tu n'as pas quelque chose à me dire ?

Je sursaute. Génial. J'ai dérapé sur ma copie. Je me retiens vraiment de l'étrangler cet imbécile. Et puis qu'est-ce qu'il fout là d'abord ? Il n'est pas censé avoir une gueule de bois à gérer ?

- Tu es sobre ?

- Louis.

Je me lève pour me donner une contenance.

- Quoi ?

Il se rapproche drôlement vite dis-donc. Ça me ferait presque peur. Presque. Non en fait ça me terrifie parce qu'il a cet air qui me fait comprendre qu'il est énervé et que tant qu'il n'aura pas sa réponse, il restera là.

- Qu'est-ce que Niall faisait chez toi hier soir ?

Je ne peux pas lui dire notre passé commun. J'en ai pas envie et ça l'énervera encore plus. Puis il risquerait de s'en prendre à Niall et même si il m'a déçu, je ne me rabaisserai pas à ça.

- C'est mon voisin, mon père a invité ses parents à dîner. C'est tout.

- Pourquoi tu m'en as pas parlé ?

- Je ne vois pas depuis quand je devrais tout te raconter.

Il lève les yeux au ciel. Je l'énerve. C'est assez drôle.

- Oh Louis.

Trouve un truc à dire Louis. Allez.

- Et toi ? Tu n'as pas des explications à me donner ?

Il hausse les sourcils d'un air surpris.

- Pardon ? Depuis quand tu oses ce ton avec moi Louis ?

Cette fois je ne peux pas faire semblant et rester sans m'énerver.

- Réponds-moi. Pourquoi tu m'as appelé ? Pourquoi t'as débarqué alors que j'avais dit non ? Pourquoi t'avais l'air gentil et (je grimace) drôle alors qu'on sait tous les deux que t'es tout sauf ça ? Et je sais pas... Pourquoi tu m'as...

Je ne dois pas le dire. Il va rire. Il avait bu. Il ne doit plus s'en rappeler. Louis c'est mieux que tu la fermes. Je ferais mieux de lui dire de partir mais il se met à rire en se rapprochant un peu plus.

- Je t'ai quoi ? Vas-y Louis.

- Tu le sais très bien.

- Tellement innocent.

Et là, je le pousse. Je n'ai pas pu m'en empêcher. Son rictus de vainqueur commence sérieusement à m'exaspérer. Et merde à la fin. Je suis faible mais j'ai des limites.

- Arrête !

J'ai un peu crié, j'avoue. Mais bon on est que tous les deux, mon père travaille. En revanche, vu ses yeux noirs, il n'a pas aimé ce que je viens de faire et il me le fait comprendre en me plaquant au mur par le col de mon sweat.

- Tu te prends pour qui Louis ?

- Pardon. Désolé. Arrête.

- T'as tendance à prendre un peu trop d'assurance ces derniers temps.

- Je suis désolé. Lâche-moi. Tu me fais mal.

Je commence à paniquer sérieusement quand ses doigts se serrent autour de mon col et que je le sens me soulever.

- Tu me fais peur.

Il se rapproche de mon oreille, je sens son souffle dans mon cou.

- Répète pour voir.

Une boule se forme dans ma gorge. Je suis tellement lassé.

- Arrête. Pourquoi tu fais tout ça. Je suis fatigué.

- Putain mais Louis ! Arrête de faire ta mauviette bordel.

- Quoi ?

Sa prise se relâche et mes pieds touchent à nouveau le sol.

- Tu me facilites trop les choses. Je n'ai même plus envie de forcer. Tu encaisses tout sans rien dire. Tu me fais chier. Je ne te souhaite même pas de mourir parce que ce serait trop facile comme solution.

Il n'a pas le droit de me dire ça. Il ne sait rien. Il veut encore me blesser et il sait s'y prendre et je le déteste encore plus pour ça. J'ai envie qu'il me lâche, que je puisse aller me cacher au fond de mon lit et pleurer comme la mauviette que je suis. Je crois que c'est à partir de ce moment-là que j'ai commencé à lui frapper le torse.

- Arrête ! Tu ne peux pas me dire ça ! T'as pas le droit ! Tu ne connais rien de moi ! Comment tu peux te lever le matin et arriver à te regarder en face !

Il tente de me couper la parole.

- Louis.

- Tu crois que tu vaux mieux que moi mais moi j'ai pas besoin de me bourrer la gueule tous les soirs...

- Tais-toi.

- Et baiser les premières salopes venues pour oublier mes problèmes ! Tu comprends ça ? Je suis peut-être une merde, peut-être que j'ai une vie pathétique mais mes problèmes je les assume !

Il serre à nouveau mon col.

- J'ai dit la ferme !

- Tu peux me détruire, je connais déjà la fin de l'histoire. Et contrairement à toi, moi j'aurai les couilles de me foutre en l'air, alors que toi... Toi tu serais trop...

Je crois qu'il en a eu assez de me dire de la fermer et qu'il n'avait pas envie d'entendre ce que j'allais dire parce que j'ai senti son parfum proche de moi, trop proche. Et puis une légère pression sur mes lèvres. Je ne sais pas à quel moment j'ai commencé à pleurer mais j'ai senti le froid entre nos deux visages et lui il ne pleure pas. Parce que lui, il n'est pas faible comme moi. Tout ce que je sais, c'est que visiblement je l'ai fermé.

Je ne sais pas ce qui me paralyse mais je ne me débats plus. Il me tient beaucoup trop fort et si je bouge, il me brise la nuque. Il ne bouge pas non plus. Ses lèvres sont juste sur les miennes. Et ça dure peut-être une ou deux minutes. Mais c'est drôlement long. Je veux juste le repousser et continuer à lui crier dessus mais au fond c'est sans doute une mauvaise idée, une idée qui me conduirait à me prendre une gifle. Alors je ne bouge pas et j'attends. Et je pleure aussi. Je ne sais même pas pourquoi je pleure, mais c'est pathétique. Je crois qu'il se calme. Sa respiration se fait plus régulière. Et puis il se recule et ouvre à nouveau les yeux. Moi aussi et honnêtement je m'attendais à ce qu'il me gifle ou qu'il parte mais non. Il me regarde. Je cligne des yeux toujours en pleurant et j'amène deux doigts à mes lèvres comme un automatisme avant de le regarder, prêt à lui demander des explications mais il me relâche le col pour de bon. Il passe un doigt sous mon oeil avant d'ouvrir la bouche,

- Je t'ai dit de la fermer Louis.

Puis il part sans rien dire de plus, comme un voleur. Et moi... Je reste là et je me laisse glisser contre le mur à cause de mes jambes tremblantes, pour me recroqueviller sur moi-même et recommencer à pleurer. Et quand j'entends le bruit de la fenêtre se refermer à la volée, je comprends qu'il était pas vraiment parti et qu'il était resté dans l'entrebâillement de la porte pour assister à la scène. Et ça m'a broyé de l'intérieur.

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