CHAPITRE XXIV
Point de vue , Externe
Dan de l'autre côté du téléphone se redressa sur son canapé et s'assit en tailleur écoutant la respiration saccadée du châtain.
- Calme-toi Liam. Respire.
- J'y arrive pas.
- Tu veux me raconter ?
- Je t'ai écouté ! J'y ai été et.... son père l'a encore frappé putain ! Je voulais pas le voir comme ça ! Je voulais qu'il soit fort sans moi ! Qu'il arrive à passer au-dessus de ma présence ! Je pensais qu'il n'avait pas son masque et je me suis voilé la face ! Il m'a descendu ! Il m'a clairement bousillé de l'intérieur merde ! Il m'a dit que je le détruisais. T'y crois ? Il a dit qu'il voulait plus de mon aide et tu sais quoi ? Je suis carrément impuissant. J'suis un connard.
- Liam.
- Il m'a reproché d'avoir été vers toi plutôt que lui ! Mais il a pas compris que j'avais fait ça juste pour lui éviter d'aller mal ! C'est pas de ma faute hein ? Si ça l'est. Jamais j'aurai dû venir chez toi. Putain ! J'suis trop con. C'est ma vie. J'suis clairement au sol. J'suis vide on dirait un cadavre. Et je tremble.
- Liam !
- De partout. Mes mains, mes veines se gonflent, et mes yeux me piquent. J'en ai besoin Dan. J'suis peut-être pas assez fort. J'suis un minable. J'suis tombé dans la drogue et on peut pas s'en sortir comme ça. J'ai plus rien à perdre de toute façon. J'ai perdu Zayn et il était tout.
- LIAM !
- Quoi ?
- Tu fermes ta gueule. Tu m'écoutes.
- Hé ! Me parle pas comme ça !
- Si ! Parce que tu fais ton con là. Faut vraiment te remettre à ta place.
- Oh Dan se rebelle.
- Je ne rigole pas. T'es où là ?
- Je marche.
- Pour aller où ?
- Quelque part.
- Liam.
- Juste un rail Dan.
- Non.
- Quoi ? Tu crois que tu vas m'arrêter de l'autre côté de ton téléphone ? J'suis sûr que t'es dans ton canapé avec ton gros chat là.
- Tu ne dois pas craquer.
- Alors je vais casser la gueule au père de Zayn.
- Non plus.
- Pourquoi ?
- Parce que ton dealer vit dans le même immeuble.
- Qu... Quoi ?
- 1-0 dans ta gueule Payne.
- Tu me pistes ?
- Je me renseigne nuance.
- Je rêve.
- Tu y retournes.
- Quoi ?
- Tu fais demi-tour et tu retournes voir Zayn.
- T'es sûr que t'es sobre toi ?
- Bon Liam, arrête de jouer au plus con. Tu ne vas pas te laisser marcher dessus.
- Tu le connais pas.
- Il n'y a pas besoin de ça pour voir ses yeux quand t'es pas loin.
- Ok. C'est bon. Ça va. J'y retourne. Mais si j'me fais frapper, ce sera de ta faute.
- C'est ça. Bonne nuit.
- Idiote.
- Attends. Liam.
- Ouais ?
- Tu trembles encore ?
- Eum... Non... Non ça s'est arrêté.
Le châtain retira le téléphone de son oreille, elle avait raccrochée. Il releva la tête. Il avait marché un moment, il devait au moins être à une dizaine de minutes de chez Zayn. Mais Dan avait raison. Il devait y retourner. Non il n'accepterait pas l'aide de Zayn. Il ne le voulait pas et il n'était pas prêt. Il voulait juste le sentir près de lui cette nuit.
Arrivé en bas de l'immeuble il ouvrit la porte et monta les escaliers pour retourner dans l'appartement du métis. Il avança au bout du couloir et ouvrit la porte de la chambre avant de la refermer derrière lui. Il retira son jean et son t-shirt avant de s'allonger sous la couette, le dos du métis face à lui.
- Pourquoi tu persistes ?
Liam releva les yeux à l'entente de la voix cassée de Zayn. Il s'approcha doucement et passa ses bras autour de la taille du garçon pour le rapprocher de lui et enfouir sa tête dans son cou. Le souffle chaud du châtain déclencha un frisson chez Zayn.
- Parce que t'en vaux la peine.
Le métis souffla et Liam le rapprocha encore plus de lui pour y être collé.
- J'ai envie d'embrasser ton cou.
- Je t'en veux Liam.
- Je sais.
- Je sais aussi que cette fille te plaît.
- Depuis quand t'es jaloux ?
- Depuis que je me suis rendu compte que je pouvais te perdre.
Liam resserra ses bras autour du garçon et effleura son cou de ses lèvres.
- Jamais Zayn. Elle me plait et alors ? C'est pas une promesse de mariage.
- Vous n'avez rien fait pendant ces trois jours ?
- Rien du tout. J'ai rien tenté et honnêtement je crois que je me serais fait recaler.
- Tu lui plais pas ?
- Je crois que les connards c'est pas son truc.
- Donc t'es encore un peu à moi ?
- Pour toujours.
Zayn essaya encore plus de se coller au châtain et laissa aller un coup de bassin involontaire.
- Zayn...
- Ça fait longtemps que tu ne m'as pas prouvé que j'étais à toi.
- T'as encore besoin que je te répètes que tu es magnifique ?
- De la même manière.
- On était bourrés ce soir-là.
- Tu sais bien que non.
- Ça rendait la situation plus crédible et ça remonte Zayn.
- T'as perdu la main ?
- Tu cherches vraiment à me provoquer.
Liam commença à balader ses mains sur le torse du métis tout en lui embrassant le cou.
- Pourquoi on fait ça ? On est quoi au juste ?
- On se prend pas la tête.
- Liam. On va pas se voiler la face.
- On en parlera plus tard. Je te le promets.
Zayn attrapa la main du châtain et la dirigea lui même jusqu'à l'élastique de son caleçon.
- Oh Zayn...
Liam passa doucement sa main par dessus le caleçon gonflé du métis.
- Tu vas me rendre dingue.
Le châtain attrapa doucement la taille du métis pour le mettre sur le dos, fixant ses yeux noisettes presque noirs tout en lui retirant son caleçon.
- Liam.
- Ouais ?
- Tu me laisses ton cou ?
Il sourit en repensant aux marques violacées que lui laissait le métis de temps en temps et pencha sa tête pour laisser son cou aux lèvres de Zayn, lui embrassant la joue au passage.
- Oh Liam...
Le concerné se mit à rire.
- Je t'ai même pas effleuré. T'es pire qu'une gonzesse.
- Pourquoi tu m'as mis sur le dos ? On était bien avant.
- Parce que je veux voir ton corps en entier quand je te fais du bien.
- Prends ton temps surtout. J'ai envie de ressentir chacun de tes gestes.
Liam sourit dans la pénombre et enfouit sa tête dans le cou de Zayn.
- Oh bébé, t'es magnifique...
Il resserra son étreinte le plus possible autour du métis qui passa l'heure qui suivit à se cambrer aux gestes du châtain sur le bas de son ventre et sur son intimité. Il lui en voulait toujours. Ils devraient avoir une discussion, il savait que ça arriverait. Mais pour l'instant il voulait juste profiter de ce que lui offrait Liam pour la deuxième fois depuis qu'ils se connaissaient. Parce qu'à travers ses gestes il se sentait réellement en sécurité. Il se sentait beau et aimé d'une façon unique. Pas d'amour. Juste de la manière de Liam. Alors oui, le châtain avait merdé, mais il essayait de se rattraper du mieux qu'il le pouvait et comme il savait si bien le faire. Zayn avait beau être gêné vis-à-vis des hématomes sur ses bras et son torse, les mots de l'autre garçon lui faisait prendre confiance en lui. Il était magnifique. Il ne cessait de lui répéter depuis le début de ce moment. Le métis s'appropriait le cou de Liam, l'autre s'appropriait son corps. Il était à lui. Et rien ne changerait ça. Même le jour où ils auraient une vie de famille rien ne changerait. C'était son Liam. Malgré tout ce qu'il pourrait faire. Au moment de venir, le métis arrêta la main du châtain.
- Zayn ?
- Tu...
Le garçon se sentit rougir.
- Tu peux prendre un mouchoir sur la table de nuit s'il te plait ? Je vais...
Liam sourit et se tourna vers la table de chevet et tira un mouchoir de la boite en carton.
- J'ai pas vraiment la tête à changer les draps ce soir.
Le châtain sourit de nouveau et finit ses mouvements, se concentrant sur le visage du métis jusqu'à ce qu'il vienne dans le tissu. Zayn souffla et garda un moment les yeux fermés afin de retrouver une respiration régulière, tandis que Liam envoyait le mouchoir en papier dans la poubelle avant de le prendre de nouveau dans ses bras et de s'approcher de son oreille.
- Tu es magnifique. Surtout pendant l'orgasme.
- Tu sais que c'est très gênant ?
Liam souffla par lassitude.
- Je comprends pas pourquoi tu te sens toujours gêné avec moi...
- C'est pas contre toi Liam. C'est juste que j'en sais rien. C'est pas naturel.
- Tu veux vraiment qu'on ait cette conversation maintenant ?
- Je crois, oui.
- C'est quoi le problème ?
- Tout. Notre relation. Je ne suis pas gay Liam. Toi non plus. Mais je bande pour toi, tu me branles et j'ai peur.
- De quoi ? Que les gens nous voient et se disent 'Oh ces deux garçons se sont touchés deux fois alors qu'ils ne sont pas gays et baisent les premières salopes venues en boite' ?
- C'est pas ce que je veux dire. J'ai peur qu'on dérape c'est tout. J'ai pas envie qu'un soir je me retrouve à te sucer la bite ou que tu me prennes vraiment. Je veux pas de ça.
- Moi non plus Zayn. Mais t'es tellement tout pour moi. Tenter des trucs avec toi ça me plait. Je vais pas te mentir. Mais je n'imagine pas aller plus loin avec toi. Parce qu'au fond je sais que ça nous éloignerait plus qu'autre chose. Se branler ça nous engage à rien. On tente des trucs c'est tout. C'est notre truc à nous.
- Je le pense aussi mais je déteste le contrôle que tu as sur moi. Je dépends de toi. Je le supporte plus.
- Tu te voiles la face. Tu aimes ça, la façon dont je tiens à toi. C'est autre chose ton problème.
- Ah ouais ?
- Ouais. Tu supportes pas que je te regarde. Que je te détaille. T'as honte de toi. Je l'ai vu dans tes yeux tout à l'heure.
Zayn se tourna dos au châtain.
- Regarde-moi Zayn. Sois honnête avec toi-même. Je t'ai vu paniqué quand je t'ai mis sur le dos. Tu supportes pas que je regarde ton corps, tes hématomes, tes cicatrices. Tu sais que ça fait un bail que j'ai compris que tu portais un masque ? Tu te fais honte. À cause de ton père. Ça me bouffe de l'intérieur. Je sais même pas comment je me retiens de ne pas lui casser la gueule honnêtement. Parce que si avec moi t'es comme ça alors tu pourras jamais construire une vraie relation. Et tu sais que même si on était gay, je ne le supporterai pas. Je peux pas te voir comme ça.
- Liam.
- Ouais ?
- T'as raison. J'veux pas qu'on parle de ça. Je suis pas prêt à en entendre davantage.
- Je suis désolé...
- Prends-moi dans tes bras.
Zayn roula sur le dos et vint se coller contre le torse de Liam qui referma ses bras autour de sa taille.
- Tu m'as fait une sacrée marque dans le cou.
- Ouais. Ça rendra peut-être ta serveuse jalouse.
Liam lâcha un léger rire.
- Honnêtement je pense pas que ce soit suffisant. Je te l'ai dit, il ne se passera rien. Qui peut aimer un connard ?
- Moi. Et le plus gros des connards en plus.
- Crétin ! Dors...
- Bonne nuit.
Le châtain frotta sa joue contre celle à la barbe naissante du métis.
- Je te laisserai jamais. Tu es magnifique Malik.
Zayn sourit dans le cou de Liam et ferma les yeux. Ils s'étaient retrouvés. Au moins pour une nuit.
☽
- Louis bon sang ! Il est 19h30. Tu étais où ?
- À la bibliothèque ! J'ai pas vu l'heure, ça va je suis désolé.
- Ce n'est pas plutôt pour éviter le diner avec Niall et ses parents ?
- Papa. J'ai dit que je ferai un effort.
- Va prendre une douche et te préparer. Je finis le diner.
- Ils arrivent à quelle heure ?
- 20h30.
Louis souffla et remit son sac sur son épaule avant de monter dans sa chambre. Il lui restait une heure pour parfaire un faux sourire afin de faire bonne impression devant les parents de Niall. Arrivé dans sa chambre, il jeta son sac contre le mur et se laissa tomber sur son lit. Il ferma les yeux jusqu'à sentir son téléphone vibrer dans sa poche.
de Styles - louis.
à Styles - il est actuellement indisponible.
de Styles - ton humour est vraiment mauvais.
à Styles - tu veux quoi ?
de Styles - rien.
à Styles - super. au revoir alors.
de Styles - tu fais quoi de ta soirée ?
à Styles - j'ai un dîner. donc non tu ne peux pas venir m'empoisonner la vie ce soir.
de Styles - oh louis. j'ai autre chose de mieux à faire tu sais.
à Styles - tant mieux.
de Styles - tu ne veux pas savoir ce que c'est ?
à Styles - je m'en fiche.
de Styles - je sors.
à Styles - tu vas te bourrer la gueule et baiser. un programme typiquement fait pour toi.
de Styles - je sens ton sarcasme d'ici.
à Styles - j'ai des trucs à faire. laisse-moi.
de Styles - bonne soirée mon ange.
Le châtain verrouilla son téléphone et le laissa tomber sur le côté du lit. Il passa une main dans ses cheveux et se leva pour se rendre dans sa salle de bain, attrapant un jean et un pull au passage. Il entra sous la douche et y resta un bon moment avant d'en ressortir la peau rougie par la chaleur de l'eau. Il enfila ses vêtements propres et essaya tant bien que mal de dompter ses cheveux. Il enfila son pull et sortit de sa chambre, sursautant à la vue de la silhouette près de la fenêtre.
- Niall ?
Le blond se retourna et baissa la tête, ses mains dans les poches.
- Ton père m'a dit de monter...
- Je vois ça.
- Tu... Ça va ?
- Franchement Niall...
- Désolé.
- Je reviens, je vais aller faire preuve de politesse.
- Attends. Fais gaffe à ma mère. Elle est un peu trop contente à l'idée de te revoir.
Louis hocha la tête et partit vers les escaliers. Il arriva dans le salon où son père servait l'apéritif aux parents de Niall. Il s'approcha et son père tourna la tête.
- Tiens Louis. T'es sortit de ta douche.
La mère de Niall se leva et sourit au garçon.
- Oh Louis ! Comme ça fait longtemps. Tu as pas mal grandi !
Elle prit le châtain par les épaules et le regarda de haut en bas. Louis s'efforçant de sourire sincèrement. Au fond, ça lui faisait plaisir de revoir Maura. C'était comme une deuxième mère pour lui, quand la sienne voyageait beaucoup.
- Vous allez bien ?
- Très bien. On est très content que vous soyez revenus. Niall était vraiment ému de savoir que tu revenais.
- Oui. Ça faisait longtemps.
- Il nous a dit que vous n'étiez pas dans la même classe. Peut-être que ce diner vous permettra de rattraper un peu le temps perdu.
- Je l'espère aussi.
Maura sourit une dernière fois et se fut au tour du père de Niall de venir près de Louis.
- Louis. T'as pris un peu de muscles par rapport au petit garçon que tu étais.
- L'Australie est très stricte sur le sport. Alors je me suis habitué.
- Je vois ça. Tu pourras revenir m'aider à couper du bois.
Le père du blond lâcha un petit rire que Louis suivit volontairement.
- Tu peux remonter Louis. J'ai mis deux canettes sur la table. On vous appellera pour diner.
Louis acquiesça de la tête et remonta dans sa chambre en attrapant les canettes de soda au passage. En entrant il trouva Niall assit sur son lit feuilletant un livre d'Histoire.
- Attrapes.
L'irlandais releva la tête et eut juste le temps de lever la main pour attraper la canette que lui lançait Louis. Le châtain attrapa sa chaise de bureau et s'assit, trouvant un soudain intérêt à la canette qu'il tenait dans sa main. Le silence s'installa entre les deux.
- Alors... Tu... Es resté ?
- Tu voulais que j'aille où ? Mon père m'aurait fait une scène si je n'étais pas venu. Et puis... je n'oublie pas ce que tes parents ont fait pour nous.
- Tu sais Louis... Pour moi ça a été dur quand tu es parti. Mais pour ma mère aussi. Elle a été dévastée. Tu étais un deuxième fils pour elle. Tu passais tout ton temps chez nous. Ta mère et elle étaient supers copines et votre départ l'a complètement chamboulée. (Il marqua une pause avant de reprendre) Et je crois que si je me suis rapproché d'Harry et ses copains c'était parce que je t'en voulais un peu. Et comme ils étaient complètement différents de toi, je me suis dit que le changement serait peut-être bon...
- Visiblement ça t'a réussi.
- Je m'en veux Louis. Je t'en veux aussi. Mais Harry n'est pas horrible quand on le connait. Liam et Zayn non plus. Mais, ils sont comme ça. Ils ont besoin d'être puissant. Et ils savent comment s'imposer. J'ai compris bien vite qu'être de leur côté c'est s'assurer d'être tranquille.
- Mmh.
- Louis. Arrête ça. Arrête de toujours faire l'indifférent et d'encaisser sans rien dire. Tu peux pas te bouger un peu ?
- Qu'est-ce que ça changerait ?
- Si tu tenais tête aux garçons peut-être qu'ils... te verraient différemment.
Louis ouvrit sa canette.
- La dernière fois que j'ai essayé, je me suis pris plus de coups qu'à l'ordinaire. Et puis l'année est bientôt finie.
- Attends. Quoi ?
Le blond secoua la tête avant de boire une gorgée.
- Tu veux dire que tu vas rester sans rien faire jusqu'à la fin de l'année ? Tu prends ça comme une corvée ?
- Bah ouais. On s'habitue. Et puis une fois que l'année est finie je m'en vais étudier ailleurs.
Il serra sa canette à la fin de sa phrase. Il savait bien qu'il mentait. Il n'aurait pas l'occasion d'étudier vu qu'il avait prévu mettre un terme à toute sa souffrance avant. Mais bien sûr, ça il n'allait pas le dire à Niall.
- C'est ridicule. Je connais Harry. Plus tu acceptes ce qu'il te fait, plus il insistera. Et même si lui il ne te frappe pas, il sait manier les mots pour t'atteindre et tu le sais. Si il découvrait toute la vérité, il te briserait en un rien de temps.
- Pourquoi tu essayes de m'aider ? Ça m'étonne que tu aies rien balancé à Styles.
- Louis. Je croyais que tu me connaissais mieux que ça.
- À partir du moment où j'ai vu quel genre de personnes tu fréquentais, j'ai laissé tomber l'espoir de te retrouver...
Le blond allait répondre mais le père de Louis les appela pour venir manger. Louis se leva et jeta sa canette vide dans la poubelle avant de se diriger vers les escaliers suivit par Niall. Ils s'installèrent autour de la table : Niall à côté de sa mère, Louis à côté du père de Niall et le père de Louis en bout de table. Le poulet/purée fut servi en silence et Maura commença la conversation.
- Alors Louis, ça n'a pas été trop dur de revenir ?
- Si, un peu. Mais je connaissais déjà la ville donc l'adaptation était moins compliquée.
- Tu es en filière littérature et philosophie Niall nous a dit.
- C'est ça.
Elle se tourna vers Niall.
- Il n'y a pas tes copains dans cette classe ?
- Si Liam et Harry. Mais je te l'ai dit, ils sont différents de Louis.
À l'entente du prénom du bouclé, Louis serra sa fourchette, priant intérieurement pour que son père ne prête pas intérêt à cette conversation et continue de parler avec le père de Niall. Sauf qu'évidemment, la soirée ne pouvait pas se dérouler dans le sens de Louis et le père du châtain leva la tête vers le blond en souriant.
- Harry Styles ?
Niall lança un regard à Louis et hocha la tête.
- Oh mais c'est le garçon qui est venu à la maison la dernière fois, non Louis ?
Il tourna la tête vers Louis et le pointa de sa fourchette. Le châtain sentit les têtes se tourner vers lui et le regard ébahi de Niall, se rappelant ce qu'Alfa lui avait dit quelques jours plus tôt. Louis passa une main sur son visage.
- Oui. Oui c'est lui.
- Donc c'est ton ami aussi Niall ?
- Oui. On s'est connu au début du lycée.
Louis souffla et s'intéressa à sa purée.
- C'est un bon garçon. Très poli.
- Maman tu l'as vu cinq fois.
- Et alors ? En plus j'ai entendu dire que c'était un bon parti.
- Ça suffit maman.
Le châtain regarda Niall en coin et le vit jouer avec son poulet, écoutant sa mère parler de Madame Prescotte leur ancienne voisine, récemment décédée.
- Vous pouvez monter les garçons. La salade n'est pas encore prête.
Niall hocha la tête et prit une grande inspiration avant de se lever et de partir limite en courant vers les escaliers. En arrivant dans la chambre, Louis se sentit fixer.
- Quoi ?
- Harry. Chez toi. Tu m'expliques ?
- C'était pour un devoir.
- Je croyais que c'était avec Liam.
- Non, non pas celui-là. Un devoir de... philosophie.
Le blond s'assit sur le lit et se recoiffa.
- Je t'avoue que je suis assez choqué.
- Ouais.
- Lui. Chez toi. Il ne t'a rien fait ?
- Mon père était là.
- Oh...
- Dommage pour lui.
- Et il est venu qu'une fois ?
- Deux.
- DEUX ?!
Louis croisa ses bras sur sa poitrine et sentit ses doigts le pincer par réflexe. Il ne devait pas gaffer. Bien sûr que Styles était venu. Mais pas seulement deux fois. Et à voir le regard de l'irlandais, deux c'était déjà impossible.
- Mais Louis !
- Quoi ?
- Tu ne peux pas le laisser venir chez toi. Il va croire que tu es complètement naïf. Tu cherches vraiment à ce qu'il te finisse ou quoi ?
Le châtain commença à être lassé de la conversation à l'allure moralisatrice de son voisin.
- Je t'ai dit qu'il n'avait rien fait.
- Ah vraiment ?
- Il ne m'a pas frappé.
- Je parlais pas de ça.
- De quoi alors ? Il ne m'a pas violé non plus.
Niall leva les yeux au ciel.
- Son truc à Harry, ce sont les mots. Et à voir la façon dont tu te serres les bras, il n'a pas juste fait un devoir de philo.
- Il m'a lancé deux, trois vannes. Normal.
- Normal ? Mais Louis ! Ça ne va vraiment pas dans ta tête ! T'es devenu complètement maboule. L'Australie ça t'a retourné, je sais pas mais avant tu n'étais pas comme ça.
- J'ai changé. Tout le monde change.
- Toi t'as pas changé Louis. Tu t'es transformé. Complètement. Il n'y a plus le Louis que je connaissais.
- Le temps passe Niall.
- Et je le regrette.
Louis tourna la tête vers les escaliers.
- Mon père vient de nous appeler pour la salade et le fromage.
Il s'apprêtait à partir quand l'irlandais lui attrapa le bras pour le mettre face à lui. Il le regarda un instant dans les yeux, cherchant une lueur qui lui rappellerait l'ancien Louis. Que peut-être derrière tout ça, il était encore là. Mais rien. Alors il baissa les yeux et leva chacune des manches du pullover du garçon et ouvrit la bouche à plusieurs reprises, sans rien prononcer. C'est finalement Louis qui prit la parole.
- Tu veux les compter aussi ?
- Louis... Comment t'en es arrivé là...
Louis baissa ses manches en se détachant de l'emprise de Niall et souffla.
- On doit descendre.
Et il tourna les talons, toujours sous le regard bluffé de son ancien meilleur ami qui prenait doucement conscience de ce qui se passait dans la vie du garçon. Il reprit ses esprits et finit par descendre pour aller à table. Louis passa cette partie du repas à regarder sa salade jusqu'au moment où son téléphone vibra dans sa poche de manière plus insistante que pour un simple message. Un appel. Il le sortit discrètement de sa poche pour en voir l'interlocuteur et ouvrit de grands yeux. Ce n'était vraiment pas le moment. Il se leva maladroitement,
- Excusez-moi. C'est... important.
Niall le regarda se diriger dans le couloir près des escaliers où Louis décrocha sans conviction et chuchota,
- Tu veux quoi ?
- Louiiiiiiiiiiiiis !
- T'es bourré ?
- Oui je crois.
- Pourquoi tu m'appelles ? J'ai des invités ! J'ai pas le temps.
- Je suis devant chez toi.
- T'as conduit dans cet état ?
- On s'en fout Louis. Tu vas me mettre un procès peut-être ?
- Arrête de rigoler tout seul. J'ai pas le temps pour assumer tes conneries.
- Je monte te voir.
- Non !
- Styles !
- T'as pas intérêt à faire ça ! Abruti !
- Réponds !
Louis retira le téléphone de son oreille et s'aperçu que le bouclé avait raccroché. Il regarda en direction de la table où Niall le fixait. Il rangea son téléphone au même moment ou un boum se fit entendre à l'étage. Le châtain se sentit paniquer, monta les escaliers en vitesse et arriva au moment-même où Styles entrait dans la chambre, se tenant à l'embrasure de la porte de la salle de bain.
- J'avais dit non !
- Tu sais bien que je n'obéis pas Louis. Même complètement déchiré.
- J'ai des invités. Tu dois partir.
Le bouclé laissa un sourire en coin se dessiner sur ses lèvres et s'approcha, en titubant, près du plus petit qui se colla au mur.
- Tu pues l'alcool.
- Je sais.
Harry se pencha et frotta son nez dans le cou de Louis qui commença à paniquer et respirer bruyamment.
- Tu fais quoi. Pousses-toi.
- Louis... Je suis complètement déchiré et toi t'es là. Innocent et perdu dans ta fragilité.
- N'essaies pas de faire le philosophe.
- Tu me laisserais essayer un truc ?
- Non.
- De toute façon je n'ai pas l'intention d'écouter ton avis.
Harry releva la tête et chercha le regard du châtain jusqu'à se verrouiller à celui-ci. Une minute. Puis deux. C'est long. Beaucoup trop long. Il est trop près. Sa respiration est lente. Il sent le whisky. L'autre panique. Il faiblit. Il croise ses bras. Ils n'entendent pas le bruit des escaliers. Ils ne le voit pas. Lui voit tout.
- Tu dois partir. Tu ne sais pas qui est chez moi.
- Je m'en contre fous.
- Va-t-en.
- Louis...
Un raclement de gorge.
- Excuse-moi Louis mais... c'est le dessert.
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