CHAPITRE XVIII


Louis William Tomlinson

Quand je me réveille ce matin, un mal de crâne horrible me prend toute la tête quand je me redresse. C'est comme si un marteau cognait dans ma tête. Puis j'ai mal aux yeux, je peux à peine les toucher. Je baisse les yeux sur les draps tachés de gouttes rouges et la veille me revient en pleine face. Styles qui est venu à la maison, qui m'a balancé que je pouvais clairement me préparer à me faire d'autres cicatrices et puis moi, moi qui l'ait poussé fort en lui disant de partir. Et c'est ce qu'il a fait. Quand je regarde un peu ma chambre, je me rappelle aussi que j'étais très énervé et que je me suis couché en pleurant. Puis Styles est revenu. Environ une heure après que je l'ai foutu dehors. Je savais que c'était lui. Même avant qu'il ne parle. Je le savais parce que c'est le seul qui passe par la fenêtre de la salle de bain. Il est resté un instant près de la porte, j'entendais sa respiration. Puis il s'est rapproché, et quand il a parlé j'ai sursauté parce que je ne m'y attendais pas. Il a dit qu'il était désolé. Mais son "désolé" n'avait pas une once d'excuse. Non. C'était plutôt un désolé à lui-même d'avoir gâché son plan. Et le pire c'est qu'il s'est allongé à côté de moi, enfin il est resté sur le lit, pas sous la couette. Moi je n'ai pas bougé. J'ai attendu. Je voulais qu'il parte. Mais ce n'est pas ce qu'il a fait. Il est resté et il a séparé mes bras. Il l'a fait avec beaucoup de force, comme pour me faire comprendre que c'était pas le moment de faiblir. Sauf qu'il ne devait pas savoir que j'étais déjà au plus faible de moi. Il a ramené mes bras contre mon corps et il les a tenu jusqu'à ce que je me calme. Je crois qu'il s'est rapproché de mon dos pour pouvoir mieux me maintenir. Je sentais son torse et sa respiration irrégulière. Il était très énervé, je n'avais même pas besoin de le voir pour le savoir. Je ne me suis même pas débattu. J'avais mal de toute façon. Puis vu la force de Styles, ce n'était pas la peine que j'essaie. Alors j'ai attendu, j'ai retrouvé ma respiration et je me suis endormi. Lui, j'en sais rien. Je crois qu'il a attendu que je m'endorme. Mais je le sentais gigoter, il était mal à l'aise. Je ne crois pas qu'il ait dormi. Mais je crois qu'il a parlé, je crois qu'il a dit qu'il neigeait dehors. Je ne sais pas si c'est vrai. Mais j'aurai bien aimé le voir. La neige qui tombe c'est reposant.

Je regarde la place vide à côté. Enfin la place c'est vite dit, mon lit n'est que pour une personne. Sur le carton c'était marqué deux, mais c'était une arnaque. Ou alors c'était pour deux jeunes enfants. Mais pas deux adultes. Le côté de la couette où était Styles est encore froissé, je passe une main dessus. Elle est froide. Je pense que ça veut dire qu'il n'est pas resté ce matin et qu'il est partit avant que je me réveille. Il faut que je change le drap.

Je me lève avec du mal parce que la douleur dans mes bras est atroce. Quand je lève la couette, un papier se met à voler jusqu'au sol, ou plutôt sur l'un de mes caleçons qui traîne. Je le ramasse pour le lire.

Alors premièrement il m'insulte et ensuite il me donne un ordre. Même avec un simple bout de papier il me fout la trouille ce con. J'en ai marre d'être faible comme ça. Il m'a traumatisé. Je pose le papier sur le bureau et je change le drap du lit avant de regarder autour de moi et de me dire qu'effectivement, j'étais très énervé. Et que sans doute un coup de rangement ne ferait pas de mal à ma chambre.

Je range grossièrement et vais me rincer le visage pour éviter d'avoir les yeux trop rouges. Je désinfecte aussi mes plaies ouvertes et referme la fenêtre de la salle de bain. Je retourne dans ma chambre et je m'assois sur le lit. J'écris ma soirée dans mon journal. Quand je suis énervé c'est la seule chose qui me soulage, c'est comme se dire : « c'est passé maintenant, le calme après la tempête ». Et je recommence à essayer de vivre normalement. J'attrape mon téléphone et le bout de papier. Je fais plusieurs tentatives de messages. J'essaie d'être poli mais c'est vraiment mauvais. Alors j'essaie des messages vraiment méchants, mais si ça se trouve il risque de débarquer pour me casser la figure. J'opte finalement pour quelque chose de très simple mais efficace.

à Styles - connard.

La réponse ne se fait pas attendre. Comme si il attendait devant son téléphone. Non c'est idiot. Il jouait sûrement à Fruit Ninja. Ou alors il parlait à son plan cul du dimanche.

de Styles - bonjour à toi aussi, Louis.

à Styles - t'es partit ce matin.

de Styles - je ne suis pas resté hier soir.

Oh.

à Styles - tu mens.

de Styles - la ferme Tomlinson.

Bon bah ça c'est fait...


Point de vue , Externe

Le bouclé souffla énervé et remit son téléphone dans sa poche.

- Bon Harry tu nous expliques là ?

- Ouais tu nous as bien planté quand même.

- Deux-cents la bouteille de champagne t'aurais pu faire un effort.

- Je suis désolé.

- Qu'est-ce qui t'a retenu toute la nuit ?

- J'étais pas retenu toute la nuit.

- Bah pourquoi t'es pas venu après ?

- Laisse tomber Niall. Ça le faisait chier de venir.

Harry leva les yeux au ciel.

- Putain mais ta gueule Liam vraiment.

- Quoi ? Tu vas pas me dire que t'avais mieux à faire ou que t'avais un repas avec ta famille. Harry.

Le bouclé se leva précipitamment, ne pouvant plus contenir son agacement.

- Et quoi ? Quoi Liam ? Ça vous est pas venu à l'idée une minute que je pouvais avoir eu un problème urgent ? Ou tout simplement que j'avais pas la tête à me bourrer la gueule et à baiser trois meufs différentes ? Vous me cassez les couilles sévère là.

Cette fois Liam se leva à son tour pour faire face à l'autre garçon.

- Mais Harry ! Putain ! C'est pas qu'on y a pas pensé ! C'est juste que, putain, tu aurais prévenu d'habitude. Et là rien. Tu nous as laissé en galère toute la soirée. Alors ouais on est énervés. Ça devait être ton anniversaire. Ta soirée. Avec nous, tes meilleurs amis. Et toi t'as préféré aller on ne sait où avec on ne sait qui.

- Qui te dit que j'étais avec quelqu'un ?

- Harry tu me prends vraiment pour un con.

- Tu me fais chier Liam.

- Putain mais Niall et Zayn sont d'accord.

Harry haussa un sourcil et se tourna vers le blond.

- Niall ?

- C'est vrai Harry... D'habitude tu nous aurais prévenu. On aurait compris tu sais ?

- Zayn ?

- Ouais.

Liam secoua la tête face à l'expression blasée du métis.

- Bon Zayn !

Le concerné releva la tête.

- Quoi ?

- T'as quoi toi aussi en ce moment ? J'sais pas tu tires la gueule depuis hier. T'as un problème ?

- Aucun Liam. J'ai aucun problème moi. Par contre toi... Je te trouve un peu... À cran.

Le ton du métis était provocateur et Liam était complètement confus. À vrai dire, les deux autres aussi l'étaient. Zayn n'avait pas l'habitude de parler comme ça. Enfin pas à eux et encore moins à Liam. Les trois regards sur lui le firent sourire nerveusement. Il avait mal. Mais il avait mis son masque. Même avec ses meilleurs amis. Et ça, ce n'était vraiment pas bon signe. Le châtain fronça les sourcils et leva une main pour faire comprendre son étonnement.

- Wow. Quoi ? Zayn, c'est sérieux là ? C'est quoi la blague ?

- Tu veux nous parler d'un truc ?

- Non Niall. Moi j'ai rien à dire. En revanche peut-être que (il se tourna vers le blond) toi tu as quelque chose à nous dire ? (puis vers le bouclé) Ou même Harry ? Ou (il se remit à fixer le châtain) Liam ?

- J'ai rien à dire moi. J'ai dit que j'étais désolé. Je voulais juste être seul hier soir.

- Alors... Niall ?

Le blond baissa la tête. Il avait bien compris l'allusion du métis. Quand à Liam, il le fixait en essayant de trouver une lueur dans son regard qui lui révélerait qu'il déconnait. Mais rien. Zayn était impassible, indéchiffrable. Son regard était dilaté. Sérieux. Beaucoup trop sérieux.

- Non rien.

- Mmh. Liam ?

Le châtain le défia du regard.

- Tu cherches quoi Zayn ?

- Rien du tout. Mais comme on ne s'est pas retrouvé tous ensemble depuis un moment, je me disais qu'on n'avait pas trop discuté depuis le temps.

- Bon Zayn détends-toi là, t'as les poings serrés.

Le métis n'écoutait pas le bouclé. Il se contentait de défier le châtain. Il ne comprenait pas. Il ne voulait pas comprendre. Il ne le pouvait pas.

- Tes allergies ça va ?

Zayn accompagna ses paroles d'un geste pour montrer ses yeux. Liam se crispa.

- Oui merci.

- Bon je vais y aller. Si Harry n'a plus rien à dire.

Le bouclé passa une main dans ses cheveux.

- Non c'est bon.

- Bonne journée alors.

- Zayn !

Le garçon maintenant dans l'entrée se retourna.

- Ouais ?

- Je passerai ce soir à l'appartement.

Zayn hocha la tête et sortit de la maison pour aller à l'arrêt de bus le plus proche. Niall se leva du canapé.

- Je vais y aller aussi. Je dois passer en ville acheter un rôti pour ma mère ce midi.

- À demain Niall.

Le blond sourit et sortit lui aussi de la maison pour reprendre son vélo et se diriger vers la ville.

- Il lui a pris quoi à Zayn là ?

- J'en sais rien. T'as fait un truc de travers ?

- Moi non. Pourquoi ?

- Je sais pas. Je l'ai bien regardé et vu son regard sur toi, t'as fait un truc qui ne lui a pas plu du tout.

- Mais j'ai rien fait.

- Tu ne lui caches rien ?

Liam se crispa sur place.

- Non pourquoi ?

- T'as pas rencontré une fille ?

- Si tu parles encore de la fille du bar c'est non.

Harry ricana dans ses moustaches.

- Je n'ai cité personne.

- Tu fais chier.

- Hier soir t'as dragué ?

- Normal pourquoi ?

- T'as baisé ?

- Ouais une serveuse. Pourquoi tu me regardes comme ça ? (Harry pencha la tête sur le côté) Non ! C'est pas ça ! Il faisait la tête de con avant d'arriver en boîte.

- Il t'en parlera peut-être ce soir.

- Ouais...

- Je ne veux pas te virer mais je dois aller voir mes grands-parents avec mon père ce midi et je dois me préparer.

- Sans problème, j'ai un dîner de famille aussi.

- On a vraiment de la chance.

Le châtain sourit ironiquement.

- Non tu crois ?

Il enlaça le bouclé et reprit sa veste et ses clés de voiture pour sortir de la maison. Harry monta dans sa chambre pour prendre des vêtements et aller se doucher. Il avait encore du sang sur les avants bras à cause des conneries de Tomlinson. Il était partit de bonne heure ce matin. Huit heures peut-être. Liam l'ayant réveillé par téléphone pour l'engueuler, il était rentré chez lui. Par sms, il avait mentit, il était resté cette nuit. Mais il avait de la fierté. Il était resté jusqu'à ce que Tomlinson s'endorme et il avait évité de s'endormir pour s'assurer qu'il ne fasse pas de conneries. Puis il était repartit par la salle de bain. Il chassa le garçon de ses pensées et repensa au comportement de Zayn quelques minutes plutôt. Il se dit que c'était sans doute le métis qui avait un peu les nerfs à cause d'hier. Mais au fond, Zayn avait crée des tensions au sein du groupe. Pour la première fois, ils s'étaient défiés les uns les autres. Pour la première fois, tous les remords de chacun étaient remontés à la surface et pour la première fois ils s'étaient rendu compte qu'ils se cachaient mutuellement des choses. Ils s'étaient rendu compte qu'ils avaient indirectement foutu leur pacte en l'air. Et il ne faudrait que quelques temps avant que ça éclate. La lave montait doucement dans le volcan avant d'exploser et de répandre les dégâts autour d'elle.

En ville, le blond venait de mettre l'antivol sur son vélo et se dirigea vers le café à côté de lui. Il entra doucement et sourit en entendant la petite clochette retentir et la chaleur du lieu envahir ses joues rougies par le froid. Il regarda autour de lui et vit la personne qu'il cherchait. Il retira sa capuche et s'avança en souriant.

- Salut !

La brune se retourna, le plateau à la main. Elle regarda un instant le garçon et sourit en se rappelant de son identité.

- Niall c'est ça ?

- C'est ça !

- Tu fais quoi en ville un dimanche matin ?

- J'achète un rôti.

La serveuse se mit à rire en regardant autour d'elle.

- Tu t'es trompé d'endroit je crois.

- J'ai besoin de me réchauffer.

- Un chocolat ?

- Je veux bien. S'il te plait.

- Ça marche !

- Hé !

La brune se retourna à nouveau.

- Oui ?

- T'as cinq minutes ?

- Avec plaisir. J'arrive. Installe-toi.

Niall sourit et partit s'installer à l'une des tables du fond, près de la fenêtre. Il retira sa veste et la posa derrière lui. La petite brune revint quelques minutes plus tard avec deux tasses. Elle les posa sur la table et s'assit en face du garçon en souriant.

- Dan ?

- Oui, t'as de la mémoire. Tiens, ton chocolat.

Le blond prit la tasse.

- Merci.

- T'es plus poli que ton copain.

- Liam ?

- Oui.

Niall rigola.

- C'est vrai qu'il est un peu... brute de décoffrage...

- C'est un branleur oui !

- Aussi. Mais si on commence à parler de ses défauts, on n'a pas fini.

Dan sourit amusée. Elle ne connaissait pas Niall depuis longtemps, mais en tout cas, elle se sentait bien avec lui, elle était à l'aise. Il faut dire que l'irlandais respirait la joie de vivre et son rire était communicatif.

- Il a des qualités ?

- Bien sûr. Tu l'as pris pour un roc ou quoi ?

- Disons que le peu de fois où je lui ai parlé, il n'était pas très expressif...

- Il faut le connaître.

- Il n'en donne pas envie.

- Laisse-lui du temps. Il t'a remercié déjà.

- On dirait que c'est un exploit.

- Disons que Liam, ce n'est pas le genre qui va te dire qu'il est heureux ou parler de ce qu'il ressent. Déjà dire merci ou demander un service c'est comme lui brûler la main.

- Et lui et Zayn c'est ?

Niall sourit en coin.

- On n'en sait rien. Je ne pense pas qu'ils soient gays ou secrètement en couple, mais ils sont proche et je crois que Liam pourrait faire n'importe quoi pour Zayn. Il se fait battre par son père.

- Zayn ?

Le blond hocha la tête en buvant son chocolat.

- Donc l'autre soir...

- Ouais. Encore une fois. Liam se retient de faire un meurtre.

- Oh...

- Alors il se défoule sur les autres. Quand on le connait on s'y habitue. Mais je peux comprendre que ses réflexions ou son ton t'énerve.

- Je ne suis pas du genre à me laisser faire.

- Alors bonne chance avec lui.

- Je n'ai pas l'intention de le fréquenter de nouveau.

Ils burent leurs boissons en silence pendant quelques minutes.

- Sinon, tu travailles là depuis longtemps ?

- Depuis l'été. Ça m'aide à payer mes études et mon appartement.

- Le patron est un peu dur non ?

- Tu le connais ?

- Vite fait. Mon père le fournissait en pommes de terre pendant un moment.

- Disons que je me canalise.

- T'as l'air cool comme fille.

- Merci. Ça change de Liam.

- Oh ?

- Il dit que je suis bizarre.

Niall leva les yeux au ciel.

- Liam trouve tout le monde bizarre. Pour lui tout le monde est con.

- C'est lié à ses parents ?

- Ouais je crois.

- Et toi, tu as une vie stable par rapport à tes amis ?

- Oui. J'ai mes deux parents biologiques, ça roule.

- Et sentimentalement ? Tu as l'air plus calme que certains.

- Oui, mais non. Le sentimental c'est pas vraiment mon truc. Je crois que je ne suis pas prêt à me poser ou quoi.

Le blond bailla.

- Fatigué ?

- On a fait l'anniversaire d'un ami hier soir, en boîte de nuit.

- Il était content ?

- Il n'est pas venu.

Dan haussa les sourcils en reposant sa tasse.

- Ah.

- C'est un garçon un peu... imprévisible.

- Je le connais ?

- Je ne sais pas. Tu l'as peut-être déjà vu. C'est un grand bouclé, un peu froid.

- Un gars comme Liam.

- Pire.

- Ça existe ?

- Harry n'est pas comme tout le monde.

- Je vois...

Le portable du blond vibra sur le coin de la table.

- Je vais devoir y aller. Je dois combien ?

- Laisse c'est pour moi.

La brune se leva et remit correctement son petit tablier noir. Niall enfila sa veste et se leva également. Il regarda vers le sol et se mit à rigoler.

- Tes converses sont légèrement en fin de vie.

Dan baissa la tête.

- Hé ! Rigole pas. Je n'ai pas l'occasion de faire du shopping. Je ne connais pas vraiment la ville.

L'irlandais lui fit un clin d'oeil.

- Je t'emmènerai acheter des baskets alors.

- Bordeaux ?

- Ça devrait pouvoir se trouver.

Il lui sourit et partit vers la sortie du bar pour aller acheter le rôti tant attendu par sa mère. Dan posa les tasses dans l'évier et sourit. Ce garçon était vraiment l'opposé de Liam. Il souriait tout le temps et il n'était pas fermé comme une huître. En plus, il avait le dialogue facile et la brune pouvait en apprendre un peu plus sur le châtain qui lui traînait dans les pensées.

Le châtain se gara en bas de l'immeuble du métis et monta les escaliers bien décidé à avoir une explication à propos du comportement qu'il avait eu ce matin et aussi hier soir. Il entra doucement dans l'appartement.

- Zayn ? C'est moi.

Pas de réponse. Liam pensa qu'il s'était endormi et avança doucement vers le salon. En arrivant il tomba sur Zayn assit dans le canapé, les mains croisées sur ses cuisses, le regard vide.

- Zayn ?

Le métis tourna la tête vers lui. Son regard était le même que celui de ce matin. Il tourna de nouveau la tête et posa son regard sur la table basse. Liam fit de même et se sentit pris aux tripes. Il regarda le sachet de poudre posé devant Zayn et sentit la haine lui monter à la gorge. Il ne comprit pas sur le coup et machinalement il gifla le métis.

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Zayn mit instinctivement sa main sur sa joue et regarda le châtain plein d'incompréhension. Il se leva et le regarda droit dans les yeux. Il avait peur. Et il était blessé.

- Je l'ai trouvé dans ton jean.

Puis il partit. Il prit sa veste et il quitta la pièce, laissant le châtain seul dans son appartement, debout à côté du canapé. Liam se sentit se décomposer. Ses jambes se mirent à trembler et il s'assit dans le canapé. Il passa ses mains sur son visage et sentit les larmes lui monter. Il regarda le sachet et le lança contre le mur. Putain. Elle avait raison. Cette idiote de serveuse avait raison. Avec cette connerie il risquait de perdre Zayn et c'est ce qui était en train de se passer. Il le perdait. Il lui filait entre les doigts et il le savait. Il devait trouver une solution. Il détruisait sa vie et maintenant son Zayn. Il l'avait giflé. Il se sentait tellement mal. Il l'avait giflé parce que sur le coup, il pensait que c'était le sachet de Zayn. Mais non. C'était le sien, il aurait dû le comprendre. Et Zayn l'avait découvert. Il se sentait incroyablement con. Il fallait trouver une solution. Au plus vite. Alors Liam prit sa veste et sortit de l'appartement en fermant derrière lui.

Zayn marchait le long du fleuve de la ville en shootant dans les cailloux qu'il voyait. Il se demandait comment il avait pu passer à côté de ça. Comment il avait pu être aveugle et ne pas voir que Liam, son Liam, se droguait. Mais pas au joint comme la plupart des gens. Non. Il prenait une drogue plus forte. De la cocaïne. Il se sentait tellement nul et faible à ce moment-là. Liam qui était toujours là pour lui, à répondre quand il était mal et à le voir aller mal. La pression avait dû être trop forte et en plus de ses problèmes il avait craqué. Mais personne ne l'avait vu. Et ça le tuait de l'intérieur. Mais il l'avait giflé. Liam l'avait giflé. Sans le vouloir certes, mais il l'avait fait. Zayn passa une main sur sa joue et sentit de l'humidité. Il pleurait. Ouais. Comme un faible, comme d'habitude. Zayn était faible et encore plus maintenant. Il pleurait, près d'un fleuve et sous la pluie. Comme une gamine de série télé. Sauf qu'à ce moment là, la fille allait chez quelqu'un, lui il ne voulait voir aucun des garçons. Alors il regarda autour de lui. Il connaissait ce quartier, beaucoup trop bien. Mais au moins, aucun des garçons n'y habitait. Alors il marcha jusqu'à la maison éclairée et se posta devant la porte. Il souffla et essuya ses yeux, même si ça ne changeait rien car il pleurait toujours autant. Et il frappa. En espérant qu'elle ouvre.

Le châtain entra en furie dans le bar et se dirigea vers le comptoir.

- Dan ! Elle est où !

La blonde sursauta et lâcha le verre qu'elle tenait dans l'évier. Elle regarda le garçon en face d'elle et fronça les sourcils sans comprendre.

- Votre serveuse bizarre. Petite et brune.

- Dan ? Elle ne travaille pas le dimanche soir.

- Son adresse !

- Je n'ai pas le droit de donner l'adresse des employés.

- Je m'en bats les couilles. J'en ai besoin maintenant.

- Bon...

Face à l'énervement du garçon, la jeune fille sortit son calepin et griffonna une adresse dessus. Liam lui arracha des mains et partit comme il était venu. Il se dirigea vers sa voiture et monta pour démarrer en trombe. Il regarda en coup de vent le papier et s'arrêta devant un quartier d'immeubles. Il regarda son téléphone espérant voir un message de Zayn. Mais rien. Le châtain souffla et entra dans le bâtiment C, il monta deux étages et arriva devant l'appartement 45A. Il frappa plusieurs fois de suite jusqu'à ce que la porte s'ouvre.

- Ça va, je suis là. C'est pour ?

La brune leva les yeux vers le garçon paniqué devant lui. Elle s'arrêta de parler et le dévisagea un instant, attendant qu'il explique les raisons de sa présence. Il ferma les yeux et souffla. Comme si il allait lui demander la mort. Et pour lui, c'était exactement ça.

- Tu peux m'aider ?

Dan comprit ce à quoi il faisait allusion, mais ne dit rien. Ce n'était pas le moment de lui dire qu'elle avait raison ou de remuer le couteau dans la plaie. Elle se contenta de se décaler de l'entrée pour le laisser entrer. Pendant qu'il avançait, elle aperçu dans son miroir qu'elle portait son pyjama rose avec des petits chats dessus.

- Tu vois.

- Quoi ?

- T'as des chaussons lapins. Et (il lança un regard vers le canapé) un gros chat.

La brune sourit et ferma la porte. Elle entra dans le salon et prit son chat dans ses bras pour le mettre par terre.

- Tu peux dormir sur le canapé. C'est pas le Ritz mais c'est déjà ça.

- Ouais. Merci.

Liam retira sa veste en cuir et ses chaussures pour s'allonger sur le canapé. Dan partit vers la chambre et revint avec une couette et un oreiller.

- Je suppose que tu ne veux pas en parler.

Le châtain la dévisagea et attrapa la couette et l'oreiller pour les poser sur le canapé. Son regard en disait bien long.

- Ok j'ai compris. Bonne nuit alors ?

- Ouais. Je crois...

La brune partit vers sa chambre et se retourna pour le regarder retirer son sweat et s'installer sur son canapé. Il était là. Dans son petit appartement. Et il lui avait demandé de l'aide. Il lui devait quelque chose et elle était en train de le faire. Même si elle ne lui avait pas demandé, il était là. Il l'avait vu dans son pyjama rose et il n'avait rien dit. Il avait l'air perdu. Et même si demain il redeviendrait sans doute un con arrogant, il avait mis sa fierté de côté. Et c'est vers elle qu'il était venu.

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