CHAPITRE XVII
Louis William Tomlinson
- Alfa...
- Allez Louis s'il te plait. Je ne peux vraiment pas faire autrement.
- C'est à quelle heure ?
- Treize heures aujourd'hui.
- Et je dois le garder jusqu'à quelle heure ?
- Jusqu'à ce que je rentre après avoir accompagné ma mère. Vers seize heures.
- Bon... C'est toujours le même club ?
- Oui, son club d'escrime. Merci Louis. Il va être content de te voir.
- Oui j'en doute pas. Je l'occupe comment ?
- Il y a son sandwich au poulet dans le frigo et après soit tu lui mets un film, soit tu le fais dessiner. Je ferai ses devoirs avec lui en rentrant. Mon ordinateur est dans ma chambre.
- Et les clés ?
- Enzo a les siennes.
- Jusqu'à seize heures, pas après. Je dois aller faire les courses avec mon père je crois.
- Pas de problème. Merci.
Je raccroche en soufflant. Je voulais passer ma journée de samedi au fond de mon lit, avec des chips oignons et crème en regardant des séries stupides à la télé mais Alfa vient de m'appeler pour me demander de m'occuper de son petit frère toute l'après-midi parce qu'elle accompagne sa mère chez le médecin pour commencer une thérapie "arrêter de fumer en douceur". Je n'y crois pas trop. On ne peut pas arrêter de fumer en douceur, c'est toujours difficile, surtout que la mère d'Alfa fume depuis qu'elle a quinze ans. Enfin bref, je ne vais pas lui refuser un service pour tous ceux qu'elle m'a rendu. Donc dans deux heures et demie, j'irai chercher son petit frère à son cours d'escrime. Je ne l'ai vu que quelques fois, mais il n'est pas désagréable même si il parle super vite et beaucoup trop.
Point de vue , Externe
Le blond et le châtain s'installèrent dans le canapé en cuir marron du bouclé et attendirent qu'il revienne de la cuisine. Harry remplit deux tasses de café et une de chocolat chaud avant de les poser sur un plateau et de les emmener au salon. Il les posa sur la table basse et les tendit aux deux garçons.
- Tu n'es pas chez Zayn ?
- Il dormait, je n'ai pas réussi à le réveiller.
- Il nous rejoint après ?
- Vu l'état de son appart je pense qu'il va plutôt faire un bon ménage.
- Je suis sûr que le bordel c'est le tien.
- N'importe quoi.
- Buvez ça va refroidir.
Pendant que chacun buvez une gorgée de sa tasse, la télé passait des clips sans grand intérêt. Liam ne put s'empêcher de faire une remarque.
- Regardez-les ces cinq idiots en skis avec leurs tatouages et leurs coupes de cheveux ; on dirait qu'ils se sont pris une rafale de vent. Je ne comprends pas ce que les filles leur trouvent.
- Les boys-band reviennent à la mode.
- Ils ont une vie de rêve quand même.
Liam ricana en se tournant vers Niall
- Et toi t'as une moustache de chocolat. Donc c'est pas comme ça que tu vas te retrouver en haut de l'échelle mondiale.
- Bon vous pouvez me dire ce que vous avez derrière la tête ?
- Rien du tout.
Harry afficha son air blasé.
- Ah ouais ? Vous débarquez chez moi un samedi matin à onze heures et je devrais trouver ça normal ?
- Vu comme ça...
- Alors ? Vous avez prévu un truc pour mon anniversaire c'est ça ?
Niall bu distraitement son chocolat.
- Mmmh...
- Une soirée en boîte, carré VIP, strip-teaseuse, champagne.
- Liam.
- Quoi ?
- Ça ne te plait pas c'est ça ? (Le blond se tourna vers Liam) Tu vois ça lui plait pas je te l'avais dit.
- Sérieux mec ? Ça te plait pas ? J'ai imité la signature de mon père pour rien ?
- On mange quand dans tout ça ?
Liam lâcha un rire et cogna son point à celui du bouclé, vite rejoint par le blond.
- Ah je préfère ce genre de réaction.
- On mange une pizza là-bas.
Harry se laissa tomber au fond de son fauteuil.
- Vous m'impressionnez. Depuis quand vous mijotez ça ?
- Disons que comme on ne te voyait pas beaucoup cette semaine on en a profité.
- Je marche. J'ai besoin de me vider la tête.
- Et les couilles par la même occasion.
- Niall !
Le blond haussa les épaules.
- Quoi ? Tu parles tout le temps comme ça toi.
- Ouais mais toi t'es mignon et pas trop méchant.
- Ah et donc toi tu es ?
Liam réfléchit et sourit.
- Un branleur.
- Et un p'tit con.
- Merci Styles. Je te retourne le compliment.
- Chez moi c'est pas une nouvelle.
- Bon Liam faut qu'on aille préparer.
- Je peux venir ?
- Non pour une fois tu as une bonne raison de pour ne pas traîner avec nous.
Et sur ces mots le châtain se leva suivit de Niall.
- Et je viens quand ? Non parce que c'est mon anniversaire quand même.
- Quand on te le dira.
- Ouais on t'enverra un sms.
- Allez à ce soir.
Harry les accompagna à la sortie et une fois la porte refermée il remonta dans sa salle de bain prendre une douche.
De l'autre côté de la ville, Zayn émergeait doucement de son sommeil. Il regarda son réveil, midi. Il se leva en s'étirant.
- Bon, midi. Est-ce que je déjeune ou est-ce que je mange ?
Il avança et glissa avant de se rattraper au mur. Il regarda par terre et se pencha pour ramasser ce qui traînait en soufflant.
- Un t-shirt de Liam. Bon et bah le repas ce sera pour plus tard. Je vais ranger ce tas de merde et retrouver le sol de mon appartement.
Zayn enfila le jogging du châtain qui traînait par terre avec le t-shirt qu'il avait dans les mains et commença à ramasser le reste des affaires qui jonchaient le sol. Il commença par les sous-vêtements près du panier à linge puis les boîtes de dvd et les paquets de chips vides. Zayn fourra quelques t-shirts dans le fond de l'armoire et ramassa son jean plein de terre pour le mettre au sale. Il fouilla machinalement les poches et s'arrêta en voyant le contenu de sa main. Non. Au final ce n'était pas son jean. C'était celui de Liam. Et c'était difficile à admettre.
Louis William Tomlinson
Je regarde une énième fois mon portable. 12h56. Bon je suis à l'heure c'est déjà ça. J'attends le petit frère d'Alfa devant le bâtiment où il prend ses cours d'escrime.
- Louis ?
La petite voix qui vient de derrière moi ne me laisse aucun doute. C'est Enzo et je confirme mon idée quand je vois sa petite tête et ses cheveux ébouriffés courir vers moi. Je lui caresse doucement les cheveux et j'essaie de sourire.
- Salut gamin.
- Pourquoi Alfa n'est pas là ?
- Elle accompagne ta maman chez le médecin.
- Oh d'accord. Donc c'est toi qui t'occupes de moi ?
- Oui, jusqu'à seize heures.
Son sourire me confirme que j'ai bien fait d'accepter.
- Trop cool.
On a marché en silence jusqu'à chez eux. Heureusement pour moi ce n'est pas loin. Parce que je ne suis pas le plus grand des sportifs.
En arrivant, Enzo sort les clés de sa poche et ouvre la porte d'entrée. Je la referme derrière lui et je le regarde s'installer à la table de la salle après avoir retiré son manteau. Je retire ma veste et je vais dans la cuisine près du frigo comme Alfa me l'a indiqué au téléphone.
- Ta soeur m'a dit que tu avais un sandwich.
- Oui au poulet.
Bon en fait il y avait seulement un sandwich donc pas besoin d'hésiter. Je lui amène et je vais allumer la télé. Enzo se contente de trouver une chaîne qui lui convient et il mange en silence. Pendant ce temps-là, je m'installe dans le canapé pour jouer au jeu du casse-briques sur mon téléphone. Je l'entends finalement se lever une dizaine de minutes plus tard pour aller jeter le papier du sandwich.
- Alfa a dit qu'elle ferait tes devoirs en rentrant, donc soit tu peux dessiner, soit regarder la télé.
Il hoche la tête et il est part vers les escaliers avec son sac de sport pour aller dans sa chambre. Je ne suis vraiment pas doué avec les gosses. Je suis mal à l'aise avec tout le monde de toute façon. Même devant un garçon de, je ne sais même pas son âge d'ailleurs, je me sens faible. C'est vraiment un scénario pathétique quand j'y pense.
- Euh... Louis ?
Je relève la tête pour faire face à Enzo et son carnet de dessin.
- Oui ?
- Alfa a dit que tu dessinais, c'est vrai ?
- J'me débrouille.
- Tu me montres ?
- Disons que je dessine un peu n'importe quoi.
- Un chien ?
- Un chien avec des dents de sabres alors.
- Trop génial. Montre.
Il me tend timidement son carnet alors j'essaie de ne pas trop faire mon asociale et je le prends. J'attrape le crayon qui est posé sur la table et je commence à griffonner, Enzo penché au-dessus de mon épaule.
☽
On a finalement passé toute l'après-midi comme ça. Je dessinais et lui il coloriait mes dessins. Finalement ça m'a évité de penser à ma vie nulle et pathétique.
- Enzooooooo.
La porte d'entrée se fit entendre et la voix d'Alfa aussi. Enzo lâcha son crayon et se leva.
- Alfa !
Elle sourit en le voyant arriver vers elle et elle le prend dans ses bras.
- Alors ? Ça a été ?
- Super. J'ai mangé et après on a dessiné. C'était trop cool. Louis dessine trop bien.
- Vous avez dessiné quoi ?
- Des créatures.
Alfa rigole quand Enzo commence à faire des petits cris en rapport avec nos dessins. Je repose moi aussi mon crayon avant de me lever pour aller récupérer ma veste et me diriger vers la porte.
- Tu pars déjà ?
- Je t'ai dit, mon père m'attend pour les courses. Je ne dois pas trop traîner.
Elle repose son petit frère qui repart vers le canapé avant de s'approcher de moi.
- Il n'a pas été trop chiant ?
- Non, il est cool. Et il est bon pour le dessin.
- Louis, tu reprends tes dessins ?
Je me tourne vers Enzo.
- Non garde-les.
Son visage s'illumine et j'avoue que ça me fait plaisir.
- Merci.
- De rien gamin.
Il ramasse tout ce qui traîne sur la table et part dans sa chambre les bras chargés de feuilles.
- Tu veux que je te payes ?
Je rigole malgré moi.
- Non Alfa. C'est bon. Avec tout ce que t'as fait pour moi, je te dois bien ça.
- Merci Louis.
- À lundi Alfa.
Elle referme la porte derrière moi et je prends le premier bus qui passe pour rentrer.
☽
Quand j'arrive, mon père n'est pas encore là. Alors en attendant j'en profite pour aller sur internet et jeter un oeil sur les devoirs que j'ai à faire. Philosophie génial. La notification d'un nouveau mail. Encore plus génial.
- Louis ?
- Il n'est pas là.
- Je passe vers 18h.
- T'as pas écouté ce que je t'ai dit hier ?
- Je m'en contrefous en fait. 18h Louis.
- Je vais faire les courses avec mon père.
- Bah plus maintenant.
- Tu rêves.
- 18h. Sois là.
Finalement il n'est pas décidé à me laisser tranquille le week-end. En même temps ça aurait été trop beau. J'ai envoyé un sms à mon père pour lui dire que je devais travailler et il me répond un "ok" sans plus de questions. Je commence donc à lire mon texte de philo mais j'ai beau le lire et le relire, je reste sans comprendre. Je suis vraiment nul dans ce domaine.
Dix-sept heures passé. Et il est arrivé. Encore.
- C'est le week-end.
- Oui. Merci. On est en Février. Le premier même.
- Va-t-en.
- Non Louis.
Il s'assoit sur mon lit. Je ne sais même pas pourquoi ça continue de m'étonner. C'est ridicule après tout. Vaut mieux que je me concentre sur ma philo.
- Tu fais quoi ?
- Je te supporte.
Je le sens se rapprocher. Non en vrai je le sais parce qu'il souffle au-dessus de moi avant de s'accouder au bureau pour regarder par-dessus mon épaule.
- Bergson. J'aime bien.
- Pas moi. Les philosophes ce sont des tarés. La philosophie c'est un truc de taré.
- Donc je suis taré.
Je ne réponds pas mais dans ma tête j'ai envie de lui crier que, oui, il est taré. Mais pas seulement à cause de la philo, juste que c'est lui tout entier qui est taré. Ce gars n'est pas normal, il est trop différent, à cran et violent. Sadique et limite psychopathe.
- Je peux t'aider si tu veux.
- Quoi ? Pitié va t'allonger et dors comme d'habitude.
- Louis. Baisse d'un ton. C'est quoi le sujet ?
- Le sujet c'est : pourquoi Styles est un gros con.
Je le sens se crisper sur le bureau et je sens aussi mon coeur s'emballer à cause de ce que je viens de dire.
- Tu sais que je fais un effort surhumain pour ne pas te gifler là ?
- J'ai l'impression que tu n'as pas compris ce que je t'ai dit hier.
- Je n'écoute jamais personne.
Après ça il n'a plus parlé. Je crois que c'est parce qu'il est en train de lire mon texte. Je le laisse faire et je commence à jouer avec mon stylo. Le temps passe vraiment lentement. Il commence à souligner des trucs sur le textes et à les relier entre eux. Il parle de choses et d'autres, il fait des liens entre les concepts et les définitions ou je ne sais pas trop quoi. J'essaie d'écouter mais sa voix est insupportable, on dirait une mauvaise fréquence radio. Il s'arrête brusquement de parler et je relève la tête pour voir ce qu'il lui arrive. Son regard est rivé sur quelque chose et quand je vois ce que c'est, j'arrête de respirer. C'est la deuxième fois qu'il les regarde.
- Elles sont pour moi ?
Il demande ça tellement naturellement. Il vient de demander si mes cicatrices sont pour lui. J'ai envie de le frapper. Mais j'ai pensé qu'il culpabiliserait peut-être si je lui disais que oui elles sont pour lui, en partie.
- Pourquoi ? Tu te sens coupable ?
Je réalise la stupidité de ma question quand je le vois rigoler.
- Non. Pas du tout. C'est juste que... Ce ne seront sûrement pas les dernières.
Et là j'explose. Je me lève et je le pousse violemment contre la porte. Je me retiens de pleurer et j'essaie de parler de façon méchante.
- T'es vraiment trop con ! Dégage de chez moi !
Et cette fois il est partit sans discuter. Je jette mon crayon et j'envoie valser mes cahiers et ma chaise de bureau avant de me coucher en boule dans mon lit et de commencer à me pincer. Fort. Je gratte mes croûtes aussi. Mais ça ne me fait pas mal. Ce n'est pas cette douleur là qui ressort le plus. Non. Ce sont ses paroles à lui. Parce que c'est vraiment un monstre.
Point de vue , Externe
21h00. Le bouclé avait traîné dans les quartiers alentours et venait de recevoir le sms de Liam avec l'adresse de la boîte de nuit où ils allaient passer la soirée à boire, draguer, danser et oublier. Harry fit demi-tour et voulu regagner son quartier pour monter dans sa voiture. Il mit les clés sur le contact et prit la route. Il faillit griller le feu rouge et les klaxonnes le firent sortir de ses pensées. Il regarda son téléphone et souffla. Il regarda ensuite par la vitre et vit qu'il commençait à neiger.
Dans le carré VIP du Bridge, les trois garçons étaient déjà en train de boire leurs premiers verres d'alcool. Niall rigolait avec le serveur, Liam guettait l'entrée pour l'arrivée d'Harry et Zayn... Zayn était dans ses pensées.
- Il fout quoi bordel.
- T'as bien envoyé le message ?
- Ouais ça fait trente minutes déjà.
- Zayn ?
- Mmh.
- Oh ! Zayn t'es avec nous ?
Le métis se contenta de sourire faiblement à Liam qui fronça les sourcils.
- Il est peut-être en panne.
- Il ne va pas tarder. Jamais il ne louperait son anniversaire avec nous.
- Surtout ici. Il avait l'air super emballé ce matin.
☽
Harry n'était pas tombé en panne. Sa voiture était garée. Contact éteint. Et il réfléchissait. Il regardait la neige dehors. Puis ils descendit et entra de nouveau dans la maison par la fenêtre de la salle de bain. Il regarda la tornade qui était passé dans la chambre et ferma les yeux pour distinguer les sanglots près du lit. Il s'approcha et vit Louis en position fœtale, les bras croisés et quelques tâches sur le drap. Il n'y avait pas besoin d'être Einstein pour comprendre.
- Je suis désolé Louis mais ce n'est pas de ma faute tu sais. Tu ne dois pas m'en vouloir, je te l'ai déjà dit.
- Dégage.
Le bouclé retira sa veste et s'allongea sur le lit. Il tourna la tête vers le châtain et regarda les gestes de ses bras croisés. Il griffait ses avant-bras. Harry passa une main dessous et attrapa son bras droit avant d'attraper le gauche de l'autre main pour les séparer. Il rapprocha Louis de lui et colla ses bras contre lui. Le châtain continuait toujours de pleurer silencieusement. Il lui chuchota doucement,
- C'est bientôt fini Louis. Je te le promets.
Louis avait très bien entendu et il savait très bien que pour lui c'était bientôt fini. Peut-être n'irait-il pas jusqu'aux examens finalement.
Harry Edward Styles
J'ai attendu qu'il s'endorme et j'ai réfléchit au fait que je venais de planter mes trois meilleurs potes le jour de mon anniversaire pour empêcher Tomlinson de se foutre en l'air. Parce que si il se foutait en l'air ce soir je n'avais plus rien pour aller mieux. Je ne devais pas jouer au plus con. Je devais me contrôler. Peut-être aussi qu'au fond aujourd'hui je n'avais pas envie de me bourrer la gueule et de baiser. J'aurais préféré un truc calme en famille, comme avant. En plus, il neige. Et la neige je trouve ça cool.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top